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nécessairement, selon qu'on l'exécute personnellement ou qu'on ne l'exécute pas. Il est impossible ou du moins fort difficile d'être bon juge des choses qu'on ne pratique pas soi-même. Il faut en outre à l'enfance une occupation manuelle. La crecelle d'Archytas n'était pas mal inventée; en occupant les mains des enfants, elle les empêchait de rien briser dans la maison; l'enfance ne peut se tenir un seul instant en repos. La crecelle est un jouet excellent pour le premier âge : l'étude est la crecelle de l'âge qui le suit ; et ne serait-ce que par ce motif, il nous semble évident qu'il faut enseigner aussi à l'enfance l'exécution instrumentale. Il est aisé de déterminer jusqu'où elle doit s'étendre pour les différents âges, et ce n'est point du tout, comme on l'a prétendu, une occupation qu'il faille laisser à de vulgaires virtuoses. D'abord, puisque, pour bien juger d'un art, il faut le pratiquer soi-même, j'en conclus qu'il faut que les enfants apprennent à exécuter plus tard, ils : pourront renoncer à ce travail personnel; mais alors ils seront en état d'apprécier les belles choses et d'en jouir par les études de leur premier âge. Quant au reproche qu'on adresse à l'exécution musicale, de réduire l'homme au rôle de simple ouvrier, il suffit, pour le réfuter, de préciser ce qu'il convient de demander, en fait de talent d'exécution musicale, à des hommes qu'on prétend former à la vertu politique; quels chants et quels rhythmes

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Apxútov. Archytas de Ta- était à peu près contemporain d'AΑρχύτου. rente, philosophe pythagoricien, ristote.

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ψαμένους, μέχρι τε πόσου τῶν ἔργων κοινωνητέον " τοῖς πρὸς ἀρετὴν παιδευομένοις πολιτικὴν, καὶ ποίων μελῶν ' καὶ ποίων ῥυθμῶν κοινωνητέον, ἔτι δ ̓ ἐν ποίοις ὀργάνοις τὴν μάθησιν ποιητέον· καὶ γὰρ τοῦτο διαφέρειν εἰκός· ἐν τούτοις γὰρ ἡ λύσις ἐστὶ τῆς ἐπιτιμήσεως. Οὐδὲν γὰρ κωλύει τρό πους τινὰς τῆς μουσικῆς ἀπεργάζεσθαι τὸ λεχθέν.

4. Φανερὸν τοίνυν, ὅτι δεῖ τὴν μάθησιν αὐτῆς μήτε ἐμποδίζειν πρὸς τὰς ὕστερον πράξεις, μήτε τὸ σῶμα ποιεῖν βάναυσον καὶ ἄχρηστον πρὸς τὰς πολεμικὰς καὶ πολιτικὰς ἀσκήσεις· πρὸς μὲν τὰς χρήσεις 2 ἤδη, πρὸς δὲ τὰς μαθήσεις ὕστερον. Συμβαίνοι » δ ̓ ἂν περὶ τὴν μάθησιν, εἰ μήτε τὰ πρὸς τοὺς ἀγῶνας τοὺς τεχνικοὺς συντείνοντα διαπονοῖεν, μήτε τὰ θαυμάσια καὶ περιττὰ τῶν ἔργων, ἃ νῦν 5 ἐλήλυθεν εἰς τοὺς ἀγῶνας, ἐκ δὲ τῶν ἀγώνων εἰς τὴν παιδείαν . Αλλὰ καὶ ὰ τὰ τοιαῦτα μέχρι περ ἂν δύνωνται χαίρειν τοῖς καλοῖς μέλεσι καὶ ῥυθμοῖς, καὶ μὴ μόνον τῷ κοινῷ τῆς μουσικῆς, ὥσπερ καὶ τῶν ἄλλων ἔνια ζώων, ἔτι δὲ καὶ πλῆθος ἀνδραπόδων καὶ παιδίων.

5. Δῆλον * δ ̓ ἐκ τούτων καὶ ποίοις ὀργάνοις χρηστέον·

* Κοινητέον, 1857. 4 Και om. 2023.

U. 46, Ald. 1, 2.

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* Συμβαίνει, Ald. 1, 2. · ° Παιδιάν, 2023.

* Κοινωνῷ, 1858, 2015, 2016, C. 161, L. 81, 21,

11 Μελῶν.... ῥυθμῶν. Μέλος, c'est le ton, le chant; ῥυθμός, c'est la mesure : le premier se rapporte au son, le second au temps.

* Gottling propose de retrancher χρήσεις et μαθήσεις, expressions qui

lui semblent déplacées ici. On sousentendrait alors πολεμικὰς ἀσκήσεις avec τὰς μὲν, et πολιτικὰς ἀσκήσεις avec τὰς δέ. Le texte me semble satisfaisant tel qu'il est. Χρήσεις se rapporte aux exercices corporels de

on veut leur apprendre, quels instruments on veut leur faire étudier. Il ne faut pas ici tout confondre, et toutes ces distinctions sont fort importantes: car ce sont elles qui répondent à ce prétendu reproche. Je ne nie point que certaine musique ne puisse entraîner les graves abus qu'on signale; mais chacun reconnaît que l'étude de la musique ne doit nuire en rien à la carrière ultérieure de ceux qui l'apprennent, et qu'elle ne doit point dégrader le corps et le rendre incapable des fatigues de la guerre ou des occupations politiques enfin qu'elle ne doit empêcher ni la pratique des exercices corporels, ni, plus tard, l'acquisition des connaissances sérieuses.

