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rituelle qui la soutient, de même que Pla ton (1) représentoit toutes les choses corpo relles, comme l'ombre des pensées de Dieu ? le nombre TROIS semble être dans la nature le terme par excellence. Les dimensions, les couleurs, les formes, les sons (2), viennent se réduire au ternaire. Le TROIS n'est point engendré, et engendre toutes les autres fractions, ce qui le faisoit appeler le nombre sans mère, par Pythagore (3). Au moral, le

(1) In rep.

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(2) Dimensions : largeur, longueur et profondeur. Les chymistes ont prouvé que l'eau est identique avec l'air. Couleurs le rouge, le bleu et le jaune; le blanc n'est que l'absence, et le noir que la réunion des couleurs, Formes la ligne droite, le cercle, et l'ellipse qui partage les deux autres. Sons: le son naturel, la quinte et la tierce.

:

(3) Hier. Com. in Pyt. Le 3, simple par lui-même, est le seul nombre qui se compose de simples, et qui fournit un nombre simple en se décomposant : vous ne pouvez composer un autre nombre complexe sans le 3, excepté le 2. Les générations du trois sont magnifiques, et tiennent à cette puissante unité qui est le premier anneau de la chaîne des nombres, et qui remplit l'univers. Les anciens faisoient un fort grand usage des nombres, pris métaphysiquement, et il ne se faut pas hâter de prononcer que Pythagore, Platon, et les prêtres Egyptiens, dont ils tiroient cette science, fussent des fous ou des imbécilles.

TROIS Conserve sa beauté. Les grâces et les vertus l'ont pris pour leur terme, et sa proportion génératrice devient dans l'enfant, entre deux époux, le complément de la vie humaine, ét des délices de l'ame.

Cette sorte de Trinité matérielle et morale, (forte présomption en faveur de la Trinité spirituelle), se retrouve en tout et partout. On peut en suivre la tradition jusques dans le polythéisme. Elle existoit au Tartare, pour la vie et la mort de l'homme, et pour la vengeance céleste; trois Dieux frères composoient, en se réunissant, la puissance totale de l'univers. Il est curieux de remarquer que les annales des hommes se partagent également en trois époques radicales: la création, ou l'homme primitif ; le déluge, ou le premier changement des races; J. C., ou la dernière rénovation de l'espèce humaine (1). Les sphères même, dans leurs danses mystérieuses, semblent célébrer la Sainte Trinité, pour nous servir du langage de l'Ecriture et la terre, avec ses deux flambeaux, forme un admirable triangle dans la voûte azurée des cieux.

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Si vous cherchez le ternaire dans l'objet ou dans l'espèce individuelle; la cîme, la racine et la sève le reproduisent dans la plante;

(1) Nous parlerons bientôt de ces divisions, au sujet d'une loi primitive abolie,

l'aimant, avec son sujet positif et négatif, le découvre dans les métaux. L'homme physique et l'animal sont coupés en trois régions. Les philosophes ont divisé l'homme moral en trois parts; et voici comme le grand Bossuet a trouvé la Trinité dans l'homme spirituel.

« Si nous imposons silence à nos sens, dit-il, et que nous nous renfermions pour un peu de temps au fond de notre ame, c'est-à-dire dans cette partie où la vérité se fait entendre, nous y verrons quelque image de la Trinité que nous adorons. La pensée, que nous sentons naître comme le germe de notre esprit, comme le fils de notre intelligence, nous donne quelque idée du Fils de Dieu conçu éternellement dans l'intelligence du Père céleste. C'est pourquoi ce Fils de Dieu prend le nom de Verbe, afin que nous entendions qu'il naît dans le sein du père; non comme naissent les corps, mais comme naît dans notre same cette parole intérieure que nous y sentons, quand nous contemplons. la vérité.

» Mais la fécondité de notre esprit ne se termine pas à cette parole intérieure, à cette pensée intellectuelle, à cette image de la vérité qui se forme en nous. Nous aimons, et cette parole intérieure, et l'esprit où elle naît; et, en l'aimant, nous sentons en nous quelque chose qui ne nous est pas moins précieux que notre esprit et notre pensée, qui est le fruit de

l'un et de l'autre, qui les unit, qui s'unit à eux, et ne fait avec eux qu'une même vie.

» Ainsi, autant qu'il se peut trouver de rapport entre Dieu et l'homme; ainsi, dis-je, se produit en Dieu l'amour éternel qui sort du père qui pense, et du fils qui est sa pensée, pour faire, avec lui et sa pensée, une même naturę également heureuse et parfaite (1).

Voilà un

à

assez beau commentaire propos d'un seul mot de la Genèse: Faisons l'homme,

Mais s'il suffit, pour justifier un dogme chrétien, que ce dogme ait été connu aux jardins d'Acadème; ignore-t-on que toute l'école Platonique d'Alexandrie adopta la Trinité Jorsqu'elle eut été développée par les Pères ? Croit on que Saint Augustin fût fort inférieur à Platon en métaphysique? Et dans les ouvrages de Platon même ne retrouve-t-on pas quelques notions vagues de la Trinité? Tertullien dans son Apologétique s'exprime ainsi sur le grand mystère de notre religion.

« Dieu a créé le monde par sa parole, sa » raison et sa puissance. Vos philosophes » même conviennent que logos, le verbe et la » raison, est le créateur de l'univers. Les

(1) Bos. Hist univ. sect. 1,, pag. 248,

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» chrétiens ajoutent seulement que la propre » substance du verbe et de la raison, cette » substance par laquelle Dieu a tout produit, » est esprit ; que ce verbe ou cette parole a dû » être prononcé par Dieu; que Dieu l'ayant >> prononcé, il l'a engendré ; que conséquem»ment il est Fils de Dieu, et Dieu, à cause » de l'unité de substance. Si le soleil prolonge » un rayon, sa substance n'est pas séparée » mais étendue. Ainsi le verbe est esprit d'un esprit, et Dieu de Dieu, comme une lumière » allumée d'une autre lumière. Ainsi ce qui procède de Dieu est Dieu, et les deux, avec » leur esprit, ne font qu'un; différent en propriété, non en nombre; en ordre, non » en nature: le fils est sorti de son principe » sans le quitter. Or, ce rayon de Dieu est » descendu dans le sein d'une Vierge; il s'est >> revêtu de chair; il s'est fait homme uni à » Dieu. Cette chair soutenue de l'esprit, se nourrit, croît, parle, enseigne, opère : » c'est le Christ. »

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Cette démonstration de la Trinité peut être comprise par les esprits les plus simples. Il se faut souvenir que Tertullien parloit à des hommes qui persécutoient J. C., et qui n'auroient pas mieux aimé que de trouver moyen d'attaquer la doctrine, et même la personne de ses défenseurs. Nous ne pousserons pas plus lain ces preuves, et nous les abandonnons à

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