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Par contre, les malades les plus fortement touchés, tant au point de vue local qu'au point de vue général, sont hypochlorhydriques.

Le type normal paraît l'indice, soit d'une moindre intensité de la toxi-infection, soit d'une plus grande résistance de l'estomac ou de l'organisme tout entier.

Toutefois le type normal est accompagné déchéance notable du malade.

parfois d'une

Il ne serait alors, selon nous, qu'un terme de passage entre l'hyperchlorhydrie habituelle chez nos malades et l'hypochlorhydrie qui semble le dernier terme de l'affection stomacale des paludéens.

Nous avons, en outre, pu noter le parallélisme entre les troubles sécrétoires gastriques et les troubles fonctionnels hépatiques. L'hyperchlorhydrie s'accompagne, chez presque tous nos malades, d'hypertrophie du foie avec hyperfonction de l'organe Les hypochlorhydriques, par contre, et aussi quelques normaux présentent de l'atrophie hépatique et surtout un degré plus ou moins marquée d'insuffisance.

Le paludisme peut, à la vérité, ne pas être la cause exclusive de tous ces troubles, bien que nous nous soyons efforcés de n'étudier que des sujets nettement impaludés et indemnes de toute autre tare. Toutefois l'usage prolongé de la quinine et quelques excès alcooliques non avoués ont pu être chez eux des causes d'irritation gastrique surajoutées.

Quoi qu'il en soit, il parait résulter de ces recherches que la toxi-infection palustre excite au début les sécrétions stomacales comme les hépatiques, pour les diminuer à la fin et qu'après un stade plus ou moins long d'hyperchlorhydrie, l'affection, lorsqu'elle n'est pas enrayée, aboutit à l'hypochlorhydrie.

Le chimisme gastrique nous fournit donc des renseignements précieux sur les différentes étapes de la dyspepsie palustre et par suite sur les médications rationnelles à lui opposer.

Communications.

Digitale et digitaline.
Les trois doses de digitaline,

par H. HUCHARD.

La question de la digitaline est devenue depuis quelques années une des questions les plus embrouillées de la thérapeutique. Nous avions deux digitalines en France : la digitaline amorphe de Homolle et Quevenne, la digitaline cristallisée découverte par Nativelle. Mais à l'Etranger les choses n'ont pas été si simples, et Schmiedeberg a isolé et reconnu plusieurs principes actifs : la digitaline, la digitoxine, la digitaléine possédant une action cardiaque et diurétique, à des degrés divers; la digitine, presque inerte; la digitonine, dont l'action est contraire à celle de la digitaline puisqu'elle reproduit les effets de la saponine (paralysie des nerfs sensitifs et moteurs, de l'appareil musculaire et du myocarde, abaissement de la pression sanguine, cœur en diastole). Enfin, la digitaléine et la digitonine peuvent se dédoubler en deux corps la digitalirésine et la digitonéine, dont l'action se rapproche de celle de la picrotoxine.

Comme on le sait, la digitaléine et la digitonine sont solubles dans l'eau, contrairement à la digitaline cristallisée, seulement soluble dans l'alcool et le chloroforme. Donc, l'infusion et la macération de digitale doivent renfermer plus de digitaléine et de digitonine, et la teinture plus de digitaline et de digitaléine, cette dernière étant, comme la première, soluble dans l'alcool.

Après les travaux de Kiliani (1801-1895), tout a été remis en question. D'après lui, on doit ramener les principes actifs de la digitale à trois glucosides:

1o La digitonine (digitaléine de Houdas), glucoside cristallisé, soluble dans l'eau, se dédoublant en dextrose, galactose et digitogénine;

2o La digitaline de Schmiedeberg, glucoside amorphe dans les conditions ordinaires, soluble dans l'alcool, presque insoluble dans

le chloroforme, se dédoublant en dextrose, digitalose, digitaligénine, celle-ci sans activité physiologique, d'après Boehm;

3o La digitoxine, glucoside cristallisé dans le chloroforme, se dédoublant en digitoxose et en digitoxigénine.

Mais qu'est-ce donc que cette digitoxine de Schmiedeberg dont on a fait tant de bruit sous le nom de digitalinum verum? Houdas a dit autrefois que ce n'est pas un produit de composition constante et définie, mais un mélange de digitaline critallisée de Nativelle, et d'un principe non encore isolé, analogue ou identique à la strophantine, à l'ouabaïne ou à la tanghinine, corps possédant une action toxique certainement supérieure à celle de notre digitaline cristallisée. Voilà ce qui explique, comme je le disais il y a dix ans dans la thérapeutique appliquée de Robin, l'activité (lisez toxicité) parfois plus grande de cette digitoxine. Mais nous savons que le pouvoir thérapeutique ou la pureté d'un médicament ne se mesurent pas toujours aux accidents toxiques qu'il peut produire.

