Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

par la faiblesse des battements du cœur et du murmure vésiculaire, le catarrhe chronique de l'estomac, le refroidissement des extrémités, de la faiblesse générale; il y a même souvent des troubles sensoriels dans l'idéation et la phonation, souvent une sorte de stupeur résultant de la diminution de l'impressionnabilité. La marche est incertaine; il y a du tremblotement des muscles, de l'incertitude des mouvements, de la mydriase et de l'inégalité des pupilles. Cet état s'accompagne d'impuissance chez l'homme, de troubles menstruels chez la femme! Outre l'acné bromique bien connue, on peut avoir par places des éruptions furonculeuses; souvent dans ces conditions les troubles de la motilité coïncidant avec une déchéance mentale rapide font croire à la paralysie générale; on arrive au diagnostic en insistant sur les commémoratifs (S. Pet. med. Wochenschrift, 1880 et Memorabilien, 1881, p. 111; Paris médical, 2 juin 1881, p. 175).

De l'arsenic à l'intérieur et en injections sous-cutanées dans le traitement des lymphomes. Sous le nom de lymphome, le docteur Israël entend le lympho-sarcome de Virchow, ou le sarcome glandulaire d'autres auteurs. Ces néoplasmes ont un carac tère de malignité bien accusé et sont cependant susceptibles de guérir par l'emploi de l'arsenic.

Une femme de soixante-cinq ans fut prise de symptômes gênants du côté du nez, du pharynx et même de la respiration, en même temps que de gonflement de la région sous-maxillaire droite. Au bout de neuf mois, une faiblesse générale se joignit à la surdité, à l'obstruc tion du nez, à la difficulté d'avaler, à la tuméfaction sous-maxillaire. Teint cachectique. L'examen décela une tumeur implantée sur la paroi postérieure du pharynx, remplissant toute la cavité nasale et pharyngée, déformant les organes. En outre des ganglions sous-maxillaires, les glandes de l'aisselle étaient dures et gonflées.

Or, tout cet appareil pathologiqué a disparu, et la femme peut être considérée depuis cinq mois comme guérie. Ge beau résultat a

été obtenu par la combinaison de la liqueur de Fowler à l'intérieur, avec des injections parenchymateuses du même liquide. A l'intérieur liqueur de Fowler, 5 grammes, teinture de fer pommée, 20 centigrammes; 10 gouttes trois fois par jour, monter progressivement jusqu'à 30 gouttes. En injections: liqueur de Fowler et eau distillée, parties égales; injecter chaque jour un dixième à trois dixièmes du contenu d'une seringue de Pravaz. Quantité consommée : à l'intérieur, 28 grammes; en injection, 38,8 de liqueur arsenicale. Peu de réaction de l'organisme, à part une accélération assez marquée du pouls. Localement, les tumeurs grossissaient beaucoup aux premières injections, puis diminuaient rapidement dès la seconde semaine, (Berl, klin, Woch., 1880, n° 52.)

Cette méthode, au dire de la Wien. med. Woch. (1881, no2), avait été d'abord recommandée par Billroth. Czerny, en employant le même procédé que ci-dessus, a guéri de même des lymphomes glandulaires. En six mois, il a obtenu la guérison complète d'une malade qui avait pris à l'intérieur 746 gouttes, et à laquelle il avait fait 76 injections de 10 gouttes. (Gazette hebdomadaire, 17 juin 1881, p. 590.)

Des troubles nerveux locaux consécutifs aux arthrites. Après avoir rapporté un certain nombre de faits relatifs aux arthrites, M. le docteur Descosse présente, sous toutes réserves, les conclusions suivantes, en laissant aux observations ultérieures le soin de les confirmer ou de les faire rejeter:

Des troubles nerveux locaux portant sur la nutrition des divers tissus, sur la motilité et la sensibilité, apparaissent fréquemment à la suite des lésions articulaires soit aiguës, soit chroniques. Ces troubles, analogues à ceux que l'on observe dans les cas de névralgie et de traumatisme des nerfs, ont une marche progressive et peuvent s'aggraver après la cessation de l'arthrite; ils siègent dans le domaine des nerfs qui se rendent à l'articulation.

La condition pathogénique de leur développement consiste dans

la compression exercée par les tissus enflammés sur les terminaisons nerveuses de l'article, compression qui suscite à la longue une névrite ascendante.

