« J'ai appris des dames religieuses dudit S' Andoche, dit Palliot, cité par le P' Bouhier1, que cette abbesse avoit huit nièces religieuses, aucune desquelles elle ne voulut faire élire pour lui succéder, estimant une trop grande charge de commander, et, après sa mort, fut nommée par le roy à la dicte abbaye Madame de Tournon, depuis laquelle le roy a toujours nommé, et le droit d'élection finit en la personne de ladite Bouton. » Ces fragments d'épitaphe étaient gravés sur une pierre tumulaire servant, en 1863, de pavage à un lavoir dans le jardin du Saint-Sacrement. Cette tombe provient-elle de l'église de l'abbaye ou de l'église paroissiale Saint-PierreSaint-Andoche? C'est ce que nous ne pouvons décider. 1. Bibl. nation. Fonds Bouhier, t. LIII, p. 102. Au mois de janvier 1829, on souleva la dalle qui couvrait la tombe de l'abbesse Loyse d'Alonne ', et l'on trouva, suspendue en dessous, une boîte d'étain en forme de cœur, sur laquelle était gravée l'inscription ci-dessus. ? Ferdinand de la Baume, comte de Montrevel, chevalier des ordres du roi, lieutenant général en Bresse et comté de Charollais, mort le 20 novembre 1678, avait épousé, par contrat du 1er octobre 1623, Marie Ollier de Nointel, qui lui avait donné six enfants: 1° Charles-François, marquis de Saint-Martin; 2o Louis, prieur de Marbos; 3° François, chevalier de Malte; 4° Nicolas, maréchal de France; 5° Marie, abbesse de Saint-Andoche d'Autun; 6° enfin, Isabelle-Esprit, religieuse au même monastère, comme le témoigne l'acte suivant : 1. Cf. l'art. V. 2. Notes de M. Laureau de Thory. Le 9 février 1641, noble religieuse dame dame Ysabelle-Esprit de la Baume, religieuse à St Andoche, tint sur les fons de baptesme à l'église St Pierre St Andoche, avec noble Oudet de Montagu conseiller du roi, lieutenant général de la chancellerie d'Autun, Esprit, fils de Henry Clerc, maître drappier d'Autun et de Benoiste Mandrillon. ' Nous ignorons à quelle date Isabelle-Esprit quitta l'habit religieux; ce qui est certain, c'est qu'elle épousa, le 17 février 1648, Lous-Armand vicomte de Polignac, marquis de Chalençon, gouverneur de la ville du Puy en Velay et des pays de Velay et de Vivarais, veuf en premières noces de Susanne des Serpens. Après la mort de la marquise de Polignac arrivée au Puy le 28 janvier 1654, son cœur fut rapporté, sans doute d'après son désir, dans le monastère où elle avait passé sa jeunesse et que gouvernait alors sa sœur Marie. Elle avait eu un fils et une fille qui, tous deux, moururent jeunes. Son mari se maria en troisièmes noces à Jacqueline de Beauvoir et mourut le 3 septembre 1692. 2 Cette inscription était peinte à l'entour d'un cadran solaire sur le mur de l'abbaye de Saint-Andoche qui fait face à la porte d'entrée. Elle a été effacée vers 1878. Il est facile de suppléer à ce qui manque : Dubia omnibus ultima multis. Une légende analogue a été publiée par M. le baron de Rivières dans son recueil d'Inscriptions et Devises horaires 3 : Omnibus dubia, pluribus ultima. 1. Registre paroissial de St Pierre St Andoche d'Autun, 1603 à 1673, à la date. (Archives de l'état civil.) 2. Moréri, Grand Dictionnaire historique. Paris, 1732, in-f°, t. I, p. 977, et t. V, p. 274, 2 série. 3. Bulletin monumental, 5 série, t. V, p. 480. |