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de la société. Les partisans de cette opinion, adversaires de l'autre, persistent et soutiennent qu'il n'y a de félicité possible pour l'État que par la domination et l'empire; et de fait, dans quelques États la constitu

tion elle-même et les lois sont tournées tout entières vers la conquête des peuples voisins. Aussi au milieu de cette confusion à peu près générale des matières législatives, si les lois ont un but, c'est toujours la domination. C'est ainsi qu'à Lacédémone et en Crète le système de l'éducation publique et la plupart des lois ne sont calculés que pour la guerre. Tous les peuples qui sont en position de satisfaire leur ambition font le plus grand cas de la valeur guerrière. On peut citer les Perses, les Scythes, les Thraces, les Celtes. Souvent les lois elles-mêmes encouragent l'esprit belliqueux à Carthage, par exemple, on s'honore de porter aux doigts autant d'anneaux qu'on a fait de campagnes. Jadis en Macédoine la loi condamnait le guerrier qui n'avait pas tué d'ennemi à porter un licou. Chez les Scythes, la coupe dans un certain repas solennel circulait sans être touchée de celui qui n'avait tué personne dans le combat; enfin les Ibères, race belliqueuse, plantent, sur la tombe du guerrier, autant

1 Aanedaipovi. Voir plus haut, (Пepi údáτwv, tome I, page 555, éd. liv. II, chap. vi, S 22. de Kühn.)

• Exúlais. Hippocrate rapporte que, chez les Sauromates, les jeunes filles ne se mariaient pas avant d'avoir tué trois ennemis, en com

battant aux côtés de leurs pères.

$6.

5 Keλtošs. Aristóte a déjà rangé les Celtes parmi les nations les plus belliqueuses, liv. II, chap. vi, • Íenpow. Les Ibères, les Espagnols.

καταπηγνύουσι περὶ τὸν τάφον, ὅσους ἂν διαφθείρῃ τῶν πολεμίων· καὶ ἕτερα δὴ παρ ̓ ἑτέροις ἐστὶ τοιαῦτα πολλὰ, τὰ μὲν νόμοις κατειλημμένα τὰ δ ̓ ἔθεσι.

b

7. Καίτοι δόξειεν ἂν ἄγαν ἄτοπον ἴσῶς εἶναι τοῖς βουλομένοις ἐπισκοπεῖν, εἰ τοῦτ ̓ ἔστιν ἔργον τοῦ πολιτικοῦ, τὸ δύνασθαι θεωρεῖν, ὅπως ἄρχῃ καὶ δεσπόζῃ τῶν πλησίου καὶ βουλομένων καὶ μὴ βουλομένων. Πῶς γὰρ ἂν εἴη τοῦτο πολιτικὸν ἢ νομοθετικὸν, ὅ γε μηδὲ νόμιμόν ἐστιν; οὐ νόμιμον δὲ τὸ μὴ μόνον δικαίως ° ἀλλὰ καὶ ἀδίκως ἄρχειν· κρατεῖν ὁ δ ̓ ἐστὶ καὶ μὴ δικαίως 1.

8. Ἀλλὰ μὴν οὐδ ̓ ἐν ταῖς ἄλλαις ἐπιστήμαις τοῦθ ̓ ὁρῶμεν· οὔτε γὰρ τοῦ ἰατροῦ οὔτε τοῦ κυβερνήτου ἔργον ἐστὶ τὸ πεῖσαι ἢ τὸ βιάσασθαι, τοῦ μὲν τοὺς θεραπευομέ νους, τοῦ δὲ τοὺς F πλωτῆρας. Ἀλλ ̓ ἐοίκασιν οἱ πολλοὶ τὴν δεσποτικὴν πολιτικὴν οἴεσθαι εἶναι, καὶ ὅπερ αὑτοῖς ἕκαστοι οὔ φασιν εἶναι δίκαιον οὐδὲ συμφέρον, τοῦτ ̓ οὐκ αἰσχύνονται πρὸς τοὺς ἄλλους ἀσκοῦντες· αὐτοὶ μὲν γὰρ παρ ̓ αὑτοῖς τὸ δικαίως ἄρχειν ζητοῦσι, πρὸς δὲ τοὺς ἄλλους οὐδὲν μέλει 5 τῶν δικαίων.

