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produisant de la somnolence et des nausées. Plus on prolongea l'usage du médicament, plus les symptômes défavorables s'accentuèrent. Chez ce malade, l'abus du tabac et une certaine excitation cérébrale étaient peut être la cause de la réaction exagérée contre la morphine. Dans une récidive, on employa encore le même sel (le chlorhydrate); les mauvais effets furent bien plus marqués que la première fois. Pour s'assurer que la solution était bonne, on l'employa pour des injections chez d'autres personnes on n'obtint rien de semblable. Alors on eut recours à la codéine. Une dose de 1 centigramme prise le soir fit cesser l'accès au bout de quatre à cinq heures. A vrai dire, la poudre donnée à l'intérieur produisit des effets si singuliers et si peu certains, que l'on en arriva vite aux injections Sous-cutanées à l'exclusion de tout autre médicament. Quand le malade fut éveillé pendant la nuit par un accès de toux, on injecta 1 centigramme de la même solution de coděine. Au début, l'accès disparut au bout de trois à cinq minutes; plus tard, il fut nécessaire de porter la dose de 15 à 28 milligrammes. La durée de l'action était exactement la même que pour la morphine; seulement, pendant un laps de plusieurs semaines que dura le traitement, on n'observa aucun des accidents qui avaient obligé de renoncer à la morphine. Lorsqu'on fut arrivé aux doses les plus élevées, on eut un peu de constipation. que l'on abattit aisément avec de petites quantités d'aloès (1 centigramme à plusieurs reprises). La codéine à la même dose eut raison chez la même personne d'une odontalgie violente; elle calma la douleur comme elle avait calmé la toux, sans produire le sommeil. Lorsqu'il existait une insomnie de cause nerveuse, il fallait donner en même temps qu'elle 1 gramme de chloral. Depuis cette observation, l'auteur a donné la codéine à plusieurs reprises; il n'a jana's observé à sa suite ni nausées ni troubles gastriques.

Dans un cas de coliques hépatiques violentes, dans une dyspnée paroxystique consécutive à l'emphysème, 50 milligrammes de codéine se sont montrés un peu moins actifs que 20 milligrammes de morphine. Il paraît donc certain qu'elle

a une énergie moindre que celleci. Cette règle n'est cependant pas sans exception. Ainsi Wynefote cite l'observation d'une femme atteinte de sarcome chez laquelle les douleurs cédaient plus facilement à la codéine qu'à la morphine. L'irritation qui suit l'administration du inédicament est moindre après la codéine qu'après la morphine. On a observé seulement une fois un peu de prurit, il n'y a absolument rien du côté de l'appareil urinaire, on a vu qu'elle avait produit une légère constipation.

L'auteur croit donc que la codéine est indiquée toutes les fois que l'on a besoin d'un narcotique faible, surtout si la morphine est mal supportée, si elle produit des troubles gastro-intestinaux sérieux et de l'hypérémie cérébrale. La préparation qui convient la mieux est le chlorhydrate à 3 à 5 pour 100 en solution. (Paris médical, d'après Correspondenzbl. für Schw. Aerste et Memorabilien, 1881, p. 115, et Paris médical, 2 juin 1881, p. 183.)

Du traitement radical de l'hydrocele par les injections d'acide phenique. A la réunion de 1880 de l'Académie de chirurgie de Philadelphie, le docteur R.-J. Lévis établit que depuis l'année 1872 il emploie dans l'hydrocèle les injections d'acide phénique, et cela à cause du degré plus plastique de l'inflammation obtenue plutôt par ce moyen que par les autres injections et que par l'incision qui ne guérit que par suppuration. Sa méthode consiste à évacuer le liquide de l'hydrocèle à l'aide d'un trocart ordinaire et à introduire ensuite dans l'intérieur du trocart la canule de la seringue à injection. Par ce moyen l'acide phénique injecté pénètre directement dans le sac vaginal, sans qu'il y ait la moindre infiltration dans le tissu cellulaire. L'acide phénique cristallise et liquéfie d'abord par une chaleur douce ou par l'addition de quelques gouttes de glycérine. Pour tenir l'injection liquide à toutes les différentes températures, on ajoute environ 10 pour 100 de glycérine ou d'eau distillée. La dose d'acide phénique injecté est de 18,50, on l'abandonne dans la tunique vaginale. L'opération se fait presque sans

douleur à cause de l'action anesthésique locale de l'acide phénique. Le patient crie parfois au moment de l'introduction du liqui ie, mais éprouve plutôt une sensation d'engourdissement que de véritable douleur. La douleur est bien plus violente lorsque l'on emploie la teinture d'iode. Il faut prendre toutes les précautions pour ne pas laisser couler le liquide de l'injection sur la surface externe du scrotum, car il s'ensuivrait de la douleur et de l'inflammation. Le malade peut rester debout jusqu'à ce qu'il éprouve une sensation de pesanteur et une légère douleur au scrotum; alors il doit se coucher. Les résultats de cette méthode sont excellents, car il ne survient pas après son emploi d'inflammation trop forte ni de douleurs exagérées, et la guérison radicale s'ensuit généralement. Le docteur Levis n'a jamais observé la suppuration ou l'ulcération après sa méthode de traitement. (Journal médical de Louvain, mai 1881).

