Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

des professeurs officiels, mais par des médecins, des chirurgiens ou des accoucheurs des hôpitaux ?

(A ce sujet, je ferai remarquer que les « chargés de cours cliniques », institués après notre campagne de 1890, sont inégalement répartis dans les hôpitaux, et cela selon le bon plaisir de ceux qui ont pour mission d'organiser l'enseignement médical. Ainsi l'hôpital Necker, qui comprend quatre services de médecine et trois de chirurgie, en a été dépossédé, probablement parce que ces cours libres avaient trop de succès !)

90 Etes-vous d'avis que, pour entretenir l'émulation, condition essentielle de succès de l'enseignement médical, il est utile de favoriser davantage l'enseignement médical libre?

10° Etes-vous partisan de la création d'une chaire de thérapeutique par les agents physiques (hydrothérapie et eaux minérales, électricité, massage, radiothérapie, photothérapie et héliothérapie, etc.)?

11° Etes-vous partisan de la séparation du corps enseignant et du corps examinant?

12° Quel devrait être le mode de nomination des professeurs et ceux qui n'ont pas passé par l'agrégation pour raisons diverses (injustices des concours, obligation de se créer rapidement une situation professionnelle pour cause de fortune, etc.) peuvent-ils être nommés professeurs?

13o Estimez-vous admissible que des professeurs gardant l'hon. neur sans la fonction restent en congé pendant dix ou quinze ans? 140 Êtes-vous s-vous partisan de la création d'une commission, telle qu'elle vient d'être indiquée, pour étudier les réformes médicales (1)?

C'est, comme on le voit, un véritable programme qui est posé

(1) La commission dont parle M. Huchard serait composée de membres nommés par les divers corps intéressés, y compris des délégués des praticiens et même des étudiants, le ministre désignant de son côté un certain nombre de personnes.

aux principaux intéressés, c'est-à-dire aux médecins. Il s'agit donc d'une véritable position de question qui ne saurait manquer de hâter l'évolution considérée comme nécessaire par un grand nombre de bons esprits, parmi lesquels il faut compter beaucoup de professeurs, empressons-nous de le dire.

Au moment où nous écrivons, plus de 500 réponses sont parvenues au Journal des Praticiens, et il faut convenir qu'elles ne sont pas favorables à l'état actuel de l'enseignement. Or, 500 réponses, sans compter celles qui suivront, c'est quelque chose, car il est difficile de soulever le nombre et d'obtenir l'expression d'un vote. Il faut donc vraiment que l'agitation qui a été faite durant ces années dernières ait réalisé un gros mouvement.

Personnellement (j'ai le soin d'avertir que je parle en mon nom personnel et n'engage ici que moi-même), j'ai défendu la thèse de la réforme, et par conséquent je ne puis qu'approuver l'action entreprise par Huchard en cette occasion. Mais j'estime que le mieux est de laisser les volontés s'exprimer librement. c'est pourquoi je me contente d'offrir l'hospitalité au questionnaire du médecin de Necker et d'engager les lecteurs du Bulletin de Thérapeutique à envoyer une réponse détaillée à M. Huchard (38, boulevard des Invalides), s'ils ne l'ont déjà fait.

J'estime, en effet, que, dans une circonstance où l'intérêt des médecins et même de la médecine est en jeu, le devoir de la Presse est de soutenir ceux qui ont le courage de payer de leur personne.

Avant de finir, il serait fâcheux d'oublier de signaler que la pétition organisée à Paris par les Sociétés médicales diverses, - pour protester contre le certificat d'études supérieures, a eu un succès vraiment considérable. En effet, jusqu'ici, tout près de 3.000 médecins (exactement 2.800 et plus) ont signé la pétition. Cette presque unanimité a une importance considérable et prouve que le mouvement commencé sera forcément suivi jusqu'à réalisation complète de l'objectif visé.

G. BARDET.

HOPITAL BEAUJON

Leçons de clinique thérapeutique,

par M. le professeur ALBERT ROBIN,

Membre de l'Académie de médecine.

