en Allemagne un sel réellement nouveau, comme le sel de quinine de l'acide acétysalicylique, je ne me serais pas permis cette observation et aurais été heureux de le voir dénommer ce corps et l'exploiter en l'appelant nouveau sel de quinine.

On va un peu trop chercher en France son bien dans le domaine public, et il serait désirable que les pharmaciens essayent de faire des médicaments réellement nouveaux et s'attachent à la production des produits synthétiques, au lieu de fabriquer un nouveau sel d'un vieil alcaloide.

J. CHEVALIER.

BIBLIOGRAPHIE

Inconvénients et dangers des dentiers et autres pièces de prothèse dentaire et maladie du caoutchouc. Leur étude au point de vue de l'hygiène, par M. L. EILERSTEN. 1 vol. in-16 de 214 pages. J. Rousset, éditeur, Paris.

Le manque de soins hygiéniques chez les porteurs de dentiers, dit M. Eilersten, quelle que soit la matière qui constitue ces dentiers, peut développer chez les patients des accidents de stomatite dus à la multiplication des microorganismes et aux fermentations putrides qui en sont la conséquence. Cela explique que l'on puisse observer ces accidents sous des dentiers en or, en platine, en porcelaine mal entretenus, et plus fréquemment sous des dentiers en caoutchouc noir, plus difficiles que les premiers à nettoyer et non stérilisables.

Quant aux porteurs d'appareils en vulcanite colorée au vermillon, outre que l'insuffisance des précautions hygiéniques les prédispose comme les autres à la stomatite septique, ils y sont beaucoup plus exposés encore, parce que des fermentations relativement peu intenses pourront cependant solubiliser des traces de sulfure de mercure, et que les sels mercuriels ainsi engendrés viendront joindre leur influence irritative à celle de même ordre et de même nature dues à l'action microbienne déjà existante. Les deux causes s'ajouteront, se multiplieront même; et alors que l'action microbienne primitive seule eût été tout à fait insuffisante pour provoquer l'éclosion de phénomènes pathologiques sensibles, l'influence mercurielle, venant s'y joindre, aggravera la situation et provoquera les acciden's dits à tort de la maladie du caoutchouc, car ils seront surtout ceux de la maladie du vermillon.

Voilà pourquoi, dans certains cas, le traitement mercuriel ne réussira pas à amener une guérison sans récidives fatales; mais qu'on obtiendra cette guérison définitive en remplaçant le dentier de vulcanite coupable par un soutien fait d'une autre substance, et entretenu ensuite convenablement.

Chirurgie du pancréas, par M. F. VILLAR. 1 vol. in-8° de 330 pages, avec 84 figures dans le texte. Jules Rousset, éditeur, Paris, 1906.

La chirurgie du pancréas est de date relativement récente, en tant du moins que médecine opératoire. On n'osait pas en effet, il y a quelques années encore, toucher à une glande profondément située dans la cavité abdominale, entourée de viscères et de vaisseaux importants, intimement accolée au duodénum et au cholédoque, traversée par un canal qui déverse dans l'intestin un liquide dont le rôle est fort important dans l'acte de la la digestion. Aujourd'hui on arrive à diagnostiquer un certain nombre d'affections du pancréas, et le nombre chaque jour croissant des interventions pratiquées sur cet organe indique que ses affections deviennent de plus en plus fréquentes et que leur traitement chirurgical rentre dans la pratique courante, s'améliorant sans cesse. De sorte que le pancréas, longtemps dédaigné par les chirurgiens, devient aujourd'hui un organe à la mode et que sa chirurgie correspond à l'une des plus actuelles et des plus brillantes conquêtes des nouvelles écoles. Ce qui justifie amplement le travail de M. Villar, présentant une revue d'ensemble de l'état actuel de la chirurgie du pancréas, mais cependant en élaguant certains points peu intéressants ou trop connus et en résumant beaucoup d'autres.

