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bles au peuple, arrivent à soulever les classes supérieures de l'État par les injustices qu'ils commettent à leur égard, en demandant le partage des terres, et en les chargeant de toutes les dépenses publiques; tantôt ils se contentent de la calomnie pour obtenir la confiscation des grandes fortunes. Dans les temps reculés, quand le même personnage était démagogue et général, le gouvernement se changeait promptement en tyrannie. Presque tous les anciens tyrans ont commencé par être démagogues. Si ces usurpations étaient alors beaucoup plus fréquentes que de nos jours, la raison en est simple à cette époque, il fallait sortir des rangs de l'armée pour être démagogue: car l'on ne savait point aussi généralement faire un habile usage de la parole; aujourd'hui, grâce aux progrès de la rhétorique, il suffit de savoir bien parler pour arriver à être chef du peuple : mais les orateurs n'usurpent pas, à cause de leur ignorance militaire, ou du moins la chose est fort rare.

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Ce qui multipliait aussi les tyrannies dans ces temps reculés, c'est que l'on concentrait d'énormes pouvoirs dans une seule magistrature, témoin le prytanée de Milet, où le magistrat revêtu de cette fonction réunissait de si nombreuses et de si puissantes attributions. On peut ajouter encore qu'à cette époque les États étaient fort petits. Le peuple, occupé aux champs des

f'un et l'autre les personnages les page 223, troisième année de la plus importants de l'armée. quatre-vingt-treizième olympiade, n'a point rapport à celui qui est indiqué ici.

3 Miλht. Je ne sais si le fait rapporté par Diod. de Sic., liv. XIII,

ὁ πρύτανις. ἔτι δὲ διὰ τὸ μὴ μεγάλας εἶναι τότε τὰς πόλεις, ἀλλ ̓ ἐπὶ τῶν ἀγρῶν οἰκεῖν τὸν δῆμον ἄσχολον ὄντα πρὸς τοῖς ἔργοις, οἱ προστάται τοῦ δήμου, ὅτε πολεμικοὶ γένοιντο, τυραννίδι ἐπετίθεντο. Πάντες δὲ τοῦτο ἔδρων ὑπὸ τοῦ δήμου πιστευθέντες· ἡ δὲ πίστις ἦν ἡ ἀπέχθεια ἡ πρὸς τοὺς πλουσίους ". Οἷον ̓Αθήνησί τε Πεισίστρατος στασιάσας πρὸς τοὺς πεδιακοὺς ', καὶ Θεαγένης ἐν Μεγάροις τῶν εὐπόρων τὰ κτήνη ἀποσφάξας, λαβὼν παρὰ τὸν ποταμὸν ἐπινέμοντας· καὶ Διονύσιος 3 κατηγορῶν Δαφναίου 5 καὶ τῶν πλουσίων ἠξιώθη τῆς τυραννίδος, διὰ τὴν ἔχθραν πιστευθεὶς ὡς δημο τικὸς ὤν.

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6. Μεταβάλλουσι δὲ καὶ ἐκ τῆς πατρίας δημοκρατίας εἰς τὴν νεωτάτην· ὅπου γὰρ αἱρεταὶ μὲν αἱ ἀρχαὶ, μὴ ἀπὸ τιμημάτων δὲ, αἱρεῖται δ' ὁ δῆμος, δημαγωγοῦντες οἱ σπου δαρχιῶντες εἰς τοῦτο καθιστᾶσιν, ὡς κύριον εἶναι τὸν δῆμον καὶ τῶν νόμων 4. Ακος δὲ τοῦ ἢ μὴ γίνεσθαι ἢ τοῦ γίνεσθαι ἧττον τὸ τὰς φυλὰς φέρειν τοὺς ἄρχοντας, ἀλλὰ μὴ πάντα τὸν δῆμον. Τῶν μὲν οὖν δημοκρατιῶν αἱ μεταβολαὶ γίνονται πᾶσαι σχεδὸν διὰ ταύτας τὰς αἰτίας.

V. 1. Α15 δ' όλιγαρχίαι μεταβάλλουσι διὰ δύο μάτ

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* Πλησίους, Pal. 160.

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Ante Δαφναίου leg. ἐν Μεγάροις, L. 81. 6. Δημοκρατικῶν, 2025,

d - Η om. 2023.

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1 Πεδιακούς. Les habitants de l'Attique se divisaient en trois classes: gens du littoral, gens de la plaine, gens de la montagne. (Voir Hérodote, Clio, chap. Lxx.)

· Θεαγένης. Aristote en parle encore, Rhetor., liv. I, chap. ur ; Bekker, p. 1357, b, 33. (Voir ci-dessus, même liv., chap. 11, § 8.) Cylon, qui tenta de s'emparer de la tyrannie

travaux qui le nourrissaient, laissait les chefs qu'il s'était donnés usurper la tyrannie, pour peu qu'ils fussent belliqueux. En gagnant la confiance du peuple ils arrivaient toujours à leur but; et le moyen de la gagner, c'était de se déclarer l'ennemi des riches. Voyez Pisistrate, à Athènes, quand il excita la sédition contre les hommes de la plaine; voyez Théagène, à Mégare, après qu'il eût égorgé les troupeaux des riches, qu'il surprit sur les bords du fleuve. En accusant Daphnæus et les riches, Denys parvint à se faire décerner la tyrannie. La haine qu'il avait vouée aux citoyens opulents lui gagna la confiance du peuple, qui le prit pour son ami le plus sincère.

Parfois une forme plus nouvelle de démocratie se substitue à l'ancienne. Quand les emplois sont à l'élection populaire et sans aucune condition de cens, les démagogues appliquent tous leurs soins et parviennent bientôt à rendre le peuple souverain absolu, même des lois. Pour prévenir ce mal ou du moins pour le rendre plus rare, on peut faire voter les tribus séparément, au lieu de réunir le peuple en assemblée générale.

