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En 1586, à la requête de Siacre des Haultelz, procureur de la justice de Champchanoux, Jehan des Saulses, Claude Voysin, Thybault de Villebeuf, Aulbin et Claude des Saulses, habitants du village des Saulses en la paroisse de Dettey, furent condamnés à payer, le dimanche après la SaintMartin d'hiver, « devant la croix de Saint-Eugène, durant la grant messe », la rente de trois bichets de seigle et de trois bichets d'avoine, à la mesure d'Uchon, qu'ils devaient au prieuré. Le 23 janvier 1533 (n. st. 1534), Anne de Mypont accorda à Philippe Boueret, Jehan de la Vault, Philibert Verneaul, Guillaume de Sanvignes, Michel de Byeres, Zacharie de Monbereaul, Nycolas Boulet, Jehan Bernard, Guillaume Tixier et Anthoine Dauget, du village de Bornay, le droit de conduire leur bétail dans le bois de Vaulfeulloux, pendant toute l'année, à la réserve du temps de la Nativité Notre-Dame à la Saint-Antoine, sous condition de payer la redevance d'un boisseau d'avoine par chacun des usagers.

Le nom d'Anne de Mypont se rencontre dans les actes jusqu'en 1539. Après sa mort, Madeleine de Mypont, sa sœur, qui recevait peu de consolations dans le prieuré, ayant été dispensée de la résidence par Jacques Hurault, évêque d'Autun, et par indult des papes Paul III, en 1545, et Jules III, en 1551, se retira à Beaune, près des prieurs de SaintMarcel et d'Anzy-le-Duc, ses frères. Une enquête, faite à son sujet en 1556, nous apprend qu'après sa sécularisation, «< elle a toujours vescu honorablement et louablement, frequentant les eglises et aultres sainctz lieux. »

MARGUERITE DE SEMUR alias DE LAUBEPIN, prieure de Champchanoux, ne nous est connue que par la résignation de son bénéfice, qui fut faite en 1541 par Claude Guillaud, chanoine théologal, son procureur.

JEHANNE DE LÉVIS DE CHATEAUMORAND, religieuse à l'abbaye de Saint-Jean-le-Grand, fut pourvue du prieuré de Champchanoux, sur la résignation de la précédente, le 29 mai 1541,

par Jacques Hurault, évêque d'Autun. Les religieuses, qui habitaient alors le prieuré, étaient Perronne de Lugny, Catherine de la Rivière, Philiberte de Laubepin et Marie de Saint-Nectaire. Jeanne de Lévis avait été précédemment prieure du monastère de Saint-Jean-le-Grand dont elle eut l'administration pendant une année, en 1521, après l'éloignement de l'abbesse, Claude de Rabutin, et jusqu'à l'élection d'Adrienne de la Palus qui lui succéda. 1

ANTOINETTE DE TOURNON, abbesse de St-Andoche d'Autun, était en même temps titulaire du prieuré de Champchanoux qu'elle résigna le 31 décembre 1551.

Huguette de COURCELLES, religieuse de St-Andoche, fut pourvue, le 31 décembre 1551, du prieuré de Champchanoux, «< cum ejus membro de Pierre Servault » par Robert Hurault, abbé de Saint-Martin et vicaire général de Philibert d'Ugny, évêque d'Autun: «< cujusquidem prioratus, quoties locus vacationis occurrit, collatio, provisio, donatio et omnimoda dispositio ad prefatum dominum reverendum, ratione suæ dignitatis episcopalis ab antiquo spectant et pertinent 2. » Huguette de Courcelles prêta serment, en qualité de prieure de Champchanoux, le 2 juin 1552, entre les mains de Robert Hurault et en présence de Pierre Dandozille, docteur en médecine 3. Philiberte de Barnault, qui en avait été pourvue par le Pape, consentit à renoncer à ses droits en faveur de Huguette de Courcelles, par acte passé le 1er juillet 1575, << in castro et domo forti Montis Mauri » où elle s'était retirée.

