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reçu une injure, et ce courroux est parfaitement raisonnable; car ici, outre le dommage qu'on peut éprouver, on perd encore une bienveillance sur laquelle on se croyait en droit de compter. De là ces pensées du poëte :

Entre frères la lutte est la plus acharnée.

et ailleurs

Qui chérit à l'excès sait haïr à l'excès.

En spécifiant, à l'égard des citoyens, quels devaient être leur nombre, leurs qualités naturelles, et en déterminant l'étendue et les propriétés du territoire, nous nous sommes bornés à des à peu près; mais il ne faut pas exiger dans de simples considérations théoriques, la même exactitude que dans des observations de faits qui nous sont fournies par les sens.

Dans tous les composés que crée la nature, il n'y a point identité entre les éléments du corps entier, quoiqu'ils constituent son existence. On peut donc tout aussi bien ne pas compter parmi les membres de la cité tous les individus dont elle a pourtant un besoin indispensable, principe également applicable à toute autre association qui ne doit se former que d'éléments d'une seule et même espèce. Il faut nécessairement à des associés un point d'unité commune, que leurs portions soient d'ailleurs pareilles ou inégales; les ali

1 Ces vers sont tirés de pièces d'Euripide que nous n'avons pas.

(Euripide, frag. edit. Musgr. p. 486.) 2 Duv., chap. VIII; Alb., chap. vi.

λαμβάνωσι, οἷον εἴτε τροφὴ τοῦτ ̓ ἔστιν εἴτε χώρας πλῆθος εἴτε ἄλλο τι τῶν τοιούτων ἐστίν.

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2. Όταν δὴ τὸ μὲν τούτου ἕνεκεν, τὸ δ ̓ οὗ ἕνεκεν b, οὐδὲν ἔν γε τούτοις κοινὸν ἄλλ ̓ ἢ τῷ μὲν ποιῆσαι, τῷ δὲ λαβεῖν. Λέγω δ' οἷον ὀργάνῳ τε παντὶ πρὸς τὸ γινόμενον ἔργον καὶ τοῖς δημιουργοῖς· οἰκίᾳ γὰρ πρὸς οἰκοδόμον οὐδέν ἐστιν ὁ γίνεται κοινὸν, ἀλλ ̓ ἔστι τῆς οἰκίας χάριν ἡ τῶν οἰκοδόμων τέχνη. Διὸ κτήσεως ° μὲν δεῖ ταῖς πό λεσιν, οὐδὲν δ ̓ ἐστὶν ἡ κτῆσις μέρος τῆς πόλεως· πολλὰ δ' ἔμψυχα μέρη τῆς κτήσεώς ἃ ἐστιν· ἡ δὲ πόλις κοινω νία τίς ἐστι τῶν ὁμοίων', ἕνεκεν δὲ ζωῆς τῆς ἐνδεχομένης ἀρίστης.

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3. Επεὶ δ ̓ ἔστιν εὐδαιμονία τὸ ἄριστον, αὕτη δ' ἀρετῆς ἐνέργεια καὶ χρῆσίς τις τέλειος, συμβέβηκε δ' οὕτως, ὥστε τοὺς μὲν ἐνδέχεσθαι μετέχειν αὐτῆς, τοὺς δὲ μικρὸν ἢ μηδὲν, δῆλον ὡς τοῦτ ̓ αἴτιον τοῦ γίνεσθαι πόλεως εἴδη καὶ διαφο ρὰς, καὶ πολιτείας πλεῖους· ἄλλον γὰρ τρόπον καὶ δι' ἄλλων ἕκαστοι τοῦτο θηρεύοντες τούς τε βίους ἑτέρους ποιοῦνται καὶ τὰς πολιτείας. Επισκεπτέον δὲ καὶ πόσα ταυτί ἐστιν, ὧν ἄνευ πόλις οὐκ ἂν εἴη· καὶ γὰρ ἃ λέγομεν εἶναι μέρη πόλεως, ἐν τούτοις ἂν εἴη ἀναγκαῖον 8 ὑπάρχειν.

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* Δ' ᾖ pro δή, 1858, Sylb. Sch. Cor. - Ε Τὸ δ ̓ οὗ ἕνεκεν om. 2025. τε pro γε, 2025. - " Κτίσεως, 2026, Pal. 160. 4 Κτίσεως, 2026, Ald. 1.

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* Ταῦτ' pro ταυτί, Sch.

1 Ομοίων. Aristote a proclamé dans tout le cours de son ouvrage

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ce principe d'égalité pour tous les membres de l'État. Il est difficile de

ments, par exemple, la possession du sol ou tout autre objet semblable. Deux choses peuvent être faites l'une pour l'autre, sans qu'il y ait entre elles de commun rien de plus que l'action produite par l'une et reçue par l'autre. Tel est le rapport, dans un travail quelconque, de l'instrument à l'ouvrier. La maison n'a certainement rien de commun avec le maçon, et cependant l'art du maçon d'autre objet que n'a pas la maison. Et de même, la cité a besoin assurément de la propriété; mais la propriété n'est pas le moins du monde partie essentielle de la cité, bien que la propriété. renferme comme éléments des êtres vivants. La cité n'est qu'une association d'êtres égaux, recherchant en commun une existence heureuse et facile. Mais comme le bonheur est le bien suprême, comme il réside dans l'exercice et l'application complète de la vertu, et que dans l'ordre naturel des choses la vertu est fort inégalement répartie entre les hommes, car quelques-uns en sont même tout à fait dénués, c'est évidemment là qu'il faut chercher la source des différences, et des divisions entre les gouvernements. Chaque peuple, poursuivant le bonheur et la vertu par des voies diverses, organise aussi sa vie et l'État sur des bases qui ne le sont pas moins.