9.

Ατοπον δὲ, εἰ μὴ φύσει τὸ μὲν δεσπόζον ἡ ἐστὶ, τὸ δ ̓ οὐ δεσπόζον· ὥστε, εἴπερ ἔχει τὸν τρόπον τοῦτον, οὐ δεῖ

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· Αν άρχῃ, 2023.

Πλήσιον, sic 1857, 2015, 2016, C. 161, Ber. cateri πλησίων. · Δικαίως μόνον, 1858. - ἀλλὰ καὶ ἀδίκως omm. L.

81. 21, Pal. 160.

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Αρχειν pro κρατεῖν, 1858.

d

Κρατεῖν ( ) δικαίως

omm. 1857, 2025. — °Tò ǹ neïoai, 1858, 2026, C. 161, Ald. 1, Ber. — TÒ post ή omm. 1858, 2026, Ald. 1. - Τοὺς ante πλωτήρας om. L. 81. 21.

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Δεσποτικῶν, 2025. δεσποτών, 2023, Ald. 1,

δεσποστῶν, rest. recentior manus, 1858,

de pieux de fer qu'il a immolé d'ennemis. On pourrait rappeler encore bien d'autres usages du même genre, établis par les lois ou sanctionnés par les mœurs.

Il suffit de quelques instants de réflexion pour trouver bien étrange qu'un homme d'État puisse jamais méditer la conquête et la domination des peuples voisins, qu'ils consentent ou non à les supporter. Comment l'homme politique, le législateur devraient-ils s'occuper d'un but qui n'est pas même légitime? c'est renverser toutes les lois que de chercher la puissance par tous les moyens, non pas seulement de justice mais d'iniquité; le triomphe est souvent monstrueux. Les sciences autres que la politique ne nous offrent rien de pareil. Le médecin et le pilote ne songent ni à persuader ni à contraindre, celui-là les malades qu'il soigne, celui-ci les matelots qu'il conduit. Mais l'on confond généralement la politique et le despotisme, et ce qu'on ne trouve ni équitable ni bon pour soi-même, on ne rougit pas de l'appliquer à autrui ; pour soi l'on réclame hautement la justice, on l'oublie complétement pour les autres. Tout despotisme est illégitime, excepté quand le maître et le sujet le sont l'un et l'autre de droit naturel : et si ce principe est vrai, il ne faut vouloir régner en maître que sur les êtres destinés au joug d'un maître, et non pas sur tous les êtres indistinctement; de même que pour un festin ou un sacrifice on ne va pas à la chasse des hommes, mais à celle

1 Κρατεῖν ♪' ¿orì xai pǹ dinalws. On peut comparer ceci avec les

principes qu'Aristote a établis, liv. I, chap. 11, S 17.

a

πάντων πειρᾶσθαι δεσπόζειν, ἀλλὰ τῶν δεσποστῶν, ὥσπερ οὐδὲ θηρεύειν ἐπὶ τοίνην ἢ θυσίαν ἀνθρώπους, ἀλλὰ τὸ πρὸς τοῦτο θηρευτὸν· ἔστι δὲ θηρευτὸν, ὃ ἂν ἄγριον ἢ ἐδεστὸν ζῶον. Ἀλλὰ μὴν εἴη γ ̓ ἂν καὶ καθ ̓ ἑαυτὴν μία πόλις εὐδαίμων, ἢ πολιτεύεται δηλονότι καλῶς, εἴπερ ἐνδέχεται πόλιν οἰκεῖσθαί που καθ ̓ ἑαυτὴν, νόμοις χρωμένην σπουδαίοις, ἧς τῆς πολιτείας ἡ σύνταξις οὐ πρὸς πόλεμον οὐδὲ πρὸς τὸ κρατεῖν ἔσται τῶν πολεμίων· μηθὲν γὰρ ὑπαρχέτω τοιοῦτον.

