Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

quelques hommes différaient des autres mortels autant qu'en peuvent différer les dieux et les héros, à l'égard du corps comme à l'égard de l'âme, et que la supériorité des chefs fût aussi incontestable et aussi évidente pour les sujets, nul doute qu'il ne fallût préférer la perpétuité de l'obéissance d'une part, et du pouvoir de l'autre. Mais ces dissemblances sont choses fort difficiles à constater, et il est bien rare de trouver des supériorités semblables à celles que Scylax attribue aux rois Indiens sur leurs sujets. Ainsi, par bien des motifs, l'alternative de l'autorité et de la soumission doit être commune à tous les citoyens. L'égalité est l'identité d'attributions entre des êtres semblables, et l'État ne saurait vivre contre les lois de l'équité : les factieux trouveraient de constants appuis dans les mécontents que le pays renferme toujours, et les membres du gouvernement ne sauraient jamais être assez nombreux pour résister à tant d'ennemis.

Cependant, il est incontestable qu'il doit y avoir une différence entre les chefs et les subordonnés. Quelle sera cette différence, et quelle sera la répartition du pouvoir ? Telles sont les questions que doit résoudre le législateur. Nous l'avons déjà dit : c'est la

pouvoir, et par conséquent contre la tyrannie. (Voir liv. III, chap. vIII, S1, et la préface.)

2 Exúλağ. Scylax, de Cariandre, géographe et navigateur, vivait au commencement du v° siècle avant J. C., cent ans environ avant Aris

tote. Il reste de lui le récit d'une de ses excursions maritimes, apud Geographos minores, Oxonii, 4 vol. in-8°, 1698.

3 Пpóτεрov. Même livre, chapitre VIII, S 4.

ρεσιν * ποιήσασα αὐτὸ τῷ γένει ταὐτὸ, τὸ μὲν νεώτερον τὸ δὲ πρεσβύτερον, ὧν τοῖς μὲν ἄρχεσθαι πρέπει τοῖς δ' ἄρχειν. Αγανακτεῖ δ ̓ οὐδεὶς καθ ̓ ἡλικίαν ἀρχόμενος, οὐδὲ νομίζειν εἶναι κρείττων, ἄλλως τε καὶ μέλλων ἀντιλαμβάνειν τοῦτον τὸν ἔρανον, ὅταν τύχῃ τῆς ἱκνουμένης ἡλικίας.

4. ἔστι μὲν ἄρα ὡς τοὺς αὐτοὺς ἄρχειν καὶ ἄρχεσθαι φατέον, ἔστι δ ̓ ὡς ἑτέρους· ὥστε καὶ τὴν παιδείαν ὁ ἔστιν ὡς τὴν αὐτὴν ἀναγκαῖον, ἔστι δ' ὡς ἑτέραν εἶναι· τόν τε γὰρ μέλλοντα καλῶς ἄρχειν ἀρχθῆναί φασι δεῖν πρῶτ τον. Εστι δ' ἀρχὴ, καθάπερ ἐν τοῖς πρώτοις· εἴρηται λόγοις, ἡ μὲν τοῦ ἄρχοντος χάριν, ἡ δὲ τοῦ ἀρχομένου· τού των δὲ τὴν μὲν δεσποτικὴν εἶναί φαμεν, τὴν δὲ τῶν ἐλευ θέρων.

5. Διαφέρει δ' ἔνια τῶν ἐπιταττομένων οὐ τοῖς ἔργοις, ἀλλὰ τῷ τίνος ἕνεκα· διὸ πολλὰ τῶν εἶναι δοκούντων διακονικῶν ἔργων καὶ τῶν νέων τοῖς ἐλευθέροις καλὸν διακονεῖν· πρὸς γὰρ τὸ καλὸν καὶ τὸ μὴ καλὸν οὐχ οὕτω διαφέ ρουσιν αἱ πράξεις καθ ̓ αὑτὰς, ὡς ἐν τῷ τέλει καὶ τὸ τίνος ἕνεκεν. Επεὶ δὲ πολίτου καὶ ἄρχοντος τὴν αὐτὴν ἀρετὴν εἶναί φαμεν, καὶ τοῦ ἀρίστου ἀνδρὸς, τὸν δ ̓ αὐτὸν ἀρχό μενόν τε δεῖν γίνεσθαι πρότερον καὶ ἄρχοντα ὕστερον,

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

αὐτὸ om. 2023. τῶν αὐτῶν pro αὐτὸ, αὐτῷ, Sylb. Ber. αὐτῷ τῶν γένει, Αld. 1 2. νομίζειν,

[ocr errors]
[blocks in formation]

- ταὐτῷ pro ταὐτὸ, 2023. * Οὐδ ̓ εἰ νομίζει, Vict. Reitz.

[merged small][ocr errors][merged small]
[ocr errors]

nature elle-même qui a tracé la ligne de démarcation, en créant dans une espèce identique les classes des jeunes et des vieux, les uns destinés à obéir, les autres capables de commander. Une autorité conférée par l'âge ne peut irriter la jalousie, ni enfler la vanité de personne, puisque chacun est assuré d'obtenir avec l'âge la même prérogative. Ainsi, l'autorité et l'obéissance doivent être à la fois perpétuelles et alternatives; et par suite, l'éducation doit être à la fois pareille et diverse; puisque, de l'aveu de tout le monde, l'obéissance est la véritable école du commandement. L'autorité, avons-nous dit plus haut, peut être ou dans l'intérêt de celui qui la possède, ou bien dans l'intérêt de celui sur qui elle s'exerce dans le premier cas, c'est l'autorité d'un maître sur ses esclaves dans le second, c'est une autorité appliquée à des hommes libres. De plus, les ordres peuvent autant différer par le motif qui les a dictés que par les résultats. Bien des services réputés exclusivement domestiques sont faits pour honorer les jeunes gens libres qui les accomplissent. Le mérite ou le vice d'une action est bien moins dans cette action elle-même que dans les motifs et le but.

