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le traitement du mal de mer considéré comme manifestation paroxystique hypersthénique gastrique la formule suivante :

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Une cuillerée à café de cette mixture contient 1 milligramme de picrotoxine, autant de morphine, 2/10 de milligramme de sel d'atropine et 20 centigrammes de validol. Prendre une cuillerée à café à la fois, qui peut être répétée toutes les heures ou demiheures jusqu'à concurrence de cinq cuillerées à café au maximum, pour la journée.

Cette préparation pourrait être utilement employée contre les crises digestives, après le repas. Chez les dyspeptiques très irritables, qui ne peuvent supporter l'alcool, on pourrait utiliser la formule suivante qui serait mieux indiquée :

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Une cuillerée à café après le repas, répéter une ou deux fois si c'est nécessaire. Chaque cuillerée à café contient V gouttes de teinture d'extrait d'opium et 20 centigrammes de validol.

Ces deux préparations seront, il va sans dire, prises dans un peu d'eau, car on n'ignore pas que les médicaments doivent toujours être autant que possible dilués.

3o Considérations particulières pour l'administration des médicaments chez les dyspeptiques. — Lorsque, chez un dyspeptique hypersthénique, on est obligé d'administrer des médicaments actifs susceptibles de provoquer l'irritation de la muqueuse gastrique, comme par exemple iodure de potassium, salicylate de soude, purgatifs drastiques, antipyrine, etc., il ne

faudra pas oublier qu'il est utile et même nécessaire de protéger le médicament contre l'attaque des sucs gastriques. L'an dernier, j'ai traité longuement ce sujet (Bulletin de Thérapeutique, octobre 1905) et montré qu'en se servant d'enrobages à la cire, comme l'a proposé Maurel, ou mieux au gluten avec une masse résineuse, comme l'a proposé notre confrère le Dr Fumouze, on peut obtenir une protection assez efficace pour que le médicament ne soit pas mis en liberté dans l'estomac, mais seulement dans l'intestin. C'est ce dont il est bon de se souvenir, car beaucoup de malades présentent une véritable intolérance gastrique et l'on obtient des effets désastreux quand on néglige ces précautions si faciles.

THÉRAPEUTIQUE MÉDICALE

Les essences de plantes en fumigations,
par le Dr René CoÜETOUX (du Mans).

Le 15 avril dernier, dans les colonnes de ce même journal, je me suis attaché à donner des preuves multiples de ce fait physiologique qui théoriquement n'est mis en doute par aucun médecin, mais duquel dans la pratique on ne tient pas un compte suffisant, à savoir que les substances médicamenteuses, employées en inhalations, fumigations et vaporisations, agissent physiologiquement sur l'organisme du malade dans le même sens que ces mêmes substances ingérées par l'estomac.

Je citais, entre autres, deux observations de fièvre typhoïde qui s'étaient prolongées au delà du cycle normal et dans lesquelles des fumigations à base de créosote et d'eucalyptus avaient réussi à faire tomber l'hyperthermie. Je rappelais, pour expliquer ce phénomène, que les badigeonnages de créosote possèdent cette

vertu et que l'eucalyptus est une plante réputée antifébrile. Je vais même, en ce qui concerne la première de ces deux observations, produire ici la feuille de température, qui, par suite des difficultés occasionnées alors par la grève des typographes, a été omise dans le texte de cet article (1).

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C'est le 11 décembre, trente-septième jour de la maladie, qu'à midi j'avais fait commencer les fumigations à la créosote et à l'essence d'eucalyptus. J'ai aujourd'hui la satisfaction de pouvoir ajouter que la jeune fille, faisant l'objet de cette observation, a depuis cette époque cessé d'être sujette, comme elle l'était depuis son enfance, à une toux presque continuelle.

Mais au moment où je rédigeais ce travail, je me limitais encore à des fumigations, ayant pour base un certain nombre de drogues communément employées. La seule différence, qui caractérisait ma méthode et la différenciait de celle usitée par le plus grand nombre de mes confrères, c'est qu'ils font absorber les

(1) Thérapeutique aérienne antiseptique, par le Dr RENÉ COÜETOUX (Bulletin général de Thérapeutique, no du 15 avril 1906).

médicaments par la voie digestive, tandis que je me contente d'en imprégner l'atmosphère de la chambre à coucher.

