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également donné ce qui provenait du seigneur de Marigny et de Jehan Rollet. Le bois de Chermoye avait ainsi été quelque temps entre les mains de Citeaux, mais en 1290, pour clore un procès qu'elle avait avec la duchesse Alayde au sujet des vignes de Pommard, l'abbaye lui concéda à vie ce que son mari lui avait donné, mais à la condition qu'elle n'y introduira ni les templiers ni les hospitaliers, qui pourraient molester les cisterciens.

Cependant l'abbaye de Citeaux, au moment de son établissement, n'avait rencontré qu'un très bon accueil de ses voisins, comme nous l'avons vu précédemment et comme nous en trouvons encore un exemple, de la part de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. 1

Vers le milieu du sixième siècle, Eleuthère, riche galloromain d'Autun, avait acheté la terre de Gilly du comte Hermanfroi, seigneur burgonde, et l'avait transmise à saint Germain, son fils, évêque de Paris. Celui-ci, en 565, en fit don avec d'autres biens au monastère que le rói franc, Childebert, venait de construire à Paris en l'honneur de la Sainte-Croix, de saint Étienne et de saint Vincent, martyrs, et qui prit plus tard le nom de Saint-Germain-des-Prés. Après la mort de ce saint évêque, les religieux, voulant dignement reconnaître la mémoire de leur bienfaiteur, établirent à Gilly un prieuré qu'ils mirent sous son vocable. Vers le commencement du douzième siècle, Renauld, abbé de Saint-Germain de Paris, et ses frères concédèrent à Étienne, abbé du nouveau monastère de Citeaux, tout droit qu'ils croyaient avoir en terres, bois et prés, qu'un nommé Helgod avait, tenu jusqu'alors au fief de Gimminy. Il leur donna également, sur tout le territoire de Gilly, l'usage au pâturage des porcs et des autres animaux, et en plus quatre arpents de terre qu'ils possédaient à Bretigny. Les

1. Garnier, Histoire du château et du village de Gilly-lès-Citeaux, dans les Mém. de la Comm. des antiq. de la Côte-d'Or. I, 245.

cisterciens s'engagèrent d'autre part à livrer chaque année, au prieur de Gilly, six sextiers moitié avoine moitié froment, et s'ils plantaient des vignes un tiers de muid de vin pour douze journaux. 1

A la fin du treizième siècle, le prieuré de Gilly fut acheté par Citeaux moyennant dix mille livres et quatre mille petits tournois de rente. Pendant tout le quatorzième siècle la rente fut bien payée, mais le paiement fut interrompu pendant le siècle suivant à la faveur des guerres. Un procès s'en suivit et ce ne fut qu'en 1499, par les soins de l'abbé Jean de Cirey et moyennant cession de terres en Brie à l'abbaye de Saint-Germain, que Citeaux resta maître définitif du prieuré de Gilly.

1395. Antérieurement au procès, Citeaux avait fait reconnaître ses droits de toute justice et juridiction sur les territoires de Gilly et de Villebichot 2 et principalement dans les bois de Chardenet et de Foul-le-Chastés (Fol-Chétif) sur le finage de Villebichot, ainsi que son usage dans ces bois. pour la grange de Bretigny 3 et les autres granges qui y avaient coutume. Mais une des clauses du traité porte que les habitants pourront prendre les malfaiteurs dans ces bois et les amener devant la justice du prieuré de Gilly. Les amendes devaient être au profit de Citeaux et les dommages appliqués à la réparation de l'église de Gilly.

Cependant les cisterciens n'étaient pas encore sculs seigneurs de Gilly. En 1469 frère Humbert, abbé de Citeaux, et Guillaume de Vienne, chevalier, seigneur de Montbis 4 et de Bonnencontre, qui avaient eu jusqu'à seize procès à cause de la terre et seigneurie de Gilly « tant en la noble court souveraine de parlement de France à Paris, au conseil de notre très redoubté seigneur, monseigneur le duc de Bourgogne, à Dijon, ou bailliaige dudit Dijon que autres cours,»

1. Fonds de l'abbaye de Citeaux. Cartulaire 187, f. 1.

2. Villebichot, cant. de Nuits.

3. Bretigny, ferme sur la com. de Saint-Bernard, cant. de Nuits.

4. Montbis, hameau de la com. de Bligny-sous-Beaune, cant. de Beaune sud.

se mettent d'accord en présence de « hault et puissant seigneur, messire Claude de Montaigu, chevalier, seigneur de Coulches, de Longvi, d'Espoisse et de Belleneure. 1

