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archevêque de Chambéry'. Ils ont pour Père immédiat le Révérendissime dom Bernard, autrefois abbé de Sénanque et maintenant abbé de Saint-Honorat en l'île de Lérins, vicaire général de toute la congrégation de NotreDame de Sénanque 2.

Le prieur et le procureur de chaque maison se réunissent chaque année, pour le chapitre général, au monastère désigné par le vicaire général de la Congrégation.

Le président général des Cisterciens, qui réside à Rome, peut présider le chapitre général ou déléguer un représentant, faire en chaque monastère la visite régulière ; c'est lui qui confirme les élections des premiers supérieurs de chaque maison de la congrégation'.

1 Peu de jours après que nous écrivions ces lignes, nous assistions aux magnifiques obsèques de ce vénérable prélat aussi savant que modeste, décédé le 30 avril 1873. - Nous nous rappellerons toujours les conseils qu'il nous donna relativement à cette histoire.

⚫ Cette congrégation comprend aujourd'hui six monastères : Celui de Sénanque, maison-mère, fondé en 1854, et qui a pour filles :

Notre-Dame de Fontfroide, au diocèse de Carcassonne, fondée en

1858;

Notre-Dame d'Hautecombe;

Notre-Dame de Seysière, au diocèse de Digne, fondée en 1861;
Notre-Dame de Saint-Honorat, fondée en 1869;

Notre-Dame des Prés, fondée en 1868 dans le diocèse de Digne.

Il a ce même droit sur toutes les congrégations cisterciennes, qui forment trois grandes divisions:

Primitive-Observance; Constitutions de l'abbé de Rancé; ObservanceCommune. Chacune des sections de l'Ordre a ses assemblées spéciales appelées chapitres généraux, car il n'existe plus comme autrefois un grand Chapitre général unique, auquel étaient appelés tous les abbés de l'ordre cistercien. Mais le président général représente encore aujourd'hui le principe d'unité; c'est actuellement dom Théobalde Cesari, abbé du monastère de Saint-Bernard de Rome, supérieur de tout l'ordre de Citeaux.

Ici, notre tâche est accomplie. Nous nous abstenons de parler de nos nouveaux compatriotes qui s'efforcent de nous faire admirer les vertus de la vie claustrale. Qu'il nous soit permis seulement d'émettre un vou, c'est que le titre d'abbé repose bientôt sur le front de leur supérieur vénéré et que ce titre reste pur à jamais de tout alliage avec la commende.

NOTES ADDITIONNELLES

No (Page 18.)

Motifs de douter que les moines de Cessens dépendissent de l'abbaye d'Aulps.

Nous avons dit que l'opinion qui regarde la communauté de Cessens comme une filiation de celle d'Aulps laissait subsister des doutes. Voici, en effet, les principales objections que l'on peut adresser à cette thèse :

1o Les moines de Cessens sont appelés ermites dans l'ancien récit de leur établissement, conservé à Turin, tandis que les moines d'Aulps ont toujours été désignés sous le nom de cénobites. L'auteur de ce document, probablement un moine, n'aurait pas dit HEREMITE quidam vitam HEREMITICAM ducere cupientes, si ces religieux eussent été bénédictins. Le bénédictin est essentiellement cénobite; sa règle a pour éléments essentiels la vie en commun repas, prière, coucher, travail habituel, tout a lieu en commun. Aussi saint Bernard, parlant des synagogues de Satan, existant dans la vallée de la Dranse, dit qu'elles étaient en dehors du cloître, maison commune et fondamentale de toute réunion d'hommes, suivant, au moins en principe, la règle de saint Benoît. Tandis qu'à Cessens, les moines non simul commorabantur ut cenobitæ sed domunculas sparsim per montes et saltus habebant, nous dit Delbene, confirmant l'ancien récit anonyme. Les deux plus anciens écrits relatifs aux moines de Cessens dis

tinguent donc radicalement ces moines des cénobites d'Aulps et rejettent par conséquent l'idée de filiation entre Hautecombe et Aulps.