De l'influence de la saignée sur la nutrition des tissus. D'après des faits nombreux admis extrascientifiquement, les observations de Barner, Gusserow, Buriner, les expériences de Perl et de Weiss ne laissaient guère de doute sur ce point que les pertes sanguines déterminent la dégénérescence adipeuse des tissus et particulièrement du cœur. Cependant Bizzozero et Salvioli, dans leurs recherches hématologiques, où, dans un but différent de celui qui nous occupe, ils avaient dû pratiquer de fréquentes saignées, ne constataient point la dégénérescence consécutive du cœur ce fut cette circonstance qui détermina Bizzozero à engager Sanguirico à entreprendre une nouvelle série d'expériences. Elles furent pratiquées sur six chiens robustes, bien alimentés et maintenus dans de bonnes conditions hygiéniques tous les cinq à sept jours on pratiquait une saignée, soustrayant environ 3 pour 100 de la masse du sang le moindre nombre de saignées pratiquées fut de neuf, le plus grand nombre de quinze dans l'espace de cent cinq jours. A l'autopsie de ces animaux, pratiquée à la fin de chaque expérience, on ne

trouva ni altération du cœur ni marasme; on constata au contraire une augmentation considérable dans le poids du corps. Il faut donc en conclure que le marasme et la dégénérescence graisseuse du cœur dépendent de toute autre cause que d'une simple anémie. (Archiv.`it. per. le sc. med., vol. IV, no 20, et Journal de Louvain, mai 1881, p. 249.)

De l'action physiologique des perchlorures de fer. L'action principale des chlorures ferriques se fait sentir sur le cœur et sur les vaisseaux sanguins. Cette conclusion fut établie par le docteur Cervello à l'aide d'une double série d'expériences: les unes pratiquées sur des organes fraîchement extirpés, les autres sur l'organisme entier, en s'inspirant des méthodes rigoureuses indiquées par Mosso pour l'étude des fonctions du cœur et des vaisseaux.

d'un

Pour ce qui concerne le cœur, on constate un atfaiblissement et une moindre fréquence des battements : daus les vaisseaux sanguins il y a une forte constriction qui s'établit avec plus de vraisemblance dans les capillaires que dans les vaisseaux calibre plus considérable; c'est pourquoi les caractères du pouls restent quasi les mêmes, alors que le volume des vaisseaux sanguins diminue notablement. La pression sanguine augmente d'une façon à peine seasible. Par suite de ces modifications rapides dans l'appareil circulatoire, le sang rencontre une résistance plus grande à se mouvoir dans les capillaires et son cours se ralentit il s'ensuit que des vaisseaux ouverts il sortira, dans le même laps de temps, une quantité sensiblement moindre de sang et que la formation d'un caillot sur les points saignants sera d'autant plus facile.

Le perchlorure de fer est absorbé à l'état de protochlorure et l'on obtient les mêmes effets physiologiques. que l'on fasse usage de l'un ou de l'autre de ces sels. (Archiv. it. per le sc. med., vol. IV, no 17, et Journ. de Louvain, mai 1881, p. 249.)

Action de l'iode sur le sousnitrate de bismuth. M. Jaillet expose la préparation de trois iodures de bismuth d'aspect différent l'un, iodure jaune d'or, l'autre, iodure jaune-paille, et le troisième, iodure jaune-orange; ces

iodures, expérimentés dans le service de M. le docteur DujardinBeaumetz à l'hôpital Saint-Antoine, ont donné de bons résultats à la dose de 2 à 3 grammes. (Répertoire de pharmacie, juin 1881, p. 270.)

INDEX BIBLIOGRAPHIQUE

TRAVAUX A CONSULTER.

Sur les propriétés thérapeutiques du dihydroxylbenzol. (L. Brieger, Zeitschrift für klin. med., 1881, 3 Bd., 1 Heft, p. 25.)

De la suture osseuse antiseptique dans les fractures sous-cutanées de la rotule. (Pfeil Schneider, Arch. f. klin. Chir., 1881, Bd. 26, 2 Heft, p.287.) Histoire des opérations nécessitées par le cancer de la langue. (A. Woelsler, id., p. 314.)

Résection prophylactique de la trachée. (Gluck et Zeller, id., p. 427.) Sur une nouvelle méthode de résection ostéoplastique du pied. (Mikuliez, id., p. 494.)

De la médication phéniquée dans le traitement de la fièvre typhoïde. (Ricklin, Gaz. méd. de Paris, 23 juillet 1881, p. 421.)

Du traitement de la fièvre typhoide et autres affections infectieuses par la médication phéniquée simple ou associée au phénate de soude. (Raymond, id., p. 422, et discussion, p. 433.)

Trepanation pour des accès convulsifs simulant l'épilepsie anormale, et survenus plusieurs mois après un traumatisme de la tête. Guérison des accidents. Mort, cinq mois après, de phthisie galopante. Autopsie. (Hulke, Med. Times and Gaz., 23 juillet, p. 85.)

