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Les seigneurs étaient autrefois responsables du bon entretien des chemins aussi leurs officiers de justice ne manquaient-ils pas au devoir d'avertir les tenanciers de faire toutes les réparations nécessaires et de les condamner à l'amende en cas de non-exécution. Ainsi, aux assises de justice, tenues à Champchanoux, par Hugues Temporal, juge châtelain, le mercredi avant Noël 1429, « il a esté commandé aux habitans de Bornay de réparer et mettre en bon estat, dans la feste de saint Michiel prochain venant, ung chemin tirant de Bornay au Croux Monial 1. » Aux assises tenues le samedi avant la Saint-Martin, nous trouvons un commandement << es habitans dessusdits de réparer ledit chemin, à peine de LX sous pour un chacun 2. » Les infractions à ces ordres étaient punies d'une amende : à une session précédente, tenue en 1427, « pour ce que Michiel Tixier n'ait fait et adoubé les chemins dessoubz sa maison en droit lui, et lui en a esté fait commandement par Jehandot Bolet (sergent de la justice), dont il n'ay riens fait, pour ce paiera ledit Michiel VII sous 3. » La dégradation volontaire des chemins était punie plus sévèrement que la négligence à les tenir en bon état aux assises tenues le 1er août 1432, « pour ce que es assises precedens fut trové que Perrot Boerat avait rompu le chemin publique tirant de Bornay au Bois au Gascon, et pour ce ledit Boerat a esté condampné en LX sous et à remettre le chemin en bon estat. >> 4

Ces assises de justice étaient ambulatoires et se tenaient successivement sur les différents territoires de la seigneurie: le 20 mai 1424, à la Croix-de-Champchanoux; le vendredi après l'Ascension de la même année, à Bornay; le 5 août suivant, à la Planche de Ravetoux. La justice ne pouvait ainsi être rapprochée davantage des justiciables.

1. Reg. de la justice de Champchanoux.

2. Id.

3. Id.

Les règlements de police ne permettaient alors que les jeux de l'arc et de l'arbaleste, propres à développer et à entretenir les aptitudes militaires de la population: tous les autres étaient interdits. A une session, tenue au mois de novembre 1431, plusieurs particuliers furent condamnés à une amende pour avoir joué publiquement à certain jeu prohibé: «< sur ce que nonobstant la deffense sur ce faicte, que nulz ne jeust à la palme, à la bille ni aultres, excepté l'arc et l'arbeleste, iceulx ont jué à l'escut. » 1

JEHANNE DE MAVILLY OU DE MAULVILLY est citée comme prieure, avec Jehanne Choux et Claude de Loisy, religieuses, dans l'acte d'entrage du meix du Bouley en la paroisse de Saint-Eugène, à la date du 22 juillet 1429. 2

La règle et l'usage autorisaient la prieure à avoir à sa disposition un frère convers pour les gros travaux et les vacations extérieures que la bienséance et la clôture monastique ne permettaient pas aux religieuses de faire elles-mêmes. En 1431, Guillaume Bernard, d'Aubigny, près de Toulon, fut admis comme convers aux conditions énoncées dans son acte de réception. 3

Par acte du 3 mars 1439 (n. st. 1440), Jehanne de Mavilly afferma la grange de Pierre Cervault à Jehan Larnier, dit Gareaul, prêtre, pour quinze ans, au prix de 12 livres par an, et à la charge « de faire desservir bien et dehuement et raisonnablement la chapelle d'icelle grange d'une messe toutes les sepmaines... de faire une cheminée de pierre en la chambre de nous ladicte prieure, estant dans ladicte grange, deans le terme d'un an... » Le nom de Jehanne de Mavilly se rencontre encore dans un acte de 1444.

JEHANNE PARICON était prieure de Champchanoux en 1450. Elle paraît avec cette qualité dans un acte du 2 avril de cette

1. Reg. de la justice de Champchanoux.

2. V. pièce X.

3. V. pièce XI.

année, renouvelant en faveur de Barthélemy du Verneaul, le bail du meix Soury, situé à Bornay, qui avait été précédemment consenti par « feue de bonne mémoire dame Juhanne de Mavilly, jadiz prieure dudit prieurté de Champchanoux, que Dieu par sa grâce absoille... » On retrouve encore son nom en 1461. Sa conduite avait été fort déréglée.

ANTHOINE DE BARNAULT est citée comme prieure dans plusieurs actes de 1472 à 1496. Elle appartenait sans doute à la famille des Le Moine de Barnault, qui tirait son origine du petit fief de ce nom en la paroisse de Marly-sous-Issy, et qui avait donné trois abbesses au monastère de Saint-Jeanle-Grand d'Autun: Louise, élue en 1474 et morte peu de mois après; Huguette, élue en 1475 et qui résigna en 1480 en faveur de sa nièce, Claude, qui mourut en 1493 1. Un membre de cette famille, Philibert de Barnault était seigneur de Montmort en 1471. 2

