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et tout ce qui est en elles, et il se reposa le septième; or, Jéhovah le bénit et le sanctifia.

5 Honore ton père et ta mère, afin que tes jours soient longs sur la terre et par delà la terre que Jéhovah, tes Dieux, t'a donnée. 6 Tu ne tueras point.

Tu ne seras point adultère.

8 Tu ne voleras point.

9

Tu ne porteras point contre ton voisin un faux témoignage.

10 Tu ne desireras point la maison de ton voisin, ni la femme de ton voisin, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui est à ton voisin.

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Telles sont les loix morales que l'Eternel a gravées, non seulement sur les marbres de Sinaï, mais encore dans le cœur de l'homme. Ce qui frappe d'abord c'est le caractère d'universalité qui distingue cette table divine des tables humaines qui la précèdent. C'est ici la loi de tous les peuples, de tous les climats, de tous les temps. Pythagore et Zoroastre

regardant le firmament, s'écrieroit : Voyez ces eaux miraculeuses suspendues en voúte sur nos tôtes ! ces dómes de crystal et de diamant! Comment rendre en français, dans la traduction d'une loi, cette poésie qu'exprime un mot de trois syllabes?

s'adressent à des Grecs et à des Mèdes ; Jéhovah ; parle à tous les hommes. L'on reconnoît ce législateur tout-puissant qui règle la république des astres et celle des fourmis, et qui laisse également tomber de sa vaste main le grain de senevé qui nourrit l'insecte, et le soleil qui l'éclaire.

Rien ensuite n'est plus admirable dans leur simplicité pleine de justice, que ces loix morales des Hébreux. Les payens ont recommandé d'honorer les auteurs de nos jours Solon décerne la mort contre le mauvais fils. Que fait Dieu ? Il promet la vie à la piété filiale. Ce commandement est pris à la source même de la nature. Dieu fait un précepte de l'amour filial, il n'en fait pas un de l'amour paternel; il savoit que le fils, en qui viennent se réunir tous les souvenirs et toutes les espérances, ne seroit souvent que trop aimé de son père; mais au fils il commande d'aimer car il connoissoit l'inconstance et l'orgueil de la jeunesse.

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A la force interne du décalogue, se joint, comme dans les autres œuvres du Tout-puissant, la majesté et la grâce des formes. Le Brachmane exprime lentement les trois présences de Dieu; le nom de Jéhovah les énonce en un seul mot; ce sont les trois temps du verbe être unis par une combinaison sublime: havah, il faut; hovah, étant, ou il est ; et je, qui, lorsqu'il se trouve placé devant les trois.

lettres radicales d'un verbe, indique le futur, en Hébreu, il sera.

Enfin, les législateurs antiques ont marqué dans leurs codes les époques des fêtes des nations. Mais le jour du repos d'Israël, est le jour même du repos de Dieu. L'Hébreu, et son héritier le Gentil, dans les heures de son obscur travail, n'a rien moins devant les yeux que la création successive de l'univers magnifique symbole de la formation graduelle de la société. La Grèce, pourtant si poétique, a-t-elle jamais songé à rapporter les soins du laboureur, ou de l'ouvrier à ces fameux instans, où Dieu créa la lumière, traça la route au soleil, et croisa la trame du cœur de l'homme ?

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à

Loix de Dieu, que vous ressemblez. peu à celles des hommes! Eternelles comme le principe dont vous êtes émanées, c'est en vain que les siècles s'écoulent; vous résistez aux siècles, la persécution et à la corruption même des cœurs. Cette législation religieuse, organisée au sein des législations politiques et néanmoins indépendante de leurs destinées, est un grand prodige. Tandis que les formes des royaumes passent et se modifient, que le pouvoir roule de main en main au gré du sort, quelques chrétiens, restés fidèles au milieu de ces inconstances de la fortune, continuent d'adorer le même Dieu, de se soumettre aux mêmes loix; sans se croire dégagés de leurs liens par les

révolutions, le malheur et l'exemple. Quelle religion dans l'antiquité n'a pas perdu son influence morale en perdant ses prêtres et ses sacrifices? Où sont les mystères de l'antre de Trophonius et les secrets de Cérès-Eleusine? Apollon n'est-il pas tombé tout entier avec Delphes, Baal avec Babylone, Sérapis avec Thèbes, Jupiter avec le Capitole? Le christianisme seul a souvent vu s'écrouler les édifices où se célébroient ses pompes, sans être ébranlé de la chûte. Jésus-Christ n'a pas toujours eu des temples; mais tout est temple au Dieu viyant, et la maison des morts, et les cavernes des montagnes, et sur-tout le cœur du juste: JésusChrist n'a pas toujours eu des autels de porphyre, des chaires de cèdre et d'ivoire, et des heureux pour serviteurs ; mais une pierre au désert suffit pour y célébrer ses mystères, un arbre pour y prêcher ses loix, et un lit d'épines pour y pratiquer ses vertus.

DU CHRISTIANISME,

O U

BEAUTÉS

MORALES ET POÉTIQUES

DE

LA RELIGION CHRÉTIENNE.

PREMIERE PARTIE.

DOGMES ET DOCTRINE.

LIVRE TROISIÈME.

VÉRITÉS DES ÉCRITURES, CHUTE DE L'HOM ME.

CHAPITRE PREMIE R. Supériorité de la Tradition de Moyse sur toutes les autres Cosmogonies.

Il y a des vérités que personne ne conteste quoiqu'on n'en puisse fournir de preuves immédiates. La rébellion et la chûte de l'esprit d'orgueil, la création du monde, le bonheur

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