Compte rendu des cas de chirurgie à Kilmarneck Infirmary dans les lix dernières années. (John C. M'Vail. Document tout à fait en faveur du listérisme complet, Brit. med. Journ., 23 juillet, p. 117.)

Sur le traitement antiseptique de la phthisie pulmonaire. (W. Williams, id., p. 120.)

Traitement antiseptique des affections pulmonaires. (J. Carrick Murray, id., p. 121.)

Des injections sous-cutanées de peptones mercuriques ammoniques dans le traitement de la syphilis. (Martineau, Union médicale, juillet 1881.) Coxalgie hystérique guérie par l'aimant, chez une fille de dix-huit ans. (Brachet, Progrès médicat, 23 juillet, p. 577.)

CONCOURS DE CLINICAT.

VARIÉTÉS

Ce concours vient de se terminer par la nomination de MM. Talamon et Josias comme chefs de clinique titulaires. et M. Jean comme chef de clinique adjoint.

L'administrateur-gérant, 0). DOIN.

THERAPEUTIQUE MÉDICALE

CONGRÈS INTERNATIONAL DE LONDRES.

Le comité d'organisation du Congrès avait divisé toutes les sciences afférentes à la médecine en quinze sections.

La quinzième comprenait la matière médicale et la pharmacologie. Cette section avait pour président M. le professeur. Frazer (d'Edimbourg), et pour vice-présidents MM. les professeurs Lauder-Brunton, Rawdon-Macnamara, Sydney-Ringer, et pour secrétaires MM. les docteurs Baxter et Roberts.

Ce bureau avait, avant l'ouverture du Congrès, formulé diverses questions, au nombre de sept, qui devaient servir de thèmes de discussion, et avaient prié différents médecins d'établir dans un court résumé la base de ces discussions.

Nous donnons textuellement le résumé de ces différentes propositions.

1. De l'action et de l'utilité des médicaments antipyrétiques. De l'influence des médicaments administrés à l'intérieur, sur la septicémie et les maladies semblables; Par M. le professeur BINZ (de Bonn).

1. Dans l'état actuel de nos connaissances on peut concevoir que les remèdes antipyrétiques agissent de deux façons: 1° en exagérant la décharge de la chaleur pyrétique; 2° en empêchant sa production.

2. La quantité de chaleur rejetée peut être augmentée par la soustraction directe (eau tiède); ou en facilitant la circulation à travers la peau (digitale, excitants cutanés).

3. La production de la chaleur peut être diminuée par le refroidissement répété de la surface, et surtout par l'usage interne des antizymotiques.

4. Les maladies fébriles reconnaissent ordinairement pour origine l'introduction et le développement rapide de substances analogues aux ferments. On a démontré que beaucoup de cellesci ressemblaient au levain, étant des organismes végétaux d'un TOME CI. 4° LIVR. 10

ordre inférieur, ou dérivés de pareils organismes. Elles pénètrent dans les glandes, où elles subissent une multiplication, augmentent les processus métaboliques, produisent des produits de décomposition qui paralysent le système nerveux et augmentent la moyenne de la température dans tout le corps.

5. Grâce à l'action imparfaite du cœur dans certaines périodes de la maladie, ou à la contraction des vaisseaux cutanés, la peau devient anémique et dégage moins de chaleur que d'habitude. La température centrale augmente en conséquence.

6. La quinine, notre principal antipyrétique, agit en combattant la cause efficiente du mal, et en empêchant le métabolisme anormal de continuer dans le corps. Le système nerveux ne prend aucune part, ou du moins une part secondaire, dans cette opération. Dans les fièvres intermittentes, la quinine empêche les paroxysmes en attaquant la cause de l'infection. Les paroxysmes ne constituent pas l'essence, l'élément substantif de la maladie; ils ne sont qu'un symptôme. C'est le poison qui est l'élément substantif et qui est déposé dans les corpuscules incolores de plusieurs organes, notamment la rate. Il y a des fièvres sans paroxysmes et des paroxysmes sans fièvre. Ce sont précisément ces fièvres intermittentes qui évoluent sans paroxysmes qui sont les plus malignes. Le poison palustre entraîne rapidement la désagrégation des tissus et du sang, et paralyse ainsi les cen

tres nerveux.

7. La réduction des tumeurs aiguës de la rate par la quinine, dépend de l'action adverse exercée par l'alcaloïde sur le poison infectant qui est la cause de la suractivité morbide et de l'accroissement successif de la rate. Cessante causâ cessat effectus. La rate à l'état de santé est susceptible d'une diminution de volume par de fortes doses de quinine; l'alcaloïde empêchant l'oxydation de ses principaux éléments, c'est-à-dire des corpuscules incolores. La quinine n'a pas d'action directe sur les nerfs vaso

moteurs.

8. La quinine attaque le poison palustre avec une énergie toute spéciale; sur ce fait repose la soi-disant action spécifique de la quinine dans les fièvres intermittentes. La même relation, mais à un moindre degré, existe entre la quinine et le poison infectant de la fièvre entérique, entre le mercure et l'iode et le poison syphilitique, entre l'acide salicylique et « l'irritant » dans le rhumatisme articulaire aigu.

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