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CORRESPONDANCE

DU

MARECHAL DE BRÉZÉ

1632-1649

(SUITE) 1

MARÉCHAL De BRÉZÉ

Urbain de Maillé, marquis de Brézé, né en 1597, épousa en 1617 une sœur du cardinal de Richelieu. Il fut nommé en 1619 capitaine des gardes de la reine mère, en 1626 gouverneur de Saumur, en 1630 maréchal de camp, en janvier 1632 ambassadeur extraordinaire auprès du roi de Suède, et le 27 octobre de la même année maréchal de France. Il fit les campagnes d'Allemagne et de Flandre en 1635, obtint en 1636 le gouvernement de l'Anjou et fut élevé en 1641 à la dignité de vice-roi de Catalogne. Sa santé l'obligea bientôt à résigner ces fonctions, et il se retira dans son gouvernement, au château de Milly, où il mourut le 13 février 1650. Voir pour plus amples détails l'introduction à la Correspondance du maréchal, t. XXIII, p. 329-349.

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11. - Copie d'une lettre au cardinal de Richelieu, datée de Francfort 17 mars 1632, par laquelle le marquis de Brézé, ambassadeur près le roi de Suède, se plaint de l'inaction du sieur Cütner, résident en Bavière. 2

1. Voir tome XXIII, p. 329.

2. Kutner avait été envoyé en France avec l'évêque de Wurtzbourg et un sieur de Teinff, par l'électeur de Bavière et les princes catholiques pour demander aide et protection contre le roi de Suède. Il avait été reçu le 3 janvier 1632 par Louis XIII, alors à Metz, qui avait promis son intervention. (Mémoires de Richelieu, t. VIII, p. 359.)

«..... S'il ne fait rien icy, ce ne sera pas faute d'avoir eu assez de temps pour estudier son instruction. Laquelle je crains bien qui soit rendue inutille par ce qui c'est passé et ce qui se passera encore pendant que nous l'attendons, entre Gustave Horn1 et Tilly 2, lequel a repris Bamberg 3 sur ledit Horn avec quelque perte que l'on croit estre notable. »

12. Minute d'une lettre à « Monsieur le baron de Charnacé, conseiller du Roy très chrestien en ses conseils d'estat et armé et son ambassadeur ordinaire en Almagne,» datée de Paris 5 mai 1632 et adressée à Mayence « par la voye du s Persode 5 » pour l'informer qu'il lui fera passer

1. Gustave Horn, né en 1592, mort en 1657, général suédois, servit sous GustaveAdolphe et concourut à la victoire de Leipsick. Après la bataille de Lützen, il se réunit au duc de Saxe-Weimar. Il fut fait prisonnier le 6 septembre 1634 á Nordlingen et échangé en 1638 contre Jean de Wert, qui avait été pris lui-même à Rheinfelden. Sous le règne de Christine, il devint connétable, sénateur et comte. 2. Jean Tzerclaes, comte de Tilly, né en 1559, d'abord jésuite, embrassa la carrière des armes et joua un grand rôle dans la guerre de Trente-Ans. En 1630, après la disgrace de Waldstein, il fut nommé général en chef par l'empereur Ferdinand II. Le sac de Magdebourg est un des épisodes les plus connus de sa vie militaire. Défait en 1631 par Gustave-Adolphe à Leipsick, il dut battre en retraite. Il tenta vainement de barrer au roi de Suède le passage du Lech repoussé et grièvement blessé, il mourut quelques jours après à Ingolstadt, le 30 avril 1632. 3. Ville de Bavière, chef-lieu de district du cercle de Haute-Franconie, à 96 kil. O. de Bayreuth.« Pendant que M. de Brézé estoit encore auprès du roy de Suède, Tilly, assisté des forces de Bavière, surprit à Bamberg sept cens Suédois, qu'il tailla en pièces.» (Histoire du Cardinal-Duc de Richelieu, par le sieur Aubery, Cologne, 1666, t. I, p. 398.)

