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Il est surtout caractérisé par la prédominance de troubles nerveux visuels et sécrétoires persistants, provoqués par les ptomaïnes développées dans la viande de conserve par certaines bactéries et en particulier par le bacillus botulinus de VAN ERMENGEN, par d'autres bacilles voisins du bacillus subtilis (vulgatus ruber fuscus) isolés plusieurs fois par VAILLARD et BURKER et par certains anaéorobies encore mal étudiés.

Les symptômes graves ne débutent d'ordinaire que quinze à dix-huit heures après le repas incriminé. A de simples phénomènes d'indigestion succèdent alors des nausées, des douleurs abdominales plus ou moins intenses, accompagnées de vomissements de matières verdâtres, ordinairement acides. On observe une constipation opiniâtre, sans ballonnement du ventre, contrairement à ce qui se produit dans les autres intoxications souvent accompagnées de diarrhée profuse. Les premières selles spontanées ou provoquées sont le plus souvent noires, gluantes, fétides. L'appétit est conservé, quelquefois même exagéré, mais le peu de goût pour les liquides est à signaler.

Au bout de trente-six à quarante-huit heures, les troubles gastriques s'accusent de plus en plus et une soif ardente succède au dégoût antérieur pour les aliments liquides. En même temps la bouche et le pharynx présentent une sécheresse tout à fait particulière, la langue est rouge et recouverte en son milieu d'un enduit grisâtre, épais, adhérent. Les vomissements deviennent bilieux, quelquefois même sanguinolents; ils s'accompagnent de renvois acides, d'odeur infecte qui sont l'indice de fermentations gastriques. Le ventre des malades est alors tuméfié par un météorisme plus ou moins considérable, dans certains cas graves à aspect cholériforme, on peut cependant observer de la

rétraction abdominale. Le ventre est douloureux spontanément et à la pression; la palpation est douloureuse spécialement au voisinage de l'ombilic, et l'on perçoit facilement des gargouillements dans la fosse iliaque droite.

La respiration, normale au début de l'intoxication, devient irrégulière à une période plus avancée. Il y a de la dyspnée, de l'aphonie et des accès de toux croupale. On observe en outre de l'angoisse précordiale; les contractions cardiaques sont affaiblies, le pouls mou, lent, bat 50 à 60 pulsations par minute. La peau, les muqueuses sont pâles, anémiées, sèches; la sueur est nulle. La température centrale est audessous de la moyenne. Les urines sont rares, foncées, troubles. Elles sont fortement chargées en urates et en phosphates. L'indican s'y trouve toujours en quantité notable et on y rencontre quelquefois de l'albumine.

A ces symptômes, s'ajoutent des phénomènes d'ordre nerveux très importants: les malades se plaignent de vertiges, de céphalalgie, lorsqu'ils essaient de se tenir debout. Ils sont dans un état de lassitude extrême et présentent quelquefois même de la parésie des membres inférieurs; la respiration est laborieuse, la dysphagie empêche de rien leur faire avaler.

Les troubles oculaires sont constants, et ils ont même été considérés par SCHMIDT comme caractéristiques. La dilatation pupillaire est la règle, elle est très accentuée et frappe de suite le médecin. Elle est d'ordinaire tenace et persiste parfois après tous les symptômes. En même temps il y a perte de l'acuité visuelle, et la vision au loin se fait comme au travers d'un brouillard. Parfois même l'amaurose est complète. Les troubles des moteurs oculaires communs se traduisent par du ptosis, de la gêne de la mobilité du globe oculaire, du strabisme, de la dilatation pupillaire, avec

insensibilité aux excitations lumineuses, enfin par de la paralysie de l'accommodation. Le pneumogastrique, glossopharyngien et l'hypoglosse sont également fortement touchés. Les nerfs moteurs du tronc et des membres ne sont pas influencés, mais, par contre, on constate assez souvent des troubles de la sensibilité.

La maladie peut durer quelques heures ou se prolonger pendant plusieurs semaines. Les troubles digestifs cèdent les premiers. La constipation reste fort opiniâtre, les premières selles sont blanches comme crayeuses. Les troubles ophtalmoplégiques s'amendent ensuite; la pupille se rétrécit progressivement et la vision redevient distincte, mais l'accommodation reste paralysée pendant longtemps et gêne beaucoup les malades.

