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publie, attendu qu'indépendamment du blason du monastère, ils portent sur l'une de leurs faces l'écu de l'abbé.

Ce travail est complété par la publication d'une curieuse médaille de l'abbaye avec un St-Martin au revers, ainsi que de plusieurs médailles de pélérinage de SaintVaast et d'un beau jeton aux armes de Jean Sarrazin, abbé de Saint-Vaast, frappé en 1589.

RAPPORT

sur

DIVERSES ANTIQUITÉS

DÉCOUVERTES A ERVILLERS

PAR M. PROYART

Hembre résidant

En 1847, des ossements fossiles ont été trouvés à Ervillers, dans un champ dit les Neuf, vers Fourche, terroir d'Ervillers, section A, no 165 du plan cadastral, dans un dépôt de silex, à une profondeur de 4 à 5 mètres, près le chemin du Vieil-Pire. Ce sont deux dents molaires qui, au moment de leur extraction, pesaient chacune environ 2 kilogrammes, puis une corne gigantesque privée de sa pointe et de sa partie naissante.

Tout récemment, on a mis à découvert, non dans le même endroit, mais dans la même région, à 400 mètres de distance, un ossement du poids de 6 kilogrammes et demi, une dent. Ne serait-ce pas encore un débris du

monstrueux animal dont on a trouvé quelques vestiges il y a environ vingt-deux ans?

M. le docteur Ledieu, qui a bien voulu s'occuper de l'une de ces dents et en faire la description au sein de l'Académie, pense que c'est une dent mâchelière d'éléphant. Il se demande si la découverte de ce fossile corrobore l'opinion de M. Harbaville sur l'existence d'un camp romain près Ervillers.

<< Pour les anciens, dit-il, la chose n'eût pas été mise en » doute, car ils croyaient que les ossements qui avaient » été trouvés dans les pays fréquentés par les Macédo>> niens, les Carthaginois et les Romains, provenaient des » éléphants amenés par ces peuples. Mais, quand les >> savants eurent constaté que ces débris existent en plus » grand nombre dans le Nord que dans le Centre et dans » le Midi, ils cherchèrent une autre explication de ce » fait, et l'attribuèrent au refroidissement de la terre, » qui avait forcé ces animaux à se retirer successive»ment dans des contrées plus chaudes. » (Mémoires de l'Académie d'Arras, t. XXV, p. 86. Séance du 7 janvier 1848.)

OSSEMENTS HUMAINS.

Vers la même époque, treize squelettes humains, dont plusieurs adultes, ont été trouvés, tous enfouis dans le silex, à différentes profondeurs, qui n'ont pas dépassé 4 mètres. L'un de ces squelettes, trouvé dans la pièce de terre section B, no 148 du plan cadastral, dans l'angle formé par le Chemin-Perdu et le courant d'eaux sauvages, venant de Mory, avait à ses côtés une hache,

une épée très-courte et une sorte de dague; sur la poitrine, une plaque de fer qui pouvait être un reste de cuirasse, avec des ornements en cuivre, figurant des têtes de clous, et un pot de terre noire entre les pieds. Cette sépulture, entièrement environnée de cailloux, était profonde de 2 mètres.

On a encore découvert, au sortir du village, en faisant les travaux de construction du chemin d'Ervillers à Mory, un amas considérable de cadavres humains, qui auraient été déposés là, d'après la tradition, à la suite d'une peste.

ARMES CELTIQUES.

Deux armes en silex ont été découvertes dans un endroit où l'on trouve des monnaies romaines. L'une a été diminuée de la moitié de sa longueur par la déplorable ignorance de l'individu qui l'a recueillie, lequel a commencé par la briser avant de la montrer à quelqu'un capable de l'apprécier. Elle était tranchante des deux bouts, de sorte que la moitié détruite, était l'exacte contre-partie de celle qui a été conservée. D'après les affirmations de l'auteur de cette trouvaille, elle était parfaitement unie, c'est-à-dire, qu'elle ne présentait aucune entaillure qui pût faire présumer qu'elle a dù s'adapter à un manche.

L'autre arme, de même nature, est à peu près intacte. Elle est déposée au Musée de la ville d'Arras. Enfin, une troisième arme en silex a encore été déterrée dans la même partie du terroir, mais à 500 mètres plus loin, par le cantonnier chargé de l'entretien du chemin. Cette arme appartient aujourd'hui à M. Magnicz, médecin à

Ervillers. Elle parait avoir été une pointe de flèche, autant qu'il est possible d'en juger par ce qui reste: car après avoir été trouvée en entier, elle a été aussi mutilée. La partie qui manque en était l'emmanchure. Au dire du cantonnier, elle était percée transversalement d'un trou qui devait donner passage à une clavette, pour la fixer dans le bois de la flèche.

MÉDAILLES.

On les trouve plus fréquemment dans un endroit appelé Capieau, traversé par le chemin d'Ervillers à Miraumont. C'est un point culminant situé du côté de Gomiecourt en forme de patte d'oie, d'où partent plusieurs vallées, qui a pu convenir à l'établissement d'un fort ou de quelque retranchement, peut-être d'une station romaine; c'était la pensée de M. Harbaville. Ces médailles sont à l'effigie des empereurs Constantin, Néron, Antonin; de l'impératrice Faustine et autres. On y a remarqué diverses médailles d'un petit module représentant la ville de Rome, Roma. C'est une figure de femme, casque en tête; au revers, on voit très-distinctement la louve allaitant Remus et Romulus. C'est là aussi qu'a été recueillie une médaille à l'effigie d'un chef gaulois, Audoburn (1).

(1) Au moment où l'on imprime ces lignes (10 août 1871), j'apprends qu'un ouvrier occupé à l'extraction du silex, à Ervillers, vient de mettre à découvert un vase contenant environ 600 médailles, la plupart à l'effigie de Posthume et quelques unes à l'effigie de Gallien. On a encore trouvé le pied d'une statue.

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