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De ce que la crème n'avait aucune saveur cuprique, ni coloration, de ce qu'elle n'a provoqué que des accidents à longue échéance, nous sommes en droit d'en conclure qu'elle ne contenait pas de sulfate de cuivre ammonjacal.

Des expériences que nous avons faites depuis plusieurs années et à l'occasion du mémoire de M. Delthil, nous concluons que rien dans son travail ne l'autorisait à soutenir que les accidents qu'il a observés soient imputables au sulfate de cuivre ammoniacal, dont il n'a nullement démon. tré la présence dans les aliments ingérés, et parce qu'il y a une disproportion évidente entre les accidents observés et la quantité du composé cuprique qui a pu être absorbé sans communiquer ni saveur ni couleur à la crème ingérée.

Si l'on nous demandait à quelle cause nous attribuons les accidents survenus à Nogent, nous resterions dans la plus extrême réserve, n'ayant point entre nos mains des éléments suffisants pour mener à bonne fin la solution de ce problème. Il vaut souvent mieux s'abstenir que d'accepter des conclusions hâtives et n'ayant aucun fondement positif.

M. J. BERNARD fait la lecture d'un mémoire sur les applications de l'iode naissant, sur l'organomètre iodique, et sur la théorie de la transformation dans l'organisme des fluides organiques.

Traitement de la variole par la médication éthérée opiacée. -M. DUCASTEL a expérimenté la médication éthérée opiacée dans le service des varioleux de l'hôpital Saint-Antoine, chez des malades pour qui l'intensité des phénomènes généraux et l'abondance de l'éruption faisaient craindre une suppuration grave. Dans nombre de cas, il y a eu absence de suppuration, arrêt de développement de l'éruption, petitesse remarquable des papules et des vésicules. Les malades sont entrés en convalescence du sixième au neuvième jour après le début de l'éruption. Dans les cas où la suppuration s'est produite, il y a eu diminution de son abondance, atténuation des phénomènes les plus pénibles. Le traitement doit être commencé dès qu'il y a imminence de variole grave, le plus tôt est le mieux; quand il a été commencé après le quatrième jour de l'éruption, la suppuration a toujours eu lieu..

Voici le mode d'administration de ce traitement: 1° matin et soir, injection d'éther, une pleine seringue de Pravaz chaque fois; 2o extrait thébaïque, de 10 à 20 centigrammes par jour dans une potion de 125 grammes; chez la femme la dose est le plus souvent de 15 centigrammes, chez les hommes presque toujours de 20; 30 perchlorure de fer, 20 gouttes dans une potion de 125 grammes; l'extrait thébaïque et le perchlorure de fer sont donnés alternativement d'heure en heure par cuillerées à bouche.

La médication éthérée opiacée doit être réservée pour les formes graves, parce que les injections d'éther donnent presque toujours naissance à quelques eschares quand elles ne sont pas faites profondément dans le tissu cellulaire et poussées lentement.

L'administration de l'éther à l'intérieur n'a donné que des résultats

infidèles.

Les malades chez qui l'évolution de l'éruption s'est arrêtée étaient tous, un seul excepté, d'anciens vaccinés. C'est la suppuration que combat la médication éthérée opiacée, et son action est incomparablement plus marquée chez les sujets anciennement vaccinés.

CONGRÈS MÉDICAL DE LONDRES.

De l'oophorectomie ou castration des femmes, ou opération de Battey. D'après Robert Battey, cette opération est spéciale en ce sens que l'on n'enlève pas de l'organisme des organes malades, mais que l'on supprime une fonction physiologique. Quoique le plus souvent les ovaires extirpés soient malades, l'opération n'a pas pour but d'écarter ces organes atteints, mais bien de produire artificiellement un changement dans l'économie.

En Amérique, cette opération fut introduite sous le nom d'ovariotomie normale, nom mal choisi, et aussitôt abandonné. Castration fut proposé et rejeté, parce que cette opération ne répond pas à la castration chez les animaux inférieurs. Oophorectomie fut rejeté parce que ce terme fut introduit par Peaslee comme synonyme d'ovariotomie. C'est dans ce sens que ce terme est adopté en Amérique. L'emploi de ce mot ne rappelle à l'esprit que l'ablation d'un ovaire et pas du tout la ménopause artificielle. Si la proposition de Simpson, de lier les ovaires sans les enlever, pour produire la ménopause, se réalisait, le terme d'oophorectomie serait évidemment inapproprié, quoique le caractère essentiel de l'opération n'en soit en aucun sens modifié. Marion Sims a proposé d'appeler l'opération opération de Battey, pour aplanir toutes les difficultés. En Allemagne, l'opération est connue sous le nom de castration des femmes, terme tout aussi mal choisi.

Histoire.

