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le sacrum est un peu excavé, quoique régulier sur la ligne médiane. Le détroit inférieur est remarquable par un écartement plus ou moins considérable des tubérosités de l'ischion, qui produit un élargissement proportionnel de l'arcade pubienne. Toutes ces altérations de forme reconnaissent évidemment pour cause l'action des muscles pelvi-trochantériens. Tous ces muscles, en effet, se trouvent plus ou moins tiraillés par le fait de la luxation, dans laquelle le bassin est comme suspendu entre les deux fémurs, au lieu de reposer directement sur eux.

En est-il de même quand il y a luxation d'un seul côté? Je répondrai d'abord que je ne sais pas s'il existe dans la science de véritable luxation congénitale d'un seul côté; et par congénitale j'entends celle qui existe au moment même de la naissance. Pour ma part, je n'en connais pas d'exemple bien authentique. Quoi qu'il en soit, ou la luxation d'un seul côté est congénitale ou du moins très-ancienne, ou elle est acquise et récente. Dans cette dernière condition, le bassin ne subit pas de déformation bien évidente. Quand, au contraire, la luxation unique est très-ancienne, la configuration du bassin peut être assez notablement modifiée pour apporter un obstacle considérable à l'accouchement.

La séance est levée à cinq heures un quart.

Le Secrétaire annuel, Hipp. BLOT.

SÉANCE DU 10 MAI 1865.

Présidence de M. BROCA.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

La Société a reçu :

CORRESPONDANCE.

Les journaux de la semaine;

Le Montpellier médical;

Les Bulletins et Mémoires de la Société médicale des hôpitaux de Paris.

Discussion sur la coxalgie.

M. DEPAUL, après avoir résumé les distinctions qu'il a établies dans la dernière séance entre les luxations congénitales et les luxations acquises, et parmi ces dernières entre celles qui sont-anciennes

et celles de date récente, insiste sur l'importance de ne pas confondre les bassins difformes avec les bassins viciés. Les premiers peuvent permettre un accouchement facile; les derniers, au contraire, apportent au moment de la parturition des difficultés plus ou moins grandes.

M. Depaul donne en abrégé l'histoire d'une jeune personne atteinte d'une double luxation congénitale, ou au moins très-ancienne, pour laquelle on vint le consulter. Il s'agissait de savoir si cette jeune fille pouvait se marier. L'examen extérieur paraissant tout à fait insuffisant, le toucher vaginal, pratiqué avec tous les ménagements nécessaires, permit de constater un rétrécissement très-notable des deux diamètres obliques. M. Depaul conseilla de ne pas marier cette jeune personne. En général, dit M. Depaul, plus la maladie aura débuté à une époque rapprochée de l'enfance, plus la viciation sera prononcée. Dans le cas de luxation unique et acquise vers dix ou douze ans, la déformation porte sur un seul côté et donne à l'ensemble du bassin une figure qui se rapproche de celle du bassin oblique ovalaire. L'ogive de l'arcade sous-pubienne est altérée dans sa régularité. L'une des tubérosités sciatiques est éloignée de la ligne médiane, la courbure antérieure du sacrum est augmentée, surtout au niveau de son tiers inférieur, la région coxygienne est déviée du côté malade et plus ou moins redressée par le tiraillement des muscles pelvi-trochantériens. De plus, il y a des complications concomitantes dans la colonne vertébrale qui se dévie en sens variable suivant le côté malade.

Les anciens chirurgiens et accoucheurs, ajoute M. Depaul, se contentaient de parler de claudication et ne spécifiaient pas davantage. Or, on peut boiter pour bien des causes; il en est une, en particulier, qui n'est pas aussi rare qu'on le pense généralement, je veux parler du rachitisme partiel portant sur un des deux membres pelviens ou même sur un segment de ce membre, comme la cuisse, par exemple. M. Depaul, à ce propos, met sous les yeux de la Société un bassin et les deux fémurs d'une femme morte à la Clinique. Le fémur gauche, beaucoup plus court que le droit, porte d'une manière évidente les traces du rachitisme; il est plus court, moins développé; ses extrémités épiphysaires sont volumineuses, et sa diaphyse offre une incurvation antérieure et externe. Chez cette femme, le rachitisme s'était localisé sur cette scule portion du squelette, ou, tout au moins, l'avait frappé d'une façon beaucoup plus marquée. Aujourd'hui même, on peut voir à la Clinique une autre femme chez laquelle le rachitisme porte sur un seul des avant-bras.

