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I

Ann. 614-1767.

BRVNECHIL FVT IADIS ROINE DE FRANCE
FONDATERESSE DV SAINT LIEV DE CEANS
CY INHVMÉE L'AN SIX CENS QVATORZE ANS

EN ATTENDANT DE DIEV VRAYE INDVLGENCE.

Après la mort de Brunehaut, l'an 614, ses cendres furent rapportées, suivant son désir 1, à l'abbaye de Saint-Martin qu'elle avait fondée, et placées dans un sarcophage antique emprunté, comme c'était la coutume alors, au polyandre de Saint-Pierre-l'Étrier, dont les monuments bordaient sur un assez long parcours la voie d'Augustodunum à Vesontio. Ce coffre, fermé par un couvercle en marbre noir veiné de blanc, fut déposé dans la chapelle Notre-Dame sous terre, sans aucune épitaphe. Les souvenirs de gloire et d'infortune, que rappelaient ces illustres restes, parlaient d'ailleurs assez haut pour qu'on pût se croire dispensé d'un vain éloge. Ce n'est guère qu'au quinzième siècle qu'on imagina de faire inscrire. au-dessus du tombeau de la fondatrice le quatrain cité en tête de cet article 2. Puis l'état de vétusté de la crypte ayant nécessité le transfert de cette sépulture dans la nouvelle chapelle Notre-Dame édifiée par le cardinal Rolin dans le collatéral droit de l'église abbatiale, proche la porte de la sacristie,

1. De sancto Hugone. Ap. Bolland. cap. II.

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2. Liste des tombeaux qui sont dans l'église de Saint-Martin d'Autun. (Arch, de l'évèché d'Autun. F. de Saint-Martin, 1 cahier in-fo,)—D. Martène et D. Durand, Voyage littéraire. Paris, 1717, Ire partie, p. 157. Courtépée, Description du duché de Bourgogne, nouv. éd., t. II, p. 517. Rosny, Histoire d'Autun. Autun, Dejussieu, 1802, p. 260. - J. Bard, la Vénus d'Arles. Paris, 1834. t. II, p. 226.G. Bulliot, Notice sur l'abbaye de Saint-Martin. Autun, Dejussieu, 1843, p. 10. F. Girardot et Royer, Guide pittoresque de l'étranger à Autun. Autun. Girardot, 1847, p. 143.-M. G. Bulliot, dans son Essai histor. sur l'abbaye de Saint-Martin d'Autun (Autun, Dejussieu, 1849, t. I, p. 68), écrit ainsi le quatrième vers :

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En attendant de Dieu rémunérance,

Bigarne,

variante qui est en opposition avec les plus anciennes copies connues. Étude historique sur le chancelier Rolin et sur sa famille. Beaune, Lambert, 1860, in-8°, p. 32.

ABBAYE DE ST MARTIN

G. Martet, lith., Creusot

TOMBEAU DE LA REINE BRUNEHAUT XV Siècle, d'après le P. Daniel.

on crut devoir se mettre en frais d'un panégyrique plus complet, et les vers suivants furent gravés contre la muraille, sous l'arcade qui abritait le monument. 1

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LVY FIT FONDER TROIS MONASTÈRES
SOVS LA RÈGLE DE SAINT BENOIST
SAINT MARTIN SAINT IEAN SAINT ANDOCHE
SONT TROIS SAINTS LIEVX OV L'ON CONNOIST
QU'ELLE EST EXEMPTE DE REPROCHE.

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MAIS FLEVR DVNE RARE INNOCENCE.

Les auteurs du Voyage littéraire 2 et M. Bulliot, qui ont rapporté cette épitaphe 3, ne donnent pas le quatrième avantdernier vers:

« Sur les faux rapports de l'envie. »

On ne le trouve que dans le manuscrit intitulé : Liste des tombeaux qui sont dans l'abbaye de Saint-Martin, que nous

1. Liste des tombeaux, etc.......

2. P. 158.

3. Notice sur l'abbaye de Saint-Martin près Autun. Autun, Dejussieu, 1843, in-8°, p. 13. Essai historique sur l'abbaye de Saint-Martin, t. Ier, p. 68. E. Jouy, dans l'Hermite en province. Paris, Pillet, 1827, t. XIII, p. 293, a rapporté les dix premiers vers de cette pièce.

avons eu l'occasion de citer souvent. Quant à l'aspect de la chapelle et du monument, il nous a été conservé par le père Daniel, d'après un croquis qu'en avait fait faire M. Languet, évêque de Soissons, du temps qu'il était grand vicaire de l'évêque d'Autun 1. Malheureusement ce dessin ne nous paraît pas avoir toute l'exactitude désirable, et l'on reconnaîtra qu'il ne s'adapte pas sans difficulté aux descriptions qui nous sont parvenues. « Ce tombeau, dit le père Daniel 2, est une espèce de coffre de marbre veiné de blanc et de noir, de la longueur de six piés deux pouces. Il a en largeur un pié et dix pouces. Il est posé sur une traverse de pierre commune soutenue de quatre petits piliers d'un marbre tirant sur le vert. Ces petits piliers sont taillés en quarré, larges d'environ six pouces et hauts d'un pié. Ils ont des espèces de chapiteaux et de bases de pierre ordinaire et assez grossièrement taillées. Le marbre qui couvre le tombeau ou le coffre est taillé en forme de prisme 3. L'arcade sous laquelle il est placé contre la muraille a 13 piés quatre pouces en hauteur sur 7 piés et deux pouces de largeur. »

L'auteur des Notes historiques rédigées pour Mabillon, l'avocat Leseure 4, et l'abbé Legoux 5, donnent sur ce mausolée des indications analogues à celle-ci, toutefois ils me semblent préciser davantage la forme du sarcophage en le comparant à une auge. La description de l'abbé Germain offre des différences de nature à créer une confusion. « Dans un des bas côtés de l'église, dit-il, à main droite contre le gros mur et proche la porte de la sacristie, on voit le tombeau de la reine Brunehaut; il est posé sur deux petits

1. Histoire de France, in-4°, t. I, p. 385. 2. Ouv. cité, t. I, p. 396. Cette description a été reproduite par D. Beaunier, Recueil historique des archevêchez, évéchez, abbayes et prieurez de France. Paris, Mesnier, 1726, in-4°, t. II, p. 408.

3. Ce couvercle mutilé est conservé au musée lapidaire; il mesure 045 de hauteur et 062 de largeur.

4. Ms. de ma bibliothèque. (Fin du dix-huitième siècle.)

5. Histoire de l'Église d'Autun sous le gouvernement de ses évéques. Ms. in-4o,

t. II, de la bibliothèque de M. le comte Étienne de Ganay. (Fin du dix-huitième siècle.)

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