manifestations de l'arthritisme par l'emploi des ferments (levure de bière, ferment de raisin), s'expliquent par ce fait que lesdits ferments ont la propriété de stimuler activement la cellule hépatique.

Pharmacologie

Sur l'action du digalène. Sur 20 malades chez lesquels M. Marini (Rivista Critica et Clinica medica, nos 6, 7, 8, 9, 1906) a expérimenté le digalène, ou digitoxine soluble, préparée par Cloetta, avec des feuilles de digitale, il a été constaté que ce produit détermine l'augmentation du pouls et la diminution de la pression artérielle périphérique, phénomènes en rapport avec une diminution de la tension vasculaire.

Le digalène serait préférable à la digitale parce qu'il régularise très rapidement la fonction cardiaque, n'a pas d'action cumulative et très rarement, même prescrit longtemps, produit des phénomènes de stimulation. Très utile dans les lésions chroniques de l'endocarde et du myocarde, il réussirait aussi très bien dans les troubles nerveux du cœur et dans les maladies infectieuses qui durent longtemps.

On observerait bien plus rarement qu'avec les préparations de digitale des phénomênes d'intolérance (nausées, vomissements, arythmies): il suffit alors de le suspendre pendant une journée, après quoi on peut le reprendre sans crainte. En injections souscutanées, il produirait une réaction locale, très légère, qui dure peu.

Chaque fois qu'on a besoin d'une action prompte sur le muscle cardiaque ou sur la diurèse et aussi dans les cas où le digalène n'est pas supporté par l'estomac l'auteur conseille de recourir aux injections sous-cutanées et, mieux encore aux injections intra-musculaires, qui sont mieux tolérées, même avec des doses fortes (0 mgr. 9), et rapidement résorbées. Seulement en cas de dilatation aigue du cœur ou d'œdème pulmonaire, il préconise les injections intra-veineuses, qui pourraient alors sauver la vie du malade.

En cas de nécessité, l'auteur a administré jusqu'à 1 mgr. 8 de digalène par jour, en deux fois : cette dose ne doit pas être continuée au delà du deuxième jour les quatre à cinq jours suivants on s'arrêtera à 1 mgr. 2 pour descendre à une dose journalière de o mgr. 3, si le traitement doit être prolongé.

On doit enfin suspendre le digalène chaque fois que les vomissements sont continus et qu'on observe une bradycardie très manifeste.

Maladies de la peau.

Le thigénol dans la pratique dermatologique. Le thigénol est une préparation synthétique à base de soufre : elle en contient 10 p. 100 en combinaison organique. Ce produit est de composition constante, il n'a pas d'odeur et ne tache pas le linge. Le thigénol est très soluble dans l'eau, la glycérine et l'alcool dilué. Mazzini (Gazette internationale de Médecine, no 8, 1906) l'a employé chez 50 malades souffrant d'eczéma, de pityriasis, d'acné, etc., avec de très bons résultats. Il recommande la solution suivante :

Thigénol....
Huile d'olives.

Glycérine neutre

5 gr.

| âà 25 »

Les pommades de 5 à 30 p. 100, et même le thigénol pur, rendent des services en cas de gale; ce traitement n'a jamais donné lieu à des phénomènes d'irritation.

Le thigénol a donc tous les avantages des autres préparations de soufre sans en avoir les inconvénients. Il est très bien supporté et calme rapidement les démangeaisons son action ne s'épuise pas à la suite d'applications répétées.

Médecine générale.

Action de l'anesthésie chloroformique sur la fonction rénale. Le volume de l'urine sécrétée par les reins est en général, d'après M. Thompson (The Brit. med. Journal, 17 mars 1906)

affecté de deux manières pendant l'anesthésie chloroformique.

悬

Dans les premiers temps, lorsque l'anesthésie est légère, la quantité est souvent accrue. Pendant l'anesthésie complète, la sécrétion est souvent diminuée et peut être supprimée. L'effet secondaire est toujours une augmentation considérable qui, dans certaines périodes peut s'élever à quatre fois le volume normal pendant la même période de temps. La sécrétion atteint son maximum trois heures après la cessation de l'anesthésie. La quantité totale d'azote excrété est en général beaucoup réduite, plus que la quantité d'urine. Les moyennes prises dans les expériences avec diminution de volume de l'urine montrent que pendant la période anesthésique l'excrétion de l'azote tombe à 18 p. 100 au-dessous de la normale, tandis que la quantité d'urine dans la même série d'expériences a été réduite à 35 p. 100 de cette quantité. Dans un petit nombre d'expériences, avec augmentation du volume des urines, l'azote total a été aussi augmenté pendant cette période mais à un degré beaucoup moindre que pour le volume des urines. L'urine éliminée pendant l'anesthésie chloroformique est presque invariablement plus diluée que l'urine normale, parce qu'elle çontient moins d'azote. Cela est vrai, même lorsque le volume d'urine est diminué. L'auteur en conclut que le chloroforme affecte non seulement le courant sanguin à travers les glomérules mais aussi la sécrétion de matières azotées dans les tubuli.

