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peuvent en révéler l'archéologie, l'histoire, la science des institutions et des mœurs; ils ont fait une large place au développement des œuvres littéraires et des idées morales un pareil ouvrage est capable de ramener des partisans à l'étude plus intime, plus directe de la pensée grecque, à cette langue merveilleuse qui en a été l'organe, à cet art de composer et d'écrire dont les poètes et les prosateurs de la Grèce nous ont laissé d'incomparables modèles.

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La part de M. F. Poland, dans ce vaste exposé de la civilisation hellénique, comprend la description du pays et des hommes, les formes de la cité, les manifestations de la vie publique et privée, depuis les environs de l'an 1000 avant JésusChrist jusqu'à la fin de la période classique (dernières années du Iv' siècle avant notre ère). C'est un résumé rapide, mais complet, et d'une lecture agréable; l'auteur y met bien en relief le caractère propre des Grecs, cette vivacité, ce besoin de mouvement et d'action, qui se marque jusque dans le détail de leur existence quotidienne le grave Romain restera volontiers spectateur des danses et des jeux célébrés autour de lui dans la salle du festin; le Grec prend part en personne aux tours d'adresse, voire aux exercices d'acrobatie, qui accompagnent le repas. M. F. Baumgarten, qui s'est réservé les beaux-arts, en a montré le développement historique, depuis la période mycénienne, avec une abondance et une exactitude qui ne laissent rien à désirer. M. R. Wagner a suivi pas à pas le progrès de la poésie et de la prose, d'Homère à Aristote. Le trait saillant et commun de ces trois séries d'études me parait être la préoccupation d'exposer, sur chaque point, le dernier état de la question. Les trois auteurs sont, chacun dans leur domaine, parfaitement au courant de la science, et M. R. Wagner met une sorte de coquetterie à citer les derniers fragments de Sappho et de Timothée, comme M. F. Baumgarten à parler des trouvailles les plus récentes de Cnossos et de Delphes. Cette tendance, en elle-même excellente, ne laisse pas que de présenter quelque danger dans un ouvrage de vulgarisation, où les théories nouvelles, à peine ébauchées encore, ne peuvent pas être discutées les textes à la main. Peut-être M. Wagner a-t-il versé légèrement dans ce défaut, lorsqu'il a cru devoir approuver l'hypothese qui voit dans les signes de l'écriture crétoise, encore indéchiffrables, l'origine de l'alphabet phénicien (p. 39). D'ailleurs, d'une façon générale, l'absence de renvois à des ouvrages spéciaux me semble regrettable: sans beaucoup accroitre les dimensions du volume, on aurait pu, je crois, placer en tête des chapitres une courte bibliographie, et citer de temps en temps, au bas des pages, un ou deux livres essentiels. À cet égard, l'illustration, admirablement choisie, rendra plus de services que le texte même. Chaque gravure, en effet, porte avec elle l'indication du recueil d'où elle provient, et c'est là une ressource qu'apprécieront surtout les lecteurs déjà un peu initiés à la connaissance des choses grecques. En outre, une légende détaillée accompagne le plus souvent les reproductions de monuments, planches planches en couleurs ou photogravures, et ce commentaire explicatif est toujours le bienvenu, quand il s'agit des scènes complexes, d'ailleurs si instructives, présentent généralement les vases peints. Am. HAUVETTE.

que

Atti del Congresso internazionale di scienze storiche (Roma, 1-9 april 1903). Volume III. Rome, Ermanno Loescher, 1906.

Nous avons analysé précédemment (1905, p. 568) les premiers volumes des Atti du Congrès international d'histoire qui s'est tenu à Rome en avril 1903. Le tome III contient les cinquante-cinq mémoires présentés à la Section II et relatifs à l'histoire du moyen âge, à l'histoire moderne et aux méthodes historiques.

SAVANTS.

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IMPRIMERIE NATIONALE,

Trois propositions d'entreprises scientifiques ont été soumises à l'approbation de la Section. M.Francesco Novati a demandé la publication d'un Corpus inscriptionum italicarum medii aevi, M. Luigi Schiaparelli celle d'un Corpus chartaram Italiae et M. Giuseppe Gerola la création à Venise d'un musée des monuments vénitiens dispersés dans le Levant. M. Giacomo Gorrini a insisté sur la nécessité d'un accord entre les Etats pour fixer la limite chronologique jusqu'à laquelle les documents d'archives pourront être communiqués aux historiens, limite qui varie actuellement entre 1725 (Russie) et 1870 (Etats-Unis).

