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house où ils rendent d'importants services à la cause de l'enseignement.

Pourquoi de semblables institutions spontanées ne pourraient-elles pas se fonder partout dans l'intérêt de l'instruction primaire? Il y a des associations pour les apprentis, pour les ouvriers, pour les pauvres, pour les malades, pour les secours à domicile, pour toutes espèces de besoins. Il n'est pas plus difficile d'en former en faveur de l'instruction de l'enfance. Dans les localités les plus petites, on rencontre des personnes capables de remplir cette mission, ne serait-ce que le maire, le curé et l'instituteur. En Prusse, chaque école publique est représenté par un comité composé du maire, du curé ou du pasteur, ou de tous deux à la fois, de l'instituteur et de quatre pères de famille. Parmi les nombreuses attributions du comité, on remarque en particulier celle d'encourager l'envoi régulier des enfants à l'école. Pourquoi ne pas tenter d'introduire en France ce mode d'organisation? Si les personnes qui composent ces localités sont intelligentes, actives, animées d'un vrai zèle pour le succès de leur œuvre, elles rendront de grands services à la société par l'heureuse influence qu'elles exerceront autour d'elles.

Je ne veux pas aborder la question délicate du personnel de l'instruction primaire, ni demander s'il est partout animé du zèle, de l'activité, du dévouement nécessaire pour réaliser les progrès que tout le monde appelle. C'est au chef du corps enseignant qu'il appartient d'apprécier la situation, et d'apporter à un mal qui rendrait inutiles tous les efforts et tous les sacrifices le remède le plus prompt et le plus énergique.

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Le gouvernement, de son côté, ne pourrait-il pas stimuler les familles et les jeunes gens eux-mêmes 1° par la fixation, pour l'apprentissage et l'adjonction au travail des fermes ou des manufactures, des conditions d'instruction qui arrêteraient l'illétré, et faciliteraient à l'enfant instruit l'accès du travail professionnel? Ce moyen est employé dans quelques parties de l'empire d'Autriche;

2o Par l'exécution rigoureuse des lois concernant le travail des enfants dans les manufactures, les usines, les houillères, ou les contrats d'apprentissage;

3° Par l'interdiction de toute assistance publique aux familles pauvres qui, pouvant envoyer leurs enfants à l'école, ne le font pas. Cela se pratique dans certains arrondissements de Paris avec d'heureux résultats;

4o Par la répression plus sévère du vagabondage des enfants, dans les villes en particulier;

5o Ne serait-il pas possible d'interdire, d'ici à quelques années, le droit de vote et d'éligibilité, même en matière municipale, aux hommes qui ne savent ni lire, ni écrire, et qui, par là même, sont incapables de s'occuper d'affaires d'une manière sérieuse?

Tous ces moyens réunis, sans rendre l'instruction universelle, lui donneront cependant un développement légitime et désirable dans l'intérêt des classes trop déshéritées de certaines parties de la France.

RAPPORT

sur un

OUVRAGE DE M. DANCOISNE

par

M. BOULANGÉ

membre résidant.

MESSIEURS,

C'est avec le plus vif intérêt que j'ai étudié l'essai sur la numismatique de l'abbaye de Saint-Vaast, de notre correspondant, M. Dancoisne.

Depuis longtemps, les numismatistes les plus accrédités se livraient à de savantes recherches, quant à l'attribution de beaux petits deniers d'argent portant en légende les mots: Moneta-Roberti ou Vedaste-Roberti, ou encore Vedastu-Roberti.

Les uns voulaient y voir une monnaie de la seconde moitié du XIIIe ou du commencement du XIVe siècle, en les attribuant à Robert II, comte d'Artois.

Un autre leur assigne pour date 1071 à 1111, en les attribuant soit à Robert Ier, comte de Flandre, soit à Robert de Jérusalem, son successeur immédiat.

Un troisième reconnaît qu'il est impossible d'assigner à ces monnaies une date aussi récente que celle du règne de Robert II, mais qu'elles ne sauraient remonter à une antiquité aussi reculée que celle de Robert Ier. Il leur assigne pour date, d'après leur style, le milieu du XII siècle; mais les listes des comtes de Flandre et des comtes d'Artois, ne présentant à cette date aucun nom de Robert, il se trouve obligé de les attribuer à Robert V, seigneur de Béthune, quoique les seigneurs de Béthune n'aient jamais porté le titre d'avoués de Saint-Vaast.

La classification des monnaies de cette partie du moyen-âge, dont les légendes ne donnent que des indications si incomplètes, ne peut se faire que par voie de comparaison et d'induction, d'après le style général de chaque pièce d'abord, et ensuite l'étude des détails qu'elle présente, ses dimensions, son poids, le titre de la matière, etc.

Le style général permet à l'œil exercé du numismatiste habile qui, comme M. Dancoisne, possède une des plus riches collections des monnaies du moyen-âge de cette partie de la France, la détermination immédiate d'une date à peu près certaine.

C'est ainsi que M. Dancoisne arrive à assigner le XII° siècle pour la date de ces monnaies et à les imputer à Robert II, comte d'Artois.

D'un autre côté, le module, le titre et le poids de ces deniers ne permettent pas de les attribuer à Robert Ier.

M. Dancoisne en conclut que ces intéressantes pièces

de monnaies doivent être restituées à l'abbaye de SaintVaast, dont le droit de monnayage résulte d'une foule de documents incontestables et qu'il ne faut pas chercher le nom d'un comte de Flandre ou d'un comte d'Artois dans la légende Monetæ-Roberti, pas plus que celui d'un abbé du monastère, mais simplement le nom d'un monétaire ou officier de la monnayerie de l'abbaye, opinion qui se trouve justifiée par un grand nombre de monnaies flamandes de cette époque, lesquelles portent des noms de monétaires complètement inconnus aujourd'hui.

L'opinion émise par M. Dancoisne, appuyée sur des raisonnements très-serrés et très-précis, parait on ne peut plus plausible quoiqu'il ne la présente qu'avec la plus grande modestie et sous toutes réserves.

Quoiqu'il en soit, le résultat du travail auquel s'est livré notre savant collègue est très remarquable et tend à combler une lacune importante dans notre histoire locale.

La seconde partie du volume est consacrée à une classification très intéressante de méreaux, (menue monnaie de plomb), également attribués à l'abbaye de SaintVaast.

Les méreaux ne portent habituellement aucune légende, le coup-d'œil du numismatiste, d'après les inductions de style des différents types, joue ici un plus grand rôle encore que dans la classification des monnaies. d'argent.

Disons de suite que la justesse de celui de M. Dancoisne ne paraît pas lui avoir fait défaut dans les attributions qu'il propose. Elles ne sauraient d'ailleurs être contestées pour un grand nombre des méreaux qu'il

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