Dans l'anesthésie prolongée, avec diminution marquée du volume de l'urine, il y a une exsudation considérable de leucocytes dans les tubes du rein, leucocytes qui s'échappent ensuite dans l'urine. Cet état est probablement produit par une stase vasculaire plus ou moins grande dans les vaisseaux glomérulaires. L'excrétion des chlorures est très augmentée pendant et après l'anesthésie chloroformique. L'albumine s'est montrée dans quelques expériences après les inhalations de chloroforme, Les substances réductrices autres que le glucose, sont presque toujours augmentées, mais la nature de ces substances n'a pas été nettement déterminée.

Recherches sur les propriétés thérapeutiques de l'acide vanadique comme topique, en particulier en gynécologie. L'acide vanadique est, nous disent MM. Le Blond et David (Le Progrès médical, 14 juillet 1906), un agent d'oxydation énergique; il agit à la manière des préparations ferrugineuses, mais à un degré plus élevé. L'acide vanadique, en présence d'un corps organique, cède son oxygène qui va oxyder cette matière organique, il passe à l'état d'acide hypovanadique; il se régénère en empruntant de l'oxygène à l'air, puis reperd son oxygène pour le reprendre, et ainsi de suite, indéfiniment, tant qu'une parcelle vanadique séjourne dans nos organes ou à leur surface.

Toute cette étude nous permet de préciser les conclusions suivantes :

1° L'acide vanadique chimiquement pur est un excellent médicament qui mérite une large place dans notre arsenal thérapeutique, tant à titre de topique local que de stimulant général.

20 Il possède, tout en étant antiseptique, un pouvoir cicatrisant qui le rend supérieur à tous les autres pansements dans le raitement des plaies cutanées.

La dose la plus favorable pour cet usage est celle de 0 gr. 05 par litre d'eau abtenue en diluant au 1/10 la solution d'oxydasine. 3o Il peut rendre de grands services en gynécologie tout en ne donnant pas des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus avec d'autres topiques, il mérite cependant d'être préféré à la glycérine créasotée, et, à cause de son absence d'odeur, à l'ichtyol; à cause de son apparence plus agréable et de la façon, par suite, dont il est toléré.

La solution plus favorable pour cet usage est celle obtenue en ajoutant à un volume d'oxydasine deux volumes de glycérine, ce qui répond à une solution contenant 0 gr. 17 d'agent actif par litre.

Au point de vue général, il est un adjuvant très précieux du traitement de la tuberculose pulmonaire à la dose quotidienne de 2 cuillerées à soupe par jour d'une solution de 0 gr. 015 par litre.

Action de la cure de Vichy sur la circulation. La cure de Vichy a toujours été considérée comme augmentant la tension sanguine. Les expériences que MM. V. Raymond et J. Gautrelet (Gazelte des eaux, 10 septembre 1906) ont faites sur 12 malades pris au hasard dont 2 diabétiques, 4 dyspeptiques, 3 lithiasiques biliaires, 1 paludéen, 1 graveleux et 1 goutteux, infirment cette opinion. Or ces malades qui ont été soumis au traitement thermal habituel ont présenté une diminution de tension du tiers et même de moitié.

Les tracés sphygmographiques pris à la fin du traitement présentent les particularités suivantes : 1o la ligne d'ascension est plus élevée, systole plus énergique; 2o le sommet s'arrondit, pénétration plus régulière du sang dans les artères moins tendues; 3o le décrotisme plus marqué traduit la pression moindre. En un mot, l'énergie du muscle cardiaque est augmentée et le débit du sang est régulièrement accru.

Il se produit une augmentation du volume des urines dans les trois quarts des cas et parallèlement une diminution de la densité.

En résumé, la diminution de la tension artérielle, la polyurie et la diminution de la densité des urines, consécutives à la cure de Vichy, permettent le fonctionnement plus énergique et le débit plus régulier du cœur. Il en résulte une meilleure irrigation dans tout l'organisme, une stimulation dans tous les viscères. C'est dans ce mécanisme que l'on doit probablement chercher l'action si nette de la cure de Vichy sur les congestions des organes et en particulier du foie et de la rate si richement irrigués.

Du bain carbo-gazeux à Lamelou-le-Haut. La médication carbo-gazeuse de Lamalou-le-Haut (bains de piscine à eau couraîte à 28°) donnerait d'après M. Donadieu (Montpellier médical, 24 juin 1906) d'excellents résultats chez les préscléreux arthritiques dont les reins fonctionnent bien.

Durant la cure, des débâcles urinaires ou des sueurs profuses