2o Delbene, abbé d'Hautecombe dans la seconde moitié du XVIe siècle, très versé dans les sciences historiques, après avoir consulté, pour retracer les origines d'Hautecombe, bien des documents perdus depuis lors, affirme, dans sa lettre à Edmond de La Croix, que, d'après un ancien écrit, les moines de Cessens étaient des moines grecs de la règle de saint Basile, ou que tout au moins ils ne suivaient pas la règle de saint Benoît. Or, à Aulps, on observait, au moins en principe, cette dernière règle. L'une était la base de la vie érémitique, l'autre, de la vie cénobitique.

3o Des titres existant à Hautecombe en 1593, il résulte, ajoute le même auteur, qu'en 1135, Vivian, sixième abbé de l'ancienne Hautecombe, gouvernait ce monastère. Or, à cette date, Guérin était à la tête de l'abbaye d'Aulps et en était seulement le deuxième abbé. L'on pourrait supposer que le monastère de Cessens eût ses abbés distincts de ceux d'Aulps, tout en étant sous leur suzeraineté, mais cette hypothèse n'est point établie.

4o Enfin, ni la date de la séparation des deux abbayes ni aucun document rappelant cette séparation ne peuvent être cités, malgré les nombreux actes résumés dans l'inventaire de l'abbaye d'Aulps, dressé en 1678, et ceux publiés plus récemment.

5o Reste la donation de 1121.

Cette donation ne détruit nullement notre thèse. Nous savons en effet que le troisième abbé de l'ancienne Hautecombe portait le nom de Varrinus; et, d'autre part, les lettres de saint Bernard nous démontrent que les moines de cette communauté étaient désignés sous le nom d'Alpenses. « Sint pietati vestræ commendati pauperes fratres nostri qui circà vos sunt ALPENSES, illi de Bono-Monte et illi de Altacumba.» (Lettre 28°, que l'on croit écrite en 1135.) Cette

donation d'une terre située à Cessens aurait donc été faite non pas à Guérin, abbé d'Aulps en Chablais, mais à Varrin, abbé de Sainte-Marie, dans les Alpes, soit du monastère de Cessens, comme l'explique Delbene.- Voir néanmoins, à ce sujet, la note additionnelle no 2, ci-après.

Cette interprétation serait encore corroborée par la notice que nous publions au no 2 de nos Documents, où il est dit que les familles d'Aix, de Savoie et de Faucigny approuvent la donation de divers biens que Gauterin d'Aix avait faite précédemment aux frères d'Hautecombe. Il n'est nullement question, dans ce titre, de l'abbaye ni de l'abbé d'Aulps.

No 2 (Pages 20 et suiv.)

1° Orthographe au moyen-âge.

L'orthographe n'était point fixée à cette époque. On retranchait, augmentait, transformait les lettres d'un même nom, suivant l'idée du copiste, qui écrivait, du reste, avec un grand nombre de signes abréviatifs. Ajoutons à cela les altérations résultant de l'ignorance ou de l'inadvertance des écrivains, et nous comprendrons combien la langue latine, chargée d'une multitude de mots étrangers plus ou moins barbares, acheva de se corrompre par une orthographe vicieuse ou plutôt par l'absence d'orthographe.

Une des transformations les plus fréquentes était celle du Gen V ou W. Ainsi on écrivait: Garinus, Varinus, Wuarrinus, etc., ce qui peut se traduire par Garin, Guérin, Varrin ou Vuarin;-Wilhelmus, Wuillelmus, Villelmus, pour Guillaume; Wuy, Wuido, Guido, pour Gui ou Guy.

Souvent aussi le B se changeait en V: Bivianus ou Vivianus, que nous traduisons par Bivian, Vivian ou Vivien. Etc., etc.

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