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genre humain. Plus on ira en avant, moins il faudra d'efforts ou de labeur pénible pour assurer à l'homme une somme raisonnable de bien-être. Les perfectionnements merveilleux des outils rendront de jour en jour le travail plus efficace et plus facile. Aussi ne saurait-on trop applaudir à la pensée de distribuer gratuitement aux ouvriers pauvres les outils les plus perfectionnés.

« Les progrès immenses qu'ont réalisés depuis un demi-siècle les constructeurs de machines qui centuplent les efforts de l'homme doivent, dans l'ordre d'idées que nous développons, nous arrêter un instant. En réfléchissant à tout ce qui a été fait, l'imagination émerveillée se demande où l'on s'arrêtera. Mais, disent les gens à courte vue, si les machines exécutent tous les travaux, il n'en restera plus pour l'ouvrier! Nous admettrons sans peine que, lors de l'établissement d'une machine nouvelle, il en résultera quelques froissements particuliers: comme pour la mise en pratique de tout progrès, l'époque de transition sera pénible; mais c'est le bien général qu'il faut considérer. Il restera toujours assez de bons et utiles travaux pour les bras des hommes, fussent-ils cent fois plus nombreux sur cette terre qu'ils ne le sont aujourd'hui. Les machines exécuteront pour l'homme des travaux qui entraîneraient à leur suite des chances d'insalubrité; elles éloigneront de plus en plus les dangers du travail excessif: elles doubleront pour tous les conditions de bien-être; elles permettrout d'arriver à cette idéale répartition du temps entre les occupations du corps et celles de l'esprit. Elles permettront à tous cette variété du travail qui en retranche tout ce qu'il y a de contraire à l'hygiène pour n'y laisser que ce qui y est parfaitement conforme au développement régulier des facultés de l'homme. Tout le travail pénible sera un jour exécuté par les machines, à l'homme sera réservé le véritable travail aristocratique dans tous les genres. La machine accomplira le travail de l'esclave des siècles passés.

<< Sans doute le bien infini que j'entrevois ne se réalisera pas sans efforts et sans luttes. La liberté du prix du travail étant un principe aussi sacré que celui de la liberté de l'homme, on se trouvera en face de la concurrence avec ses avantages, mais aussi avec ses douleurs. On doit admettre qu'en animant les travaux publics, les gouvernements peuvent et doivent inévitablement élever le prix des salaires quand ils sont trop abaissés. Les grandes entreprises ne manqueront jamais à exécuter: après les palais et les chemins de fer viendront, l'assainissement de nos possessions, qui s'étendent de la Manche au centre de l'Afrique, puis les grands travaux agricoles, qui peuvent décupler la production actuelle.

De quelque côté qu'on étudie cette grande question du travail dans l'avenir des peuples, on trouve que c'est par lni, et par lui seul, que sera réalisé le bien-être général des habitants du globe. C'est là que se trouve le progrès dans l'avenir. Ce n'est plus pour constituer d'énormes fortunes que les forces vives du genre humain seront employées, mais le travail de tous profitera au bien-être et au bonheur de tous. Les questions si ardues se rapportant à l'organisation et à l'avenir du travail, qui ont été vivement controversées depuis un siècle, trouvent les solutions les plus faciles et les plus nettes, lorsqu'on les envisage au point de vue de l'hygiène largement comprise.

« Le travail est la loi du monde, loi de vie, de justice et d'amour; vous

la retrouvez partout, à tous les degrés de l'être, au plus haut, au plus bas : rien n'y échappe, » selon l'élégante et profonde observation de Stanislas Schmit. » Dr G. BARDET.

Traité des maladies des voies urinaires, par MM. VOILLEMIER et LEDENTU. Tome II, Maladies de la prostate et de la vessie, in-8°, 804 pages. Paris, G. Masson, 1881.