1. V. Gall. Chr., t. IV, col. 481.

2. L'acte de nomination, contre-signé Vériet, est passé en présence de Gabriel de Grigny, chanoine d'Autun.

3. Il ressort du contrat de mariage de Pierre Dandosille avec Charlotte Languet, veuve de Pierre Devoyo, passé devant Jean Desplaces, notaire à Autun, le 13 décembre 1534, que ce médecin, qui marqua dans les premiers temps de la Réforme, était originaire de Villeneuve en Navarre.

ENARDE D'ANLEZY, religieuse du Puy-d'Orbe, fut pourvue le 21 janvier 1582, par Charles Ailleboust, évêque d'Autun, du prieuré de Champchanoux, vacant par la mort de Huguette de Courcelles. La nouvelle titulaire résigna presque immédiatement son bénéfice en faveur de sa sœur. 1

LOUISE D'ANLEZY avait fait la profession religieuse au monastère de Saint-Jean-le-Grand, le 4 février 1582. Elle fut pourvue du prieuré de Champchanoux le 15 du même mois, en prit possession le surlendemain et mourut le 17 mars 1601. En vertu de son droit de succéder à toutes les personnes ecclésiastiques de son diocèse décédées ab intestat, Pierre Saulnier, évêque d'Autun, obtint, le même jour, un mandement du bailli pour faire saisir à son profit tous les biens, meubles, grains et bestiaux du prieuré de Champchanoux et des fermes qui en dépendaient, « lequel prieuré était vacant par le décès de dame Loyse d'Anlezy. »

HÉLÈNE DE CYBÉRAN, d'une famille du Beaujolais d'où était Ponthus de Cybérand, bailli de Mâcon en 1622 2, fut pourvue du prieuré de Champchanoux en 1602 et elle exerça les fonctions de prieure jusqu'à l'époque de sa mort, qui arriva le 13 mars 1625.

HÉLÈNE D'ARCY, dont nous rencontrons pour la première fois le nom seulement en 1629, paraît avoir succédé immédiatement à Hélène de Cybéran. Son bénéfice lui fut disputé par Anne de Montjournal, religieuse professe de l'abbaye de Cusset, qui en avait obtenu du Pape les bulles de provision. Mais son mandataire dut se contenter, le 24 janvier 1630, d'une prise de possession sommaire et de pure forme, « par

1. Les Anlezy, originaires du Nivernais, portaient d'hermine à la bordure de gueules. (V. Soultrait, Armorial du Nivernais, p. 81.)

2. V. Hist. du Beaujolais, par la Roche la Carelle, t. II, p. 348, et Indicateur héraldique du Máconnais, par A. Arcelin, p. 131. Cette famille portait d'azur à trois gerbes d'or, 1 et 2.

l'attouchement de la grand porte de l'esglise dudit prioré, ayant trouvé icelle fermée, lesdites dames religieuses ayant faict reffus de l'ouverture de la porte de ladite esglise. »> Délivrée de cette concurrence par la fermeté de sa communauté, Hélène d'Arcy s'appliqua à favoriser et à répandre dans son prieuré cet esprit de réforme et de régularité dont les effets se faisaient sentir à cette époque dans la plupart des maisons religieuses. Sans être tombé dans de graves désordres ni même dans un relâchement complet, le monastère de Champchanoux avait cependant beaucoup à faire pour ranimer dans son sein les habitudes de clôture, de prière et de travail prescrites par la règle de Saint-Benoît. La situation champêtre de cette maison avait favorisé l'admission fréquente des personnes séculières, dont la présence et le séjour étaient incompatibles avec la pratique du silence et des autres devoirs de la vie monastique. Il n'y avait pas moins de facilité à rendre les visites au dehors qu'à les recevoir dans l'intérieur. A l'égard des hôtes, la politesse avait une familiarité mondaine qui dépassait beaucoup le simple << enclin » établi par la règle. Il existait une absence générale de contrainte qui rendait l'obéissance facile en laissant à chacune une liberté à peu près absolue d'agir à sa guise. La maison avait moins l'apparence d'un couvent, dans le sens austère de ce mot, que d'un asile aimable où les déshéritées de la fortune trouvaient, sous une autorité toujours indulgente, une existence assurée, les usages et les relations du monde et une vie commode. Hélène d'Arcy tendit à ramener sa petite communauté à une observance, sinon étroite, au moins suffisante et aisée à pratiquer. D'accord avec les autres religieuses, elle proposa et fit adopter, en 1638, un règlement peu sévère, facile à suivre, mais cependant propre à donner à la maison la gravité qui lui manquait un peu. Ce document, qui fait connaître le régime des monastères qui suivaient la règle de Saint-Benoît mitigée, sera lu avec intérêt :

