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contre le peuple, et le roi est pris dans le sein même des classes élevées, parmi lesquelles le distingue sa vertu, ou une action d'éclat ou l'illustration de sa race. Le tyran, au contraire, est créé par la masse contre les citoyens puissants dont il doit repousser l'oppression. On peut le voir par les faits. Presque tous les tyrans, on peut dire, ont été des démagogues qui avaient gagné la confiance du peuple en attaquant les principaux citoyens ces tyrannies se sont formées dans des États déjà puissants. D'autres, plus anciennes, n'étaient que des royautés violant toutes les lois du pays et prétendant à une autorité despotique. D'autres ont été fondées par des hommes parvenus en vertu d'une élection à des magistratures suprêmes, parce que jadis le peuple donnait à longue échéance tous les grands emplois, toutes les fonctions publiques. D'autres enfin sont sorties de gouvernements oligarchiques qui avaient imprudemment confié à un seul individu des attributions politiques de la plus haute importance. Grâce à ces ressources, l'usurpation était alors facile à tous les tyrans, ils n'ont eu de fait qu'à vouloir le devenir, puisqu'ils avaient déjà tous la puissance en main, comme rois

comme magistrats souverains témoins Phidon d'Argos et tous les tyrans qui débutèrent par être rois;

On le donne pour un tyran fort audacieux et fort habile. Il établit, dit-on, dans le Péloponnèse l'unité des poids et des mesures, parmi toutes les peuplades doriennes; il frappa le premier de la monnaie.

(Voir die Dorier, tom. I,
et tom. II,
Érato, chap. 127.)

pag. 155,

pag. 108; et Hérodote,

3 lwviav. Hérodote, Melpomène, chap. 134, fait l'histoire de ces petits tyrans.

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a

καὶ Φάλαρις 1 ἐκ τῶν τιμῶν. Παναίτιος 2 δὲ ἐν Λεοντίνοις καὶ Κύψελος 5 ἐν ο Κορίνθῳ καὶ Πεισίστρατος Αθήνησι καὶ Διονύσιος ἐν Συρακούσαις καὶ ἕτεροι τὸν αὐτὸν τρόπον

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ἐκ δημαγωγίας.

C

b

5. Καθάπερ οὖν εἴπομεν, ἡ βασιλεία τέτακται κατὰ τὴν ἀριστοκρατίαν· κατ ̓ ἀξίαν γάρ ἐστιν ἢ κατ' ἰδίαν ἀρετὴν ἢ κατὰ γένος ἢ κατ ̓ εὐεργεσίας ἢ κατὰ ταῦτά τε καὶ δύναμιν· ἅπαντες γὰρ εὐεργετήσαντες ἢ δυνάμενοι τὰς πόλεις ἢ τὰ ἔθνη εὐεργετεῖν ἐτύγχανον τῆς τιμῆς ταύτης, οἱ μὲν κατὰ πόλεμον κωλύσαντες δουλεύειν, ὥσπερ Κόδρος, οἱ δ ̓ ἐλευθερώσαντες, ὥσπερ Κῦρος, ἢ κτίσαντες, ἢ κτησάμενοι χώραν, ώσπερ οἱ Λακεδαιμονίων βασιλεῖς καὶ Μακε δόνων καὶ Μολοττῶν .

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5

6. Βούλεται δ' ὁ βασιλεὺς εἶναι φύλαξ, ὅπως οἱ μὲν κεκτημένοι τὰς οὐσίας μηθὲν ἄδικον πάσχωσιν, ὁ δὲ δῆμος μὴ ὑβρίζηται μηδέν. Η δὲ τυραννὶς, ὥσπερ εἴρηται πολλάκις, πρὸς οὐθὲν ἀποβλέπει κοινὸν, εἰ μὴ τῆς ἰδίας ὠφε λείας χάριν· ἔστι δὲ σκοπὸς τυραννικὸς μὲν τὸ ἡδὺ, βασιλικὸς δὲ τὸ καλόν. Διὸ καὶ τῶν 8 πλεονεκτημάτων τὰ μὲν

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2 Παναίτιος. Panætius, dont Aris tyrannie, à Corinthe, vers la tren

témoins tous les tyrans d'Ionie et Phalaris, qui n'avaient d'abord été revêtus que d'une simple magistrature; Panatius à Léontium, Cypsèle à Corinthe, Pisistrate à Athènes, Denys à Syracuse, et tant d'autres tyrans, démagogues au début de leur carrière.

La royauté, je le répète, se rapproche de l'aristo cratie, en ce qu'elle est comme elle, le prix de la considération personnelle, d'un talent éminent, de la naissance, de grands services rendus, ou de tous ces avantages réunis à la puissance. Tous ceux qui ont rendu de grands services à des cités, à des peuples, ou qui étaient assez forts pour en rendre, ont obtenu cette haute distinction: les uns ayant par des victoires préservé le peuple de l'esclavage, comme Codrus; les autres lui ayant rendu la liberté, comme Cyrus; d'autres ay ant fondé des États, ou possédant le territoire, comme les rois des Spartiates, des Macédoniens et des Molosses. Le roi a pour mission spéciale de veiller à ce que ceux qui possèdent n'éprouvent aucun tort dans leur fortune et le peuple aucun outrage dans son honneur. Le tyran, au contraire, comme je l'ai dit, a en vue non point l'intérêt général, mais son intérêt personnel. Le but du tyran c'est la jouissance, celui du roi c'est la vertu. Aussi, dans leur ambition, le tyran songe-t-il surtout à l'argent, le roi surtout à l'honneur. La garde

tième olymp., 658 ans avant J. G.

