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dixième et ensuite retirés et exposés à l'air, ne présentent aucune odeur, et se dessèchent sans altération.

Enfin de l'urine fraiche et sans réaction se décomposc au bout du cinquième jour, et l'odeur ammoniacale qui s'en dégage devient insupportable, tandis qu'avec 50 centigrammes pour 100 centimètres cubes la fermentation ammoniacale est retardée jusqu'au quinzième jour, et ensuite elle évolue lentement; avec 1 gramme pour 100 centimètres cubes, elle est empêchée définitivement.

Que découle-t-il de ce que nous venons d'exposer?

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C'est que la résorcine est un puissant antiputride et antifermentescible, et nous verrons nos prévisions se réaliser lorsque nous passerons à l'étude de ses applications thérapeutiques. ACTION DE LA RÉSORCINE SUR LES ORGANISMES SUPÉRIEURS ET SUR L'HOMME. Nous avons essayé, par des expériences faites sur des animaux, d'établir d'une manière assez précise: quelle est l'action de la résorcine sur les animaux ; à quelles doses les phénomènes toxiques se manifestent; si l'on peut fixer des rapports entre les doses employées et les effets produits; si ces rapports se suivent et s'enchaînent chez tous les animaux d'espèce et de poids différents; et, enfin, quelle est la dose capable de causer la mort d'un animal quelconque.

Dans ces expériences, la résorcine a été administrée soit par la voie hypodermique, soit par la voie stomacale, soit par le rectum, et on a toujours obtenu sur des grenouilles, des cobayes, des lapins ou des chiens, des effets presque absolument identiques. ACTION PHYSIOLOGIQUE ET TOXIQUE DE LA RÉSorcine. Les phénomènes que nous allons décrire ont été observés sur les animaux. Quant à appliquer ces données sur l'homme, ce n'est qu'après de longues études et une minutieuse observation des faits, qu'on pourrait posséder des notions positives à cet égard.

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leur

Système nerveux. La résorcine a une action très marquée sur les centres nerveux ; nous croyons que ce n'est que par intermédiaire qu'elle influe sur les fonctions des autres organes, et non pas en agissant primitivement sur le sang qui sert de véhicule au médicament.

En effet, quels sont les phénomènes qui se présentent sous nos yeux, lors de l'introduction du médicament dans le torrent circulatoire ?

Des petites quantités de résorcine ne produisent aucun effet

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appréciable et saisissable sur les animaux de même que sur l'homme, comme nous le verrons plus loin. (Pour la description des expériences sur les animaux, nous renvoyons au travail ci-dessus indiqué (Callias, loc. cit.).

En élevant la dose, et ceci dans des proportions déterminées et en rapport avec le poids de l'animal, nous obsérvons des phénomènes qui surviennent plus ou moins promptement, d'après la voie d'introduction du médicament et, par conséquent, sa plus ou moins rapide absorption, et qui présentent une constance remarquable dans leur mode d'apparition et leur évolution.

A partir de 30 centigrammes de résorcine par kilogramme du poids de l'animal, nous voyons se dérouler les phénomènes suivants l'animal devient triste et inquiet, il reste immobile et immédiatement après il commence à frissonner; le frissonnement s'accentue progressivement, et se transforme au bout de peu de temps en un tremblement général; tous les muscles sont le siège de contractions fibrillaires très fréquentes et d'une intensité variable; en appliquant le stéthoscope sur n'importe quel point du corps de l'animal, on entend un bruit intense et continu, comparable au frémissement cataire. Quelques minutes après surviennent des convulsions cloniques, épileptiformes, qui siègent principalement dans les membres, mais qu'on peut aussi constater facilement sur le tronc et la face, où elles sont moins apparentes, lorsque la dose n'est pas mortelle.

Ces convulsions, qu'on peut comparer aux secousses électriques, se succèdent à de courts intervalles et occupent alternativement tous les muscles; d'abord faibles et espacées, elles augmentent graduellement de force et d'étendue; et, lorsqu'elles ont acquis leur maximum d'intensité, elles s'y maintiennent pendant quelques minutes et, ensuite, elles déclinent et s'apaisent en passant par des gradations successives. Cet état cesse dans un espace de temps relativement court, et qui varie d'une à deux heures au plus. Cette rapidité constatée dans l'apparition et la disparition des phénomènes est due certainement à la solubilité extrême de la résorcine et, par conséquent, à sa facile absorption et élimination.

Sur quelques grenouilles nous avons pratiqué la section complète de l'un des nerfs sciatiques au niveau de sa sortie du

bassin. En détruisant ainsi toute communication possible entre la (moelle épinière et les nerfs périphériques qui président à l'innervation des muscles, il a été possible de voir si l'action de la résorcine portait véritablement sur les centres moteurs ou directement sur les muscles et les terminaisons nerveuses par l'intermédiaire du sang altéré.

En effet, le membre dont l'innervation avait été interrompue était resté complètement inerte, tandis que le reste du corps. était agité par des mouvements convulsifs; ceci permet de dire la résorcine agit exclusivement sur les centres nerveux, et non pas sur la contractilité musculaire ou la conductibilité ner

que

veuse.

Son action, qui porte primitivement sur la moelle épinière, explique les mouvements convulsifs des membres. La parésie ne survient que lorsque l'excitabilité nerveuse tend à s'épuiser à la suite d'une excitation non interrompue et de longue durée ; mais elle ne s'est jamais effacée et n'a pas disparu totalement pour donner lieu à de la paralysie. Du reste, même à des doses excessives, la mort survient avec les mêmes symptômes et sans paralysie. L'excitabilité réflexe s'atténue considérablement sans être entièrement épuisée.