Il est certainement difficile de continuer avec succès l'œuvre d'un maître, surtout quand cette œuvre est empreinte d'une certaine originalité. S'identifier avec la tournure d'esprit, prendre une même méthode d'exposition que son devancier, telle est la tâche qu'on devrait entreprendre. Mais en présence de cette difficulté, nous risquons d'échouer complètement et ne pas terminer 'heureusement l'œuvre de celui que nous désirons compléter. M. Ledentu a bien compris ce point délicat; aussi, tout en mettant à profit les matériaux laissés par Voillemier, il a su faire une œuvre personnelle, et ce second volume, tout en remplaçant dignement le commencement de l'ouvrage, n'en est pas moins une œuvre très originale. Malheureusement nous ne pouvons qu'énumérer ici les titres des principaux chapitres contenus dans ce volume, car les analyser serait impossible. L'érudition complète, la critique savante et autorisée qui caractérisent toutes les parties de l'ouvrage, forcent l'attention, et la lecture de chacun d'eux sera profitable à tous.

La pathologie générale a trouvé une place importante dans l'œuvre de M. Ledentu, et nous devons le féliciter d'avoir abordé l'étude de deux phénomènes si importants dans la pathologie des organes urinaires : l'hématurie et les accidents rénaux avec complications fébriles. Ces derniers surtout dominent pour ainsi dire cette pathologie, car ils en constituent le danger permanent et sont souvent la cause de déboires pour les opérateurs les plus habiles.

Nous pouvons signaler aussi les descriptions qui se rapportent aux opérations qui se pratiquent sur la vessie pour l'extraction des calculs. Elles sont très complètes et étudiées avec soin dans tous leurs détails. Enfin la lithotritie rapide avec issue immédiate des fragments, d'après la méthode de Rigelow, a été analysée et critiquée avec le soin que mérite une opération qui doit probablement changer beaucoup la pratique de la lithotritie, telle que nous l'avaient enseignée Civiale et ses successeurs. OEuvre complète, écrite avec élégance et clarté, utile et profitable à tous, telles sont, en résumé, les qualités de ce livre.

0. T.

REVUE ANALYTIQUE DES SOCIÉTÉS SAVANTES DE LA FRANCE ET DE L'ÉTRANGER

ACADÉMIE DES SCIENCES

Séances des 29 août et 5 septembre 1881. Présidence de M. WURTZ.

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Influence de la nutrition sur l'empoisonnement par la strychnine. Note de M. G. DELAUNAY. M. Delaunay présente à l'Académie le résultat d'expériences faites avec le concours de M. Wiet, relativement à l'influence exercée par la plus ou moins grande intensité des phénomènes nutritifs sur l'empoisonnement par la strychnine.

Constitution. Si l'on injecte la même dose de strychnine à deux grenouilles dont l'ane est grosse et vigoureuse, l'antre petite et faible, on voit que les phénomènes de l'empoisonnement sont beaucoup plus rapides et surtout plus intenses chez la première que chez la seconde. En cas de guérison, la plus forte revient à la santé avant la plus faible. Alimentation. Une grenouille qui a toujours été bien nourrie est plus sensible à l'action du poison qu'une grenouille anémique qui a jeûné pendant plusieurs semaines.

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Exercice musculaire. Si l'on injecte la même dose de strychnine à deux grenouilles de même grosseur dont l'une a marché et sauté pendant une demi-heure, on voit que cette dernière est plus tôt et plus gravement empoisonnée que l'autre.

Position.

Relativement à la position occupée par l'animal, si l'on donne la même dose de poison à deux grenouilles dont l'une est suspendue par la tête et l'autre par les pieds, on voit les convulsions affecter la grenouille qui a la tête en bas vingt minutes avant l'autre et avec une intensité beaucoup plus grande.

(L'auteur est porté à croire que la position horizontale peut être une cause de mort pour les individus gravement empoisonnés et il se demande s'il ne serait pas bon de les maintenir dans une position verticale, la tête en haut et les pieds en bas, en les plaçant dans des appareils spéciaux.)