Les choses en étaient là, déjà bien embrouillées, quand on vint nous parler de la digalène, une autre digitoxine qu'on a mise au masculin, dont on ne nous dit pas le mode de préparation, ni la composition, et qui aurait des propriétés absolument « supérieures à celles de notre digitaline cristallisée. Qu'elle ait des propriétés différentes, qu'elle ne soit peut-être qu'une sorte de digitaléine, je le veux bien; mais je proteste au sujet de leur prétendue supériorité. Cette digalène est soluble dans l'eau, rapide dans son absorption, rapide dans son élimination et sans effets accumulateurs. Il n'a pas les « défauts » de la digitaline, et moije veux vous prouver que ces pseudo-défauts sont de grandes qualités, et qu'une digitaline qui ne possède pas ces défauts ou plutôt ces qualités n'est plus de la digitaline.

En tout cas, tout en rendant hommage au consciencieux travail de M. Laumonier, je ferai remarquer à la Société de Thérapeutique qu'elle n'a pas à s'occuper d'un remède secret, d'une digitaline mâle appelée digalène, et u'on ne saurait trop protes

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ter contre certains procédés qui n'ont rien de scientifique, tel celui de Schmiedeberg qui appelait sa digitoxine, digitalinum verum, sans doute pour insinuer que toutes les autres, celle de France en particulier, sont fausses. Je rappellerai qu'il y a deux ans j'ai expérimenté en silence cette digalène dans mon service, et que je l'ai remise en silence dans mon armoire, parce que je n'ai pas voulu parler d'un produit mal défini, comme l'a dit un -médecin, M. J.-B. Reneau, dont on ne connaît pas exactement le pays d'origine, parce que j'en ai obtenu des effets très inconstants, en tout cas très différents de notre digitaline dont M. Hirtz disait très justement qu'elle a toujours donné, comme à moi, « des résultats constants et satisfaisants ». Et puis, vous le dirai-je? j'ai toujours été en défiance contre certains médicaments secrets au bas desquels on me fait le trop grand honneur de vouloir ma signature, au point que l'an dernier j'ai été obligé de protester contre l'abus fait de mon nom dans un article sur la digalène écrit par un médecin étranger dans la Revue de médecine; et ma défiance s'est accrue ces jours derniers lorsqu'un industriel a osé proférer contre moi des menaces qu'il mettrait à exécution par mes ennemis (sic), parce que je n'avais pas dit scientifiquement tout le bien qu'il pense, commercialement, d'une drogue dont il a le fructueux dépôt.

Alors, si vous le voulez bien, nous ne parlerons plus ou presque plus de la digalène, à moins que l'on ne nous en donne la composition chimique, le mode de préparation, et je profiterai de la circonstance pour vous dire ce que je sais, en résumant, avec quelques additions, une de mes leçons cliniques très récentes sur la digitale et la digitaline.

I. — Il y a une quinzaine d'années, dans les journaux médicaux, à la tribune de l'Académie et dans les diverses Sociétés savantes, on voyait naître à chaque instant de nouveaux « succédanés » de la digitale, de cet héroïque médicament sans lequel la cardiothérapie deviendrait presque impossible ! Et dès cette époque, je

disais : Pourquoi tant de médicaments dits cardiaques quand nous avons la digitale, et pourquoi des « succédanés » quand il est démontré qu'elle ne peut en avoir, qu'elle n'en a réellement pas, puisque tous les autres remèdes proposés ont une action absolument différente et inférieure? Essayez donc, au cours d'une crise hyposystolique ou asystolique, le convallaria, la spartéine, le strophantus, l'adonis vernalis, l'apocynum cannabinum, le cereus ou cactus grandiflora, le laurier-rose, les sels de baryum (car toutes ces drogues ont été proposées); essayez-les, et dites-mo si vous obtenez les mêmes résultats qu'avec la digitale.

La réponse n'est pas douteuse et une conclusion nette, presque mathématique, s'impose : La digitale n'a pas de succédanés, c'està-dire qu'aucun autre médicament ne peut la remplacer.

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II. — Puis, une autre légende s'est accréditée: L'infusion et la macération de feuilles de digitale, deux préparations fort recom mandables et presque toujours très actives, seraient préférables - a-t-on répété à l'emploi de la digitaline a morphe et surtout de la digitaline cristallisée, parce que celle-ci est douée d'un pouvoir toxique dangereux et qu'elle n'est pas diurétique. Et j'ai dit et prouvé que l'affirmation contraire est la vérité; par des observations nombreuses et concluantes, il y a seize ans (Société de Thérapeutique, 1890), j'ai démontré que la digitaline est diurétique, et j'ai encore prouvé à la Société médicale des Hôpitaux, deux ans plus tard, en 1892, qu'elle peut, sans crainte et mème avec succès, être administrée dans les affections rénales. J'ajoute que la digitaline est moins dangereuse que la digitale, comme on va voir, et comme je l'ai prouvé depuis plus de quinze ans.

Ne sait-on pas que les digitales d'Ecosse, d'Angleterre et d'Amérique contiennent des quantités différentes de principes actifs, comme Lauder-Brunton l'a fait autrefois remarquer, qu'il en est de même pour le chanvre indien et pour d'autres plantes jouissant de propriétés très variables suivant les climats, ainsi que je le disais il y a dix ans, en 1896, en étudiant les médicaments cardiaques dans le Traité de thérapeutique appliquée de Robin;

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