L'état de la lutte contre la tuberculose en Allemagne. Mémoire présenté au Congrès international de la tuberculose de Paris en 1905 par le Comité central allemand pour la création de sanatoriums pour tuberculeux, publié par le professeur B. FRANKEL. 1 vol. de 406 pages, avec nombreuses cartes et tableaux. Imprimerie Trowitzsch et Sohn, Berlin, 1905.

Ce mémoire ne se prête pas à l'analyse. Pour en montrer tout l'intérêt, il suffit de signaler les titres des principales études qui s'y trouvent les rapports de la tuberculose avec la mortalité en Allemagne; associations ei congrès; assurance ouvrière et tuberculose; les sanatoria; le traitement de la tuberculose dans les sanatoria; résultats des sanatoria pour tuberculeux; le traitement dans les établissements ouverts et les stations de bains; les bureaux de renseignements et d'assistance pour tuberculeux; stations de cure d'air et colonies agricoles; établissements spéciaux pour tuberculeux dans les phases avancées de la maladie; de la salubrité des habitations; la lutte contre la tuberculose dans l'armée et dans la marine militaire allemande; remèdes spécifiques; l'instruction populaire comme moyen de combattre la tuberculose; mesures prises par l'empire allemand

dans la lutte actuellement engagée, etc... Cela suffit sans doute pour montrer avec quel soin le fléau est poursuivi chez nos voisins d'outre-Rhin.

Le vieillissement artificiel des vins et des spiritueux, par M. F. MALVEZIN. 1 vol. in-18 de 96 pages. J. Rousset, éditeur, Paris, 1906.

Ce volume est particulièrement intéressant, en ce qu'il traite principalement des procédés de vieillissement artificiel des vins, conséquence d'une des plus merveilleuses conquêtes de la science, à laquelle Pasteur n'a pas hésité à consacrer plus de vingt années d'études journalières. Il est à signaler à ceux qui s'intéressent à l'évolution scientifique de la viticulture française et mondiale, car il montre un louable effort vers l'amélioration des procédés de vinification jusqu'ici empiriques.

Traité des variations des os de la face de l'homme et de leur signification au point de vue de l'anthropologie zoologique, par M. A.-F. LE DOUBLE. 1 vol. in-8° de 472 pages, avec 163 dessins et schémas dans le texte et une planche hors texte en photogravure. Vigot frères, éditeurs, Paris, 1906.

Il a été rendu compte ici même, lors de son apparition, du Traité des variations des os du crâne de l'homme et de leur signification au point de vue de l'anthropologie zoologique. Le Traité des variations des os de la face d'aujourd'hui en est la suite et le complément. Comme lui et comme le Traité des variations du système musculaire, c'est aussi le premier et le seul livre de ce genre qui existe encore en France et à l'étranger. Il démontre que les anomalies du squelette facial de l'homme ne sont pas plus des caprices de la nature que celles du squelette cranien, des muscles, des vaisseaux, des poils. Il fournit une explication plausible de la plupart des malformations des os faciaux; des pages entières sont réservées à la description d'un certain nombre d'entre elles dont les principales sont la disparition complète de la portion orbitaire de l'unguis avec conservation de sa portion lacrymale; la constitution entièrement unguéale de la partie supérieure du canal nasal; le cornet maxilloturbinal doublement enroulé; la détermination du nombre, de la direction... des canaux malaires; la fénestration de la lame verticale du palatin; l'absence de l'épine nasale postérieure; les différences de direction de l'apophyse malaire du maxillaire supérieur aux différents âges de la vie; la détermination du nombre normal des sillons vasculo-nerveux de la face inférieure de l'apophyse palatine du sus-maxillaire; l'absence de la fossette digastrique... Pour M. Le Double, les os se comportent comme des organes à peu près passifs, façonnés par le fonctionnement spécial des organes plus actifs en rapport avec eux et dont le développement est plus précoce que le leur. Ces idées, qui vont à l'encontre de l'opinion de Virchow et d'autres anthropologistes non moins éminents, sont admises à l'heure actuelle. C'est que l'auteur, par ses multiples tra

vaux, fait autorité en la matière. Anatomiste et anthropologiste à tous égards remarquable, il jouit à l'étranger d'une notoriété incontestée alors qu'on ne lui accorde peut-être pas en France toute la valeur qu'il mérite.

