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reine Brunehaut qu'il n'y avait entre eux que l'espace de la porte communiquant de l'église à l'escalier du dortoir. Cet abbé était représenté sur sa tombe revêtu de ses habits pontificaux.

Geoffroy, décédé vers 1060, fut placé dans la chapelle Saint-Hilaire.

L'abbé Pierre reposait au même lieu, contre le mur, sous une tombe noire. A la fin du dix-septième siècle les débris de cette dalle se voyaient encore au presbytère ou sanctuaire et aux marches de la chapelle Saint-Eutrope.

L'abbé Guy (circa 1224) avait été inhumé comme les précédents près de la chapelle Saint-Hilaire. La tombe, où il était représenté, fut plus tard transportée à l'entrée de la chapelle Notre-Dame.

Guillaume, mort en 1265, gisait devant l'autel Saint-Christophe. Au milieu de la dalle qui recouvrait sa sépulture était gravé un écu à la bande chargée de trois quintefeuilles1 qui. est de Charmes, mais il n'y avait aucune inscription.

A côté de lui reposait l'abbé Jean de Gomen, lequel, selon toute apparence, appartenait aussi à la famille de Charmes, dont les armes figuraient en plusieurs endroits sur sa tombe.

Hugues de Communes, mort le viij des calendes de décembre, 24 novembre 1316, ayant fait réparer la chapelle souterraine de Notre-Dame, y choisit sa sépulture. Son corps fut placé au milieu, sous une tombe ornée de sa figure et de son épitaphe, mais à la fin du quinzième siècle, on transporta son corps dans la nouvelle chapelle Notre-Dame et on le plaça au côté de l'évangile.

Guillaume du Bos 2, qui trépassa le 1er novembre 1433,

1. Charmes portait d'argent à la bande de gueules chargée de trois quintefeuilles d'or. Cet écu, pris à la voûte de Saint-Bénigne de Dijon, est cité d'après Palliot (t. III, fol. 317) par Bouhier (Bibl. nation., départ. des mss. F. Bouhier, LIII, p. 92. Fonds français, 24019.)

2. Guillaume du Bos, abbé de Saint-Martin, était fils de Guillaume du Bos et de Agnès de Communes. (Cf. Doret et A. de Monard, Recherches sur Montjeu et ses Seigneurs. Autun, Dejussieu, 1881, in-8°, p. 77 et 152.)

fut également enterré dans un caveau de la chapelle souterraine et exhumé en même temps que Hugues de Communes; ses restes et sa tombe furent transférés dans la chapelle Saint-Eutrope, au côté de l'épître, à peu près au-dessus de la place où il gisait auparavant. L'examen de ses ossements fit connaitre qu'il était « de la plus riche taille, puissant en grosseur et jeune quand il mourut. »

1

La dépouille de l'abbé Jean Petit-Jean subit un sort semblable. Inhumé en 1462 dans la crypte, au tombeau de MM. de Chamilly, ses parents, il fut, peu d'années après, porté dans la nouvelle chapelle Notre-Dame. Le monument qui lui avait été élevé offrait une curieuse particularité. Ce personnage y était représenté en relief, couché de son long, de grandeur naturelle et tout nu, « à la réserve de ce que la modestie oblige à cacher ». Sa tête rase était couverte d'une calotte, et, à deux doigts au-dessus, était une mitre et, à côté de lui, sa crosse 2. Cette singulière effigie était destinée à rappeler que Jean Petit-Jean, dernier abbé régulier de Saint-Martin, avait été dépouillé de son bénéfice, environ l'an 1459, par le cardinal Rolin, évêque d'Autun, lequel s'en était attribué la commande : « Et ce fut, dit l'abbé Germain, pour faire connaître à la postérité la violence qui fut faitte à ce dernier abbé régulier, qu'il ordonna qu'après sa mort, il fût ainsi représenté, sa mitre hors de sa tête et couché sur ses ornements pontificaux. » 3

Jean de Marigny, mort le vj des calendes de mai (26 avril), environ l'an 1340, fut enterré derrière l'autel de Sainte

1. Les notes manuscrites de la Biblioth. nationale (fol. 184) disent que Guillaume du Bos portait un écu semé d'hermines sans nombre.

2. Notes manuscrites de 1675. p. 158.

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Voyage littéraire de deux bénédictins, etc., D. Beaunier, Recueil historique des archevêchez, évêchez, abbayes et prieurez de France. Paris, Mesnier, 1726, in-4o, t. II, p. 409. — Gallia Christiana, t. IV, col. 453. Gagnare, Hist. de l'Église d'Autun, p. 174. Courtépée, Descript. du duché de Bourgogne, nouv. éd., t. II, p. 516. L'abbé Delaporte, le Voyageur français. Paris, Montard, 1792, t. XXXVII, p. 140. hist. sur l'abbaye de Saint-Martin, t. I, p. 301 et 324.

- G. Bulliot, Essai

3. L'abbé Germain, Lettres sur les antiquités d'Autun, 2o rédaction. (Manuscrit de ma bibliothèque.)

Marguerite. Son tombeau, où se voyait sa représentation avec son épitaphe à l'entour, était élevé de plus de deux pieds au-dessus du sol. Les calvinistes le brisèrent en 1570.