L'électricité sous ses deux formes en constitue le traitement approprié. Les courants continus de faible intensité sont préférables aux courants d'induction. Mais on peut avantageusement associer les deux formes d'électricité, et y ajouter le massage. (Thèse de Paris, 1880.)

Sur les ulcérations tuberculeuses de l'anus. — Le clas sement de la tuberculose anale comme entité morbide ne remonte pas au-delà d'une dizaine d'années. MM. les professeurs Gosselin et Trélat dans leurs leçons cliniques à l'hôpital de la Charité dans le courant de l'année 1880, ont traité à fond cette question; et c'est dans ces leçons que M. le docteur Primet a puisé le sujet de son travail dont nous donnons le résumé.

Il existe à la région anale des ulcérations dues au développement de granulations tuberculeuses. Le développement de ces ulcérations ne peut pas toujours être attribué à la diarrhée et à l'inoculation de produits tuberculeux ou à l'irritation résultant du flux diarrhéique. Elles se montrent ordinairement chez des sujets arrivés à une période avancée de la tuberculose pulmonaire, mais peuvent quelquefois précéder d'un temps assez long les manifestations du côté des pou

mons.

Le diagnostic repose essentiellement sur la constatation de granulations tuberculeuses au niveau ou aux alentours de l'ulcération et sur les signes de tuberculose pulmonaire; il pourrait cependant se faire ou au moins se prévoir en l'absence de ces deux signes capitaux,

Le pronostic, quoique grave, n'indique pas nécessairement la mort à bref délai.

Le traitement, simplement palliatif, peut amener une cicatrisation temporaire et partielle, s'il est uni au traitement général. (Thèse de Paris, 1880.)

De l'homatropine contre les sueurs. William Murrela fait

cinquante injections hypodermiques d'homatropine à seize phthisiques pour combattre leurs sueurs nocturnes. Bien que ce médicament ait une action incontestable sur cette hypersécrétion, il a été trouvé moins efficace que l'atropine, la poudre de Dower la picrotoxine et les autres moyens dont nous disposons. (Practitioner, novembre 1880, et Paris médical, mai 1881.)

Méthode simple de compression de l'artère humérale. Le docteur Schivelbein a rappelé récemment une méthode très simple et à portée de tous pour la compression de l'humérale; méthode qu'il appelle la compression huméro-costale. Elle consiste à presser avec une très grande énergie le bras contre le tronc, de manière à ce que l'artère soit comprimée entre les côtes et l'humérus. Le bras étant immobile et le malade se plaçant dans le décubitus correspondant, le poids du corps agit comme agent compresseur. S'il s'agit d'appliquer le procédé immédiatement, la personne peut être debout ou assise, pourvu que le corps soit appuyé contre un objet assez résistant; l'avant-bras est en supination, fléchi à angle droit sur le bras, et on fixe celui-ci contre le tronc, suivant la direction de la ligne axillaire en plaçant sur la région du condyle externe. La force qu'on doit déployer pour faire cesser le pouls radial est très considérable. Cette compres sion peut être exercée par le blessé lui-même ; il suffit qu'il appuie fortement le moignon de l'épaule contre un obstacle, un mur par exemple, et fasse un effort analogue à celui qu'il lui faudrait pour le lever. On peut produire un effet analogue en faisant coucher la personne sur son bras; si elle place la tête convenablement sur lui, la circulation s'arrêtera dans la radiale. (Klin. Wochenschr., 19 octobre 1880.)

De la tuberculisation d'origine traumatique. Le traumatisme exerce sur la tuberculose une action évidente pour provoquer et localiser une de ses manifestations tuberculose pulmonaire, génitale, articulaire.

La tuberculose se développe

tantôt dans la zone atteinte par le traumatisme, tantôt dans un organe plus ou moins éloigné.

Dans les cas où la tuberculose naît au point directement atteint par le traumatisme, il ne se développe pas là une inflammation tuberculeuse d'emblée, mais le traumalisme détermine des modifications locales dans l'organe contus, lesquelles, chez un individu prédisposé, serviront de locus minoris resistentiæ; c'est là que la tuberculose se localisera. Un traumatisme léger, mais souvent répété, peut suffire, chez les sujets prédisposés à l'éclosion de la tuberculose au point irrité (phthisie des mariniers).

On a vu quelquefois la maladie se développer sans aucun antécédent diathésique héréditaire ou acquis.

