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surtout à la cité, ce sont des êtres égaux et semblables, qualités qui ne se trouvent guères que dans les situations moyennes; et l'État est nécessairement mieux gouverné, quand il se compose de ces éléments, qui en forment, je le répète, la base naturelle. Ces positions moyennes sont aussi les plus sûres on ne convoite point alors, comme les pauvres, la fortune d'autrui; et votre fortune n'est point convoitée par autrui, comme celle des riches l'est ordinairement par l'indigence. L'on vit alors loin de tout danger dans une sécurité profonde sans former ni craindre de conspiration aussi le vœu de Phocylide était-il bien sage,

:

Tranquille aisance, objet unique de mes vœux!

Il est évident que l'association politique est surtout assurée par les citoyens de fortune moyenne; les États les mieux administrés sont ceux où la classe moyenne est plus nombreuse et plus puissante que les deux autres réunies, ou du moins que chacune d'elles séparément. En se rangeant de l'un ou de l'autre côté, elle rétablit l'équilibre et empêche qu'aucune prépondérance excessive ne se forme; c'est donc un grand bonheur que les citoyens aient une fortune médiocre mais suffisante à tous leurs besoins. Partout où la fortune extrême est à côté de l'extrême indigence, ces deux excès amènent ou la démagogie absolue, ou l'oligarchie pure, ou la tyrannie; la tyrannie sort du sein d'une démagogie ef

porain de Solon. It nous reste de lui un recueil de sentences en vers.

C'est un des plus anciens moralistes, si ce n'est même le plus ancien.

δι' ἀμφοτέρας τὰς ὑπερβολάς· καὶ γὰρ ἐκ δημοκρατίας τῆς νεανικωτάτης καὶ ἐξ ὀλιγαρχίας γίνεται τυραννὶς, ἐκ δὲ τῶν μέσων καὶ τῶν σύνεγγυς πολὺ ἦττον. Τὴν δ ̓ αἰτίαν ὕστε ρον ἐν τοῖς περὶ τὰς μεταβολὰς τῶν πολιτειῶν ἐροῦμεν.

2

4.

9. ὅτι δ ̓ ἡ μέση βελτίστη, φανερόν· μόνη γὰρ ἀστασίαστος 4· ὅπου γὰρ πολὺ τὸ 5 διὰ μέσου, ἥκιστα στάσεις καὶ διαστάσεις γίνονται τῶν πολιτειῶν. Καὶ αἱ μεγάλαι πόλεις ἢ ἀστασιαστότεραι διὰ τὴν αὐτὴν αἰτίαν, ὅτι πολὺ τὸ μέσον· ἐν δὲ ταῖς μικραῖς ῥᾴδιόν τε διαλαβεῖν εἰς δύο πάντας, ὥστε μηθὲν καταλιπεῖν μέσον, καὶ πάντες σχεδὸν ἄποροι ἢ εὔποροί εἰσι. Καὶ αἱ δημοκρατίαι δὲ ἀσφαλέστεραι τῶν ὀλιγαρχιῶν εἰσι καὶ πολυχρονιώτεραι διὰ τοὺς μέσους· πλείους τε γάρ εἰσι καὶ μᾶλλον μετέχουσι τῶν τιμῶν ἐν ταῖς δημοκρατίαις ἢ ταῖς ὀλιγαρχίαις, ἐπεὶ ὅταν ἄνευ τούτων τῷ πλήθει ὑπερτεῖνωσιν οἱ ἄποροι 4, κακοπραγία γίνεται, καὶ ἀπόλλυνται ταχέως.

10. Σημεῖον δὲ δεῖ νομίζειν καὶ τὸ τοὺς βελτίστους νομοθέτας εἶναι τῶν μέσων πολιτῶν. Σόλων τε γὰρ ἦν τούτων· δηλοῖ δ ̓ ἐκ τῆς ποιήσεως· καὶ Λυκοῦργος 5· οὐ γὰρ ἦν βασιλεύς· καὶ Χαρώνδας, καὶ σχεδὸν οἱ πλεῖστοι τῶν ἄλλων. Φανερὸν δ ̓ ἐκ τούτων καὶ διότι αἱ πλεῖσται

Αστατίαστος, sic Ald. vitio scrip. To om. 2023.

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1,

Sch. Cor. G. Άνθρωποι

1

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pro άποροι, Vet. int.

* Πολιτῶν, ἀπώλλυνται, C. 161.

Υστερον. Voir le VIII (59) livre, tales sont le foyer des révolutions. chap. r et suiv.

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3

Λυκοῦργος. On peut contester cette assertion d'Aristote. Lycurgue, sans être roi, appartenait aux

frénée, ou d'une oligarchie extrême, bien plus souvent que du sein des classes moyennes, et de celles qui les avoisinent. Plus tard, nous dirons pourquoi, quand nous parlerons des révolutions.

Un autre avantage non moins évident de la moyenne propriété, c'est qu'elle seule ne s'insurge jamais. Là où les fortunes aisées sont nombreuses, il y a bien moins de mouvements et de dissentions révolutionnaires. Les grandes villes ne doivent leur tranquillité qu'à la présence des fortunes moyennes qui y sont si nombreuses. Dans les petites, au contraire, la masse entière se divise trèsfacilement en deux camps sans aucun intermédiaire. Tous, on peut dire, sont ou pauvres ou riches. C'est la moyenne propriété qui rend les démocraties plus tranquilles et plus durables que les oligarchies, où elle est moins répandue, et a moins d'importance politique. Quand le nombre des pauvres vient à s'accroître, sans que celui des fortunes moyennes s'accroisse proportionnellement, l'État est sur son déclin, et arrive rapide

ment à sa ruine.

