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théliomes mélaniques. Il ne faut pas que le traitement radiothérapique facilite l'invasion des voies lymphatiques, et il peut le faire dans tous ces cas.

La nécessité d'éviter les récidives profondes, dont l'évolution peut être plus rapide que celle de la tumeur initiale, semble conduire à rendre plus sévère la technique de la radiothérapie, dans les cas communs, de dimensions communes, à faire deux, trois séries d'applications et à faire absorber dans chaque série 10 à 12 unités de Holzknecht, non 5, 6 ou 8.

Dernière conclusion, plus générale. S'il y a lieu en thérapeutique de réduire le nombre de méthodes employées dans chaque maladie, il ne faut pas aller, sans raisons suffisantes, jusqu'à réduire ce nombre à une seule: quand il existe plusieurs méthodes curatives, ayant une valeur, le médecin doit les connaître toutes, et pouvoir toutes les employer si leurs indications peuvent être établies d'avance. Le chirurgien qui ne sait traiter les épithéliomes cutanés que par l'ablation chirurgicale a tort, de même que sera dangereux dans certains cas le radiothérapeute qui ne sait faire et ne veut faire que de la radiothérapie.

Chirurgie générale.

De l'appendicectomie préventive en cas d'appendice sain. — A côté de l'appendicectomie tardive à froid, pour appendicite chronique (méthode de Trèves, 1888); à côté de l'appendicectomie précoce « à chaud », pour appendicite aiguë (méthode de Kummel, 1890); il y a place aussi, dit M. Touzé (Le Progrès médical, 21 et 28 avril 1906), pour l'appendicectomie préventive en cas d'appendice sain (méthode de Longuet, 1897). Si l'ablation systématique du vermium chez tout sujet sain, quel qu'il soit, est un acte exagéré, ouvrant la porte aux abus, cette conduite est parfois recommandable comme complément d'une opération, en particulier d'une intervention laparotomique ou paralaparotomique. Elle est, en effet, d'une innocuité clinique et opératoire démontrées par un nombre de cas déjà suffisant, et d'une parfaite inno

cuité biologique. A l'opinion de Mac Ewen qui défend l'appendicectomie préventive parce que le vermium possède une fonction digestive doublée d'une fonction générale eutrophique, on peut opposer la conception de Longuet pour qui l'appendicectomie préventive est permise. L'appendice n'a qu'un rôle biologique effacé, c'est un organe en voie d'involution atrophique démontrée par de multiples stigmates macroscopiques et microscopiques de dégénérescence fibroïdale, assimilable par suite au diverticule de Meckel.

Utile parce qu'elle est préventive, elle va, sans le moindre risque, au-devant de complications inflammatoires toujours possibles qui, si elles surviennent, nécessitent une opération itérative évitable par l'exérèse pratiquée lors de la première intervention laparotomique ou paralaparotomique. Elle est indiquée, d'après Longuet, comme complément des cures radicales de hernie dans lesquelles on trouve l'appendice hernié ou même non hernié dans les cœliotomies abdominales pour lésions pelviennes (fibrome, annexite), pour affection digestive (constipation invétérée), pour affection hépatique (cholécystite) et peut-être chez les familles appendiculaires par prédisposition dans les néphrorraphies pour néphroptose. Elle est contre-indiquée quand elle doit prolonger une intervention déjà trop longue par ellemême — ou bien encore s'il s'agit (Picqué) de malades obsédés, hypocondriaques, prédisposés à la démence.

L'étude zoologique à laquelle l'auteur s'est livré confirme le bien fondé de cette manière de voir. L'appendice n'est que la partie terminale du cæcum, atrophiée, et en voie de régression; segment dont le rôle physiologique est d'importance minime et négligeable, tout au moins chez l'homme.

Adéno-phlegmons inguinaux et iliaques, traités par les injections de vaseline iodoformée. - Dans tout adeno-phlegmon inguinal, dans toute lymphangite du membre inférieur, dit M. V. Gras (Gazette des hôpitaux, 3 avril 1906), il faut toujours interroger la région iliaque externe.

La résolution des ganglions inguinaux enflammés ne doit être recherchée qu'avec beaucoup de surveillance, et, à la moindre menace d'une extension vers la fosse iliaque externe, il faut intervenir, même si les ganglions de l'aine ont tendance à disparaître. L'absorption de vaseline iodoformée par la plaie semble avoir une véritable propriété résolutive, et hâter la guérison, qui, dans les observations citées, a été obtenue au bout de huit jours.

CORRESPONDANCE

Deuxième congrès des jardins ouvriers.

M. le docteur Lancry (de Dunkerque), membre du comité de la Fédération française contre la tuberculose, nous prie d'insérer la lettre suivante qu'il a adressée au corps médical des hôpitaux de Paris pour appeler son attention bienveillante sur le Congrès qui va s'ouvrir. Il s'agit là, en effet, d'une œuvre sociale qui n'a pas un caractère exclusivement médical, mais dont l'importance ne peut échapper à personne et pour laquelle le médecin peut exercer une influence considérable. Aussi serait-il utile que, malgré leurs occupations, malgré le nombre peut-être exagéré des congrès, les médecins ne se désintéressent pas des entreprises destinées à provoquer des actions heureuses contre le fléau qui préoccupe à si juste titre toutes les personnes qui sont le mieux placées pour en constater les effets redoutables.

