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trophie croissant avec l'augmentation de la résistance, la force est proportionnelle à la résistance.

Nous avons donc été amenés à constater l'équivalence des trois termes, et nous pouvons poser, toutes choses égales d'ailleurs, l'équation suivante :

Force surface de section résistance. Puisque l'hypertrophie est constamment proportionnelle à la résistance actuelle, il faut progressivement augmenter l'une pour voir augmenter l'autre, c'est-à-dire que la résistance devra aller en augmentant jusqu'à l'extrême limite de l'hypertrophie: nous dirons donc que l'hypertrophie croît régulièrement avec la progression des résistances.

Dans l'évolution progressive du stade hypertrophique, la constance de la proportionnalité entre la surface de section, la force et la résistance maxima actuelle permet de concevoir a priori que ces divers facteurs doivent suivre de même la progression inverse. L'observation démontre, en effet, que le travail avec diminution de la résistance entraîne une diminution corrélative et proportionnelle de la surface de section et de la force du muscle.

L'hypertrophie d'un muscle est une propriété « temporaire », et elle demande pour être conservée l'usage constant des moyens qui lui ont donné naissance. Dans le cas contraire, l'hypertrophie diminue jusqu'à ramener le muscle

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force et surface de section à son point de départ, correspondant à son développement normal.

Nous avons montré que l'hypertrophie est une qualité surajoutée à l'état normal du muscle. Aussi varie-t-elle en fonction de la période évolutive normale de ce même muscle.

L'hypertrophie est proportionnelle à l'âge de la fibre musculaire et par suite l'état hypertrophique maximum

ne peut être obtenu que par un muscle dont l'évolution normale est terminée on ne peut donc obtenir qu'une hypertrophie relative et proportionnelle à l'état de développement du muscle.

Dans nos travaux, nous avons insisté sur les diverses formes de la contraction musculaire volontaire qui peu être mise en jeu suivant le mode dynamique, statique ou frénateur. Il nous sera permis de faire observer que nous avons toujours conseillé l'usage constant du premier mode à l'exclusion des autres, car nous considérons le travail effectué en contractions dynamiques comme le plus utile, peut-être même le seul utile, pour produire l'état hypertrophique. L'explication de ce fait pourrait se déduire facilelement de notre conception du développement hypertrophique qui fait de ce dernier un phénomène biologique d'ordre physico-chimique, peut-être un état moléculaire, mais non pas un phénomène trophique ou hyperhémique. Ces considérations brièvement résumées ici, mais que nous avons exposées ailleurs en détail, nous amènent loin des théories tendancieuses sur la plasticité du muscle et la possibilité d'une néoformation ad libitum avec un minimum d'effort.

Si nous avons pris en considérations dans cet article les théories embryonnaires des empiriques dont nous avons parlé précédemment, c'est parce que l'opinion publique, y compris celle de beaucoup de médecins, aussi crédules que le grand public quand il s'agit de sujets qu'ils ne connaissent point, se laissent égarer jusqu'à donner un certain crédit à ces doctrines qui promettent beaucoup et produisent peu. Ainsi que nous l'avons dit plus haut, nous avons pris comme règle d'application thérapeutique, le mode d'excitation, d'action et de réaction du muscle normal. C'est pour

quoi nous avons appliqué au traitement des amyotrophies notre méthode du travail musculaire en contraction volontaire avec progression des résistances.

La thérapeutique des amyotrophies comporte actuellement l'hydrothérapie, puis le massage et l'électricité. Leur mode d'action peut se comparer à la contraction musculaire avec très faible résistance, et c'est par le mode hyperhémique et trophique que l'on peut expliquer leur action.

Le résultat de ces agents de thérapie physique doit donc être analogue à celui que l'exercice, avec faible résistance, donne sur le muscle normal. Et de fait, malgré les assertions intéressées, il est notoire que ces agents si vantés aboutissent constamment à des résultats thérapeutiques insigniGiants.