Hémorrhagie. Si l'on donne la même dose de strychnine à deux grenouilles dont l'une a été préalablement affaiblie par une saignée, on voit que cette dernière est moins rapidement et moins gravement empoisonnée que la grenouille indemne.

Au point de vue thérapeutique, si, après avoir empoisonné également deux grenouilles, on en saigne une, on la voit revenir à l'état normal, à mesure qu'elle perd du sang.

On sait, par les recherches de M. Ch. Richet, que la strychnine à haute dose tue sans donner de convulsions. Si l'on saigne une grenouille ainsi empoisonnée, on voit se produire chez elle les convulsions toniques qui caractérisent le premier degré de l'empoisonnement. En affaiblissant l'animal, on a donc diminué l'empoisonnement, qu'on a fait passer du second degré au premier.

Congestion. Si l'on provoque une congestion dans une patte de grenouille, en la brûlant avec de l'acide nitrique ou en plantant des épingles à demeure dans la face palmaire, on voit que cette patte est prise de convulsions avant l'autre, et que les convulsions sont plus violentes dans la patte congestionnée.

Sur les eaux carbonatées ferrugineuses. Note de M. J. VILLE. L'auteur termine son intéressante communication par les conclusions suivantes :

1o Les carbonates neutres alcalins précipitent immédiatement l'eau carbonatée ferrugineuse. Des expériences que j'exposerai ultérieurement,

dans un travail plus complet, m'ont indiqué, d'une façon certaine, que cette altération est le réusltat de la transformation du carbonate neutre alcalin en bicarbonate, aux dépens du carbonate ferreux, qui donne un précipité blanc verdâtre, devenant vert foncé, puis jaune ocreux;

2o Les carbonates neutres alcalino-terreux agissent de même; on constate leur transformation en bicarbonates avec dépôt d'hydrate ferrique. Dans ce cas, la transformation s'effectue lentement, à cause de l'insolubilité de ces carbonates neutres ;

3o Les bicarbonates alcalins et alcalino-terreux n'altèrent pas l'eau ferrugineuse. Ce fait vient contrôler les conclusions précédentes;

40 Les chlorures et les sulfates, loin d'être un instrument d'instabilité, retardent d'une façon très sensible la décomposition à l'air de l'eau ferrugineuse;

50 L'influence perturbatrice des carbonates neutres alcalins permet d'expliquer la relation qui semble exister entre la richesse des eaux carbonatées ferrugineuses et la présence de ces composés salins.

En comparant, en effet, les eaux ferrugineuses naturelles à base de carbonate de fer, on constate que les eaux les plus riches sont celles qui ne renferment pas de carbonate alcalin. Je citerai un exemple, qui vient contrôler d'une façon fort remarquable les conclusions précédentes : les données analytiques fournies par M. Moitessier, sur les sources nombreuses de La Malou, montrent que la richesse de ces eaux en carbonate de fer est en raison inverse de la quantité de carbonate alcalin que ces eaux renferment.

60 L'action du carbonate neutre de calcium permet également d'interpréter l'existence des dépôts considérables de limonite que l'on trouve dans les terrains calcaires. Ces dépôts, qui constituent le minerai de fer le plus abondant, se présentent en couches, le plus souvent très minces, qui s'étendent sur des contrées entières, là surtout où le sol est formé par du calcaire oolithique.

Sur l'absorption de la muqueuse vésicale. Note de MM. P. CAZENEUVE et R. LEPINE. Les résultats des expériences intéressantes, Faites sur des chiens par ces deux auteurs, sont les suivants :

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Ainsi, notable absorption d'urée pour 100, absorption moindre de l'acide phosphorique, puisque pour 100 d'urée la première urine renferme 8,75 d'acide phosphorique et l'urine séquestrée 9,06.

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Même résultat. Dans cette expérience, la première urine renferme 7,05 d'acide phosphorique, l'urine séquestrée 8.