<< Monsieur et très honoré Maître,

« Nous avons l'honneur de solliciter votre adhésion au prochain Congrès international des jardins ouvriers qui se tiendra à Paris, dans la grande salle du Musée social, 3, rue Las Cases, les 9, 10 et 11 novembre 1906, sur l'initiative de M. l'abbé Lemire et de la Ligue Française du Coin de terre et du Foyer.

« La caractéristique du jardin ouvrier péri-urbain et du coin de terre rurale, c'est d'engager l'initiative privée, l'assistance pù

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blique et la législation dans une voie véritablement libératrice, pour faire de l'indigent jeune ou valide un petit propriétaire, alors que la plupart des œuvres actuelles d'assistance, dont nous sommes loin de contester la grande utilité et l'impérieuse nécessité, aboutissent pourtant, en dernière analyse, à ce résultat désastreux d'entretenir, de cultiver et d'accroître le paupérisme. << Aussi, l'expérience des dix mille jardins surgis de terre en ces dernières années expérience corroborée par l'étude physiologique des populations du littoral du Nord qui, par la seule vertu d'une existence conforme aux vœux de la nature, ignorent la tuberculose sociale et se doublent tous les vingt-cinq ans n'a pas tardé à démontrer que, sur le terrain de l'hygiène, l'institution des jardins ouvriers, si simple, si peu coûteuse, si universellement réalisable, solutionnait, pour une part considérable, les problèmes actuels de l'hygiène de l'ouvrière enceinte, du séjour au foyer de la mère de famille, de la santé des enfants et de la préservation contre la tuberculose et l'alcoolisme.

« En somme, au lieu de combattre seulement en ordre dispersé les différentes manifestations de l'état pathologique de notre Société, la tuberculose, la mortalité infantile, l'alcoolisme, la dépopulation, pourquoi ne pas aussi concentrer toutes nos forces pour porter la hache au pied de cet arbre néfaste, le paupérisme, dont les différents fléaux sociaux, que nous venons de rappeler, ne sont que les fruits amers.

« Voilà pourquoi l'institution des jardins ouvriers, qui date de onze ans à peine, a bientôt conquis le suffrage des médecins les plus éminents: Brunon, Lucas-Championnière, Grancher, Albert Robin, Calmette, Maurice Letulle, Landouzy, Champetier de Ribes, Variot et le si regretté professeur Brouardel, sans compter la foule des notabilités médicales qui se groupaient, avec les représentants officiels de la Croix Rouge allemande, autour du professeur Albert Robin au Congrès international de 1903.

« La séance médicale du Congrès international de 1906 sera présidée par M. le professeur Grancher, assisté des professeurs Albert Robin et Calmette qui, dès à présent, nous ont donné leur

concours. Il est superflu de dire qu'elle sera intéressante et féconde.

« Notre ambition, à nous qui avons été élevé à l'Ecole des hôpitaux de Paris par des Maitres qui étaient des hommes de science, de devoir et de grand cœur, Verneuil, Péter, Lancereaux, Bucquoy, Archambault, Bouchut, Cazin, Championnière, Champetier de Ribes, serait de réunir l'adhésion du corps médical des hôpitaux tout entier, pour que la médecine française puisse dire en face de l'étranger qui s'enorgueillit du luxe de ses sanatoriums:

« Nous autres Français, à côté et parallèlement à toutes les œuvres de cure et de prophylaxie individuelles, nous avons, nous préconisons et nous réalisons un programme véritablement curateur parce que étiologique et social; l'assainissement des villes par leur extension en surface, notamment en prehant comme base le rapport que l'hygiène doit établir et progressivement imposer entre la surface du sol que couvre une habitation et le nombre maximum de locataires qu'elle doit pouvoir recevoir, le peuplement des campagnes par la conservation, la création et la multiplication des petites propriétés rurales, l'extinction du paupérisme qui abaisse, déprime et diminue.

« Aussi, est-ce avec confiance, monsieur et très honoré Maître, que nous vous demandons votre nom, votre adhésion et votre concours, soit que vous assistiez aux séances du Congrès qui sont exclusivement consacrées aux discussions, soit que vous nous adressiez des notes ou des observations, qui seront rappor tées avec le plus grand soin par M. le Rapporteur général, et qui serviront de bases précieuses pour les discussions et les conclusions.

« Nous serions très heureux, si vous vouliez bien nous faire l'honneur et l'amitié de nous retourner, revêtu de votre signature, le bulletin d'adhésion ci-joint et nous vous prions d'agréer l'ex. pression de notre profonde et très respectueuse reconnais

sance. >>>

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