Nous croyons que la conductibilité nerveuse est peu altérée, parce que, en excitant mécaniquement le bout périphérique des nerfs, des mouvements dans les doigts de l'animal se produisaient.

La sensibilité générale est conservée, et elle n'est atteinte que lorsque la dose est mortelle et tout à fait dans les dernières minutes. L'animal a conscience de son état, éprouve des vertiges, marche encore assez facilement si la dose n'est pas toxique, et ne tombe sur le côté sans pouvoir se relever, qu'en absorbant des quantités considérables de résorcine et voisines de la dose mortelle; ce qu'on peut obtenir avec au moins 60 centigrammes par kilogramme du poids de l'animal; si nous nous en rapportons aux effets constatés sur les animaux soumis à l'expérimentation.

L'action de la résorcine sur l'élément moteur de la moelle est donc incontestable; car, si les phénomènes observés étaient dus à l'altération durable du sang, ainsi qu'on a voulu l'expliquer pour l'acide phénique qui détermine des accidents semblables sur les animaux, nous aurions pu observer l'altération physique

des globules sanguins, altération que l'un de nous (Callias) n'a pas constatée. Quant à l'action chimique, elle est encore à démontrer. Le sang présente son aspect normal et se coagule. comme d'ordinaire; du sang noir exposé à l'air devient rapidement rutilant et rouge, ce qui n'arriverait pas, si les globules rouges avaient perdu leur propriété d'absorber l'oxygène.

Tous les animaux sur lesquels nous avons expérimenté, et dont quelques-uns avaient subi plusieurs épreuves successives dans l'espace de quatre mois, n'en ont nullement souffert. Quant aux expériences, où l'on voit l'animal rester quelque temps malade, nous attribuons cet accident à l'irritation intempestive des voies digestives et urinaires, et aucunement à l'altération du sang. Nous conservons même un cobaye sur lequel on a expérimenté un grand nombre de fois, en produisant toujours des phénomènes convulsifs, et qui aujourd'hui encore se porte admirablement bien. Cet avantage est incontestablement dû à l'élimination rapide de la résorcine. Il n'y a pas d'accumulation de doses dans l'économie; ce qui permet d'éviter l'intoxication tout en employant assez longtemps des doses élevées.

On est tenté de comparer l'action de la résorcine à celle de la strychnine, dont elle s'éloigne sur plusieurs points; sur certains points même cette action est diamétralement opposée. Nous avons rarement remarqué quelques convulsions tétaniformes siégeant surtout, et presque exclusivement, dans les muscles de la nuque ; mais jamais le véritable tétanos.

Lorsque la dose est mortelle, dose que nous croyons pouvoir fixer de 90 centigrammes à 1 gramme par kilogramme du poids de l'animal, nous voyons les phénomènes convulsifs du début se manifester comme nous l'avons indiqué antérieurement, et suivre la même marche, mais aller beaucoup plus rapidement. L'animal éprouve des vertiges et tombe sur le côté ; les mouvements convulsifs, d'abord très violents, s'affaiblissent peu à peu après leur apparition et deviennent rares; tandis que des convulsions excessivement intenses et fréquentes animent les muscles du thorax, du cou et de la face. Les yeux restent immobiles, les pupilles sont dilatées et insensibles à la lumière; la sensibilité générale diminue rapidement et disparaît; les plus fortes excitations n'amènent plus aucun mouvement répulsif; la contraction convulsive du diaphragme survient; et le hoquet se produit à de courts intervalles; la

respiration devient saccadée; plus tard, elle est à peine perceptible et s'arrête à la fin, après quelques mouvements convulsifs du thorax. L'animal meurt au bout de trente minutes à partir du début des accidents.

Ainsi, à dose mortelle, l'action de la résorcine se porte surtout sur le segment supérieur de la moelle et sur le cerveau. La résorcine est donc un excitant assez puissant du système nerveux central.

Circulation et respiration.

A dose élevée, mais non mortelle, et à plus forte raison lorsque la dose est mortelle, nous avons observé une accélération considérable des mouvements respiratoires en rapport avec la fréquence et l'intensité des mouvements convulsifs. La respiration est anxieuse, excessivement rapide, et par moments saccadée, à cause des convulsions des muscles du thorax et du diaphragme. Au bout de quelques minutes, si la dose est mortelle, la respiration devient superficielle en gardant toujours la même rapidité; plus tard, elle est à peine perceptible et elle s'arrête à la fin, alors on peut encore entendre quelques contractions cardiaques.

De même, les contractions cardiaques augmentent rapidement de fréquence et deviennent tellement nombreuses, qu'il est impossible de les compter. La pression sanguine est considérable; le système vasculaire devient turgescent, et lorsqu'on ouvre un vaisseau de l'oreille, le sang s'écoule abondamment ce qui n'arriverait pas si l'animal était dans son état normal. La circulation capillaire, examinée au microscope sur la membrane interdigitale des grenouilles, s'accélère aussitôt après l'absorption du médicament, et cette accélération persiste jusqu'à la mort de l'animal, tandis qu'au contraire, une excitation mécanique n'amène qu'une accélération réflexe momentanée.

La respiration s'arrêtant la première, la circulation pulmonaire cesse et réagit ainsi sur la fonction du cœur; ce que nous explique la plénitude du ventricule droit, et par voisinage, celle de l'oreillette du même côté, tandis que le ventricule gauche s'arrête à l'état de systole ne recevant plus de sang de la circulation pulmonaire.

Cette fréquence dans les mouvements respiratoires, est-elle due à une excitation réflexe, par le besoin qu'éprouvent les poumons de se débarrasser de la grande quantité d'acide carbonique pro

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