Ils restent pendant longtemps faibles et abattus, d'autant que, pendant la période d'état de la maladie, les troubles de la déglutition ont provoqué un amaigrissement considérable. Dans les cas défavorables, la mort peut survenir dans les vingt-quatre heures qui suivent l'absorption, mais le plus souvent à la fin de la première semaine; même dans ces eas les fonctions intellectuelles et la sensibilité générale sont peu modifiées, la mort arrive dans un état de faiblesse extrême, KERNER disait que chez ces malades « la vie s'éteint comme une lampe à laquelle l'huile fait défaut ». Fort heureusement, ces accidents graves sont assez rares, mais il faut les connaître, car dans certains cas, bénins en réalité, un certain nombre de ces symptômes peuvent se montrer isolé

mrent.

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Dans un assez grand nombre de cas, les accidents sont dus à la préparation défectueuse des conserves, mais le plus souvent, il faut bien le dire, le consommateur est également responsable, et c'est à son incurie ou à son insouciance qu'il

faut les imputer. Toute conserve de viande suspecte, présentant un aspect peu engageant, une odeur désagréable, une saveur acide, salée, doit être rejetée de la consommation. De plus, une conserve alimentaire quelconque doit être consommée aussitôt après l'ouverture de la boîte. Nous avons vu qu'il fallait opérer rapidement dans la fabrication, qu'il était interdit de stériliser à nouveau des boîtes fuitées qui auraient pu être contaminées, il ne faut donc pas laisser les boîtes ouvertes au contact de l'air avant de les employer pour l'alimentation. De telles viandes, enrobées dans la gelée du bouillon, sont de merveilleux milieux de culture pour toutes les bactéries, et il suffit de quelques heures pour rendre les conserves nocives, alors que des viandes grillées ou rôties conservées dans les mêmes conditions n'auraient subi aucune altération.

Enfin, il faut encore signaler le fait, mis en lumière par OGIER et ROCQUES, que la conservation des viandes stérilisées n'est pas indéfinie, qu'elles peuvent subir une autolyse aseptique partielle et devenir susceptibles de déterminer non des accidents à proprement parler, mais des troubles digestifs. Il faut donc exiger l'inscription de la date de la fabrication sur les boîtes et refuser les conserves ayant plusieurs années d'existence. Si l'on observait toujours ces quelques règles pratiques, les intoxications par les conserves alimentaires deviendraient de plus en plus rares surtout dans l'armée où se produisent encore tous les ans des accidents en série qui seraient certainement évités par une surveillance attentive des conserves au moment de l'ouverture des boîtes.

REVUE DES TRAVAUX FRANÇAIS ET ÉTRANGERS

Maladies des voies respiratoires.

Coutribution à l'étude de l'infarctus pulmonaire nécrotique. Il peut y avoir des cas d'infarctus pulmonaire nécrosé dans lesquels le territoire mortifié se présente sous la plèvre en forme de coin. Ces îlots mortifiés quand ils sont récents, rappellent par leur forme les infractus nécrosés, anémiques de l'écorce rénale ou splénique.

Cependant, pour M. Cagnetto (Rivista Veneta d. Sc. med., juinjuillet 1905), à l'inverse de ces derniers, les infarctus nécrosés du poumon, en forme de coin, sont toujours de nature septique et ne sont pas obligatoirement précédés de l'occlusion totale de l'artère qui irrigue le territoire mort. Parfois, l'occlusion artérielle manque et l'infarctus peut être dû au transport par la voie sanguine de nombreux microbes pathogènes, qui envahissent un territoire capillaire dépendant directement d'une artère. L'infarctus est nécrobiotique et septique.

Dans d'autres cas, il y a occlusion artérielle; si elle a lieu dans un lobe pulmonaire hépatisé, la suspension de l'onde artérielle, bien plutôt que le reflux veineux, amène la nécrose ischémique. Cependant, dans la pneumonie croupale, qui cause le plus souvent cette variété d'infarctus, il peut y avoir des territoires pulmonaires où la gangrène est le résultat direct de l'action microbienne, alors que l'arrêt circulatoire est secondaire à la mort des éléments des tissus.

Maladies du tube digestif et de ses annexes

De la colite muqueuse (entérite membraneuse) et de la colique muqueuse. L'accord est loin d'être fait. principalement entre auteurs français et allemands, sur la nature de l'entéro-colite

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