Maintenant que nous avons indiqué presque toutes les causes de révolution dans les États démocratiques, nous passerons aux oligarchies. Dans les oligarchies,

à Athènes, était gendre de Théagène. (Thucyd., liv. I, chap. 126.) * Voir Diod. de Sic., liv. XIII, page 216. Daphnæus était général des Syracusains; Denys le fit assas

siner, la troisième année de la quatre-vingt-treizième olympiade, 406 ans avant J. C.

Voir liv. VI (4°), chap. IV, S 4. 5 Alb., ch. Iv; Duv., chap. vi.

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λίστα “ τρόπους τοὺς φανερωτάτους, ἕνα μὲν, ἐὰν ἀδικῶσι τὸ πλῆθος· πᾶς γὰρ ἱκανὸς γίνεται προστάτης· μάλιστα δ ̓, ὅταν ἐξ αὐτῆς συμβῇ τῆς ὀλιγαρχίας γίνεσθαι τὸν ἡγε μόνα· καθάπερ ἐν Νάξω Λύγδαμις', ὃς καὶ ἐτυράννησεν ὕστερον τῶν Ναξίων.

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2. Εχει δὲ καὶ ἡ ἐξ ἄλλων ἀρχὴ στάσεως διαφοράς· ὁτὲ μὲν γὰρ ἐξ αὐτῶν τῶν εὐπόρων οὐ ὁ τῶν ὄντων δ ̓ ἐν ταῖς ἀρχαῖς, γίνεται κατάλυσις, ὅταν ὀλίγοι σφόδρα ὦσιν οἱ ἐν ταῖς τιμαῖς, οἷον ἐν Μασσαλίᾳ, καὶ ἐν ἴστρῳ καὶ ἐν Ηρακλείᾳ καὶ ἐν ἄλλαις πόλεσι συμβέβηκεν· οἱ γὰρ μὴ μετέχοντες τῶν ἀρχῶν ἐκίνουν, ἕως μετέλαβον, οἱ πρεσβύ τεροι πρότερον τῶν ἀδελφῶν, ὕστερον δ' οἱ νεώτεροι πάλιν· οὐ γὰρ ἄρχουσιν ἐνιαχοῦ μὲν ἅμα πατήρ τε καὶ υἱὸς, ἐνια χοῦ δὲ ὁ πρεσβύτερος καὶ ὁ νεώτερος ἀδελφός. Καὶ ἔνθα μὲν πολιτικωτέρα ἐγένετο ἡ ὀλιγαρχία, ἐν ἔστρῳ δ ̓ εἰς δῆμον ἀπετελεύτησεν, ἐν Ηρακλείᾳ δ' ἐξ ἐλαττόνων εἰς ἑξακοσίους ἦλθε.

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* Μάλιστα om. 1857. — Ev pro eva, 2025. — * Αὐτῶν pro ἄλλων, Sch. Cor. Ber. & marg. Β. 2. Οὐκ ὄντων pro οὐ τῶν ὄντων, Sch. Cor. sine auctor. * Μετέβαλον, pr. 2023. μετέβαλλον, Pal. 160. ἐν Ίστρῳ om. Pal. 160.

om. Pal. 160.

1 Λύγδαμις. Vers la soixanteseptième olympiade, 510 ans avant J. C. (Voir die Dorier, tom. I, pag. 171.) Naxos, l'une des Cyclades. Athénée, liv. VIII, page 348 raconte ce fait, d'après Aristote luimême, dans son Analyse de la constitution de Naxos.

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2 Μασσαλίᾳ. Aristote avait également analysé la constitution de Marseille: Athénée l'atteste, liv. XIII, page 576, et citant l'ouvrage d'Aristote sur la république de Marseille, il parle d'une famille aristocratique, les Protiades, descendant des premiers fondateurs, et

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les causes les plus apparentes de bouleversement sont au nombre de deux : l'une, c'est l'oppression des classes inférieures, qui acceptent alors le premier défenseur qui se présente à leur aide; l'autre, plus fréquente, c'est lorsque le chef du mouvement sort des rangs mêmes de l'oligarchie. Tel fut à Naxos Lygdamis, qui sut bientôt se faire le tyran de ses concitoyens.

Quant aux causes autres que celles-là qui renversent l'oligarchie, elles peuvent être fort diverses. Parfois les oligarques eux-mêmes, mais non pas ceux qui sont au pouvoir, poussent au changement, forsque la direction des affaires est concentrée dans un très-petit nombre de mains, comme à Marseille, à Istros, à Héraclée et dans plusieurs autres États. Ceux qui étaient exclus du gouver nement s'agitèrent jusqu'à ce qu'ils eussent obtenu la jouissance simultanée du pouvoir, d'abord pour le père et l'aîné des frères, ensuite pour tous les frères plus jeunes. Dans quelques États en effet, la loi défend au père et aux fils d'être en même temps magistrats; ailleurs, les deux frères, l'un plus jeune, l'autre plus âgé, sont soumis à la même exclusion. A Marseille, l'oligarchie devint républicaine; à Istros, elle se changea en démocratie. A Héraclée, le corps des oligarques dut s'étendre jusqu'à recevoir six cents membres. A Cnide, la révo

qui possédait une influence souveraine. (Voir Strabon, livre IV, page 171) Le gouvernement de Marseille était encore oligarchique au temps où Strabon écrivait.

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ΐστρος. On ne sail rien de l'histoire d'Istros. Il s'agit probablement encore ici de l'Héractée do Pont. (Voir plus haut, chap. IV, § 2, et plus loin, dans ce chapitre, $ 5.)

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