Aujourd'hui j'ai abandonné, tout au moins momentanément, ces remèdes habituellement usités en thérapeutique: la créosote, l'acide lactique, l'acide acétique, l'acide benzoïque. J'utilise les essences de plantes médicinales et plusieurs de celles qui forment la base de mes fumigations ne sont pas communément employées dans l'art de guérir. On ne les trouve pas d'ordinaire chez les pharmaciens. Quelques-unes de ces plantes servent à confectionner des tisanes, lesquelles peuvent avoir dans le traitement des maladies leurs formelles indications et même leur grande importance, mais ne possèdent d'ordinaire à titre de drogues qu'une insignifiante action sur l'organisme.

Dès l'année 1885, dans mes Essais d'antisepsie médicale (1) je faisais allusion à l'emploi de plantes médicinales : « hysope, herbe Saint-Jean, molène, mauve ». Mais alors j'employais la plante elle-même en vaporisations. Il fallait se procurer un gros volume de plantes que l'on faisait bouillir dans des appareils encombrants et répandant en été dans la chambre des malades une chaleur insupportable. Cette tentative m'avait cependant laissé une impression très favorable relativement aux résultats cliniques que l'on peut obtenir par l'emploi des plantes médicinales, et j'avais de cette façon acquis certaines notions que je me proposais d'utiliser quand j'en aurais trouvé le moyen pratique.

Enfin j'ai eu l'idée de composer des mixtures pour fumigations en remplaçant dans l'alcool les drogues dont je me servais auparavant, créosote, acide lactique et autres, par des essences végétales. J'ai soigné ainsi un certain nombre de malades et recueilli des observations que je viens aujourd'hui publier, mais seulement pour prendre date, n'étant pas encore en mesure de donner les formules de mes mixtures à base d'essences végétales. Je veux

(4) Essais d'antisepsie médicale, par le Dr RENÉ COUETOUX (Bulletin général de Thérapeutique, nos des 15 et 30 septembre 1885).

auparavant les soumettre à une plus longue épreuve et m'assurer qu'elles ne sont pas dangereuses à employer.

Quel accident, dira-t-on, pourrait produire l'essence d'hysope en fumigations? Je suis convaincu en effet que le danger est minime et, avec l'attentive surveillance que j'exerce sur mes malades, j'ai la conviction qu'ils n'ont rien à craindre. Je me suis attaché d'ailleurs à choisir les essences de plantes réputées absolument inoffensives. Mais nous marchons, il faut l'avoir présent à l'esprit, sur un terrain insuffisamment exploré et la plus prudente circonspection me parait être de rigueur.

J'emprunte au Dr A. Petit cet avertissement qui donne à réfléchir: « Poursuivant leurs études sur les essences, Cadéac et Meunier ont étudié l'eau d'arquebuse ou vulnéraire, qui ne contient pas moins de dix-huit essences, absinthe, angélique, basilic, fenouil, hysope, marjolaine, mélisse, serpolet, thym, origan, romarin, rue, lavande, etc. On voit qu'il y a de quoi guérir tous les maux. Après expériences sur le vulnéraire complet et sur chacun de ses éléments constitutifs, étudiés tant sur l'homme que sur le chien, en faisant varier l'absorption par l'estomac, la peau, les poumons et surtout par les veines, ces expérimentateurs ont constaté que toutes ces essences portent atteinte à la volonté, à l'intelligence, à la motilité, à la sensibilité et deviennent, suivant leur nature, épileptisantes, stupéfiantes et soporifiques (1). »

Est-ce là une raison suffisante pour nous arrêter, pour ne pas recourir aux fumigations à base d'essences végétales dans le traitement de nos malades? Evidemment non; car la plupart des drogues que nous utilisons sont toxiques et, si nous devions reculer devant l'emploi des dangereux poisons et des redoutables opérations, nous n'aurions dans un grand nombre de cas qu'à abandonner nos clients au libre cours de leurs maladies, de leurs infirmités. Cette notion devrait bien être pour les buveurs d'absinthe une source de salutaire terreur. Quant à nous,

(1) Do A. Petit. Conférences sur l'alcoolisme.

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