Voyons donc combien d'éléments sont indispensables à l'existence de la cité; car la cité résidera nécessairement dans ceux à qui nous reconnaîtrons ce

concevoir comment, en présence de déclarations aussi formelles, on a pu l'accuser de soutenir la tyran

nie. (Voir liv. III, chap. vIII, § 1, et la préface, où cette question est discutée tout au long.)

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4. Ληπτέον τοίνυν τῶν ἔργων τὸν ἀριθμόν· ἐκ τούτων γὰρ ἔσται δῆλον. Πρῶτον μὲν οὖν ὑπάρχειν " δεῖ τροφὴν, ἔπειτα τέχνας· πολλῶν γὰρ ὀργάνων δεῖται τὸ ζῆν· τρίτον δ ̓ ὅπλα· τοὺς γὰρ κοινονοῦντας ἀναγκαῖον καὶ ἐν αὑτοῖς ἔχειν ὅπλα πρός τε τὴν ἀρχὴν τῶν ἀπειθούντων χάριν, καὶ πρὸς τοὺς ἔξωθεν ἀδικεῖν ἐπιχειροῦντας· ἔτι χρημάτων τινὰ εὐπορίαν, ὅπως ἔχωσι καὶ πρὸς τὰς καθ ̓ αὑτοὺς χρείας καὶ πρὸς πολεμικάς b. πέμπτον δὲ παὶ πρῶτον τὴν περὶ τὸ θεῖον ἐπιμέλειαν, ἣν καλοῦσιν ἱερατείαν· ἕκτον δὲ τὸν ἀριθμὸν καὶ πάντων ἀναγκαιό τατον, κρίσιν περὶ τῶν συμφερόντων καὶ τῶν δικαίων τῶν πρὸς ἀλλήλους.

5. Τὰ μὲν οὖν ἔργα ταῦτ ̓ ἔστιν, ὧν δεῖται πᾶσα πόλις ὡς εἰπεῖν· ἡ γὰρ πόλις πλῆθός ἐστιν, οὐ τὸ τυχὸν, ἀλλὰ πρὸς ζωὴν αὐταρκες, ὥς φαμεν. Ἐὰν δέ τι τυγχάνη ὰ τούτων ἐκλεῖπον, ἀδύνατον ἁπλῶς αὐτάρκη τὴν κοι νωνίαν εἶναι ταύτην. Ανάγκη τοίνυν κατὰ τὰς ἐργασίας ταύτας συνεστάναι πόλιν. Δεῖ ἄρα γεωργῶν τ ̓ εἶναι πλῆ θος, οἳ παρασκευάζουσι τὴν τροφὴν, καὶ τεχνίτας καὶ τὸ μάχιμον καὶ τὸ εὔπορον καὶ ἱερεῖς καὶ κριτὰς τῶν ἀναγ καίων καὶ συμφερόντων.

VIII. Διωρισμένων 1 δὲ τούτων λοιπὸν σκέψασθαι, πότερον πᾶσι κοινωνητέον πάντων τούτων· ἐνδέχεται γὰρ

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- 4 Τούτων τυγχάνη, 2023. — Γεωργάν, L. 81. 21. 1858, 2026, Sylb. Sch. Cor. Ber. auctore Lamb.

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* Δικαίων pro ἀναγκαίων, Sch. Cor.

τῶν συμφερόντων, Sch. Cor.

caractère. Énumérons les choses elles-mêmes afin d'éclaircir la question; d'abord les subsistances, puis les arts, tous objets indispensables à la vie; puis les armes, dont l'association a besoin pour appuyer l'autorité publique dans son propre sein contre les factieux et contre les ennemis du dehors qui peuvent l'assaillir; en quatrième lieu, les finances, tant pour les besoins intérieurs que pour les guerres étrangères; en cinquième lieu, et j'aurais pu placer ceci en tête, le culte divin ou, comme on l'appelle, le sacerdoce; enfin, et c'est ici l'objet sans contredit le plus important, la décision des intérêts généraux et des procès individuels.

Telles sont les choses dont la cité ne peut absolument point se passer. L'agrégation qui constitue la cité n'est pas une agrégation quelconque, mais, je le répète, c'est une agrégation d'hommes pouvant satisfaire à tous les besoins de leur existence. Si l'un des éléments énumérés plus haut vient à manquer, il est dès lors radicalement impossible que l'association se suffise à elle-même. L'État exige impérieusement toutes ces fonctions diverses; il lui faut donc des laboureurs qui assurent la subsistance des citoyens; il lui faut des artisans, des guerriers, des gens riches, des pontifes et des juges pour veiller à ses besoins et à ses intérêts. Après avoir ainsi posé les principes, nous avons encore à examiner si toutes ces fonctions doivent appartenir sans distinction à tous les citoyens. Deux choses

1 Duval, chap. IX; Alb., chap. vII.

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