Dans les cas où la tuberculose se manifeste dans une région éloignée du point où a porté le traumatisme, il semble que ce dernier ébranle l'économie et mette le blessé dans un état de réceptivité morbide suffisante pour permettre à la tuberculose de se fixer, en l'absence d'un locus minoris resistentiæ, sur un des organes pour lequel elle a le plus d'affinité : poumon, testicule, etc. (Dr d'Orbcastel, Roque Thèse de Paris, 1880.)

:

[ocr errors]

Traitement de l'érysipèle par le collodion. Ce mode de traitement de l'érysipèle paraît décidément passé dans la pratique chirurgicale. Les résultats obtenus sont 1° d'enrayer la marche de la maladie; 2o d'abaisser rapidement la température. Ces bons effets paraissent dus à la compression qui empêche l'absorption des principes septiques au niveau des réseaux vasculaires superficiels de la peau.

Le collodion simple ou riciné (celui-ci plus élastique) doit être appliqué sur l'érysipèle; et au-delà de l'érysipele il doit entourer le mcmbre atteint de façon à former une ceinture complète, un manchon. On aura soin de réparer chaque jour les solutions de continuité qui pourront s'être produites.

Ces moyens, aidés d'un traitement général approprié (laxatifs et toniques), sont le plus habituellement suivis d'un résultat heureux et

rapide et mettent à l'abri des accidents. (Dr Darlau, Thèse de Paris, 1880.

Sur un cas d'empoisonnement par l'extrait de belladone. M. le professeur Mass signale une curieuse observation d'empoisonnement par l'extrait de belladone. Il s'agit d'une malade qui, au lieu de faire une friction avec une pommade contenant 10 grammes d'extrait de belladone pour 40 grammes d'axonge, prit cette pommade en lavement en la faisant fondre; cinq minutes après l'introduction le lavement fut rendu, et elle fut prise des accidents les plus graves de l'empoisonnement par la belladone. Le pouls devint imperceptible et la respiration très fréquente. Comme traitement, on employa un lavement purgatif, au café, à l'intérieur, et des sinapismes sur les membres; au bout de six heures, il y avait une amélioration notable, la chaleur reparut et le pouls se fit sentir. Les phénomènes cérébraux durèrent encore vingtquatre heures. Le docteur Mass a repoussé l'emploi des prétendus antagonistes de la belladone, tels que l'opium, la fève de Calabar et la pilocarpine, comme pouvant aggraver les phénomènes de l'empoisonnement. (Gaz. des sc. med. de Bordeaux, 11 juin 1881, p. 692.)

De l'emploi de la mixture exhilarante chez les aliénės. - Les docteurs Adam et Giraud ont employé chez cinq malades atteints de lipémanie la potion exhilarante proposée par le docteur Luton.

Voici ce qu'ils concluent de leurs expérimentations :

1o La mixture de teinture d'ergot de seigle et de phosphate de soude peut dans certains cas d'aliénation mentale modifier avantageusement l'état de dépression des malades. Cet effet est de peu de durée et s'obtient d'une manière très inconstante;

2o Le phénomène de rire aux grands éclats avec idées gaies n'a jamais été obtenu avec les doses que nous avons employées, aussi bien chez les aliénés que chez les individus sains d'esprit ;

30 Les doses de 9 grammes de teinture de seigle ergoté et 25,7

de phosphate de soude, pouvant provoquer du malaise et des vomissements,ne doivent pas être atteintes. 4. Il est à présumer que la médi

cation longtemps continuée présenterait des inconvénients sérieux. (Annales médico-psychologiques,jui!let 1880, p. 60.)

INDEX BIBLIOGRAPHIQUE

TRAVAUX A CONSULTER.

Anévrysme artério-veineux étendu du cuir chevelu, durant depuis trente ans. Compression, par ligature entortillée, des artères afférentes et de la tumeur elle-même; guérison. (John Wood, The Lancet, 6 août; p. 285.)

Transfusion du sang dans un cas de ménorrhagie profuse. Guérison. (W. Hime; Brit. Med. Journ., 30 juillet, p. 153.)

Manière de traiter les malades externes atteints de courbures des membres. Il s'agit de l'ostéotomie antiseptique, suivie de l'application d'un appareil inamovible; le petit malade est renvoyé chez lui dès qu'il est sorti des effets du chloroforme; on le rapporte à la consultation quand besoin est; on change l'appareil au bout d'une quinzaine de jours et on l'enlève définitivement au bout de six semaines. (Chavasse, id., p. 158.)

