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à la tyrannie car ces deux formes de gouvernement sont de véritables tyrannies divisées entre plusieurs mains.

La royauté n'a point à redouter les dangers du dehors, et c'est ce qui en garantit la durée. Il faut rechercher en elle-même toutes les causes de sa ruine. Elles sont au nombre de deux l'une est la conjuration des agents qu'elle emploie, l'autre est la tendance au despotisme, quand les rois prétendent accroître leur puissance même aux dépens des lois. On ne voit guères de nos jours se former des royautés, et celles qui s'élèvent sont bien plutôt des monarchies absolues et des tyrannies que des royautés. C'est que la véritable royauté est un pouvoir librement consenti, et jouissant seulement de prérogatives supérieures. Mais comme aujourd'hui tous les hommes se valent en général, et qu'aucun n'a une supériorité telle qu'il puisse exclusivement prétendre à une aussi haute position dans l'État, il s'ensuit qu'on ne donne plus son assentiment à une royauté, et que si quelqu'un prétend régner par la fourbe ou par la violence, on le regarde aussitôt comme un tyran. Dans les royautés héréditaires, il faut ajouter une cause de ruine toute spéciale : la plupart de ces rois par héritage deviennent bien vite méprisables, et on ne leur pardonne point leur excès de pouvoir; attendu qu'ils possèdent non point une autorité tyrannique, mais une simple dignité royale. La royauté est très-facile à ren

joindre cette déclaration formelle a déjà faite, liv. III, chap. x, $ 9. contre l'hérédité à celle qu'Aristote Il faut vouloir fermer les yeux à la

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κὴν, ἀλλὰ βασιλικὴν τιμὴν, ὑβρίζειν. Ραδία γὰρ ἐγίνετο ἡ κατάλυσις· μὴ βουλομένων γὰρ εὐθὺς οὐκ ἔσται βασιλεὺς 5, ἀλλ ̓ ὁ τύραννος καὶ μὴ βουλομένων. Φθείρονται μὲν οὖν αἱ μοναρχίαι διὰ ταύτας καὶ τοιαύτας ἑτέρας

αἰτίας.

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ΙΧ. 1. Σώζονται 1 δὲ, δῆλον, ὡς ἁπλῶς μὲν εἰπεῖν, ἐκ τῶν ἐναντίων, ὡς δὲ καθ ̓ ἕκαστον, τῷ τὰς μὲν βασιλείας ἄγειν ἐπὶ τὸ μετριώτερον. ὅσῳ γὰρ ἂν ἐλαττόνων ὦσι κύριοι, πλείω χρόνον ἀναγκαῖον μένειν πᾶσαν τὴν ἀρχήν· αὐτοί τε γὰρ ἧττον γίνονται δεσποτικοὶ καὶ τοῖς ἤθεσιν ἴσοι μᾶλ λον, καὶ ὑπὸ τῶν ἀρχομένων φθονοῦνται ἧττον. Διὰ γὰρ τοῦτο καὶ ἡ περὶ Μολοττοὺς 2 πολὺν χρόνον βασιλεία διέ μεινε, καὶ ἡ Λακεδαιμονίων, διὰ τὸ ἐξ ἀρχῆς τε εἰς δύο μέρη διαιρεθῆναι τὴν ἀρχὴν, καὶ πάλιν Θεοπόμπου 5 μετριά σαντος τοῖς τε ἄλλοις καὶ τὴν τῶν ἐφόρων ἀρχὴν ἐπικαταστήσαντος. Τῆς γὰρ δυνάμεως ἀφελὼν ηὔξησε τῷ χρόνῳ τὴν βασιλείαν· ὥστε τρόπον τινὰ ἐποίησεν οὐκ ἐλάττονα ἀλλὰ μείζονα αὐτήν. ὅπερ καὶ πρὸς τὴν γυναῖκα ἀποκρίνασθαί φασιν αὐτὸν εἰποῦσαν, εἰ μηδὲν αἰσχύνεται τὴν βασιλείαν ἐλάττω παραδιδοὺς τοῖς υἱέσιν ἢ παρὰ τοῦ πατρὸς

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verser car il n'y a plus de roi du moment qu'on ne veut plus en avoir; le tyran, au contraire, s'impose malgré la volonté générale.

Telles sont pour les monarchies les principales causes de ruine je n'en énumère point quelques autres qui se rapprochent de celles-là.

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En général, les États monarchiques se conservent par des causes opposées à toutes celles dont nous venons de parler, et qui sont spéciales à chacun d'eux. La royauté, par exemple, se maintient par la modération. Moins ses attributions souveraines sont étendues, plus elle a de chances de durée dans toute son intégrité. Le roi songe moins alors à se faire despote; il respecte plus dans tous ses actes l'égalité commune; et les sujets sont de leur côté moins enclins à lui porter envie. Voilà ce qui explique la durée si longue de la royauté chez les Molosses. Chez les Lacédémoniens, elle n'a tant vécu que parce que dès l'origine, le pouvoir fut partagé entre deux personnes, et que plus tard, Théopompe le tempéra par plusieurs institutions, sans compter le contrepoids qu'il lui donna dans l'établissement de l'éphorie. En affaiblissant la puissance de la royauté, il lui assura plus de durée; il l'agrandit donc en quelque sorte loin de la réduire, et il avait bien raison de répondre à sa femme, qui lui demandait s'il n'avait pas honte de

chap. VIII, § 5. Plutarque nous apprend (vie de Pyrrhus, chap. v), que, tous les ans, les rois molosses renouvelaient dans l'assemblée gé

nérale du peuple leur serment d'obéir aux lois.