Dans quelques autres circonstances, un membre vient à manquer

comme moyen de support, d'où l'absence de pression sur le bassin de ce côté. C'est ce qu'on peut observer dans le cas d'amputation de la cuisse ou de fracture consolidée avec chevauchement considérable. Dans ces cas, toute la pression s'exerçant d'un seul côté, on voit le diamètre oblique correspondant plus ou moins diminué d'étendue. M. Depaul a pu cons1ater ce fait sur une jeune dame américaine. Une application de forceps est devenue nécessaire, tant à cause d'un léger rétrécissement que par la difficulté de pousser à la fin du travail, une des bases manquant pour prendre un point d'appui dans l'effort.

Une autre difformité peut aussi être cause de gêne et de difficulté au moment de l'accouchement, c'est la luxation unique avec ankylose dans une adduction forcée du membre ankylosé qui gêne l'accès des organes génitaux. C'est ce qu'a vu M. Depaul chez une femme de la clinique qui ne put accoucher qu'en se plaçant sur le côté.

Enfin, dans d'autres cas, comme chez une femme qui est encore dans le service d'accouchement, les branches ischio-pubiennes peuvent être rapprochées l'une de l'autre par suite du ramollissement produit par l'inflammation de toutes les parties circonvoisines, et alors on peut observer un rétrécissement plus ou moins prononcé de l'orifice inférieur du bassin.

M. TRÉLAT. M. Depaul a rapporté un grand nombre de faits trèsintéressants, mais ce qu'il a dit a plutôt trait à des lésions diverses qu'à la coxalgie elle-même. Or j'ai cherché, depuis huit ou dix jours, des observations d'accouchements rendus difficiles ou impossibles par suite de coxalgie contractée pendant l'enfance, et j'ai eu grand'peine à en trouver une bien authentique. Il ne me paraît donc pas prouvé, par les faits, que des luxations consécutives à la coxalgie puissent déterminer dans le bassin des viciations suffisantes pour entraver l'accouchement.

La seule chose qui paraisse évidente, c'est que l'influence des luxations varie suivant le sens dans lequel s'est fait le déplacement. Si les auteurs qui se sont occupés de cette question ne sont pas d'accord, si Dupuytren nie l'influence des luxations sur la conformation du bassin, tandis que M. Sédillot lui accorde une action très-grande, si Lenoir et M. Huber (de Louvain) admettent que cette influence peut manquer dans certains cas (luxations doubles) et se manifester dans quelques autres (luxations d'un seul côté), cela tient à ce que ces chirurgiens n'ont pas tenu un compte suffisant de la forme et de la direction du déplacement. C'est ce que prouvent toutes les pièces connues, qu'on les emprunte au musée Dupuytren, à celui de la Maternité ou à la collection particulière de M. Depaul.

Une disposition sur laquelle M. Depaul n'a pas suffisamment insisté,

c'est l'ensellure qui a pour résultat nécessaire le redressement du bassin, par suite duquel le détroit supérieur se trouve dirigé directement en avant, tandis que l'inférieur regarde en arrière.

Enfin, dans certains cas, on voit que les fémurs, s'étant portés en haut et en arrière, la moitié antérieure de la circonférence pelvienne s'est abaissée, ce qui a pour résultat un rétrécissement du détroit inférieur.

En somme, et pour me résumer, je dirai que pour apprécier convenablement l'influence des luxations coxalgiques sur la conformation du bassin, il faut surtout tenir compte des positions relatives des différentes pièces du squelette.