Cas de tétanos traumatique aigu traité par la fève de Calabar et le chloral. Guérison. Le malade a pris en 20 jours 17 grammes d'extrait de fève de Calabar et 60 gramines de chloral. (Wright, The Lancet, 13 août, p. 286.)

Note sur le traitement des calculs biliaires. (R. S. Smith, id., 20 août, p. 351.)

Hernie crurale étranglée irréductible. Kélotomie; ablation de l'épiploon et du sac. Opération pour la cure radicale. Guérison. (John Wood, id., p. 352.)

Effets de l'emploi prolongé de l'alcool sur les viscères, le système nerveux et les organes des sens spéciaux. (William Pepper, Philadelphia Med. Times, 30 juillet, p. 686.)

Symptômes et Traitement de l'alcoolisme. (Hutchinson, id., p. 687.) Contribution à l'étude de la diarrhée par le salicylate de soude. Pathogénie des diarrhées, leur classification, et emploi du salicylate dans les formes putrides. (C. Calleja, Rev. de med. y cir. pract., 7 août. p. 97.)

[ocr errors]

VARIÉTÉS

CHANGEMENT DE DOMICILE. Le docteur Dujardin-Beaumetz, secrétaire de la rédaction, demeure, depuis le 1er septembre, 176, boulevard SaintGermain, où l'on peut lui adresser ce qui concerne la rédaction du journal.

COURS. Le docteur Martin Damourette a commencé ses cours préparatoires au premier examen de doctorat (nouveau régime) et aux troisième et quatrième examens (ancien régime), le lundi 12 septembre, à une heure, boulevard Saint-Germain, 63. Les cours seront terminés dans la pres mière quinzaine de novembre.

NÉCROLOGIE. M. MANAUD, un des internes les plus distingués des hôpitaux, vient de succomber. M. le docteur MARCE, ancien interno M. le docteur ASTIER, à Paris. Le docteur SIGNEZ (de Valdam

des hôpitaux de Paris, mort au Caire.

Le docteur LOISEAU-ROUEN, à Paris.

[ocr errors]

pierre). M. le professeur Ússo SPILBERG (de Breslau).

L'administrateur-gérant, O. DOIN.

12

THERAPEUTIQUE MÉDICALE

Traitement de la variole

par la médication éthérée-opiacéc;

Par le docteur DU CASTEL, médecin des hôpitaux.

Appelé dans les derniers jours du mois de novembre dernier à prendre la direction du service des varioleux à l'hôpital SaintAntoine, j'arrivai dans un moment où l'épidémie était de moyenne intensité; la plupart des cas observés sans gravité; aussi me contentai-je de l'emploi d'un traitement palliatif dont l'alcool à haute dose, les gargarismes émollients et astringents, les douches pharyngiennes formaient l'élément principal. Les choses allèrent ainsi jusque vers le milieu de janvier, époque à laquelle les cas graves étant devenus beaucoup plus nombreux, l'adoption d'une médication plus active me parut nécessaire. Peu convaincu des avantages de la médication phéniquée, que j'ai vu expérimenter en 1870-1871, à l'Hôtel-Dieu, dans le service de mon excellent maître, M. Hérard, je résolus de recourir à un médicament autre que l'acide phénique.

L'emploi des injections sous-cutanées d'éther, auxquelles j'eus d'abord recours, me donna dès le début des résultats encourageants; l'opium, administré à haute dose suivant la méthode du professeur Lasègue, combattit avantageusement le délire.

[ocr errors]

Ces deux médications furent d'abord employées isolément, suivant que les phénomènes de prostration ou d'excitation étaient prédominants; mais l'atténuation considérable des accidents et l'évolution rapide de la maladie, observées chez un varioleux soumis en même temps à l'un et à l'autre médicament, m'ont conduit à faire de l'emploi simultané de l'éther en injections sous-cutanées et de l'opium à haute dose le traitement habituel de la variole et à l'ordonner dans toutes les formes graves de la maladie.

J'ai cru devoir y associer l'administration d'une petite dose de perchlorure de fer pour combattre la tendance hemorrhagique.

Du 20 février au 1er avril, soixante-seize malades atteints de

TOME CI. 6 LIVR.

16

« ZurückWeiter »