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A l'autopsie, nous avons pu constater dans le recoin d'une caverne grosse comme le poing occupant la partie médiane du poumon droit, creusé d'ailleurs de multiples cavernes de dimension variable, un énorme anévrisme tuberculeux gros comme une noisette montrant une fissure linéaire qui avait donné issue à cette hémorragie considérable dont on retrouvait anatomiquement la trace sous la forme d'un volumineux caillot noirâtre remplissant toute la caverne.

RÉFLEXIONS. De ces huit observations, sans tenir compte des quatre observations signalées plus haut et qui n'ont pu être assez suivies de nous pour que nous les fassions entrer ici en ligne de compte, en résumé, que pouvons-nous conclure? Sans vouloir prématurément vanter les vertus curatrices du gui de chêne, dans les hémoptysies des tuberculeux, nous avons pu constater que dans sept cas où l'hémoptysie était de nature congestive, hemoptysie active pourrait-on dire, le gui de chêne s'est montré efficace; que la seule fois où il ait échoué, c'est qu'il s'agissait d'un cas qui résisterait à tout traitement, à savoir d'une hémoptysie par rupture anévrismale. Il est intéressant de rapprocher ces sept observations des cas antérieurement publiés par Paynes d'hémoptysies tuberculeuses cédant à l'action du gui de chêne. Si le nombre de ces observations venait à s'accroître par la suite, comme nous l'espérons, le gui pourrait devenir un médicament utile pour combattre cette complication de la tuberculose pulmonaire.

Nous relevons encore dans ces observations le fait curieux à signaler de l'abaissement de la pression artérielle et de l'accélération des battements cardiaques qui s'est montré quatre fois en corrélation avec l'administration du médicament. Il y a peut-être là une indication de son mode d'action que nous avons cherché à vérifier par les travaux expérimentaux que nous allons maintenant résumer.

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Cette étude physiologique a été poursuivie conjointement dans le laboratoire de M. le professeur Dieulafoy à l'Hôtel-Dieu et surtout dans le laboratoire de physiologie générale du Muséum de M. le professeur Gréhant avec l'aide de mon ami M. le D' Nicloux et les conseils de M. le Dr Pachon que nous remercions bien sincèrement ici.

Nous avons eu recours pour nos expériences à la décoction aqueuse des feuilles de l'écorce de gui de chêne préparée par M. Delassus, interne en pharmacie du service (Décoction de 25 grammes de plante fraîche dans 100 grammes d'eau ou plus exactement 100 grammes d'une solution physiologique de chlorure de sodium à 7 p. 1000, ce qui fait que 1 cc. de notre solution correspond à 0 gr. 25 de plante fraîche.) Nous avons procédé par injection veineuse.

Nos tracés de pression artérielle ont été pris à l'aide de l'appareil manométrique de Fr. Frank en introduisant une canule du modèle de M. Gley dans le bout central de la carotide ou de la fémorale d'un chien et interposant entre le sang de cet animal et le mercure du manomètre une solution anticoagulante de la formule suivante :

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Sur certains de ces tracés on a déterminé avant toute expérience le zéro de pression, si bien qu'on peut calculer la valeur absolue de la pression dans ces cas. Sur la plupart nous nous sommes contentés de tracer une ligne qui sert à repérer les ondu. lations du tracé manométrique, permettant d'apprécier seulement par comparaison les variations de pression dans des conditions différentes et à des moments déterminés.

Examinons donc ces expériences.

Expérience I.

Vendredi 27 avril, chien de 7 kilogrammes;

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Expérience I (Les signes indiquent les moments de l'injection).

injection de 7 centigrammes de morphine. La pression artérielle est prise dans la fémorale droite une demi-heure après l'injection de morphine alors que l'animal est complètement insensible. On découvre alors la saphène gauche et on injecte 6 cc. d'extrait aqueux de gui de chêne en solution salée physiologique (1 cc. correspondant à 0 gr. 25; cela représente 1 gr. 50 de plante fraîche).

On constate immédiatement après l'injection une élévation passagère de la pression sanguine, et une accélération des mouvements du cœur; puis la baisse de pression se fait sentir au bout de quelques secondes et s'accuse dans les minutes suivantes :

Au début de l'expérience...
Après la 1 injection......

PRESSION

15
9 1/2

On injecte à nouveau un quart d'heure après le début de l'expérience 6 cc. d'extrait aqueux de gui, soit 1 gr. 25 de plante fraîche d'un seul coup dans la saphène; de nouveau on observe ane baisse de pression moins marquée :

Après la fre injection....
Après la 2e injection..

PRESSION

9 1/2
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mais une accélération considérable des battements cardiaques qui sont incomptables.

Un caillot vient interrompre l'inscription cinq minutes après cette deuxième injection; on ne poussa pas davantage l'expérience, et l'animal mourait dans la nuit; l'autopsie n'en a pas été faite.

Expérience II. Mardi 2 mai 1906. Chienne de 25 kilogrammes très méchante, morphine et chloroforme. Pression artérielle prise dans la carotide droite. Injection de 10 cc. d'extrait aqueux de gui de chêne dans la saphène gauche (ce qui représente 2 gr. 50 de plante fraîche). Immédiatement après l'injection, accélération des battements du cœur, formation de caillot qui interrompt l'expérience. L'expérience est reprise, mais nouvelles formations de caillots à plusieurs reprises qui la rendent irréalisables.

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Expérience III (Le signe X indique le moment de l'injection)

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