L'opération semble avoir été projetée en premier lieu en 1823 par James Blundell, de Londres, et indiquée par Aveling. Blundell n'a pas semblé considérer sa découverte comme pouvant amener des résultats pratiques. En octobre 1865, Battey conçut l'idée de produire artificiellement la ménopause par l'ablation des ovaires, comme traitement d'affections autrement incurables.

Le 27 juillet 1872, Hegear (de Fribourg) pratiqua cette opération. Le résultat fut fatal; le cas ne fut pas publié, et l'opération ne fut pratiquée une seconde fois que quatre ans plus tard.

Le 1er août, opération de Lawson Tait à Birmingham. Mort. Pas de publication de cas.

Le 17 août 1872, Battey opéra avec succès à Rome (Géorgie). Il publia le cas le mois suivant, et en avril 1873 il discuta et défendit l'opération devant l'Association médicale de Géorgie. Deuxième opération en mars 1874, troisième en juin 1874, toutes les deux heureuses. Le 18 décembre 1872, Gilmore, de Mobile (Alabama), eut un succès. Y a-t-il un champ déterminé pour l'opération? Pendant la guerre civile en Amérique, Mme H... (Mississipi) accoucha de son premier enfant. Une escha rification de tout le tractus génital s'ensuivit, avec occlusion de l'utérus et du vagin. La restauration du canal fut impossible; les douleurs devinrent « intolérables et indescriptibles ». Elle fut complètement guérie par l'ablation des deux ovaires. Dans un cas analogue du docteur Grange Simons (de South-Carolina), la femme mourut de menstruation persistante. Etaient-ce là des cas favorables pour cette opération? Nier l'utilité de cette opération dans ces cas, c'est dire qu'une agonie terrible, aboutissant à une mort misérable, est préférable à la santé. Cependant l'opération est plus particulièrement indiquée dans certains cas.

Indications. Dès la conception de l'opération on prévit. l'application de la méthode dans les cas exceptionnels, et dans les cas si variés de troubles nerveux et vasculaires, dépendant de perversion de l'ovulation. De là on établit la règle suivante : « L'ovariotomie, dans le but de produire la ménopause, sera pratiquée dans toutes les affections incurables sans cela, et pouvant guérir par la suppression des menstrues. »>

On se posera trois questions: Le cas est-il grave? Aucun moyen, autre que la ménopause, ne peut-il amener la guérison? Peut-il être guéri par la ménopause? Si les réponses sont affirmatives aux trois questions, l'ovariotomie est indiquée, sinon elle n'est pas justifiée.

On prévit qu'on ferait abus de cette opération. L'opération ne sera jamais pratiquée qu'en dernier ressort. On a essayé de faire des classifications et d'indiquer exactement les conditions dans lesquelles elle doit être pratiquée.

Opération.

Deux points seulement réclament l'attention:

1° Mode d'accès.· En Amérique les méthodes vaginales et abdominales sont également en usage; en Europe la méthode abdominale eut seule du succès. En faveur de la vaginale, nous avons: a. une mortalité moindre; 6. la possibilité d'un drainage parfait; c. l'introduction de l'air dans la cavité péritonéale est très difficile; d. la masse intestinale court peu de dangers d'être atteinte par les manoeuvres mécaniques. Par contre, on peut objecter à cette méthode : la présence fréquente d'adhérences énor

mes et la difficulté de les séparer convenablement et d'extirper les ovaires en totalité. Les résultats obtenus par ce procédé ont été si favorables qu'il ne doit pas être abandonné, mais réservé pour le cas où l'accès des ovaires est facile et où il n'y a pas d'adhérences.

20 Traitement du pédicule. — La ligature avec des liens phéniqués ou non est presque universelle. Battey a coupé le pédicule dans 13 cas avec l'écraseur seulement; dans aucun cas une hémorrhagie sérieuse ne s'est produite.

RÉSULTATS IMMEDIATS. 1° Mortalité. Dans les cas recueillis, la mortalité a été de 22 pour 100 pour l'opération complète, et de 9 pour 100 pour l'incomplète;

2o Ménopause. On sait que dans quelques cas rares les menstrues ont reparu régulières et normales. Dans aucun de ces cas il n'a été prouvé qu'il n'existait pas un troisième ovaire, ou que quelque partie du stroma n'avait pas été laissée.

Dans les cas de Battey, chaque fois qu'un fragment de l'ovaire avait été laissé en place, les règles reparurent, et même dans un cas il y eut une grossesse.

1o Aphrodisie.

