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le cœur des hommes que des principes également bons pour le public et pour les particuliers. Si l'on s'exerce aux combats, ce doit être non point en vue de soumettre à l'esclavage des peuples qui ne méritent point ce joug ignominieux, mais d'abord pour n'être point subjugué soi-même; ensuite, pour ne conquérir le pouvoir que dans l'intérêt des sujets; et enfin, pour ne commander en maître qu'à des hommes destinés à obéir en esclaves. Le législateur doit surtout faire en sorte que ses lois sur la guerre comme le reste de ses institutions n'aient en vue que la paix et le repos : et ici les faits sont d'accord avec le raisonnement. La guerre, tant qu'elle dure, a fait le salut de pareils États; mais la victoire leur a été fatale: comme le fer ils ont perdu leur trempe dès qu'ils ont eu la paix; et la faute en est au législateur qui n'a point appris la paix à sa cité.

Puisque le but de la vie humaine est le même pour les masses et pour les individus, puisque l'homme de bien et une bonne constitution se proposent une fin pareille, il s'ensuit que le repos exige des vertus spéciales; car, je le répète, la paix est le but de la guerre, le repos est le but du travail. Les vertus qui assurent le repos et le bonheur sont celles qui sont d'usage dans le repos aussi bien que dans le travail. Le repos ne s'obtient que par la réunion de bien des actes indispensables. L'État, pour jouir de la paix, doit être

1 Aristote a déjà fait la même remarque relativement à Lacédé

mone. (Liv. II, chap. vI, S 22.) 2 Duv., chap. xv.

λίᾳ. Δεῖ γὰρ πολλὰ τῶν ἀναγκαίων ὑπάρχειν, ὅπως ἐξῇα σχο λάζειν· διὸ σώφρονα τὴν πόλιν εἶναι προσήκει καὶ ἀνδρείαν καὶ καρτερικήν· κατὰ γὰρ τὴν παροιμίαν, οὐ σχολὴ δούλοις. Οἱ δὲ μὴ δυνάμενοι κινδυνεύειν ἀνδρείως, δοῦλοι τῶν ἐπιόντων εἰσίν.

18. Ανδρίας μὲν οὖν καὶ καρτερίας δεῖ πρὸς τὴν ἀσχο λίαν, φιλοσοφίας δὲ πρὸς τὴν σχολὴν, σωφροσύνης δὲ καὶ δικαιοσύνης ἐν ἀμφοτέροις τοῖς χρόνοις, καὶ μᾶλλον εἰρήνην ἄγουσι καὶ σχολάζουσιν· ὁ μὲν γὰρ πόλεμος ἀναγκάζει δι καίους εἶναι καὶ σωφρονεῖν, ἡ δὲ τῆς εὐτυχίας ἀπόλαυσις καὶ τὸ σχολάζειν μετ ̓ εἰρήνης ὑβριστὰς ποιεῖ μᾶλλον.

b

19. Πολλῆς οὖν δεῖ δικαιοσύνης καὶ πολλῆς» σωφροσύ νης· τοὺς ἄριστα δοκοῦντας πράττειν, καὶ πάντων τῶν μακαριζομένων ἀπολαύοντας· οἷον εἴ τινές εἰσιν, ὥσπερ οἱ ποιηταί φασιν, ἐν μακάρων νήσοις· μάλιστα γὰρ οὗτοι δεήσονται φιλοσοφίας καὶ σωφροσύνης καὶ δικαιοσύνης, ὅσῳ μᾶλλον σχολάζουσιν ἐν ἀφθονίᾳ τῶν τοιούτων ἀγαθῶν. Διότι μὲν οὖν τὴν μέλλουσαν εὐδαιμονήσειν καὶ σπουδαίαν ἔσεσθαι πόλιν τούτων δεῖ τῶν ἀρετῶν μετέχειν, φανερόν· αἰσχροῦ γὰρ ὄντος, μὴ δύνασθαι χρῆσθαι τοῖς ἀγαθοῖς, ἔτι μᾶλλον μὴ δύνασθαι ἐν τῷ σχολάζειν χρῆσθαι, ἀλλ' ἀσχολοῦντας μὲν καὶ πολεμοῦντας φαίνεσθαι ἀγαθοὺς, εἰρήνην δ' ἄγοντας καὶ σχολάζοντας, ἀνδραποδώδεις.

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Μετέχειν post σωφροσύνης, Cor.

C

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Τοῦ μὴ δύνασθαι, Cor.

auctore Sylb. πολ. οὖν δέονται δικ. κ. π. σωβ. οἱ ἄριστα δοκοῦντες

πράττειν κ. π. τ. μ. ἀπολαύοντες, 1858, Vet. int.

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* Ετι ( ) χρῆσθαι omm. 1857, 2015, 2016, C. 161, L. 81. 21, Pal. 160,

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prudent, courageux et ferme; car le proverbe est bien vrai : «< Point de repos pour les esclaves ». Quand on ne sait pas braver le danger, on devient la proie du premier attaquant. Il faut donc courage et patience dans le travail; il faut de la philosophie dans le loisir, de la prudence et de la sagesse dans toute situation, mais surtout au milieu de la paix et du repos. La guerre donne souvent justice et sagesse à des hommes qu'enivrent et pervertissent le succès et les jouissances du repos et de la paix. On a surtout besoin de justice et de prudence quand on est au faîte de la prospérité et qu'on jouit de tout ce qui semble constituer le bonheur. Il en est comme des sages que les poëtes nous représentent dans les îles fortunées plus leur béatitude est complète au milieu de tous les biens dont ils sont comblés, plus ils doivent appeler à leur aide la sagesse, la modération et la justice.