:

Nous avons établi que la vertu du citoyen, quand il commande, est identique à la vertu de l'homme parfait, et nous avons ajouté que le citoyen devait d'abord obéir avant de commander; nous en concluons que c'est au législateur de former les citoyens à la vertu, en

1

Пlpúτors. Liv. III, chap. 1, § 5 et suiv. 2 Alb., chap. IV.

τοῦτ ̓ ἂν εἴη τῷ νομοθέτη πραγματευτέον, ὅπως ἄνδρες ἀγαθοὶ γίνωνται, καὶ διὰ τίνων ἐπιτηδευμάτων, καὶ τί τὸ τέλος τῆς ἀρίστης ζωῆς.

C

b

6. Διήρηται δὲ δύο μέρη τῆς ψυχῆς, ὧν τὸ μὲν ἔχει λόγον καθ ̓ αὑτὸ, τὸ δ ̓ οὐκ ἔχει μὲν καθ ̓ αὑτὸ, λόγῳ δ ̓ ὑπακούειν δυνάμενον· ὧν φαμεν τὰς ἀρετὰς εἶναι, καθ ̓ ἂς ἀνὴρ ἀγαθὸς λέγεται πως. Τούτων δ ̓ ἐν ποτέρῳ μᾶλλον τὸ τέλος, τοῖς μὲν οὕτω διαιροῦσιν, ὡς ἡμεῖς φαμεν, οὐκ ἄδηλον, πῶς λεκτέον· αἰεὶ γὰρ τὸ χεῖρον τοῦ βελτίονός ἐστιν ἕνεκεν· καὶ τοῦτο φανερὸν ὁμοίως ἔν τε τοῖς κατὰ τέχνην καὶ τοῖς κατὰ φύσιν· βέλτιον δὲ τὸ λόγον ἔχον.

7. Διήρηταί τε διχῇ, καθ ̓ ὅνπερ εἰώθαμεν τρόπον διαιρεῖν· ὁ μὲν γὰρ πρακτικός ἐστι λόγος, ὁ δὲ θεωρη τικός· Ωσαύτως οὖν ἀνάγκη διῃρῆσθαι καὶ τοῦτο τὸ μέρος δηλονότι· καὶ τὰς πράξεις δ ̓ ἀνάλογον ἐροῦμεν ἔχειν· καὶ δεῖ τὰς τοῦ φύσει βελτίονος αἱρετωτέρας εἶναι τοῖς δυναμέ νοις τυγχάνειν ἢ πασῶν ἢ τοῖν δυοῖν· αἰεὶ γὰρ ἑκάστῳ τοῦθ ̓ αἱρετώτατον, οὗ τυχεῖν ἐστιν ἀκροτάτου.

8. Διῄρηται δὲ καὶ πᾶς ὁ βίος εἰς ἀσχολίαν καὶ εἰς σχο λὴν, καὶ πόλεμον καὶ εἰρήνην· καὶ τῶν πρακτῶν τὰ μὲν εἰς τὰ ἀναγκαῖα καὶ χρήσιμα, τὰ δ ̓ εἰς τὰ καλά· περὶ ὧν ἀνάγκη τὴν αὐτὴν αἵρεσιν εἶναι καὶ τοῖς τῆς ψυχῆς μέρεσι καὶ ταῖς πράξεσιν αὐτῶν, πόλεμον μὲν εἰρήνης χάριν, ἀσχολίαν δὲ

[ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

:

connaissant et les moyens de les y mener, et le but essentiel de la vie humaine. L'âme se compose de deux parties; l'une qui possède par elle-même la raison, l'autre qui, sans la posséder, est du moins capable de lui obéir à l'une et à l'autre appartiennent les vertus qui constituent l'homme de bien. Cette division une fois admise, on peut dire sans peine quel doit être, entre ces deux parties de l'âme, l'objet principal de nos soins. Toujours un objet moins bon est fait en vue d'un objet meilleur, chose non moins évidente dans l'art que dans la nature; et ici l'objet meilleur, c'est la partie raisonnable de l'âme.

J'adopte dans cette recherche notre procédé ordinaire d'analyse. La raison se divise en raison pratique et raison spéculative la division que nous appliquons à cette partie de l'âme s'applique également aux actes qu'elle produit, et si l'on pouvait choisir, il faudrait préférer les actes de la partie naturellement supérieure, soit dans tous les cas, soit dans un cas unique où les deux parties de l'âme seraient en présence en toutes choses il faut toujours préférer ce qui mène au but le plus haut.

La vie se partage en travail et repos, guerre et paix. Parmi les actes humains les uns se rapportent à l'utile, au nécessaire, les autres se rapportent uniquement au beau. Une distinction pareille à celle que nous avons établie dans les parties de l'âme et dans leurs actes doit se retrouver ici : la guerre ne se fait qu'en vue de la paix; le travail ne s'accomplit qu'en vue du repos; on

« ZurückWeiter »