Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

traité précédemment. Ce nom ne s'applique vraiment avec justice qu'à l'État composé de citoyens vertueux dans toute l'étendue du mot, et qui n'ont point seulement quelque vertu spéciale. Cet État est le seul où l'homme de bien et le bon citoyen se confondent dans une identité absolue. Partout ailleurs on n'a de vertu que relativement à la constitution sous laquelle on vit. Il est bien encore quelques combinaisons politiques qui, différant de l'oligarchie et de ce qu'on nomme république, reçoivent le nom d'aristocraties; ce sont les systèmes où les magistrats sont choisis d'après le mérite au moins autant que d'après la richesse; le gouvernement alors s'éloigne réellement de l'oligarchie et de la république, et rentre dans l'aristocratie: car il n'est pas besoin que la vertu soit l'objet spécial de l'État lui-même, pour qu'il renferme dans son sein des citoyens aussi distingués par leurs vertus que peuvent l'être ceux de l'aristocratie. Quand la richesse, la vertu et la pauvreté ont des droits politiques, la constitution est encore aristocratique, comme à Carthage. Quand la loi ne tient compte, comme à Sparte, que des deux derniers éléments, la vertu et la pauvreté, la constitution est un mélange de démocratie et d'aristocratie. Ainsi l'aristocratie, outre sa première et sa plus parfaite espèce, a encore les deux formes

aussi bien que pour la première, la meilleure des aristocraties, idée qu'exprime déjà le mot suivant ἀρίστην. Πρώτην pris dans ce sens serait un argument de plus à tous

que nous

ceux que j'ai déjà indiqués pour le changement d'ordre dans les livres. (Voir plus haut, § 10, dans ce chapitre, et plus loin, chap. vi, $5.)

δύο εἴδη, καὶ τρίτον, ὅσαι τῆς καλουμένης πολιτείας ῥέπουσι πρὸς τὴν ὀλιγαρχίαν μᾶλλον.

b

d

C

VI. 1. Λοιπὸν δ ̓ ἐστὶν ἡμῖν περί τε τῆς νομιζομέ νης" πολιτείας εἰπεῖν καὶ περὶ τυραννίδος. Ετάξαμεν δ ̓ οὕτως οὐκ οὖσαν ν οὔτε ταύτην παρέκβασιν οὔτε τὰς ἄρτι ῥηθείσας ἀριστοκρατίας, ὅτι τὸ μὲν ἀληθὲς πᾶσαι διημαρτήκασι τῆς ὀρθοτάτης πολιτείας· ἔπειτα καταριθμοῦνται μετὰ τούτων, εἴσι τ ̓ αὐτῶν αὗται 4 παρεκβάσεις, ὥσπερ ἐν τοῖς κατ ̓ ἀρχὴν εἴπομεν. Τελευταῖον δὲ περὶ τυραννίδος εὔλογόν ἐστι ποιή σασθαι μνείαν, διὰ τὸ πασῶν ἥκιστα ταύτην εἶναι πολιτείαν, ἡμῖν δὲ τὴν μέθοδον εἶναι περὶ πολιτείας. Δι ̓ ἣν μὲν οὖν αἰτίαν τέτακται τὸν τρόπον τοῦτον, εἴρηται· νῦν δὲ δεικτέον ε ἡμῖν περὶ πολιτείας.

e

. 2. Φανερωτέρα γὰρ ἡ δύναμις αὐτῆς, διωρισμένων τῶν περὶ ὀλιγαρχίας καὶ δημοκρατίας· ἔστι γὰρ ἡ πολιτεία ὡς ἁπλῶς εἰπεῖν μίξις ὀλιγαρχίας καὶ δημοκρατίας. Ειώθασι δὲ καλεῖν τὰς μὲν ἀποκλινούσας ὡς πρὸς τὴν δημοκρατίαν πολιτείας, τὰς δὲ πρὸς τὴν ὀλιγαρχίαν μᾶλλον ἀριστοκρα

* Ονομαζομένης, 2023 et suprà corr., 2025, Sch. Cor. — Οὐ δοκοῦσαν, Duv. - * Αποδοθείσας pro ἄρτι ῥηθ., sed corr. in marg. 2023. — * Αὑτῶν αὐταὶ, Vet. int. * Λεκτέον, Cor. sine auctor.

[ocr errors]

1 Λοιπόν. Alb., chap. v ; Duv., pense, sous-entendre, après πολιchap. VIII. τείας, τῆς ἀρίστης. La pensée d'Aristote est alors parfaitement nette et juste. Puisque nous étudions, dit-il, le type d'un gouvernement parfait, il convient que nous reléguions au dernier rang, la tyrannie, qui est

2 Πολιτείας. Gottling prétend, dans ses notes, que ce mot signifie les gouvernements en général, ce qui ne s'accorde pas bien avec le but même de cet ouvrage. On doit ici,je

venons de dire; elle en a même une troisième que présentent tous les États qui penchent, plus que la république proprement dite, vers le principe oligarchique.

Nous n'avons plus à nous occuper que de la république vulgaire et de la tyrannie. Si je place ici la république, ce n'est pas qu'elle soit, non plus que les aristocraties dont je viens de parler, un gouvernement corrompu, bien qu'à vrai dire, tous les gouvernements sans exception ne soient que des corruptions de la constitution parfaite; mais on classe ordinairement la république avec ces aristocraties, et elle donne, comme elles, naissance à d'autres formes encore moins pures, ainsi que je l'ai dit précédemment. La tyrannie doit nécessairement recevoir la dernière place, parce qu'elle est le pire des gouvernements, et que nos recherches ont pour but le gouvernement parfait. Après avoir indiqué les motifs de notre classification, passons à l'examen de la république. Nous en sentirons mieux le véritable caractère, après avoir étudié la démocratie et l'oligarchie, dont elle n'est précisément que le mélange.