En 1450, Jehanne Pariçon avait donné à rente perpétuelle la maison et le meix de Pierre-Cervau, « sans avoir grant advis et sans avoir gardées les solemnités de droit à ce requises et necessaires. » Anthoine de Barnault se pourvut contre cette aliénation, se fondant sur ce que « le lieu de Pierre Cervaul est d'ancienneté lieu desdié à religion et au service de Dieu, et où quel souloit avoir prioré, en appliquant ledit lieu à usaige prophane et le convertissant en habitation de gens mariez, combien qu'il y ait une chappelle en laquelle l'on doit celebrer messe toutes les semaines. >> Pour éviter un procès les héritiers de l'acquéreur, Regnauldot et Jean Moreau, consentirent à une résolution du bail. Par transaction du 18 octobre 1482, entre eux d'une part, et Anthoine de Barnault, prieure, Marie de Semur, Anne de Montagu et Marguerite de Gau, religieuses de Champchanoux,

1. V. Gall. Chr., t. IV, col. 481.

2. Barnault portait de sable à une creix d'or. V. Soultrait, Armorial du Nivernais, p. 86.

il fut convenu que le bail de 1450 demeurerait sans effet, moyennant le paiement d'une somme de cinquante francs. 1

GUYE DE VIENNE paraît avec le titre de prieure de Champchanoux dans plusieurs actes de 1500 à 1504. Elle avait probablement fait la profession religieuse au monastère de Saint-Andoche d'Autun où deux de ses tantes avaient rempli les fonctions abbatiales: Henriette, de 1437 à 1442, époque de sa translation à Remiremont, où elle mourut en 1461, et Marie, qui lui succéda 2. Par acte du 15 janvier 1501 (n. st. 1502), Guye de Vienne assistée de Symone de Vienne, sa nièce, Katherine des Haultelz 3 et Katherine du Puys, religieuses de Champchanoux, céda à Nicolas Rolet, bourgeois d'Autun, au prix d'une rente de trois gros, le droit « de prendre toute l'eaue estant en la mere ripviere estant en la justice dudit Cervault, à nous appertenant, au dessoulz du folon dudit Cervault, et icelle conduyre au long du biey estant es prez dudit Rolet, tendant d'icelle mere ripviere au lieu où souloit estre le folon dudit Rolet, et avec ce qu'il puisse faire ung petit bastard d'eaul au travers d'icelle mere ripviere, sans pour ce qu'il puisse excluser en faceon qu'il soit au prejudice du folon dudit Cervault et que icellui folon ne puisse foler comme il a accostumé. »

ÉTIENNETTE DE MYPONT est citée comme prieure de 1507 à 1514. Elle appartenait probablement à la famille d'Alain de Mypont, seigneur de Puligny, condamné par le parlement de Bourgogne, en 1532 4. Par acte du 18 mai 1508, elle accorda à Huguenin du Verne, Ligier Potillon, Philibert

1. Acte passé en présence de Charles de Barnault, écuyer, seigneur de Montmort, reçu d'Aiguemorte, notaire à Autun.

2. Gall. Chr., t. IV, col. 484.

3. On trouve noble homme Antoine des Hautelz, seigneur de Beaudésir (commune de Vandenesse-sur-Arroux), en 1514. (Protocoles de Jean Desplaces.)

4. Mypont portait d'azur au chevron d'or, avec cette devise: My pont difficile à passer. (V. la Noblesse aux États de Bourgogne, p. 253.)

Godin, Nycollas Bourgeois et Martin Montmellot, habitans du village de Thelly 1, le droit d'usage dans le bois de Vaufeuchoux, à la charge d'un boisseau d'avoine et d'une demidouzaine d'œufs de rente par chacun des usagers. En 1514, Étiennette de Mypont donna au prieuré une rente de quinze livres pour fonder l'office des Trois-Maries dans la chapelle du prieuré. Cette donation fut acceptée par Symonne de Vienne, Catherine des Autels, Catherine du Puys, Madeleine de Mypont, Marguerite de La Mothe, Anne de Clugny, religieuses de Champchanoux.

ANNE DE MYPONT, religieuse à l'abbaye de Saint-Andoche d'Autun, lui succéda en 1515.

En 1518, nous trouvons citées comme religieuses de Champchanoux, Loyse de Barnault, Symonne de Vienne, Catherine du Puys, Anne de Clugny, Marguerite de la Mothe, Catherine des Saulses 2 et Madeleine de Mypont. Les affaires temporelles du prieuré étaient alors dans un grand désordre: domaines envahis et usurpés, bestiaux volés, titres soustraits, tels étaient les maux contre lesquels la nouvelle prieure avait à lutter. A sa sollicitation et à celle de Philippe de Mypont, seigneur d'Escotigny, son frère, Léon X décerna contre les déprédateurs une bulle d'excommunication donnée à Rome le 17 juin 1519, et publiée à Autun le 2 septembre suivant.

Par acte du 22 mai 1522, Jehan de la Vaux, Jehan Dauget, Benoît et Jehan Bernard, Philippe Boueret, Aulbin Tixier, Étienne et Jehan Carré, et Pierre Boulet, tous habitants du village de Bornay, reconnurent qu'ils sont tenus chaque année, au mois de mai, d'aller quérir à Pierre-Cervau, avec leurs bœufs et charrettes, six setiers de froment dus au prieuré par le seigneur d'Antigny.

1. Thely, com. de Toulon-sur-Arroux (S.-et-L.)

2. Les Saulses, petit fief situé dans la commune de Dettey (S.-et-L.)

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