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Ici, absorption faible d'urée et d'acide sulfurique (l'urine était moins concentrée que dans les expériences précédentes); néanmoins, diminution de la densité, pas d'absorption de chlorure de sodium; à en juger par le résultat brut de l'analyse, il y aurait même eu passage de chlorure de sodium dans la vessie, ce qui n'est pas admissible: l'augmentation pour 100 du chlorure de sodium s'explique par le fait qu'il s'est résorbé de l'eau. La coloration plus foncée de l'urine séquestrée, qu'on

a nettement constatée dans ce cas, témoigne en faveur de cette interprétation.

Les résultats précédents suffisent pour démontrer, d'une manière incontestable, que la vessie saine absorbe les éléments normaux de l'urine; dans quelles limites cette résorption suit-elle les lois de l'osmose? C'est ce qu'il y aura lieu de rechercher ultérieurement.

En tout cas, la non-absorption de certaines substances, toxiques ou médicamenteuses, reste un fait parfaitement acquis. Nous l'avons confirmé pour le sulfate de strychnine, en suivant le manuel opératoire susindiqué, avec la seule différence qu'après avoir retiré de l'urine de la vessie, nous injections, à l'aide de la seringue de Dieulafoy, quelques centimètres cubes d'eau renfermant 4 centigrammes de sulfate de strychnine. Dans la plupart de nos expériences, pendant seize ou vingt heures consécutives, le chien ne présente aucun symptôme de strychnisme. Puis, ceux-ci se développent assez rapidement, et amènent brusquement la mort. Comme, à l'autopsie, nous avons constamment trouvé la muqueuse vésicale rouge au niveau du col, c'est-à-dire au niveau de la ligature; nous croyons qu'on doit attribuer à cette lésion, qui ne s'accuse naturellement qu'après un certain nombre d'heures, l'absorption du poison, qui, tant que la muqueuse est intacte, ne paraît pas se faire d'une manière très sensible.

Sur la tuberculose expérimentale. Note de M. D. BRUNET. Les expériences de M. Toussaint sur l'inoculation de la tuberculose ne me paraissent pas suffisamment probantes.

J'ai constaté, comme d'autres expérimentateurs, que l'inoculation des matières étrangères, autres que le tubercule, dans le tissu sous-cutané du lapin, détermine très souvent des tubercules dans le poumon de cet animal.

« J'ai inoculé, sur dix-neuf jeunes lapins, sept fois du cancer, six fois du pus simple et six fois de la matière tuberculeuse.

« Quatorze de ces lapins sont devenus tuberculeux; six avaient été inoculés avec le cancer, trois avec le pus, cinq avec la matière tuberculeuse.

«Les cinq autres lapins ont guéri.

« Ces inoculations ont été pratiquées en 1859, à l'asile de Dijon, dont j'étais alors le directeur-médecin. »

L'inoculation du cancer produirait donc la tuberculose aussi souvent que celle du tubercule lui-même, ce qui tendrait à faire croire que la matière inoculée n'exerce pas une influence spécifique, et agit surtout comme corps étranger, en déterminant une inflammation ambiante à laquelle me paraît due la tuberculose.

Le pus, étant plus facile à résorber que des matières solides, produit une inflammation moins grande et moins souvent la tuberculose.

ACADÉMIE DE MÉDECINE

Séances des 6 et 13 septembre 1881. · Présidence de M. LEGOUEST.

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Médication éthérée-opiacée dans la variole. M. MARROTTE lit un rapport sur le mémoire présenté par M. Ducastel, et traitant de la médication éthérée-opiacée contre la variole.

M. Marrotte termine son rapport en encourageant et en félicitant ceux qui travaillent à agrandir l'horizon et la puissance de la médecine, surtout lorsqu'ils le font avec l'ardeur, la bonne foi et la modestie qu'a montrées M. Ducastel. « Mais, ajoute-t-il, qu'il permette à un de ses anciens, mûri par l'expérience, et qui a vu s'évanouir plus souvent que lui de décevants espoirs, de conserver un doute philosophique et d'attendre des faits plus nombreux pour admettre l'efficacité incontestable de la médication éthérée-opiacée ».

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