Le seigneur de Montbis cède à Citeaux : « généralement tout tel droit, action, part, porcion, raison ou reclamacion que nous ledit seigneur de Montbis avons audit Gilley tant d'ancienneté comme de novel et qui nous peut compéter et appartenir esdiz lieux de Gilley, Flagey, Vougeot, Chambole, Morrey et Voone, finaige et territoire desdiz lieux, soit en iustice, maisons, mex, granges, forteresses, colombiers, molin, maignies de hommes et de femmes, bois, buissons, terres, prez, vignes, vergiers, jardins, censes, rentes, revenues d'argent, de blez, vin, avene, huille et de cire, droit. de vente, d'esgandiller mesures, de instituer officiers, fieds, rièrefiedz et autres choses quelconques sans en rien retenir ne réserver à nous ne à nos hoirs en aucune manière, frainchise, prééminance, liberté et possession que avons jouyr et user cy-devant et que eussions peu et deu faire cy-après. Et ces présent vendaige, cession et transport nous, ledit seigneur de Montbis, avons fait et faisons pour nos et nosdiz hoirs ausdiz religieux pour eulx et leurs successeurs pour le prix et somme de neufz mille six ving francs, monnoie courant au duchié de Bourgogne à nous pour ce payez, baillez et délivrez par lesdiz religieux, dont nous nous tenons pour bien contens. Parmy et moyennant lequel vendaige nous, ledit chevalier, avons promis et promectons de bailler ausdiz religieux tous tiltres, lectres, terriers, cartulaires, papiers de justice et autres enseignemens que avons en noz mains et porrons avoir de ladicte terre de Gilley par nous vendues à leur volenté et requeste. »

Cette vente comprenait le bois d'Arbuère contenant environ quatre cents arpents avec la justice et tous les droits qui en dérivent, plus le bois de la Combe, assis et enclavé au

1. Fonds de l'abbaye de Citeaux. Cartulaire 187, f. c.

territoire de Morey, et le bois du Chaigney, assis et enclavé au finage de Chambolle 1, avec les mêmes droits.

A la fin du douzième siècle, les cisterciens avaient acquis, au sud du massif de la forêt ducale d'Argilly, tout ce que Bernard de Buelée possédait tant en terres que bois sur le territoire de Moisey 2. Ledit Bernard, ses fils et sa femme avaient fait cette donation à l'abbaye pour la rédemption de leurs âmes.

Il ne nous reste plus à établir que l'origine des bois situés sur Chaugey et Maison-Dieu 4. Le cartulaire de Jean de Cirey permet de reconstituer les différents actes qui ont fait passer ce domaine entre les mains des cisterciens.

1277, septembre.

Philippe de Vienne, seigneur de Pagny et de Seurre, necessitate urgente, constitue quarante livres de rente à l'abbaye de Citeaux assignées sur les revenus de la terre de Maison-Dieu, moyennant un capital de huit cents livres. Le duc Robert II approuve la cession. 5

1282.-Le samedi avant la St-Valentin, Jean de Vienne, seigneur de Losne et de Mirebel, fils de Hugues, comte de Vienne et seigneur de Pagny, vend aux moines de Citeaux ses villes. de Losne, Chaugey et Maison-Dieu, avec toutes leurs dépendances sans réserve, tant en bois que pâturages, bois, usages, panages, étangs et pêches pour le prix de 3,400 livres. 6

1283, décembre. - Philippe de Vienne, chevalier, seigneur de Pagny, et Jean de Vienne, damoiseau, seigneur de Mirebel, fils et héritiers de Hugues, comte de Vienne et seigneur de Pagny, cèdent au duc de Bourgogne la garde de Losne, Chaugey et Maison-Dieu. 7

1. Chambolle, cant. de Gevrey-Chambertin.

2. Moisey, com. de Marigny-lez-Reullée, cant. de Beaune sud.

3. Chaugey, com. de Losne, cant. de Saint-Jean-de-Losne.

4. Maison-Dieu, méme canton.

5. Fonds de l'abbaye de Citeaux. Cartulaire 191, f. I et suiv.

6. Id.

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1290, juillet. Les mêmes ratifient le traité conclu entre l'abbaye, Hugues, leur frère, et Belote, sa femme, au sujet du droit que ces derniers prétendaient sur des terres à Maison-Dieu.

1292, septembre. -Girard et Huguenin de Vienne, fils de Hugues, comte de Vienne, approuvent le traité par lequel Jean de Vienne, leur frère, reconnait la propriété de Citeaux sur l'étang de Chaugey, le moulin à vent et le bois des Hayes.

Philippe de Vienne, n'ayant pas remboursé le capital de la rente constituée par lui, l'abbaye devient propriétaire de sa portion du domaine. 1

Les documents que nous venons d'essayer d'analyser nous donnent l'origine des différents massifs de bois que possédait l'abbaye de Citeaux dans les diocèses de Chalon, de Besançon, de Langres et d'Autun, savoir :

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1. Fonds de l'abbaye de Citeaux. Cart. 191, f. 1 et suiv.

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