Contrairement à l'opinion de M. Depaul, je ne crois pas qu'il soit nécessaire de faire intervenir, comme condition de ces déformations, l'inflammation du squelette. Avec M. Bouvier, je pense que l'influence mécanique suffit à elle seule pour en rendre compte.

PRÉSENTATION DE MALADES.

Amputation de Chopart sans rétraction du tendon d'Achille. M. MARJOLIN présente une jeune fille de quinze ans chez laquelle il a pratiqué, il y a plus de deux ans, l'amputation partielle du pied suivant la méthode de Chopart, pour une carie des os du pied. Voulant éviter tout ce qui pouvait favoriser la rétraction du tendon d'Achille, assez souvent observée après cette opération, il a suivi le précepte donné par Lenoir de conserver un lambeau plantaire aussi épais que possible. Ce procédé a été suivi d'un plein succès; car, malgré la persistance prolongée de trajets fistuleux, aujourd'hui cicatrisés, et le séjour pendant toute une saison aux bains de Berck, où, par la nature même du sol (sable très-fin), l'enfant était obligé de faire de grands efforts pour marcher, le moignon n'est nullement déformé. Dans la station verticale, il porte entièrement sur la face plantaire et non sur l'extrémité antérieure du lambeau. Il n'y a, du reste, aucune claudication.

Atrophie d'une tumeur volumineuse de la langue obtenue par la ligature des deux artères linguales.

M. DEMARQUAY présente un homme de quarante-huit ans chez lequel une énorme tumeur de la langue avait fini par produire une impossibilité presque complète de la phonation, de la mastication, de la déglutition et de la respiration, en même temps qu'une altération profonde de la santé générale; le malade ne pouvait plus manger et la respiration était devenue tellement difficile que M. Demarquay hésita

un instant pour savoir s'il ne pratiquerait pas la trachéotomie comme opération préalable. Cependant il résolut de faire la ligature des deux artères linguales.

Dès le lendemain, la tumeur de la langue subissait une atrophie notable, qui a toujours été en augmentant depuis l'opération.

Aujourd'hui, cet homme, tout en n'étant pas complétement guéri, peut parler, manger, avaler et respirer sans grande difficulté. Sa santé générale est devenue excellente.

M. BROCA fait remarquer que l'idée de l'opération faite par M. Demarquay se trouve consignée dans le Traité de la génération de Harvey. Il la pratiqua le premier sur l'artère spermatique pour amener l'atrophie d'une tumeur volumineuse de l'un des testicules. Cette première tentative de la méthode générale fut suivie de succès.

PRÉSENTATION DE PIÈCES ANATOMIQUES.

M. le docteur BERRUT met sous les yeux de la Société un kyste de l'ovaire enlevé par lui avec succès chez une femme qui avait subi antérieurement un grand nombre de ponctions.

Cette même observation a été communiquée à l'Académie de médecine dans la séance du 9 courant.

Une Commission, composée de MM. Boinet, Demarquay et Huguier, est chargée de rendre compte de cette observation intéressante.

-M. KINGSLEY (de New-York) présente, par l'organe de M. Larrey, un nouvel obturateur des solutions de continuité de la voûte palatine. Cet instrument est formé de caoutchouc et offre ceci de particulier, qu'il existe à sa partie postérieure une portion souple et amincie destinée à représenter le voile du palais.

M. DEMARQUAY fait observer que des instruments analogues ont déjà été imaginés en France par plusieurs personnes et en particulier par M. Villemure.

M. LARREY insiste pour faire remarquer qu'aucun des obturateurs confectionnés antérieurement ne présente cette partie postérieure mobile destinée à remplacer plus ou moins complétement le voile du palais.

M. Kingsley ajoute que M. C. F. Stearn, chirurgien attaché à l'armée de l'Amérique du Nord, a fait construire avant lui quelque chose d'analogue à l'obturateur qu'il présente aujourd'hui, mais rien de semblable à l'appareil qu'il met en ce moment sous les yeux de la Société sous le rapport de la mobilité de sa partie postérieure.

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