L'action diastasique dans les fermentations industrielles, par M. E. DIEDERICH, 1 vol. in-8° de 182 pages, avec 12 figures. Paris, 1906, J. Rousset, éditeur.

La grande extension et le caractère trop spécial des traités de Duclaux, de Jörgensen, de Hansen et autres savants ne permettant pas à ceux qui voudraient abandonner les procédés empiriques, en dirigeant leur travail suivant les principes directeurs de la théorie pastorienne, de puiser dans ces documents les éléments de chimie biologique, utiles à la simple compréhension des faits, M. Diederich offre son livre, œuvre de vulgarisation scientifique, résumant les points essentiels de la théorie microbienne dans ses rapports étroits avec les diverses actions diastasiques que l'on rencontre le plus généralement dans les fermentations industrielles. Il permet de reconnaître les relations de similitude qui unissent ces dernières, de pouvoir dégager les causes génératrices des phénomènes, et partant de pénétrer les secrets des ouvriers mystérieux et infiniment petits auxquels se rattache une chimie complexe et capricieuse restée trop longtemps inconnue.

REVUE DES TRAVAUX FRANÇAIS ET ÉTRANGERS

Maladies des enfants.

Traitement de la bronchite chez les enfants. Chez un jeune enfant la bronchite n'est jamais une affection légère. Un simple coryza peut propager l'inflammation jusqu'aux petites bronches. Aussi dès le début faut-il combattre l'irritation de la muqueuse bronchique par l'enveloppement du corps dans une flanelle légère.

Dans les cas graves, le médicament d'une efficacité générale est l'aconit qui restreint immédiatement la congestion bronchique et abaisse la pression sanguine. Les doses doivent être élevées et répétées dans les premières heures, puis on les diminue au

bout de quatre à six heures, on les cesse ensuite. Pour un enfant d'un an, M. J. Winters (Med. News., 25 novembre 1905) prescrit une cuillerée à café tous les quarts d'heure pendant une heure, puis toutes les demi-heures pendant quatre ou six heures, puis toutes les deux heures pendant vingt-quatre heures ou plus de la potion suivante :

Teinture d'aconit

Sirop de fleurs d'oranger.
Eau distillée..........

IV gt.

20 gr.

90 gr.

On arrête la médication quand la turgescence cesse. La pression artérielle diminue par la diaphorèse. On a recours alors au nitrate de potasse, au citrate de potasse, à l'esprit de Mindererus seuls lorsqu'il n'est pas urgent de donner de l'aconit. Les laxatifs, la diaphorèse, l'aconit et le nitrate de potasse tiennent lieu d'antipyrétiques qui sont contre-indiqués..

Lorsque la sécrétion bronchique devient excessive, il faut chercher à la diminuer en ayant recours au camphre, au carbonate d'ammoniaque, à la noix vomique, aux inhalations d'oxygène et à la contre-irritation. Le carbonate d'ammoniaque et la noix vomique ont l'inconvénient de provoquer des nausées.

Les cataplasmes sinapisés conviennent dans les cas où les bronches sont encombrées d'une sécrétion tenace; l'application est faite, sur les régions où l'on entend les râles humides, pendant vingt à trente minutes et est renouvelée toutes les deux à quatre heures suivant l'état de la peau.

Lorsque les bronches sont obstruées par du muco-pus, elles ne peuvent être débarrassées que par l'action émétique qui ne doit pas être répétée plus d'une ou deux fois par vingt-quatre heures. Les inhalations d'oxygène doivent être faites d'une façon continue dans les cas critiques, même pendant le sommeil. En même temps on a recours aux cataplasmes sinapisés, au camphre et au carbonate d'ammoniaque à haute dose.

De l'action de l'eau de Châtel-Guyon chez les nourrissons et chez les enfants au-dessous de deux ans. Les nourrissons et les enfants du premier âge atteints de constipation essentielle