Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

en danger, voilà que partout surgissent des héros, des martyrs, voilà que partout les nobles et saints enthousiasmes se réveillent, et que l'humanité, sortant de ses abaissements comme ce vaillant Rancé, dont on nous a dit la sublime pénitence, secoue toutes ses impuretés pour s'élancer triomphante jusqu'aux plus hauts sommets de la gloire et de la vertu.

CONCOURS D'HISTOIRE.

La commission, nommée le 3 juin 1870, se composait de MM. Le Gentil, Paris, Van Drival, Proyart, Lecesne et Caron.

Elle a choisi pour son rapporteur M. Paris, qui a présenté à l'Académie, dans la séance du 1er juillet, les conclusions de la commission, lesquelles ont été approuvées.

SÉANCE DU 1er JUILLET 1870.

(Extrait du procès-verbal).

M. Paris présente un rapport sur le Concours d'Histoire. Il fait valoir le mérite réel du mémoire présenté à l'Académie, en même temps qu'il en signale les lacunes et les imperfections. Une série d'observations se produit à ce sujet sur les principaux points de la carrière de Jean de la Vacquerie. Les propositions de la commission sont ensuite adoptées, et il est décidé qu'une médaille d'or de 100 francs sera décernée à l'auteur de ce travail.

MÉMOIRES HORS CONCOURS.

La commission, nommée le 3 juin 1870, était composée de MM. Proyart, Van Drival, Paris, Lecesne et. Laroche.

Elle a choisi pour son rapporteur M. Proyart. Les conclusions de la commission ont été adoptées par l'Académie dans sa séance du 29 juillet.

RAPPORT SUR UN MÉMOIRE HORS CONCOURS

Par M. l'abbé PROYART

Membre résidant

MESSIEURS,

Vous avez reçu, hors concours, un mémoire intitulé: Les Evêques d'Arras, avec cette épigraphe : Les évêques ont fait la France comme les abeilles font leur ruche.

Le choix de cette épigraphe annonce de la part de l'auteur des intentions bienveillantes, et fait augurer dans quel esprit il se propose de traiter cette belle et vaste question, car ce n'est, ni plus ni moins, que l'histoire

ecclésiastique du pays. Nous avons lu avec intérêt ce travail considérable, qui se compose de deux volumes, petits in-folio, le premier de 278 pages, l'autre de 163. Nous allons vous en rendre compte.

On se figure, tout d'abord, que l'auteur va bien préciser l'époque de la prédication évangélique dans nos contrées; ce doit être là, en effet, son point de départ. Après tout ce qui a été dit et écrit, notamment par les membres de cette Académie, sur nos origines chrétiennes, il est convenable d'adopter une opinion; ou du moins, il est indispensable de ne pas se contredire, en révoquant en doute ce qu'on avait commencé par affirmer.

C'est précisément le défaut que l'on remarque dans cette étude, à son début. Ainsi, dans l'introduction, on admet que la religion nouvelle pénétra de bonne heure chez les Atrébates, et que le zèle des missionnaires y produisit d'abondantes moissons, bien avant l'épiscopat de saint Vaast. Puis, quand on en vient au récit des victoires de la Croix, sous l'épiscopat de Diogène, on nous dit que la foi chrétienne parvint à réunir, dans le culte d'un Dieu crucifié, nos contrées jusque-là abandonnées à l'idolatrie.

Décidément, à quoi faut-il s'en tenir? Le voici : Le christianisme fut prêché dans l'Atrébatie dès les temps apostoliques; le doute à cet égard n'est plus permis. Les envoyés de Rome sont connus: Ce sont les évêques Siagrius, disciple de St-Denis l'aréopagite, et Supérior, tous deux évêques de Cambrai et d'Arras. Le culte de la Manne pratiqué, dès l'an 371, les écrits de saint Jérôme, les vestiges de christianisme que saint Diogène et saint Vaast trouvent, à leur arrivée, dans nos contrées, sont

une preuve incontestable que le flambeau de la foi avait éclairé notre pays, avant leur apostolat, et qu'ils n'eurent, l'un et l'autre, que des ruines à relever, mais ruines lamentables, au milieu desquelles les institutions chrétiennes avaient presque entièrement disparu.

Et pour ne rien laisser dans le vague, nous dirons que le premier évêque qui gouverna l'église d'Arras, Siagrius, arriva dans nos murs, au commencement du second siècle, c'est-à-dire, vers l'an 108 ou 109, sous le règne de Trajan et le pontificat d'Evariste (1).

L'auteur nous raconte d'une manière attachante la mission de saint Vaast. C'est un prédicateur infatigable qui étend ses courses apostoliques bien au-delà de l'Atrébatie. Son nom est encore en bénédiction dans toutes les contrées qui ont été empreintes de la trace de ses pas. Après lui paraissent saint Aubert, saint Vindicien.

Ce ne sont plus de simples missionnaires, ce sont des administrateurs. Saint Géry est le père des pauvres, le soutien des veuves, des orphelins, le libérateur des prisonniers.

Au récit des œuvres dont il fut le créateur, la pensée se porte d'elle-même, par comparaison, sur le héros de la charité chrétienne, à une époque plus rapprochée de nous, saint Vincent de Paul.

Saint Aubert et saint Vindicien, instituteurs des paroisses, préludent à l'établissement des communes. Fondateurs de l'abbaye de St-Vaast, ils dotent le pays.

(1) M. l'abbé Robitaille, Recherches sur l'ancienneté de l'Église d'Arras, p. 32; voyez aussi notice hagiographique : Les Saints dans la ville d'Arras. p. 3.

« ZurückWeiter »