Parmi les personnages étrangers à l'abbaye qui y choisirent leur sépulture et dont les épitaphes ne nous sont pas parvenues, il faut citer Raynald, fils du vierg d'Autun Guillaume, et vierg lui-même en 1188. Othes ou Eudes de Roussillon, qui testa le vendredi après la fête de SaintMathieu, l'an 1298, et légua à l'abbaye son cheval, son palefroi et son armure 1, voulut y être inhumé à côté de Béatrix de Digoine, sa femme. Son tombeau a été ainsi décrit par le notaire Jehan de Laiguemorte à la date du 18 mai 1468: « Au lieu où l'on tient le chapitre, près du cloître d'icelluy monastère, j'ai veu une sépulture de....... eslevée dessus terre, hault, en laquelle, comme m'ont dit et certifié les grand-prieur, secrétaire et plusieurs des religieux dudit monastère, est inhumé feu messires Othes, seigneur de Rossillon, chevalier, lequel a fondé céans par son testament ung anniversaire de cent sols de rente sur la terre de Rossillon en Morvant, dessus laquelle sépulture est entaillée ung personnage du seigneur armé et bien richement adorné, et y sont ses armes en quatre lieux; c'est à savoir en deux lieux près de l'estomac et ès deux côtés, et sont lesdites armes de losanges d'or et d'azur et le bort de gueule, comme appert par l'inspection desdites armes. Et semblablement de costé ladite sépulture a ung tombeau où est inhumé feu messire Jean de Rossillon jadis frère dudit messire Othes. » ?

La tombe d'Othes de Roussillon placée dans le chapitre, dont on fit plus tard la sacristie, était en 1675 recouverte par le marchepied des armoires du côté de l'escalier.

Jehan Petit-Jean d'Anzy, écuyer, seigneur de Chanceaulès-Marcigny et de Chamilly-en-Chalonnais, et sa femme

1. G. Bulliot, Essai hist. sur l'abbaye de Saint-Martin, t. II, p. 327, charte n° 9.

2. G. Bulliot, ouv. cité, t. II, p. 326, charte 8.

Ysabelle de la Porte, père et mère de l'abbé de Saint-Martin dont nous avons parlé, gisaient avec leur fils dans la chapelle de Notre-Dame sous terre.

Outre les sépultures particulières, il y avait encore trois cryptes dans l'église la première au milieu du chœur, la seconde dans la nef joignant la colonne qui est près de l'autel du Crucifix, la troisième près de ce même autel, dans le collatéral, le long du mur, du côté de l'aquilon. Dans la première on avait autrefois coutume d'inhumer les abbés, mais quand on voulut y déposer le corps du grand-prieur, Florent de Montmorillon, en janvier 1618, on la trouva pleine d'une eau très pure. Même constatation fut faite le 2 janvier 1653, et depuis lors on n'y inhuma plus personne.

Dans le second et le troisième caveau étaient enterrés les prêtres. Les autres frères recevaient la sépulture dans la nef, dans les collatéraux ou dans la chapelle Notre-Dame. Les convers et les serviteurs avaient la leur dans le cloître. 1

Tous les monuments funéraires de l'abbaye de SaintMartin, sauf celui de la reine Brunehaut, dont il sera parlé plus loin, et quatre tombes réservées pour faire des tables d'autel, furent, lors de la démolition de l'ancienne église, abandonnées à l'entrepreneur de la nouvelle 2. C'était, on en conviendra, montrer peu de souci des souvenirs de l'abbaye et un médiocre respect de ses bienfaiteurs, mais, en l'an de grâce 1741, le vent n'était guère à toutes ces vieilleries et de tous côtés l'on préludait inconsciemment à l'œuvre destructrice que devait bientôt achever la Révolution.

Nous croyons inutile d'essayer après M. Bulliot 3 la description de la nouvelle église, édifice absolument dépourvu du reste de monuments épigraphiques, nous nous bornerons

1. Cérémonial de l'abbaye de Saint-Martin, 1702. (Archives de l'évêché d'Autun. Fonds de Saint-Martin.)

2. Devis des ouvrages qu'il convient faire pour la construction de l'église de l'abbaye de Saint-Martin, 2 octobre 1741. Article 30o. 1 cahier in-f". (Archives de l'évèché d'Autun. Fonds de Saint-Martin.)

3. Essai hist. sur l'abbaye de Saint-Martin, t. Ier, p. 372 et suiv.

à noter ici quelques renseignements particulièrement intéressants ou inédits.

Le plan de l'église de l'abbaye de Saint-Martin fut confié à un sieur François Franque, architecte de Paris, et les travaux commencèrent le 2 octobre 1741, sous la direction de Michel-Ange Caristie, architecte et entrepreneur, originaire de la vallée de Sez et de la paroisse de Ripe, diocèse de Novarre (Italie), lequel faisait habituellement sa résidence à Sens. Jean-Baptiste Caristie qui, depuis, construisit la chapelle du collège d'Autun et le château de la MontagneSaint-Honoré, en Nivernais, suppléait son père pour la surveillance des travaux l'édifice ne fut achevé que le 8 décembre 1752, jour auquel Caristie donna un reçu de 113,860 livres, prix convenu avec les religieux. Quarante-un ans après cette date, le 23 septembre 1793, l'abbaye et le clos de Saint-Martin furent adjugés au citoyen Philibert Poillot pour la somme de 142,000 livres. Nous ignorons à quelle époque la destruction en fut commencée, mais ce que nous montre un intéressant dessin de Marc Joubert conservé dans le cabinet de M. G. Bulliot 2, c'est qu'elle n'était pas achevée le 28 mai 1808.

1. Cf. Registres de la paroisse de Remilly, cant. de Luzy (Nièvre), 23 juillet 1768. 2. Ce dessin a figuré sous le n° 90 à l'Exposition organisée par la Société Éduenne au mois de septembre 1876.

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