Ces vertus ne sont pas moins nécessaires au bonheur et au salut de l'État. S'il est honteux de ne point savoir user de la fortune, surtout au sein du repos, il l'est bien davantage, lorsqu'on a développé courage et vertu durant les combats, de montrer une bassesse d'esclave pendant la paix. Il ne faut pas entendre la vertu comme l'entendait Lacédémone; ce n'est pas

1 Sylburg et Coraï ajoutent, sans autorité, μετέχειν après σωφροσύvns: cette correction est complétement inutile; dei se construit fort

bien avec le génitif. C'est notre locution française : il faut de la prudence, pour il faut avoir de la prudence. (Voir page suiv., ligne 9.)

20. Διὸ δεῖ μὴ καθάτερ ἡ Λακεδαιμονίων πόλις τὴν ἀρε τὴν ἀσκεῖν· ἐκεῖνοι μὲν γὰρ οὐ ταύτῃ διαφέρουσι τῶν ἄλλων, τῷ μὴ νομίζειν ταὐτὰ τοῖς ἄλλοις μέγιστα τῶν ἀγαθῶν, ἀλλὰ τῷ γενέσθαι ταῦτα μᾶλλον διὰ τινὸς ἀρετῆς. Ἐπεὶ δὲ μείζω τὰ ἀγαθὰ ἢ τὰ τοῦ πολέμου · ταῦτα καὶ τὴν ἀπόλαυσιν τὴν τούτων ἢ τὴν τῶν ἀρετῶν καὶ ὅτι δι ̓ αὐτὴν, φανερὸν ἐκ τούτων.

a

21. Πῶς δὲ καὶ 2 διὰ τίνων ἔσται τοῦτο δὴ θεωρητέον. Τυγχάνομεν δὴ διηρημένοι πρότερον 5, ὅτι φύσεως καὶ ἔθους καὶ λόγου δεῖ· τούτων δὲ ποίους μέν τινας εἶναι χρὴ τὴν φύσιν, διώρισται πρότερον 4· λοιπὸν δὲ θεωρή σαι, πότερον παιδευτέοιὰ τῷ λόγῳ πρότερον ἢ τοῖς ἔθεσι. Ταῦτα γὰρ δεῖ πρὸς ἄλληλα συμφωνεῖν συμφωνίαν τὴν ἀρίστην· ἐνδέχεται γὰρ διημαρτηκέναι καὶ τὸν λόγον τῆς βελτίστης ὑποθέσεως· καὶ διὰ τῶν ἐθῶν ὁμοίως ἤχθαι.

22. Φανερὸν δὴ Β τοῦτό γε πρῶτον μὲν, καθάπερ ἐν τοῖς ἄλλοις, ὡς ἡ γένεσις ἀπ ̓ ἀρχῆς ἐστι, καὶ τὸ τέλος ἀπὸ τινὸς ἀρχῆς ἄλλου τέλους · ὁ δὲ λόγος ἡμῖν καὶ ὁ νοῦς τῆς φύσεως τέλος· ὥστε πρὸς τούτους τὴν γένεσιν καὶ τὴν τῶν ἐθῶν δεῖ παρασκευάζειν μελέτην.

a

ὅτι pro ἐπεὶ, Cor.

τὰ, sic 1858; 2023, cæteri τε. —

ἀγαθὰ ἢ τὰ

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τοῦ πολέμου ταῦτα, sic 1858, Vet. int. Vict. Sylb. Reitz. Sch. Cor. Ber. » Άλλων pro ἀρετῶν, Sch. ἐπεὶ δ. μ. τε ἀγ. ταῦτα κ. τ. d. τ. τ. ἢ τ. τ. τοῦ πολέμου ἀρ. αἱρετέον, G. Tauch. sine auctor.

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μᾶλλον post τούτων, Θεωρητέον, 1857. - Παι

d

πρότερον omm. 1858, 2025, L. 81. 21,

* Καί om. G. 161,

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ὁμοίων, 2026, C. 161, et pr. 2013, Vet.

int. Ald. 1, 2. An om. Ald. 1.

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qu'elle ait compris le bien suprême autrement que chacun ne le comprend; mais elle a cru qu'on pouvait l'acquérir par une vertu spéciale, la vertu guerrière. Il est clair pourtant qu'il existe des biens supérieurs à ceux que procure la guerre, et que la jouissance des premiers est préférable par elle-même à celle des seconds. Voyons par quelles voies on pourra gagner ces biens si précieux.

Nous avons déjà dit que les influences qui s'exercent sur l'âme sont de trois sortes, la nature, les mœurs et la raison. Nous avons précisé ce que les hommes doivent recevoir de la nature. Il nous reste à rechercher si l'éducation de la raison doit précéder celle des mœurs. Il faut que ces deux dernières influences soient dans la plus parfaite harmonie; car la raison même peut s'égarer dans les meilleures natures, et les mœurs ne sont pas sujettes à moins d'erreurs. Ici, comme dans tout le reste, c'est la génération par laquelle tout commence; mais la fin de la génération remonte à une source dont l'objet est tout différent. Dans l'homme la vraie fin de la nature c'est la raison et l'intelligence, seuls objets qu'on doive avoir en vue dans les soins prodigués à la formation de son être et

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