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RÉSULTATS ÉLOIGNÉS. Dans aucun cas les malades opérées ne se sont plaintes de la perte de leur pouvoir génital; au contraire, dans beaucoup de cas elles ont affirmé, la parfaite existence des appétits sexuels;

20 Formes féminines.

Elles n'ont pas été désavantageusement modifiées; au contraire, on a souvent constaté un gain réel;

3o Santé générale. Comme l'opération n'est pratiquée qu'en dernier ressort dans les cas désespérés, quelque léger que soit le bénéfice, il doit être pris en considération. C'est de la critique excessive de dire que quel ques malades n'ont retiré aucun profit de l'opération et que d'autres n'ont pas été guéries.

Si nous comparons les résultats, nous trouvons:

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Dans quelques cas où les résultats furent peu satisfaisants dans les premiers mois (ou même après une année, ou plus), l'amélioration se manifesta plus tard et même quelques-unes furent complètement guéries. Il est prématuré de signaler comme insuccès quelques cas, avant qu'un temps suffisamment long se soit écoulé pour permettre à la ménopause de s'établir complètement.

Le docteur Thomas Savage (Birmingham), partisan de l'oophorectomie, rapporte 30 cas successifs d'opérations heureuses, faites pour différentes raisons, pendant les deux dernières années: 10 opérations furent faites pour des cas de chute de l'ovaire durant depuis longtemps et très douloureuse, 5 pour des cas de myomes. Il croit qu'il y a un vaste champ de succès ouvert à l'oophorectomie, si l'on choisit bien les cas; dans les cas de dysmenorrhée dite ovarique, il est très difficile de dire où l'opération est indiquée, car un temps très long après l'opération devra s'écouler avant qu'on s'aperçoive des bénéfices qu'elle a procurés. L'auteur pense que l'hypertrophie de l'ovaire prolabé est due à une inversion de l'organe dans la cavité de Douglas; lefpremier effet produit sera de l'œdème, le second une hyperplasie aréolaire ou la formation de kystes.

Sauf le cas d'incapacité de concevoir, les malades, après l'oophorectomie, possèdent tous les attributs de la femme. Maintenant que la facilité et l'innocuité de l'opération sont démontrées, il n'y a plus qu'à indiquer autant que possible les conditions dans lesquelles elle est applicable, et celles où elle ne l'est pas, pour qu'il n'en soit pas fait abus.

REPERTOIRE

REVUE DES JOURNAUX FRANÇAIS ET ÉTRANGERS REVUE DES THÈSES

Nouvelle théorie de l'urémie.

MM. Feltz et Ritter considèrent les modifications dans le chiffre des sels de potasse contenus dans le sang comme cause des accidents urémiques, et substituent la potassiémie à l'urémie.

1o Les proportions des 'sels potassiques varient dans le sang comme dans les urines avec la quantité et la qualité des aliments. Les chiens mal et insuffisamment nourris tombent à un minimum de sels potassiques que l'on peut considérer comme représentant le déchet organique proprement dit; les quantités de sels potassiques supérieures au minimum indiqué représentent les combinaisons potassiques dites de passage;

2o Une alimentation spéciale, à base sodique longtemps continuée, réduit la quantité des sels potassiques du sang à peu près au même minimum qu'un régime mauvais et insuffisant. La déminéralisation du sang est moindre, sous le rapport potassique au moins, avec une nourriture à base potassique;

3. La quantité des sels potassiques existant dans le sang influe, dans une certaine mesure, sur les quantités d'urée nécessaires pour provoquer les accidents graves et la mort.

40 La suppression de la fonction rénale par la ligature simultanée des uretères détermine dans le sang total et dans le sérum une augmentation sensible des sels potassiques, malgré les excrétions gastro-intestinales supplémentaires. Sous cé rapport, les sels alcalins obéissent à la même loi que l'urée et les matières, extractives qui augmentent dans le sang dans ces mêmes conditions;

50 Les accidents graves de l'urémie expérimentale n'étant pas en rapport avec la rétention et l'accumulation dans le sang, ou de l'urée ou des matières extractives de l'urine, et répondant au contraire aux

phénomènes produits par les injections toxiques d'urines fraîches normales ou de solutions équivalentes de sels potassiques dans de l'eau distillée, nous nous croyons donc en droit d'admettre que les véritables agents de l'intoxication sont presque toujours les sels potassiques qui s'accumulent dans le sang. (Gaz. méd. de Nancy, 1881).

Traitement des affections articulaires subaiguës et chroniques par l'oakum. Le docteur Constantin Paul emploie avec succès à Lariboisière une nouvelle substance appelée l'oakum. L'oakum est tout simplement du chanvre imprégné de goudron. Les marins s'en servent pour calfater leurs embarcations. On peut se le procurer dans tous les ports de mer et même chez les droguistes. La première provision d'oakum employée par M. Constantin Paul est venue d'Angleterre et a été fournie par les pharmacies anglaises.

Ces jours derniers, nous avons été émerveillés de l'amélioration produite par l'oakum dans une arthrite blennorrhagique du genou chez la femme. L'articulation avait été complètement enveloppée avec ce chanvre goudronné, de 1 à 2 centimètres d'épaisseur, et laissé en permanence autour du genou.