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Pour que l'étude de la musique soit véritablement ce qu'elle doit être, on ne doit prétendre ni à faire des élèves pour les concours solennels d'artistes, ni à enseigner aux enfants ces vains prodiges d'exécution qui se sont introduits d'abord dans les concerts, et qui ont passé de là dans l'éducation commune. Il ne faut prendre de ces finesses de l'art que ce qu'il en faut pour sentir toute la beauté des rhythmes et des chants, et avoir de la musique un sentiment plus complet que ce sentiment qu'elle fait éprouver même à des animaux aussi bien qu'à la foule des esclaves et des enfants.

Les mêmes principes servent à régler le choix des instruments dans l'éducation. Il faut proscrire la flûte et

l'adolescence (n), palńoeis aux études de la jeunesse (orepor), qui ne viennent qu'après les exercices.

5 Nov. Les progrès et les innova

tions de tout genre dans la musique grecque se rapportent précisément au temps où vivait Aristote. Albert, chap. II.

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οὔτε γὰρ αὐλοὺς εἰς παιδείαν ἀκτέον οὔτ ̓ ἄλλο ^ τεχνικὸν ὄργανον, οἷον κιθάραν κἂν εἴ τι τοιοῦτον 5 ἑτερόν ἐστιν, ἀλλ ̓ ὅσα ποιήσει αὐτῶν ἀκροατὰς ἀγαθοὺς ἢ τῆς μουσικῆς παιδείας ἢ καὶ τῆς ἄλλης. Ετι δ' οὐκ ἔστιν ὁ αὐτὸς 1 ἠθικὸν, ἀλλὰ μᾶλλον ὀργιαστικόν· ὥστε πρὸς τοὺς τοιούτους αὐτῷ καιροὺς χρηστέον, ἐν οἷς ἡ θεωρία κάθαρσιν μᾶλλον δύναται ἢ μάθησιν. Προσθῶμεν δὲ, ὅτι συμβέβηκεν ἐναντίον αὐτῷ πρὸς παιδείαν καὶ τὸ κωλύειν τῷ λόγῳ χρῆσθαι τὴν αὔλησιν· διὸ καλῶς ἀπεδοκίμασαν αὐτοῦ οἱ πρότερον τὴν χρῆσιν ἐκ τῶν νέων καὶ τῶν ἐλευθέρων, καίπερ χρησάμενοι τὸ πρῶτον αὐτῷ.

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6. Σχολαστικώτεροι γὰρ γινόμενοι ὰ διὰ τὰς εὐπορίας καὶ μεγαλοψυχότεροι πρὸς ἀρετὴν, ἔτι τε πρότερον καὶ μετὰ τὰ Μηδικὰ φρονηματισθέντες ἐκ τῶν ἔργων πάσης ἥπτοντο - μαθήσεως, οὐδὲν διακρίνοντες, ἀλλ' ἐπιζητοῦντες· διὸ καὶ τὴν αὐλητικὴν ἤγαγον πρὸς τὰς μαθήσεις. Καὶ γὰρ ἐν Λακεδαίμονι 2 τις χορηγὸς αὐτὸς ηὔλησε τῷ χορῷ, καὶ περὶ ̓Αθήνας οὕτως ἐπεχωρίασεν, ὥστε σχεδὸν οἱ πολλοὶ τῶν ἐλευθέρων 5 μετεῖχον αὐτῆς. Δῆλον δ ̓ ἐκ τοῦ πίνακος, ὃν ἀνέθηκε Θράσιππος - Εκφαντίδη 5 χορηγήσας.

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7. ὕστερον δ' ἀπεδοκιμάσθη διὰ τῆς πείρας αὐτῆς βέλ τιον δυναμένων κρίνειν τὸ πρὸς ἀρετὴν καὶ τὸ μὴ πρὸς

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2023. * Καὶ omm. 1858, C. 161, Ald. 1.

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Γενόμενοι, Sch. Cor.

* Τὴν ἀρετὴν, 2023, 2015, C. 161, Lip. Ήττοντο, L. 81. 21.

6 Ελευθερίων, Sch. sine auctor. * Ενφαντίδη, Lip.

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– Ελεφαντίδη,

Vet. int.

les instruments compliqués, comme la cithare et ceux qui s'en rapprochent; il ne faut admettre que les instruments propres à former l'oreille et à développer l'intelligence. La flûte, d'ailleurs, n'est pas un instrument moral; elle n'est bonne qu'à exciter les passions, et l'on doit en borner l'usage aux spectacles qui ont pour but plutôt de corriger que d'instruire. Ajoutons qu'un des inconvénients de la flûte, sous le rapport de l'éducation, c'est d'empêcher la parole pendant qu'on l'étudie. Ce n'est donc pas à tort que, depuis longtemps, on y a renoncé pour les enfants et pour les hommes libres, bien que, dans l'origine, on la leur fît apprendre. Dès que nos pères purent goûter les douceurs de la paix et de la prospérité, ils se livrèrent avec ardeur à la vertu, tout fiers de leurs exploits avant et depuis la guerre médique; et cultivant toutes les sciences avec plus d'ardeur que de discernement, ils élevèrent l'art de la flûte à la dignité d'une science. On vit à Lacédémone un chorége donner le ton au chœur en jouant lui-même de la flûte; et ce goût se répandit si bien à Athènes, qu'il n'était pas d'homme libre qui n'apprît cet art: c'est ce que prouve assez le tableau que Thrasippe consacra aux Dieux, quand il fit les frais d'une des comédies d'Ecphantidès. L'expérience fit bientôt rejeter la flûte,

1 Auλós. Il nous est difficile aujourd'hui de comprendre cet anathème contre la flûte.

2 Aaxedaipovi. Voir die Dorier, tome II, pages 328 et suiv.

ExCarrion. Ecphantidès a, diton, été l'un des plus anciens poëtes comiques d'Athènes; il paraît avoir existé vers la fin du vr° siècle avant J.C. (Voir die Dorier, t. II, page 350.)

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