Il faut ajouter comme preuve nouvelle, que les bons législateurs sont sortis de la classe moyenne. Solon en faisait partie, ses vers l'attestent; Lycurgue appartenait à cette classe, car il n'était pas roi; Charondas et tant d'autres y étaient également nés.

Ceci doit nous faire comprendre pourquoi la plupart des gouvernements sont ou démagogiques ou oligar

classes élevées, puisqu'à défaut de le tuteur, il devait monter sur le son neveu Charilaüs, dont il fut trône.

a

πολιτεῖαι αἱ μὲν δημοκρατικαί εἰσιν, αἱ δ ̓ ὀλιγαρχικαί· διὰ γὰρ τὸ ἐν ταύταις πολλάκις ὀλίγον εἶναι τὸ μέσον, αἰεὶ ὁπότεροι ἂν ὑπερέχωσιν, εἴθ ̓ οἱ τὰς οὐσίας ἔχοντες, εἴθ ̓ ὁ δῆμος, οἱ τὸ μέσον ἐκβαίνοντες καθ ̓ αὑτοὺς ἄγουσι τὴν πολιτείαν· ὥστε ἢ δῆμος γίνεται ἡ ὀλιγαρχία.

11. Πρὸς δὲ τούτοις διὰ τὸ στάσεις γίνεσθαι καὶ μάχας» πρὸς ἀλλήλους τῷ δήμῳ καὶ τοῖς εὐπόροις, ὁποτέροις ἂν μᾶλλον συμβῇ κρατῆσαι τῶν ἐναντίων, οὐ καθιστᾶσι κοινὴν πολιτείαν οὐδ ̓ ἴσην, ἀλλὰ τῆς νίκης ἆθλον τὴν ὑπεροχὴν τῆς πολιτείας λαμβάνουσι, καὶ οἱ μὲν δημοκρατίαν οἱ δ' ὀλι γαρχίαν ποιοῦσιν. ἔτι δὲ καὶ τῶν ἐν ἡγεμονίᾳ γενομένων τῆς ̓Ελλάδος' πρὸς τὴν παρ ̓ αὑτοῖς ἑκάτεροι πολιτείαν ἀποβλέποντες, οἱ μὲν δημοκρατίας ἐν ταῖς πόλεσι καθίστα σαν 4, οἱ δ ̓ ὀλιγαρχίας, οὐ πρὸς τὸ τῶν πόλεων συμφέρον σκοποῦντες ἀλλὰ πρὸς τὸ σφέτερον αὐτῶν.

C

12. Ὥστε διὰ ταύτας τὰς αἰτίας ἢ μηδέποτε τὴν μέσην γίνεσθαι πολιτείαν, ἢ ὀλιγάκις, καὶ παρ ̓ ὀλίγοις· εἶς γὰρ ἀνὴρ συνεπείσθη μόνος τῶν πρότερον ἐφ ̓ ἡγεμονίᾳ γενομένων f ταύτην ἀποδοῦναι τὴν τάξιν. Ηδη δὲ καὶ τοῖς

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· Εστι

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* Καθιστᾶσι, 1857, 2015, 2016, Pal. 160. αὑτῶν, Αld. 1. 2.

* Αὐτὰς pro οἱ τὰς, Ald. 1. — οὔθ ̓ αὑτὰς, Ald. 2. d ἔτι, Ald. 1. pro * Πρὸς, L. 81. 5, Pal. 160. 2023, γεννωμένων, Ald. 1. 2, G.

1 Ελλαδος. Les Lacédémoniens et les Athéniens. Aristote a fait plusieurs fois cette observation dans le cours de son ouvrage. (Voir liv. VIII (5*), chap. vi, dernier paragraphe.)

Γενομένων, sic

3 Eis. On ne s'accorde point sur le personnage qu'Aristote entend désigner ici : on a nommé Gélon de Syracuse, Theopompe de Lacedemone, Clisthène, etc. Schneider

chiques; c'est que la moyenne propriété y étant souvent fort rare, et tous ceux qui y prédominent, que ce soit d'ailleurs les riches ou les pauvres, étant toujours également éloignés du moyen terme, ils ne s'emparent du pouvoir que pour eux seuls, et constituent ou l'oligarchie ou la démagogie. En outre, les séditions et les luttes étant fréquentes entre les pauvres et les riches, jamais le pouvoir, quelque soit le parti qui triomphe, ne repose sur l'égalité et sur des droits communs : comme il n'est qne le prix du combat, le vainqueur qui le saisit en fait nécessairement un des deux gouvernements extrêmes. C'est ainsi que les peuples mêmes qui tour à tour ont eu la haute direction des affaires de la Grèce, n'ont regardé qu'à leur propre constitution pour faire prédominer dans les États soumis à leur puissance, tantôt l'oligarchie, tantôt la démocratie, inquiets seulement de leurs intérêts particuliers, et pas le moins du monde des intérêts de leurs tributaires ; aussi n'a-t-on jamais vu entre ces extrêmes de vraie république, ou du moins, en a-t-on vu rarement et pour bien peu de temps. Il ne s'est rencontré qu'un seul homme parmi tous ceux qui jadis arrivèrent au pouvoir, qui ait établi une constitution de ce genre; et dès longtemps on a renoncé dans les États à chercher l'égalité :

voulait que ce fût Thésée. (Voir plus haut, liv. II, chap. 1x, § 2.) Au II livre, chap. IV, Aristote a fait l'analyse de la constitution de Phaléas, fondée sur l'égalité; peut

être s'agit-il ici de ce législateur : mais on ignore si Phaléas a personnellement gouverné (¿' nyeμovía yevouévwv). Gottling pense qu'il s'agit de Pittacus de Mitylène.

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