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celui-ci ne lance pas la réquisition, le blé sera conservé jusqu'à l'Incarnation et si, à cette époque, Ponce n'a pas encore requis la livraison, les cisterciens seront quittes de leur redevance pour l'année courante. La charte indique encore que ce qui a été défriché dans le bois de Vesvre appartient du côté de Corcelles aux religieux et du côté de Noiron à Ponce. 1

1223. Le 14 janvier de l'année suivante, Garnier, frère de Ponce, son autre frère le clerc Nuard et la femme de Garnier, approuvèrent cette donation. 2

1225. Guy de Bessey, qui a déjà donné à Citeaux sa portion du bois de la Melleroye, vend au couvent trente arpents et plus de terre et de bois, au Deffoy dont une partie avait déjà été acquise de Guillaume de Marigny en 1201. 3

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1227. Renauld de Corcelles, que nous avons déjà vu figurer dans l'accord de 1221, vend à Cîteaux sa part du bois de Vesvres, en se réservant son usage. 4

L'extension de la propriété de Citeaux autour de l'abbaye ne laissait pas que de lui susciter des difficultés avec ses voisins même ecclésiastiques.

1228. Les cisterciens avaient commencé à défricher un bois situé sous le chemin qui va de Citeaux à Tarsul; le chapitre de Langres prétendait à la propriété de ce bois. La difficulté se résout par un accord qui laisse à Citeaux le bois défriché et aussi la partie qui ne l'est pas encore.

1228. La Vesvre de Bessey et le Deffoy étaient grevés d'un cens de vingt deniers, au profit de dame Payen de

1. V. Pièces justificatives, no VII.

2. V. même pièce justificative.

3. Fonds de l'abbaye de Citeaux. Cart. 185, f. LXXXVI et suiv.

4. Id.

Bessey, qui pour le remède de son âme en fait don à l'abbaye.

1

Si les cisterciens avaient dès lors la libre propriété du Deffoy, il n'en était pas de même du canton de la Melleroye. Robert de Villy, fils de Pautenere d'Argilly, avait querellé Citeaux au sujet de la donation que son père avait faite à ce couvent, pour le remède de son âme, de tout ce qu'il possédait en la Melleroye, mais revenant à de meilleures pensées il reconnaît qu'il a vexé les religieux à tort et injustement.

1229. Il approuve la donation paternelle et la fait approuver par sa femme Isabelle. D'un autre côté les moines reçoivent ledit Robert à la pleine participation de tous les biens que peut procurer la maison de Citeaux, tant pendant la vie qu'après la mort. Une charte passée devant Martin, archiprêtre de Beaune, consacre cet accord. 3

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1233. Quelques années plus tard, ce même bois de la Melleroye fut cause d'un litige entre l'abbé et le couvent de Citeaux, d'une part, et Perrin, fils de Symon de Villy, d'autre part. La cause fut portée par ordre du duc de Bourgogne devant Guillaume de Vergy. Perrin, qui prétendait à la propriété, à titre héréditaire, d'une partie de ce bois, reconnut que les religieux avaient eu gain de cause; il demanda leur pardon, ceux-ci le lui accordèrent en assemblée plénière du chapitre, et il s'engagea à ne rien réclamer dans ce bois pour lui et ses héritiers, ni en usage ni d'aucune façon. Le différend fut clos par une charte passée au mois de juin 1233 pardevant Marcel, doyen de l'Oscheret. 4

La même année, Hugues de Panges 5, damoiseau, vend à l'abbé et au couvent de Citeaux, quatorze à quinze journaux de bois et terre inculte, dans la Vesvre d'Izeure,

1. Fonds de l'abbaye de Citeaux. Cart. 185, f. LXXXVI et sutv. 2. Id.

3. V. Pièces justificatives, n° VIII.

4. V. Pièces justificatives, n° IX.

5. Panges, cant. de Saint-Seine, arr. de Dijon.

moyennant le prix de quarante livres dijonnaises 1. C'est la partie de la forêt au milieu de laquelle passe le courant du Salon réuni à la Vouge.

L'abbaye continuait ainsi peu à peu, mais avec une heureuse tenacité, la prise de possession de tout le territoire qui entourait le monastère.

1235. Guy et Hugues Chaulart, d'Argilly, lui donnent tout ce qu'ils possèdent à Corcelles, tant en terres cultivées et incultes qu'en prés et en bois. 2

1250. Même don de Barthélemy de Brazey 3, du consentement de sa femme et de son fils. 4

1260.

Même don de Pierre Boschiers, de Tart 5, et de Régine, sa femme. 6

Le domaine de Grange-Neuve, successivement acquis des seigneurs de Marigny était grevé de droits d'usage au profit du village voisin d'Épernay 7. Un des plus anciens cantonnements de droit d'usage que nous connaissions a été précisément concédé au treizième siècle par l'abbaye de Citeaux dans sa forêt de Grange-Neuve.