Pisistrate, 550 ans avant J. C.
Atovúσtos. Voir plus haut, dans

ce livre, chap. iv, $5.

5 Kódpos. Dans le x1° siècle avant

J. C.

• MoλóτTwv. Voir plus loin, dans ce livre, chap. 1, § 1.

χρήματα", τυραννικὰ, τὰ δ ̓ εἰς τιμὴν βασιλικὰ μᾶλλον· καὶ φυλακὴ βασιλικὴ μὲν πολιτικὴ, τυραννικὴ δὲ διὰ ξένων.

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d

7. ὅτι δ ̓ ἡ τυραννὶς ἔχει κακὰ καὶ τὰ τῆς δημοκρατίας καὶ τὰ τῆς ὀλιγαρχίας, φανερόν· ἐκ μὲν ὀλιγαρχίας τῷ τὸ τέλος εἶναι πλοῦτον· οὕτω γὰρ καὶ διαμένειν ἀναγ καῖον μόνως ὁ τήν τε φυλακὴν καὶ τὴν τρυφήν· καὶ τὸ τῷ πλήθει μηδὲν ' πιστεύειν· διὸ καὶ τὴν παραίρεσιν ποιοῦν ται τῶν ὅπλων· καὶ τὸ κακοῦν τὸν ὄχλον, καὶ τὸ ἐκ τοῦ ἄστεος ἀπελαύνειν καὶ διοικίζειν ἀμφοτέρων κοινὸν καὶ τῆς ὀλιγαρχίας καὶ τῆς τυραννίδος. Εκ δημοκρατίας δὲ τὸ πολεμεῖν τοῖς γνωρίμοις, καὶ διαφθείρειν 8 λάθρα καὶ φανερῶς, καὶ φυγαδεύειν ὡς ὺ ἀντιτέχνους καὶ πρὸς τὴν ἀρχὴν ἐμπο δίους· ἐκ γὰρ τούτων συμβαίνει γίνεσθαι καὶ τὰς ἐπιβου λὰς, τῶν μὲν ἄρχειν αὐτῶν βουλομένων, τῶν δὲ μὴ δουλεύειν. ὅθεν καὶ τὸ Περιάνδρου πρὸς Θρασύβουλον συμβουλευμά ἐστιν, ἡ τῶν ὑπερεχόντων σταχύων κόλουσις, ὡς δέον αἰεὶ τοὺς ὑπερέχοντας τῶν πολιτῶν ἀναιρεῖν.

8. Καθάπερ οὖν σχεδὸν ἐλέχθη, τὰς αὐτὰς ἀρχὰς δεῖ νομίζειν περί τε τὰς πολιτείας εἶναι τῶν μεταβολῶν καὶ περὶ τὰς μοναρχίας. Διά τε γὰρ ἀδικίαν καὶ διὰ φόβον καὶ διὰ καταφρόνησιν ἐπιτίθενται πολλοὶ τῶν ἀρχομένων ταῖς μου

a

* Χρημάτων, Vet. int. Sch. Cor. - Tà ante rñs om. Pal. 160. — © Tò om. 2023. τὸ τὸ pro τῷ τὸ, sic 1858, Sylb. Sch. Cor. Ber. Μόνον,

pr. 2023.

-

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Τροφήν, 1858, 2015, 2016, C. 161, Ald. 1. 2,

f

τῷ τῷ, L. 81. 6. Μὲν

* Ως om. 2025.

1

d

Vict.

pro μηδέν, Pal. 160. * Διαφθείρει, 2017. — Τῶν πολιτῶν τοὺς ὑπερέχοντας, 2023.

Περιάνδρου. Voir plus haut, liv. III, chap. viii, 5 3.

d'un roi se compose de citoyens, celle d'un tyran, d'étrangers.

Il est du reste facile de voir que la tyrannie a tous les inconvénients de la démocratie et de l'oligarchie. Comme celle-ci, elle ne pense qu'à l'argent, qui peut seul lui garantir et la fidélité des satellites, et la possibilité des jouissances matérielles; comme l'oligarchie, la tyrannie se défie des masses, et leur enlève le droit de posséder des armès. Nuire au peuple, éloigner les citoyens de la cité, les disperser, sont des manoeuvres communes à l'oligarchie et à la tyrannie. A la démocratie, la tyrannie emprunte ce système de guerre continuelle contre les citoyens puissants, cette lutte secrète et publique contre eux, ces bannissements qui les frappent sous prétexte qu'ils sont factieux et ennemis du pouvoir car elle n'ignore pas que c'est des rangs des hautes classes que sortiront contre elle les conspirations, pour les uns, dans l'intention de se saisir du pouvoir à leur profit, pour les autres, dans le but de se soustraire à l'esclavage politique. Voilà ce que signifiait le conseil de Périandre à Thrasybule, et ce nivellement des épis qui dépassaient les autres, voulait dire qu'il fallait à tout prix se défaire des hommes éminents.

Ce que je viens de dire montre assez que les causes de révolution doivent être les mêmes à peu près dans les monarchies que dans les républiques. L'injustice, la peur, le mépris ont presque toujours déterminé les conspirations des sujets contre les monarques. L'injustice les a cependant causées moins souvent encore que

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