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caution. D'autre part, la médication spécifique ne peut toujours suffire à elle seule, il est parfois nécessaire de lui adjoindre la coopération du traitement général, de l'hygiène habituelle des cardiaques, des toniques. Ce deuxième ordre de préoccupations rentre du reste dans la thérapeutique générale des cardiopathies auxquelles, indépendamment de leur cause, il faut toujours l'adjonction de tout ce qui peut fortifier le myocarde et lui donner l'énergie nécessaire pour lutter contre les conditions fâcheuses imposées à la circulation. Mais elles se présentent ici avec un caractère d'urgence tout spécial, étant données l'activité du virus syphilitique, son action anémiante et altérante sur tant de viscères ou appareils.

Un autre médecin étranger, Cecikas (Rev. de Médec., 1904), a formulé sur le même sujet des conclusions très voisines des précédentes. D'après lui, la syphilis atteint le cœur presque aussi souvent que le cerveau, créant dans cet organe des localisations anatomiques très variées (aortite, coronarite, myocardite partielle ou diffuse), qui se traduisent par un polymorphisme clinique non moins remarquable. Vis-à-vis de ces lésions, le traitement est la pierre de touche dans bien des cas, sous condition d'une persévérance dont la nécessité doit toujours être présente à l'esprit du médecin. Il faut aussi une certaine souplesse dans l'art de manier les médicaments qui en forment la base mercure et iodure de potassium. Cecikas rejette à peu près complètement l'usage des frictions mercurielles, à cause des manœuvres mécaniques et du massage qu'elles nécessitent. Il signale, sans y insister, les injections de composés insolubles à injections espacées, hebdomadaires, et affirme sa préférence pour les injections intra-veineuses de solution mercurielle du sérum isotonique au sublimé (au 10.000), séparées par des inter

valles de deux jours. Il aurait obtenu de beaux succès par cette méthode, qu'il complète ultérieurement au moyen d'une série d'injections hypodermiques de 10 cc. de sérum au sublimé à 4 p. 1000, répétées tous les quatre jours. C'est là pour lui la méthode de choix, préférable à toutes les autres. On peut en certains cas recourir à la voie stomacale, trop délaissée de nos jours. Ainsi le calomel, à la dose quotidienne de 0 gr. 05 à 0 gr. 06 en trois prises que l'on administre à jeun, peut rendre des services.

Les iodures ont aussi leur incontestable utilité, et Cecikas. en prescrit 1 gramme par jour, sans se préoccuper de l'iodisme, accident éventuel et toujours passager qui s'améliore souvent par l'augmentation des doses. La voie rectale est ici d'un grand secours, surtout pour le traitement intensif, car elle permet l'absorption de fortes doses et donne plus rarement lieu à des phénomènes d'iodisme. L'association des iodures et du mercure est très utile, souvent nécessaire, même aux périodes avancées du tertiarisme. Quant à l'hygiène générale, au séjour à la campagne, etc., Cecikas, de même que Breitmann, leur accorde un rôle d'auxiliaire utile pouvant seconder la médication spécifique, la première de toutes, pour l'obtention du résultat final.

HYGIÈNE ALIMENTAIRE

Les Conserves de viande,

par le Dr J. CHEVALIER.

Le récent rapport de MM. JAMES BRONSON REYNOLDS et CHARLES P. NEILL, chargés par le président ROOSEVELT de faire

une enquête sur les conditions dans lesquelles sont fabriquées à Chicago les conserves de viande, a attiré l'attention des hygiénistes sur cette importante question. De plus en P lus, les conserves rentrent dans l'alimentation courante, et i importe que cette industrie soit surveillée de très près par les pouvoirs publics. En Amérique, l'enquête a montré que les conditions du travail dans les abattoirs de Chicago étaient révoltantes que les bâtiments étaient défectueux, insalubres, et particulièrement sales, que les ouvriers euxmêmes n'employaient aucune précaution pour la manipulation des viandes qui étaient contaminées par des contacts répétés soit avec les instruments malpropres, soit même avec le sol; que l'inspection des produits fabriqués étaient n mythe et que les viandes avariées et les déchets pouvaient etre utilisés à la confection de produits divers (jambons en Pots, saucisses, sauces); qu'enfin les étiquettes mentionnant

inspection étaient aussi bien apposées sur des conserves faîches que sur des boîtes anciennes invendues, qui étaient s térilisées à nouveau. L'opinion publique s'est émue à cette divulgation et réclame une inspection des usines permanente sérieuse et présentant des garanties.