• Оεопóμлоν. Voir liv. II, cha. pitre VI, $ 5.

παρέλαβεν; Οὐ δῆτα, φάναι· παραδίδωμι γὰρ πολυχρο νιωτέραν.

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2. Αἱ δὲ τυραννίδες σώζονται κατὰ δύο τρόπους τοὺς ἐναντιωτάτους, ὧν ἕτερός ἐστιν ὁ παραδεδομένος, καὶ καθ ̓ ὃν διοικοῦσιν οἱ πλεῖστοι τῶν τυράννων τὴν ἀρχήν. Τούτων δὲ τὰ πολλά φασι καταστῆσαι Περίανδρον 1 τὸν Κορίνθιον· πολλὰ δὲ καὶ παρὰ τῆς τῶν Περσῶν ἀρχῆς ἐστι τοιαῦτα λαβεῖν. ἔστι δὲ τά τε πάλαι λεχθέντα πρὸς σωτηρίαν, ὡς οἷόν τε τῆς τυραννίδος, τὸ τοὺς ὑπερέχοντας κολούειν, καὶ τοὺς φρονηματίας ἀναιρεῖν, καὶ μήτε συσσί τια ἐᾷν μήτε ἑταιρίαν μήτε παιδείαν μήτ' ἄλλο μηθὲν τοιοῦ του, ἀλλὰ πάντα ὰ φυλάττειν, ὅθεν εἴωθε γίνεσθαι δύο, φρονήματά τε καὶ πίστις· καὶ μήτε σχολὰς μήτ' ἄλλους συλλόγους ἐπιτρέπειν γίνεσθαι σχολαστικοὺς, καὶ πάντα ποιεῖν F, ἐξ ὧν ὅτι μάλιστα ἀγνῶτες ἀλλήλοις ἔσονται πάν τες· ἡ γὰρ γνῶσις πίστιν ποιεῖ μᾶλλον πρὸς ἀλλήλους.

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3. Καὶ τὸ τοὺς ἐπιδημοῦντας αἰεὶ φανεροὺς εἶναι καὶ διατρίβειν περὶ θύρας· οὕτω γὰρ ἂν ἥκιστα λανθάνοιεν τί πράττουσι, καὶ φρονεῖν ἂν ἐθίζοιντο μικρὸν, αἰεὶ δουλεύον τες. Καὶ τἆλλα ὅσα τοιαῦτα Περσικὰ καὶ βάρβαρα, τυραν νικά ἐστι· πάντα γὰρ ταὐτὸν δύναται. Καὶ τὸ μὴ λανθάνειν πειρᾶσθαι, ὅσα τυγχάνει τις λέγων ἢ πράττων τῶν ἀρχο

τους,

Καὶ om. C. 161.

L. 81. 6.

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» Τῶν omm. C. 161, L. 81. 6. • ΦρονιμωτάΠάντα omm. Ald. 1, 2. — * Φρόνημά τε, cod. Vict.

Ber. * Ποῖει, Pal. 160.

· Περίανδρον. Ρeriandre, fils de Cypsèle, lui succéda, la pre

mière année de la trente-huitième olympiade, 628 ans avant J. C

transmettre à ses fils la royauté moins puissante qu'il ne l'avait reçue de ses ancêtres : « Non, sans doute, car «je la leur laisse beaucoup plus durable. »

Quant aux tyrannies, elles se maintiennent de deux manières tout opposées. La première, qui est bien connue, est mise en usage par presque tous les tyrans. C'est à Périandre de Corinthe qu'on fait honneur de toutes ces roueries politiques dont la monarchie des Perses peut offrir aussi bon nombre d'exemples. Déjà nous avons indiqué quelques-uns des moyens que la tyrannie emploie pour conserver sa puissance. Réprimer toute supériorité qui s'élève; se défaire des gens de cœur; défendre les repas communs et les associations; empêcher l'instruction et tout ce qui tient aux lumières, c'est-à-dire, prévenir ce qui donne ordinairement courage et confiance en soi; interdire les écoles et les réunions qui pourraient leur ressembler; tout faire pour que les sujets restent inconnus les uns aux autres, parce que les relations amènent une mutuelle confiance; bien connaître les moindres déplacements des citoyens, et les forcer en quelque façon à vivre sur le seuil de leurs portes, pour toujours savoir à point ce qu'ils font, et les accoutumer par ce continuel esclavage à la bassesse et à la timidité d'âme tels sont les moyens mis en usage chez les Perses et chez les barbares, moyens tyranniques qui tendent tous au même but.

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En voici d'autres savoir tout ce qui se dit, tout ce

(Voir plus haut, liv. III, chap. vIII, $ 3, die Dorier, tom. 1 pag. 165,

et Diogène de Laërte, vie de Périandre, liv. I, page 37.)

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