10. Δῆλον ὁ ἄρα, ὅτι πάσας τὰς πρὸς τὸν πόλεμον ἐπιμελείας καλὰς μὲν θετέον, οὐχ ὡς τέλος δὲ πάντων ἀκρότατον, ἀλλ' ἐκείνου χάριν ταύτας. Τοῦ δὲ νομοθέτου τοῦ σπουδαίου ἐστὶ τὸ θεάσασθαι πόλιν καὶ γένος ἀνθρώπων καὶ πᾶσαν ἄλλην κοινωνίαν, ζωῆς ἀγαθῆς πῶς μεθέξουσι καὶ τῆς ἐνδεχομένης αὐτοῖς εὐδαιμονίας· διοίσει μέντοι τῶν ταττομένων ἔνια νομίμων. Καὶ τοῦτο τῆς ὁ νομοθετικῆς ἐστιν ἰδεῖν, ἐάν τινες ὑπάρχωσι γειτνιῶντες, ποῖα πρὸς ποιους ἀσκητέον, ἢ πῶς τοῖς καθήκουσι πρὸς ἑκάστους χρηστέον. Ἀλλὰ τοῦτο μὲν κἂν ὕστερον ' τύχοι τῆς προσηκούσης σκέψεως, πρὸς τί τέλος δεῖ τὴν ἀρίστην πολιτείαν συντεί

νειν.

d

ΙΙΙ. 1. Πρὸς δὲ τοὺς ὁμολογοῦντας μὲν τὸν μετ' ἀρετῆς εἶναι βίον αἱρετώτατον, διαφερομένους δὲ περὶ τὴς χρήσεως αὐτοῦ, λεκτέον ἡμῖν πρὸς ἀμφοτέρους αὐτούς· οἱ μὲν γὰρ

· ἔστι δὲ θηρευτὸν om. L. 81, 21.

ἕκαστον pro ἐδεστὸν, 2025. Αὐτῆς, L. 81. 21.

b Δῆλον ὅτι ἄρα, C. 161, L. 81. 21, Pal. 160. 4 της om. 2013. - * Τύχη, Ald. 1, 2.

1 Ύστερον. Voir plus bas, meme livre, chap. III,

56.

des animaux qu'on peut chasser dans cette vue, c'està-dire des animaux sauvages et bons à manger.

Mais un État, si l'on trouvait les moyens de l'isoler de tout autre, pourrait être heureux par lui-même, à la seule condition d'être bien administré et d'avoir de bonnes lois. Dans cette cité-là, la constitution ne sera certainement tournée ni à la guerre ni à la conquête, idées que personne n'y pourrait même comprendre. Ainsi donc, il est clair que ces institutions guerrières, toutes belles qu'elles sont, doivent être non le but suprême de l'État, mais seulement des moyens pour l'atteindre. Le vrai législateur ne songera qu'à donner à la cité entière, aux individus divers qui la composent, et à tous les membres de l'association, la part de vertu et de bonheur qui leur doit appartenir, modifiant selon les cas le système et les exigences de ses lois; et si l'État a des voisins, la législation aura soin de prévoir les relations qu'il convient d'entretenir avec eux et les devoirs qui sont à remplir à leur égard. Cet objet sera traité plus tard par nous comme il mérite de l'être, quand nous déterminerons quel est le but où doit tendre le gouvernement parfait.

On convient, avons-nous dit, que l'objet essentiel de la vie c'est la vertu; mais on ne s'accorde pas sur l'emploi qu'on doit donner à la vie. Examinons les deux opinions contraires. Ici l'on condamne toutes fonctions de gouvernement, et l'on soutient que la vie d'un véritable

2 Duv., chap. III.

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