Ce qui a le plus touché les Américains, c'est la dépréciation subite que subissent actuellement les conserves de Chicago à la suite de ces révélations, et l'institution de cette surveillance a surtout pour but de rassurer la clientèle et de reprendre le marché européen. Dans la plupart des États de l'Europe la fabrication des conserves alimentaires est surveillée de très près; en France en particulier, nous avons d'excellentes conserves parce que presque tous les fabricants ont des marchés avec les ministères de la Guerre, de la Marine ou des Colonies et que leur usine a été construite et leur fabrication agencée de façon à pouvoir satisfaire

aux conditions du cahier des charges du 16 août 1901, qui règle minutieusement tous les points de la fabrication. C'est grâce à l'initiative de M. Frecycinet, alors ministre de la Guerre, que la question de la fabrication des conserves a été mise à l'ordre du jour et qu'une commission extra-militaire à la tête de laquelle se trouvaient Brouardel, Pouchet, Vaillard et d'autres professeurs éminents s'est occupée d'une façon suivie d'expériences tendant à modifier le cahier des charges pour la fourniture des conserves de viande militaires, de façon à se mettre autant que possible, à l'abri des accidents d'intoxication qui antérieurement n'étaient malheureusement que trop fréquents.

Les adjudicataires doivent réaliser dans leurs usines. toutes les conditions d'aménagement et d'outillage, destinées à faciliter la surveillance sanitaire des animaux à abattre et celle de la fabrication elle-même au point de vue de la propreté et de la stérilisation parfaite.

Dans toute usine, il doit y avoir une écurie ou un paddock pour la mise en observation temporaire des animaux destinés à être abattus. L'abatage doit avoir lieu dans une tuerie spéciale ou à l'abattoir municipal, si ce dernier n'est pas trop éloigné de l'usine.

Tous les locaux servant à la fabrication des conserves doivent être disposés de telle sorte que la plus grande propreté y puisse être maintenue; l'eau y sera abondante, et les parois jusqu'à la hauteur de 2 mètres seront cimentées comme du reste le sol, qui devra être pourvu de pentes, de rigoles, de caniveaux nécessaires pour l'évacuation continue des eaux de lavage.

On a exigé pour la manutention des viandes crues ou cuites l'emploi d'ustensiles portatifs entièrement métalliques (tôle d'acier ou treillage galvanisé), de façon à pouvoir

en assurer le nettoyage journalier. Les paniers, corbeilles en osier et les récipients en bois ne doivent pas être utilisés.

Les appareils servant à la cuisson des viandes peuvent ére en fonte malléable ou en tôle d'acier, ils doivent être nettoyés journellement à l'eau bouillante additionnée de carbonate de soude.

Les appareils en cuivre servant à la concentration du bouillon sont étamés à l'étain fin et maintenus dans un parfait état d'entretien.

Toutes les opérations, surtout celles qui comportent la manutention des viandes doivent être rigoureusement pratiquées dans des locaux propres avec un outillage propre et par des ouvriers propres. La propreté des locaux est obtenue Par lavage à grande eau du sol et des parois. L'emploi d'anseptiques est interdit pour le lavage des locaux et des instruments.

Les ouvriers doivent être astreints à la plus grande propreté corporelle et à de fréquents nettoyages des mains; ils sont toujours pourvus de vêtements de travail propres qui sont changés tous les jours. Une discipline hygiénique, sévère doit être maintenue dans les ateliers. Les déchets de fabrication ne doivent jamais séjourner dans les parties de l'usine affectées au traitement des viandes, mais déposés dans un local isolé et enlevés tous les jours.

Les recherches chimiques et bactériologiques ont montré que les conserves de viandes pouvaient être nuisibles soit à cause de la mauvaise qualité de la viande employée, soit par suite d'une fabrication défectueuse.

La viande employée pour les conserves doit être salubre et provenir d'animaux sains, bien en chair, gras sans excès, et d'âge adulte. Aussi, l'animal doit-il être examiné et observé sur pied par un vétérinaire spécial, puis après

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