Au contraire, le travail musculaire avec progression des résistances a toujours donné des résultats rapides et définitifs dans toutes les amyotrophies. Nous disons résultat définitif, car le retour du volume du muscle n'est pas un état hypertrophique de la fibre atrophiée, c'est la reprise du tonus normal, avec toutes ses qualités de volume et de force. Nous n'insisterons pas davantage dans cet article sur notre théorie du développement musculaire, mais il est facile d'entrevoir le rôle prépondérant qu'elle peut avoir non seulement dans le traitement des diverses amyotrophies, mais encore dans toutes les maladies du squelette dans lesquelles on peut agir sur les os par les intermédiaires des muscles, et en première ligne les déviations du rachis et les difformités de Pappareil locomoteur.

GYNÉCOLOGIE

Métrorragies et eau tiède

par PAUL DALCHÉ,

Médecin de l'hôpital de la Pitié,

(Leçon recueillie et publiée par le Dr Maurice Bloch,
ancien interne des hôpitaux.)

:

Je veux vous parler, aujourd'hui, du traitement de certai nes métrorragies. Les irrigations d'eau chaude (45 à 50o) contre les pertes de sang chez les femmes sont de pratique courante il semble même que l'on ne saurait recourir à un autre procédé que celui-là, car il est passé comme à l'état de dogme. Reconnaissons immédiatement que, dans le plus grand nombre des cas, c'est un moyen très efficace; mais il ne convient pas de l'ériger en règle absolue, tant il est vrai qu'en médecine il n'y a pas de règle absolue.

Je veux étudier précisément un cas, où non seulement l'eau chaude a échoué, mais encore a produit un effet nuisible en exagérant et en entretenant l'hémorragie. Nous rechercherons ensuite les causes de cet insuccès, et les moyens d'y remédier; nous terminerons par quelques vues générales sur l'hydrothérapie dans les hémorragies.

Notre malade est une dame de cinquante ans, polysarcique, neuroarthritique, arrivée à la période de la ménopause qui se manifeste chez elle par des bouffées de chaleur, des crises de sueur et une certaine tendance à la névropathie.

Depuis quinze mois environ (et c'était là la cause de sa consultation), ses règles allaient en augmentant d'abondance d'une façon progressive, si bien que depuis quelque temps

elles duraient de dix à quinze jours, rouges, sans caillots, sans douleurs et très abondantes. On ne relève dans ses antécédents aucun accident utérin ou génital, et jamais sa bonne santé habituelle ne s'était démentie un seul instant.

Elle avait déjà consulté pour ces pertes un médecin qui lui avait prescrit des injections d'eau très chaude suivant la formule classique. Elle les avait prises très consciencieusement, mais à son grand chagrin, elle constatait que plus elle pratiquait ces injections d'eau très chaude, plus elle perdait. Non seulement sous l'influence de l'eau chaude, la métrorragie ne s'arrêtait pas, mais elle augmentait en abondance.

Un examen méthodique me fit éliminer bientôt toute cause d'ordre général : rien dans l'état du cœur, du foie, du rein, n'expliquait cette hémorragie. L'utérus seul était en cause. Au toucher, nous ne trouvâmes pas trace de cancer ni de fibrome, mais un utérus gros, mobile et très dur; au spéculum, le col apparaissait très volumineux, mais sans ulcération; il était rouge, congestionné, très résistant. Nous étions en présence d'une sclérose du col avec poussée fluxionnaire active. Du reste les règles étaient attendues incessamment. Nous fimes interrompre les irrigations chaudes, et à leur place, nous prescrivîmes des injections d'eau tiède à 38° à prendre dans la position couchée, à très faible pression, de façon à rendre l'émission de l'eau presque baveuse (Beni-Barde). Ces injections devaient durer au moins plus d'un quart d'heure et être renouveléés deux fois par jour; nous y ajoutâmes quelques bains tièdes suivant la recommandation d'Aran. Le succès fut remarquable. Les pertes diminuèrent d'intensité. Depuis, elles ont toujours été maîtrisées et ne tendent plus à se manifester, les règles sont régulières et ne durent pas au delà de cinq jours.

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