III. Traitement des dyspepsies par fermentations
anormales (1).

I

Grâce aux hasards de la clinique, j'ai pu, dans mes précédentes leçons, vous montrer un premier cas présentant le type plutôt rare de l'hypersthénie gastrique pure, puis un second malade chez qui une névrose en puissance, l'épilepsie, avait été extériorisée, puis aggravée par cette même hypersthénie gastrique.

Ce dernier cas m'avait permis, dans une rapide exposition, de vous dire combien divers et nombreux étaient les retentissements à distance de l'hypersthénie. Je vous avais également esquissé le rôle pathogénique de celle-ci vis-à-vis de l'épilepsie, en insistant sur son caractère sollicitateur et non créateur. Enfin, après vous avoir dit pourquoi j'acceptais, comme explication de ce rôle pathogénique, la théorie des réflexes, je vous ai montré comment, partant de cette théorie, il convenait de modifier le schéma thérapeutique de l'hypersthénie pure, en le modelant en quelque sorte sur les éléments morbides particuliers à ce malade.

Aujourd'hui, je vais vous exposer les cas de deux malades,

(1) Leçon recueillie par le Dr Louis Régis.

alteints tous deux de dyspepsie par fermentations et chez lesquels des prédominances symptomatiques, inhérentes à leur individualité, nous ont conduit à des oppositions thérapeutiques. Comme vous le verrez, dans chaque cas, le diagnostic a déclanché aussitôt une thérapeutique correspondante, dont il a fallu adapter les termes à chacun de nos deux malades.

Le premier malade est un homme de vingt-six ans, exerçant la profession de chaudronnier. Quoiqu'il n'ait jamais eu de manifestations très caractérisées, c'est un saturnin de vieille date, ainsi qu'en témoigne le liséré gingival dont il est porteur.

Il souffrait depuis douze ans de crises gastriques tardives, douloureuses, avec éructations, qui se répétaient tous les mois environ, pendant une huitaine de jours. Récemment, deux nouveaux phénomènes vinrent compliquer les crises, à savoir : des vomissements et des brûlures. Quand il est venu réclamer nos soins, il y a trois semaines, il était au maximum d'une de ces crises dont voici le développement symptomatique.

Le malade est pris tout à coup d'une douleur épigastrique avec irradiations dans les flanes et la région des reins. Puis il éprouve des brulûres, des aigreurs, de l'anxiété respiratoire, avec une sorte d'angoisse générale, et le tout est suivi d'éructations. Enfin, ces éructations se compliquent de vomissements, d'abord alimentaires, puis bilieux, qui s'effectuent au milieu du rejet de torrents gazeux.

Cette crise diffère de la crise type de l'hypersthénie par deux phénomènes : 1° les éructations, 2o les vomissements.

Le type hypersthénique pur vomit peu et n'éructe que sur un mode moins continu.

Enfin, ce malade présentait un ballonnement du ventre persistant. La langue était sale, l'haleine fétide. Avec un appétit relativement bon, il ne mangeait cependant pas, parce que loin d'éprouver un soulagement quelconque après son repas, il ne faisait que souffrir davantage. Aussi, par sa maigreur, ses trails tirés, son aspect hâve, décharné, donne-t-il l'impression d'une profonde cachexie.

L'examen viscéral révélait un estomac distendu à l'excès, dépassant l'ombilic de quatre travers de doigt et remontant sous l'aile diaphragmatique jusqu'à la pointe du cœur. De ce fait, l'espace de Traube paraissait singulièrement agrandi. Le foie était légèrement augmenté de volume, mais non douloureux. Enfin le malade se plaignait d'une constipation opiniâtre.

L'examen du contenu gastrique donnait :

[blocks in formation]

Nous avions donc non seulement une chlorhydrie totale insuffisante, mais encore une hypochlorhydrie libre frisant l'anachlorhydrie.

Si, sur ces réponses du laboratoire, nous avions voulu faire un diagnostic, en nous appuyant sur la diminution d'HCl, la distension gazeuse et les fermentations, nous aurions étiqueté ce cas Fermentations acides superposées à l'hyposthénie. Mais en faisant ce diagnostic, nous aurions commis une grave erreur au point de vue du traitement à instituer.

« ZurückWeiter »