Les organisateurs du Congrès avaient demandé que l'organisation de l'enseignement de l'histoire et celle des études historiques dans chacun des pays représentés fussent exposées par un délégué. D'où un groupe de mémoires, pleins d'informations utiles, bien que quelques-uns soient d'une brièveté regrettable. Les rapporteurs étaient MM. Fredericq, pour la Belgique; J. Blok, pour la Hollande ; Cl. Gertz, pour le Danemark; A. Bresslau, pour l'Allemagne; G. Monod et Ph. Sagnac, pour la France; R. Altamira y Crevea, pour l'Espagne ; H. Putnam, pour les Etats-Unis; H. Hjarne, pour la Suisse; J. Bryce, pour la Grande-Bretagne; B. Dembinski, pour l'Autriche, et P. Villari, pour l'Italie.

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Comme il était logique dans un Congrès siégeant à Rome, ce sont les mémoires relatifs à l'histoire de l'Italie, ou à celle des rapports entre l'Italie et les pays étrangers, qui ont été de beaucoup les plus nombreux. Voici les titres des principaux: M Duchesne, Les évêchés d'Italie et l'invasion lombarde (avec une table des évêchés au vr° siècle). — L. Schulte, La laine, cause de la richesse économique de l'Italie, au moyen âge. J. Gay, Les résultats de la domination byzantine dans l'Italie méridionale aux x et xr siècles. S. Terlizzi, Les relations de Charles I" d'Anjou avec la Toscane (1265-1285). — E. de Dienne, Des rapports de l'Agenais avec l'Italie principalement aux xv et xvr siècles. G. Uzielli, Les déviations de fleuves aux sièges de Lucques (1430), de Pise (1509) et dans d'autres guerres. Demetrio Marzi, Notices sur les manuscrits de quelques illustres familles florentines conservées dans l'Archivio des marquis Torrigiani (manuscrits des familles Del Nero, Minerbetti, Guadagni, Torrigiani). Č.-A. de Gerbaix Sonnaz, Luigi, Ludovico ou Luis di Savoia, sire de Vaud, sénateur de Rome (1310-1312). Carlo Calisse, Les publications du poème sur l'expédition des Pisans anx Baléares (1114-1115). Silvio Lippi, Les Archives et l'histoire de la Sardaigne. Léopold Ovary, Les rapports entre l'Italie et la Hongrie depuis le moyen âge jusqu'à nos jours. - William J.-D. Crooke, Les fondations nationales anglaises à Rome pendant le XIV siècle.

Les mémoires relatifs à l'histoire moderne de l'Italie n'ont pas été moins importants que ceux concernant l'histoire du moyen âge. Nous citerons notamment : L. Pastor, Les bibliothèques privées, spécialement celles des familles princières à Rome (formation, accroissement ou dispersion, état actuel). Vincenzio Epifanio, Le cardinal Soderini et la conjuration des frères Imperatore (conjuration qui avait pour objet de livrer la Sicile à François ; elle commença à se tramer en 1517 et fut découverte en 1523). - Gabriel Monod, Michelet et l'Italie. Alessandro Gherardi, La nouvelle édition de la Storia d'Italia de Guichardin (divers manuscrits et éditions de Guichardin). Léon G. Pelissier, Sur quelques documents utiles l'histoire pour des rapports entre la France et l'Italie (Journal tenu par le Hollandais François de la Plaate de Sommelsdyck pendant son voyage en Italie en 1653 et 1654). Giuseppe Galavresi, Documents des archives milanaises pour servir à l'histoire de la première campagne de Bonaparte, Hermann Hueffer, La bataille de Marengo. Alfred Stern, Les Etats de l'Eglise en 1837 d'après un rapport du baron Bansen,

(Bunsen représenta le roi de Prusse au Vatican de 1824 à 1838). Description de la misere qui régnait à Rome.-L. Oberziner, La bataille de Parme (29 juin 1734). -Henri Hauser, Etude critique sur le texte du Journal de Louise de Savoie.

Quelques mémoires concernant des sujets étrangers à l'Italie ont également été présentes F.-K. Kochanowoski, Le développement de l'historiographie polonaise dans la seconde moitié du XIX siècle. — I. Guidi, Les archives en Abyssinie.

Enfin la Section a encore entendu des études relatives aux méthodes historiques et à la bibliographie: W. Roscoe Thayer, La biographie base de l'histoire. G. Varlati, L'application des concepts de cause et d'effet dans les sciences historiques. Taddeo Korzon, Definition de l'histoire générale. G. Gentile, Le problème de la philosophie de l'histoire. A.-F. Pribram, La question d'une bibliographie historique

universelle.

H. D.

CHRONIQUE DE L'INSTITUT.

L'Institut a tenu, le mercredi 4 juillet, à 2.heures, sa troisième séance trimestrielle de l'année, sous la présidence de M. Gebhart.

MM. Mézières, Léopold Delisle et Gruyer ont été réélus conservateurs du Musée Condé pour une période de trois ans.