Du premier jour d'avril mil six cens trente huict, les prieure et relligieuses du monastère de Chamchanoux cappitullairement assemblées, premièrement noble et relligieuse dame Helaine Emanuelle d'Arcy, prieure, Jacqueline de Vallerot, Jacqueline de Ragot, Louise du Bech, Marie des Crots, Marguerite de Vallerot ', Chrestienne de Granval, Anne de Granval, Jehanne de Granval 2, Françoise des Crots.

Sur ce que noble et relligieuse dame Helaine Emanuelle d'Arcy, nostre prieure de céans, a remonstré qu'ayant pleu à la bonté divine préserver ce monastère par une grâce spécialle, de temps immémorial, de scandalles, calomnies et mauvaise réputation, et qu'ayant succédé à celle qui se seroit fort bien acquittée de la charge qui luy a esté commise, elle croyoit estre obligée non seullement de conserver la bonne repputation acquise par ses devancières, mais au contraire de l'augmenter par les bons advis et resollutions de ses filles et sœurs relligieuses, ausquelles désireuse de faire entendre ce qui est pour la plus grande gloire de Dieu, l'observance de leurs vœux, paix, contentement et satisfaction du general et de toutes en particullier, pour à quoy satisfaire elle propose qu'il seroit décent et convenable doresnavant de retrancher, autant que le malheur du temps, le lieu où elles sont constituées et le peu de facultés et moyens dont elles sont munies le peut permettre, tout ce qu'elles peuvent trouver dans l'ancienne liberté qui pourroit en quelque façon contrarier à leurs vœux et aporter quelque obstacle à leur salut.

Premièrement, ont trouvé à propos, en tant que monseigneur l'illustrissime evesque d'Ostun, leur prélat, l'auroit pour agréable :

Qu'il sera désormais deffendu aux séculliers de n'entrer dans leur cloistre ny en leur communauté, si ce n'est en cas de nécessité et que la supérieure le jugera à propos, fors et excepté les jours que l'on recevra des filles novices et professes, alors les parens et amis desdictes novices et professes et leurs serviteurs y pourront entrer ce jour là seullement.

1. Marguerite de Vallerot, fille de Simon de Vallerot, seigneur de Masoncle, et de dame Claude de Montrichard, née en 1608, avait fait profession le 22 janvier 1636, en présence de ses père et mère et de Jean du Bec, fils de Claude du Bec, écuyer, seigneur de la Court, son beau-frère, et de Marguerite de Chaulgy, femme d'Antoine Josserand de Grandval, seigneur de Fraize, écuyer. Elle mourut le 21 janvier 1704, à l'âge de quatre-vingt-seize ans. « Son caractère particulier, dit le Nécrologe, a esté le zèle pour le service divin et pour la prière. >>

2. Les trois sœurs de Grandval étaient filles de Jean de Grandval, écuyer, seigneur de Champagny, et de Philiberte Doyen.

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