M. Constantin Paul emploie aussi ce médicament dans l'arthrite déformante, dont il a considérablement amélioré un cas en plusieurs semaines.

L'oakum ne réussit pas seulement dans les affections articulaires, mais dans tous les cas où l'iode est recommandé en application. Il a produit les meilleurs effets dans la bronchite et il remplace aussi bien l'emplâtre de poix de Bourgogne. La première application thérapeutique de l'oakum appartient à un ingénieur anglais, M. Verder

'man, qui l'aurait conseillé aux matelots qui souffraient de douleurs articulaires. C'est par le plus grand des hasards que M. Constantin Paul en a eu connaissance. (Médecin praticien, 25 juin 1881, p. 273.)

Usage et abus du bromure de potassium. Le docteur

Fritz Klöpfel a fait connaître à la Société de médecine de Riga lerésultat de recherches qu'il a faites sur le bromure de potassium. Il arrive aux mêmes conclusions que Klooz, relativement à l'action narcotique de ce médicament. Voici ce qu'il a observé sur lui-même. « A doses moyennes, il ne produit pas la narcose proprement dite, mais de la tendance au sommeil, une diminution de la puissance réflexe de l'encéphale, une sorte d'indifférence à l'action des impressions extérieures. Tout ce qui, en un autre temps, nous aurait frappé ou même aurait fait sur nous une vive impression passe absolument inaperçu.»>

Ces phénomènes observés après l'injection du bromuré de potassium sont dus uniquement à l'action du brome; on ne les observe pas si l'on prend du chlorure de potassium.

On rencontre encore d'autres symptômes d'origine centrale, plus marqués si l'on porte les doses de 5 à 10 grammes: 10 l'abaissement, puis la disparition de l'excitabilité de la racine de la langue, du voile du palais; de sorte que le chatouille ment de ces parties n'est plus suivi de réaction.

Il paraît inutile d'avoir recours à un autre produit qu'au bromure de potassium pour produire l'anesthésie dans les opérations qui se prati quent sur le larynx. 20 Quand on porte la dose à 25 grammes, ces phénomènes se produisent pour toutes les muqueuses, même celles de l'urèthre et du vagin; la conjonctive et la cornée deviennent également insensibles. 3o On a une anesthésie générale de la peau.

Outre Pabaissement de la sensibilité et la tendance au sommeil, on obtient une diminution de l'appétit vénérien. La respiration et les battements cardiaques sont ralentis, la température s'abaisse. Le bromure de potassium vaut mieux qu'aucun autre médicament contre l'épilepsie.

On aurait tort cependant de le considérer comme infaillible. Ses enthousiastes eux-mêmes déclarent que, pour obtenir avec lui une amélioration persistante, il en faut donner au moins 15 grammes par jour, et qu'il est indispensable de cortinuer ces doses trois ans au moins après la disparition des accès. L'auteur croit, d'après son expérience et celle de Brutzer, que ce moyen n'est pas applicable chez les vieux épileptiques, à qui il ne serait pas prudent de donner les doses nécessaires à cause des accidents qui pourraient en être la conséquence. Chez les individus jeunes, et surtout si la maladie est de cause périphérique (helminthiase, masturbation, troubles digestifs, dents, etc.), on peut espérer, quand on a enlevé la cause, qu'on a réussi à faire cesser les accès par le bromure de potassium, obtenir une guérison définitive.

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Il arrive parfois que chez les vieux épileptiques les accès cessent quand on commence le traitement; mais ils reparaissent aussitôt qu'on l'interrompt. Les épileptiques agités sont calmés par le bromure de potassium, il y'a amélioration de l'état mental et diminution du nombre et de la quantité des attaques. Klopfel emploie concurremment le bromure de potassium et le bromure d'ammonium à doses égales dans les psychoses épileptiques. Le même médicament est indiqué dans l'irritabilité, le nervosisme et l'insomnie des anémiques, des blessés ou des opérés.

Quand ces états s'accompagnent d'efforts ou d'excitations psychiques on obtient assez vite le calme et même le sommeil.

Dans les maladies mentales, le bromure de potassium est indiqué contre l'excitation qui revient pres que périodiquement.

D'après l'auteur, il ne produirait rien contre le petit mal et les névroses hystériformes. Dans l'éclampsie des enfants, dans la frayeur nocturne, la chorée, etc., il peut rendre des services. Il est utile dans les accès de toux des phthisiques, parce qu'il anesthésie le voile du palais, le pharynx et le larynx. Le docteur Séguin, de Chicago, ale premier attiré l'attention sur un état morbide produit par l'abus du bromure de potassium et auquel il a donné le nom de bromisme. Il est caractérisé

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