M. Chaplain a donné lecture d'un rapport sur le médaillier de l'Institut. -Sur le rapport de M. Georges Picot, l'Institut a accepté provisoirement une disposition testamentaire de Me Dosne relative à l'entretien de la sépulture de M. Thiers au cimetière du Père-Lachaise.

Le prix Volney est décerné à M. O. Jesperson, professeur à l'Université de Copenhague, pour son livre, Growth and structure of the english language.

ACADÉMIE FRANÇAISE.

Nécrologie. M. ALBERT SOREL, membre de l'Académie, professeur à l'Ecole libre des sciences politiques, président de la Commission supérieure des Archives nationales, est décédé à Paris le 29 juin.

Election. L'Académie a élu, dans sa séance du 21 juin 1906, S. E. LE CARDINAL MATHIEU membre titulaire, en remplacement de S. E. le cardinal Perraud, décédé. Le scrutin a donné les résultats suivants: Nombre de votants: 31; cardinal Mathieu 26 suffrages; bulletins blancs : 5.

Le premier prix Gobert (9,000 francs) a été décerné à M. le général Bonnal, pour son ouvrage : L'Esprit de la guerre moderne; le deuxième (1,000 francs) à M. Louis Madelin, pour son ouvrage : La Rome de Napoléon.

Le prix Thérouanne (4,000 francs) a été partagé ainsi : deux prix de 1,000 francs, l'un à M. Patrice Mahon, Etudes sur les armées du Directoire, l'autre à M. Gabriel Pérouse, Le cardinal Louis Aleman; quatre prix de 500 francs à MM. Bourrilly, Guillaume du-Bellay (1491-1543); le vicomte de Brémont, Le xvI siècle et les guerres de la Reforme en Berry; Emile Horn, François Rakoczi II, prince de Transylvanie (1676-1735); Marcel Marion, Le garde des sceaux de Lamoignon.

Le prix Bordin (3,000 francs) a été partagé comme suit : 1,000 francs à M. Herriot,

Madame Recamier et ses amis; 1,000 francs à M. Philippe Godet, Madame de Charrière et ses amis; 500 francs à M. Samuel Rocheblave, George Sand et sa 500 francs à M. Barbeau, Une ville d'eaux anglaise au XVIII° siècle.

fille;

Le prix Marcelin Guérin (5,000 francs) a été partagé de la façon suivante : 1,000 francs à M. Dhaleine, Hawthorne, sa vie et son œuvre; 1,000 francs à M. Michel Salomon, L'esprit du temps; 1,000 francs à M. Jacques Bardoux, Essai d'une psychologie de l'Angleterre contemporaine; 500 francs à M. Benoist Hanappier, Le drame naturaliste en Allemagne; 500 francs à M. Morton Fullerton, Terres françaises; 500 francs à M. Pompéliu Eliade, Histoire de l'esprit public en Roumanie; 500 francs à M. Gabriel Sarrazin, Les grands poètes romantiques de la Pologne.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

Communications. 1" juin. M. Merlin, directeur des antiquités et des arts en Tunisie, adresse à l'Académie une lettre exposant le résultat des fouilles entreprises par M. le capitaine Benet à Bulla Regia. M. Benet poursuit le déblaiement d'un monument qui se compose d'une area dallee qu'entourait sur trois côtés un portique. La cour et la galerie étaient ornées de piédestaux et de statues dont bon nombre nous ont été conservés. Deux des inscriptions relevées donnent le nom de Bulla Regia, qui apparaît ainsi pour la première fois dans l'épigraphie, et une autre celui d'Antonius Marcellinus, qui fut consul en 341, et, ce que l'on ignorait jusqu'ici, proconsul d'Afrique. M. Benet a émis l'hypothèse plausible que ce monument était la curie de l'ancienne Bulla Regia. On peut affirmer que ce monument était un monument public et il parait presque certain qu'il s'ouvrait sur le Forum.

M. Lauer communique les photographies de reliquaires en ivoire, émail et orfevrerie, composant le trésor de la chapelle pontificale du Sancta Sanctorum au Latran (Rome). Ces objets n'avaient jusqu'ici été mentionnés que deux fois, au XII° siècle par Jean Diacre et au xvr lors d'une visite de Léon X. Plusieurs d'entre eux remontent aux IV, v°, Ix et x° siècles.

M. Paul Monceaux expose les résultats de ses recherches sur la littérature donatiste et principalement sur les ouvrages de Petilianus, évêque de Constantine au temps de saint Augustin. Ces ouvrages présentent un intérèt historique pour l'étude du donatisme, un intérêt psychologique et littéraire pour la connaissance de la personnalité de Petilianus et pour l'intelligence des polémiques d'Augustin.

