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liorer le sort des pauvres. Ce sont encore les mêmes vues humanitaires: l'établissement d'une bibliothèque de paroisse dû à une femme qui fait elle-même des lectures chaque dimanche, à l'issue du service divin, un club amical de femmes, une société amicale de vieillards, un établissement médical pour empêcher les progrès des fièvres contagieuses à Londres, un règlement pour préserver la santé et les mœurs des apprentis dans les manufactures de coton et de laine, etc., etc.

Cette utile collection se termine par un essai sur les vices et les améliorations des établissements de sûreté publique, traduit de l'allemand; et le précis historique sur la vie et les établissements de bienfaisance de A. Franke (1).

D'après cet aperçu succinct on voit combien de tentatives ont été faites dans l'Europe pour augmenter le bien-être des classes pauvres, et quels sentiments de gratitude ils doivent conserver pour leurs bienfaiteurs.

(4) Fondateur de l'hospice des orphelins de Halle et d'une imprimerie stéréotype, qui le mettait à même de donner sa bible au peuple à trèsbon marché. Dans l'espace de quatre-vingts années, on en tira 1,570,333 exemplaires.

NOTES FINALES.

Note 4, page 25, ligne 9. Pauvres honteux.

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<< La pauvreté ne borne pas ses ravages aux conditions obscures. Combien de familles honnêtes que des revers imprévus, que la mort prématurée d'un père, dont les talents faisaient la principale opulence, ou que la chute d'un commerce florissant, ou qu'un jugement injuste qui leur a ravi l'héritage de leur père, que la suspension forcée des bienfaits du prince, les malheurs des temps et les révolutions des affaires publiques ont réduites aux extrémités de l'indigence!

>> Voilà le nouveau genre de malheureux dont il faut soulager les infortunes avec adresse, et comme malgré eux. Faut-il qu'ils aient eu le malheur d'avoir été heureux ! que ne sont-ils nés au sein de l'adversité? L'habitude de souffrir les eût rendus moins sensibles. Mais quelle doit être la situation cruelle d'un homme accoutumé aux délices de l'abondance, et qui éprouve les privations de la pauvreté? Ce goût, qui ne pouvait être réveillé que par des mets recherchés, est donc réduit désormais à quelques aliments insipides et grossiers. Il faut que ce corps, amolli par la délicatesse, endure les intempéries des plus rudes saisons. Cette imagination dissipée, qui ne se plaisait que parmi les jeux et les ris, est maintenant reléguée dans une triste solitude, reste seule avec sa douleur. Heureux du siècle, tel est le sort de ces hommes qui goûtèrent autrefois les délices de la prospérité. Funeste bonheur passé, qui rend leur malheur présent plus cruel encore! » Non-seulement les pauvres qui ont eu le malheur d'être heu

reux souffrent plus cruellement que les autres : la même faiblesse de tempérament, la même délicatesse de sentiments, qui augmentent leurs besoins, diminuent encore leurs ressources: tel que cet économe dont le Seigneur nous parle dans une parabole, leurs bras sont trop faibles pour gagner leur subsistance et leur cœur trop généreux pour mendier des secours.

>> Des pauvres, endurcis aux travaux, peuvent gagner leur subsistance à la sueur de leur front; mais comment un corps aussi faible, aussi délicat, pourrait-il soutenir ces travaux rigoureux, ces pénibles efforts qui demandent les tempéraments les plus robustes et les membres les plus vigoureux? Si l'adresse pouvait du moins suppléer à la force. Hélas! il est passé pour eux le temps de se former à des arts dont leur jeunesse n'a pu prévoir la triste nécessité.

>> Des pauvres accoutumés aux opprobres de l'indigence ne rougissent pas d'implorer la compassion du public; et ceux-ci craignent encore plus d'être connus qu'ils ne désirent d'être soulagés. Peut-être même que leur extérieur n'annonce rien moins qu'un sort si déplorable. Ah! pardonnez-leur les faibles restes qu'ils ont conservés de leur ancien état pour se mettre à couvert d'un injuste mépris, qui leur serait plus cruel que toutes les autres rigueurs de la pauvreté.

>> Mais quel péril plus affligeant encore pour des âmes vertueuses que les tristes extrémités de l'indigence! Une fille honnête qui balance entre sa misère et le crime. Avec des attraits dangereux, elle a su résister aux tentations de la prospérité; mais comment soutiendra-t-elle la tentation terrible de la misère? Il dépend d'elle de sortir de l'état affreux où elle est réduite et de vivre dans l'abondance et dans les délices. Déjà de lâches corrupteurs, sans pitié pour son infortune, sans respect pour son innocence, lui ont offert des secours perfides A quel prix ils mettent leur indigne pitié ! Pour conserver sa vie, elle est prête à se rendre indigne de vivre! Peut-être même n'est-ce pas son infortune qui la tourmente le plus, c'est celle d'un père, d'une mère, d'une famille qu'elle voit périr de misère, et une vertueuse sensibilité vient alors se joindre aux autres tentations. Ce n'est point ici un de ces malheurs qui nous étonnent par leur rareté; parmi l'innombrable multitude de victimes dévouées au

déréglement des mœurs, combien n'ont d'abord sacrifié qu'avec horreur l'honneur à la vie! O vous qui devez sentir plus vivement le prix de cette divine pudeur qui fait votre gloire, femmes chrétiennes, souffrirez-vous que la misère lui porte des atteintes si cruelles? La vertu sera-t-elle moins généreuse que le crime? Secourez donc cette créature infortunée, et sa vie, et son honneur, et son âme sont sauvés.

>> Ces malheureux succombent enfin sous le poids de l'infortune, et la maladie vient mettre le comble à leurs calamités. Que ne pouvons-nous vous transporter pour quelques instants dans leurs tristes réduits et vous y montrer un moribond étendu sur un lit dépouillé, une famille consternée qui s'empresse autour de lui, et qui ne peut que lui offrir des pleurs. Les secours dispendieux de l'art qui veille à la conservation de la vie des hommes ont épuisé tous les restes de cette fortune.

» Sans doute vous n'aurez pas la cruauté de les renvoyer aux asiles de la charité publique. Si les pauvres, qu'une longue indigence endurcit contre la misère, peuvent soutenir cette épreuve, en sera-t-il de même de ces citoyens infortunés? Oseront-ils accepter des secours plus effrayants pour eux et peut-être plus dangereux que leurs maux? Un autre motif plus touchant suffirait pour les retenir au sein de leur famille. Exigerez-vous qu'une épouse, qu'une mère abandonne à des mains étrangères un enfant, un époux dont les douleurs et les infirmités ont redoublé son affliction? Voulez-vous que des enfants aient la barbare fermeté de traîner dans ces redoutables asiles un père, une mère qui les conjurent de leur laisser la consolation de mourir dans leurs bras (4)? » (M. de BEAUVAIS.)

Note B, page 49, ligne 15.

Hópitaux.

Ce serait une histoire bien touchante que celle qui reprodui

(4) L'éloquent évêque de Séez, qui connaissait les replis du cœur humain, et dont la belle âme compatissait à tous les maux, vient de mettre le doigt sur une plaie bien vive. En énumérant les susceptibilités du riche tombé dans la misère quelquefois par sa propre faute et plus souvent par des causes indépendantes de sa volonté, il n'a fait qu'indiquer avec quelle adresse, avec quels ménagements il faut soulager une infortune honorable; comment il faut déguiser une main charitable pour ne point blesser un

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