1262. Les seigneurs et la communauté d'Épernay abandonnent tous droits qu'ils pouvaient avoir dans le bois de Citeaux, situé devant la porte de la Grange-Neuve, sauf le droit de vaine pâture, trois ans après la coupe, qui s'exercera suivant la coutume de Bourgogne. En échange Cîteaux leur abandonne une partie de ce bois dans la partie basse qui regarde Corcelles, entre les terres arables et le nouveau

1. Fonds de l'abbaye de Citeaux. Cartul. no 185, f. LXXXVI et suiv.

2. Fonds de l'abbaye de Citeaux. Cart. 189, f. vIII.

3. Brazey-en-Plaine, cant. de Saint-Jean-de-Losne.

4. Fonds de l'abbaye de Citeaux. Cart. 189, fol. I et suiv.

5. Tart, cant. de Genlis.

6. Fonds de l'abbaye de Citeaux. Cart. 189, f. 1 et suiv. 7. Épernay, cant, de Gevrey.

chemin fait pour la division de ces bois 1. La charte stipule au profit des usagers le droit d'aller dans leur canton par ce chemin et d'y faire passer leur bétail.

Les efforts de l'abbaye vont désormais se porter sur le massif qui sépare le monastère de Tarsul; et en peu de temps elle acquérera, par donation ou à prix d'argent, tous les cantons sur lesquels les chartreux de Dijon n'ont pas encore mis la main.

1263. Les frères Valon et Haymon de Lambrey, damoiseaux, désireux de pourvoir au salut de leurs âmes et de celles de leurs ancêtres, donnent à Citeaux tout leur bois de la Rèpe, situé entre leurs terres arables d'une part et le bois du couvent qu'on appelle le Poulot. Ils s'engagent à défendre à leurs frais les cisterciens contre toute prétention étrangère sur cette propriété. Pierre, doyen de la SainteChapelle ducale, et maître Albéric, doyen de la Chrétienté de Dijon, mirent leurs sceaux à la charte de cette donation au mois d'août. 2

1265. Au mois de mai, ces vénérables personnages scellèrent également une charte par laquelle Jean Tafut, écuyer, abandonnait à Citeaux tout usage et tout droit que lui et ses hommes d'Izeure prétendaient avoir dans le bois de l'abbé et du couvent qu'on appelle bois Borreau, joignant le bois du Poulot. Jean Tafut déclare qu'il a fait cette aumône pour le salut de son âme et pour le remède de l'âme de défunt son frère Ubard, qui a reçu la sépulture ecclésiastique dans le cimetière de Cîteaux. 3

1266. Les frères Valon et Aymon de Lambrey qui donnèrent, en 1263, leur bois de la Rèpe à Cîteaux, avaient déjà concédé à cette abbaye leur part du bois du Poulot, ainsi

1. Ce canton, cédé en échange de droits d'usage, fait partie des bois communaux d'Épernay; il est séparé du massif principal de ces bois et constitue une portion du quart en réserve. Il est enclavé dans la forêt domaniale de Grange-Neuve. 2. V. Pièces justificatives, n° X.

3. V. Pièces justificatives, n° XI.

qu'en témoigne une charte du duc Hugues qui fait savoir à tous, qu'en sa présence Rodolphe de Gerland, fille de feu monseigneur Symon, écuyer, et sa femme Alaïde, fils de feu monseigneur Guy d'Iseurre, approuvèrent l'aumône faite par Valon et Aymon de Lambrey, aux religieux de Citeaux, de leur bois de Poulot, sis entre le bois de Poulot appartenant déjà au couvent et leur bois de la Rèpe. Ce bois était mouvant du fief de Rodolphe, aux droits de sa femme, et comme Rodolphe et sa femme sont les feudataires du duc, celui-ci approuve la donation en revêtant la charte de son sceau. 1

Le canton du Poulot touchait presque à la porte de l'abbaye; les religieux, sans se préoccuper des acquisitions de proche en proche, mais en poursuivant leur plan bien arrêté de posséder un jour les bois compris sur les finages d'Izeure, de Corcelles et de Noiron 2 entre leur couvent et leur grange de Tarsul, achètent la Vesvre de Noiron.

1266. Le 6 du mois de mars, Isabelle, femme d'Étienne Boujon, chevalier, fait savoir à tous que, spontanément, sans force ni crainte, ni aucune circonvention, mais pour son utilité, elle a vendu, concédé et quitté en héritage perpétuel à vénérables et religieuses personnes les abbé et couvent de Citeaux, tout usage, toute propriété et tout droit qu'elle a, peut avoir et doit avoir pour quelle que raison que ce soit, dans tout le bois qui est dit le Vesvre de Noiron, situé entre la grange de ces mêmes abbé et couvent appelés Tarsul et le village de Corcelles, pour le prix de cent cinquante livres viennoises dont elle a reçu plein et intégral paiement compté en argent. Étienne Boujon et son fils Jean approuvèrent cette vente en donnant en garantie tous leurs biens meubles et immeubles et firent ajouter à la charte le sceau du doyen de la Sainte-Chapelle de Dijon.

1. V. Pièces justificatives, no XII.

2. Noiron-lez-Citeaux, cant. de Gevrey.

3. Fonds de l'abbaye de Citeaux. Cartulaire 189, f. L.

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