On a coutume de donner le nom de république aux gouvernements qui inclinent à la démocratie, et celui d'oligarchie aux gouvernements qui inclinent à l'aristocratie; c'est que le plus ordinairement les lumières et la noblesse sont le partage des riches, comblés en outre de ces avantages que d'autres achètent si souvent par le

le pire de tous les gouvernements. de comprendre ce passage comme il Gættling, tout en adoptant l'ordre l'a fait. (Voir plus haut, chap. 1, S2, actuel des livres, n'était pas obligé et le commencement du livre II.

a

τίας, διὰ τὸ μᾶλλον ἀκολουθεῖν παιδείαν καὶ εὐγένειαν τοῖς εὐπορωτέροις· ἔτι δὲ δοκοῦσιν ἔχειν οἱ εὔποροι, ὧν ἕνεκεν οἱ ἀδικοῦντες ἀδικοῦσιν· ὅθεν καὶ καλοὺς κἀγαθοὺς καὶ γνωρίμους τούτους προσαγορεύουσιν.

b.

3. Επεὶ οὖν ἡ ἀριστοκρατία βούλεται τὴν ὑπεροχὴν ἀπονέμειν τοῖς ἀρίστοις τῶν πολιτῶν, καὶ τὰς ὀλιγαρχίας εἶναί φασιν ἐκ τῶν καλῶν κἀγαθῶν μᾶλλον. Δοκεῖ δ ̓ εἶναι τῶν ἀδυνάτων, τὸ μὴ εὐνομεῖσθαι τὴν ἀριστοκρατουμένην πόλιν, ἀλλὰ πονηροκρατουμένην ν· ὁμοίως δὲ καὶ ἀριστο κρατεῖσθαι τὴν μὴ εὐνομουμένην. Οὐκ ἔστι δ' εὐνομία τὸ εὖ κεῖσθαι τοὺς νόμους, μὴ πείθεσθαι δέ· διὸ μίαν μὲν εὐνο μίαν ὑποληπτέον εἶναι τὸ πείθεσθαι τοῖς κειμένοις νόμοις, ἑτέραν δὲ τὸ καλῶς κεῖσθαι τοὺς νόμους, οἷς ἐμμένουσιν· ἔστι γὰρ πείθεσθαι καὶ κακῶς κειμένοις. Τοῦτο δ' ἐνδέχεται διχῶς· ἢ γὰρ τοῖς ἀρίστοις τῶν ἐνδεχομένων αὐτοῖς, ἢ τοῖς ἁπλῶς ἀρίστοις.

1

* 4. Δοκεῖ δ' ἀριστοκρατία μὲν εἶναι μάλιστα τὸ τὰς τιμὰς νενεμῆσθαι κατ' ἀρετήν· ἀριστοκρατίας μὲν γὰρ ὅρος ἀρετὴ, ὀλιγαρχίας δὲ πλοῦτος· δήμου δ ̓ ἐλευθερία. Τὸ δὲ ὅ τι ἂν δόξῃ τοῖς πλείοσιν, ἐν πάσαις ὑπάρχει· καὶ γὰρ ἐν ὀλιγαρχίᾳ καὶ ἐν ἀριστοκρατίᾳ καὶ ἐν δήμοις ὅ τι ἂν δόξη τῷ πλείονι μέρει τῶν μετεχόντων τῆς πολιτείας, τοῦτ ̓ ἔστι

* Έχειν om. Ald. 1. — * Μὴ πονηροκ., Cor. auctore Aret:

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small]
[blocks in formation]

· Καλῶς κεῖσθαι. Voir liv. III, chap. vi,

5 13.

}

crime, et qui assurent à leurs possesseurs un renom de vertu et une haute considération. Comme le système aristocratique a pour but de donner la suprématie politique à ces citoyens éminents, on a prétendu, par suite, que les oligarchies se composent en majorité d'hommes estimables. Or, il semble impossible qu'un gouvernement dirigé par les meilleurs citoyens, ne soit point un excellent gouvernement, un mauvais gouvernement ne devant appartenir qu'aux États régis par des hommes corrompus; et réciproquement, il semble impossible que là où le gouvernement est mauvais, l'État soit gouverné par les meilleurs citoyens. Mais il faut remarquer que de bonnes lois ne constituent pas à elles seules un bon gouvernement, et qu'il importe surtout que ces bonnes lois soient observées. Il n'y a de bon gouvernement que celui où l'on obéit à la loi, et où la loi à laquelle on obéit est fondée sur la raison : car on pourrait aussi obéir à des lois déraisonnables. L'excellence de la loi peut du reste s'entendre de deux façons : la loi est ou la meilleure possible, relativement aux circonstances, ou la meilleure possible, d'une manière générale et absolue.

Le principe essentiel de l'aristocratie paraît être d'attribuer la prédominance politique à la vertu : car le caractère spécial de l'aristocratie, c'est la vertu, comme la richesse est celui de l'oligarchie, et la liberté celui de la démocratie; toutes trois admettent d'ailleurs la suprématie de la majorité, puisque dans l'une comme dans l'autre, la volonté du plus grand nombre des membres du corps politique a toujours force de loi si la plu

:

« ZurückWeiter »