8 juin. M. P. Jouguet lit une note sur la date de la fin de la guerre entre Constantin et Licinius. Un papyrus découvert au Fayoum permet, semble-t-il, de placer cet événement non en 323, mais en 324, comme l'avait déjà proposé M. Otto Seek.

M. Clermont-Ganneau communique les résultats de ses études sur deux petits fragments de vase en albâtre, recueillis à Suse par M. de Morgan et portant, gravés sur la lèvre du goulot, des caractères d'apparence sémitique. Il y a reconnu de très anciennes inscriptions hébraïques écrites dans le même alphabet phenicien que celui de l'inscription de l'aqueduc d'Ezéchias à Jérusalem et des cachets. israélites archaïques antérieurs à l'exil. La langue est de l'hébreu pur. Ces epigraphes indiquent la jauge respective des deux vases, qui servaient probablement à contenir des parfums précieux, dont il importait d'évaluer exactement la quantite. On peut dire avec certitude qu'ils sont l'œuvre d'un artiste israélite et, avec vraisemblance, qu'ils datent d'une époque antérieure à la captivité.

M. Pottier lit un mémoire de M. Radet sur l'Artemision d'Éphèse.

15 juin. M. Héron de Villefosse annonce que l'emplacement du théâtre romain d'Alise est aujourd'hui reconnu d'une manière indubitable grâce aux fouilles poursuivies par la Société des sciences historiques et naturelles de Semur. On a dégagé les substructions de la façade et de la plus grande partie de l'hémicycle.

— M. Héron de Villefosse annonce qu'au cours des travaux qui s'exécutent actuellement à Paris entre l'Hôtel-Dieu et le Tribunal de commerce, sur l'emplacement du Marché aux fleurs, pour la construction de la voie du chemin de fer métropolitain, on vient de découvrir deux murs dans la construction desquels ont été employés des monuments romains. On y a trouvé déjà trois inscriptions funéraires dont l'une renferme les deux noms gaulois Litugena et Bellicovia ainsi qu'un certain nombre de bas-reliefs, dont plusieurs ont un caractère funeraire et rentrent dans la serie des bas-reliefs professionnels si intéressants pour l'histoire des mœurs et de la vie civile en Gaule à l'époque romaine.

- M. Albert Martin fait une communication sur l'ostracisme à Athènes, met en présence les témoignages de Philochoros et de Plutarque et montre qu'ils ne sont pas aussi complètement contradictoires qu'on l'admettait jusqu'ici.

M. le comte Paul Durrieu lit une note sur un livre d'heures peint par Jean Foucquet pour Philippe de Commynes. On savait par un texte d'archives que ce livre d'heures avait été peint vers 1474. M. le comte Durrieu ne serait pas eloigné d'admettre que le manuscrit latin 1417 de la Bibliothèque nationale le représente.

22 juin. M. Héron de Villefosse communique les nouveaux résultats des fouilles exécutées au Marché aux fleurs. Parmi les reliefs mis au jour on remarque un beau morceau décoratif représentant un lion marin, un pilastre orné de feuilles d'acanthe et plusieurs fragments d'architecture intéressants. La série des bas-reliefs professionnels s'est enrichie de deux monuments: l'un représente deux hommes en costume de travail, supportant un coffre et le maintenant en équilibre; l'autre laisse voir un homme drapé assis sur un siège, qui tient par une des anses un dolium, dans lequel un second personnage verse le contenu d'un autre récipient.

M. Toutain lit un mémoire relatif aux recherches faites, sous la direction de M. Cagnat, sur les inscriptions découvertes dans le Sud tunisien par M. le capitaine Donau, inscriptions gravées sur des bornes placées dans la région, au début de l'empire romain, pour la cadastrer et l'arpenter. Les deux lignes de base, le decumanus maximus et le kardo maximus, étaient inclinées d'environ 30 degrés sur la direction E.-O. et N.-S. Elles se rencontraient dans le désert au Nord de Bir es-Sof, au Sud du chott Melghir.

M. S. Reinach étudie le témoignage de Polybe répété par tous les historiens modernes, d'après lequel les épées gauloises étaient de si mauvaise qualité qu'elles se pliaient en deux au contact des armes défensives des Romains. Ces épées, dont nous possédons des centaines d'exemplaires, étaient excellentes; seulement un rite religieux des Celtes voulait qu'on les pliat en deux, en trois et parfois en quatre, quand on les plaçait dans les tombeaux. Les tombes celtiques à épées tordues ont été violées, dès le 11° siècle avant notre ère, par les colons romains. Ils ont cru et Polybe a cru avec eux que ces tombes contenaient les restes des guerriers tombés les armes à la main et que les épées avaient été déformées ainsi dans la bataille. Il y a là un exemple d'une sorte de mythe historique né d'un rite religieux incompris.

29 juin. M. Héron de Villefosse annonce qu'on vient de découvrir au Marché

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