4. Hercule Girard, baron de Charnacé, né en Anjou à la fin du seizième siècle, ambassadeur ordinaire en 1631 près de Gustave-Adolphe, ambassadeur extraordinaire en 1634 et ordinaire en 1636 à la Haye, maréchal de camp en 1635 et gouverneur de Clermont-en-Argonne. Malgré sa qualité d'ambassadeur, il fut chargé du commandement d'un régiment au service des Hollandais. Il fut tué au siège de Bréda le 1er septembre 1637. Il avait épousé Jeanne de Maillé, tante du maréchal de Brézé; mais il la perdit l'année qui suivit son mariage. Il fit embaumer son corps et l'emporta dans tous ses voyages.

5. Ce gentilhomme servit plus tard sous le comte de Feuquières, lieutenant général de l'armée du maréchal de Châtillon. Un coup de canon lui emporta le bras droit en 1637, au siège de Damviller. L'abbé Arnauld fait remarquer que « c'est peut-être le seul homme en France que deux coups de canon n'aient pu tuer; car deux ans après il en reçut un autre dans l'autre bras à la bataille de Thionville (7 juin 1639), et il a encore vécu longtemps après depuis. » (Mémoires de l'abbé Arnauld, coll. Michaud, 2° série, t. IX, p. 492.)

son chiffre et lui enverra des lettres « par les messagers

de Metz en Almagne. »

«..... Je vous responds que pas un ne sera au lieu où vous estes sans vous porter des gazettes de ma part qui ne vous feront pas tant rire que celles de M. Renodot 1, mais qui ne vous seront pas moins aggreables. Pour maintenant il faut. que je borne les nouvelles de ceste lettre par le bruit commun qui dit que M. de Marillac doit estre jugé dans la fin de ceste sepmaine. Pour moy, je crois qu'il luy en coustera tout hormis la vie. Il en sortiroit à bon marché si le jugement de son procès lui donnoit la liberté de la passer où bon luy sembleroit, mais c'est à mon advis ce à quoy il ne doit pas prestendre.

» Un chacun se prespare non seulement à partir pour faire le voiage avec le Roy 3, mais encore pense à desrouiller son harnois et à voir si son espée tient au bout. Pour moy, je resterai à Paris jusques à ce que je la voye tirée. Après quoy je m'en iray dans l'armée dans laquelle M. le maréchal d'Effiat va commander et part pour cet effait dans peu de

1. Théophraste Renaudot, né à Loudun en 1584, reçu docteur en médecine à Montpellier en 1606, s'établit à Paris en 1612 et prit l'initiative de plusieurs institutions utiles dont notre siècle a vu le développement, bureau d'adresses, conférences publiques, cabinets de consultations gratuites. Il créa la presse en fondant la Gazette de France, dont le premier numéro parut le 1er mai 1631. Il mourut le 25 octobre 1653.

2. Louis de Marillac, comte de Beaumont-le-Roger, né en 1572, fut ambassadeur en Italie (1611), en Lorraine et en Allemagne (1616), commissaire général des armées (1617), maréchal de camp (1620), lieutenant général des Trois-Evêchés et maréchal de France (1629). Accusé de malversations, il fut arrêté le 30 octobre 1630 au camp de Felizzo (Piémont). Le procès confié à une commission dura deux ans et demi. Le 8 mai 1632, à la majorité d'une voix, Marillac fut condamné à mort, pour a péculat, concussion, foules et oppressions faites sur les peuples du Roy. » Il fut décapité deux jours après.

3. Brézé fait allusion à la démonstration militaire du roi en Lorraine. Louis XIII quitta Paris dans le courant d'août, occupa sans coup férir les Etats du duc Charles et fit son entrée à Nancy le 25 septembre.

4. Antoine Coiffier Ruzé, marquis d'Effiat, né en 1581, se distingua en 1617 à l'attaque de la Rochelle, négocia en 1624 le mariage d'Henriette de France avec le prince de Galles et fut peu après nommé surintendant des finances. Nommé maréchal de France en 1632, il reçut le commandement de l'armée d'Alsace. Il marchait sur l'électorat de Trèves, quand il mourut le 27 juillet 1632 à Lützelstein (Lorraine). On connaît la fin tragique de son second fils, le marquis de Cinq-Mars.

jours. Vous savez ce que je vous ay dit de cet homme et vous verrez si ses actions respondront aux récits avantageux que je vous en ay faicts..... Vous me dispenserez bien de vous mander pour ceste fois le destail du cabinet, ce sera dans peu de jours après que je sauray que vous avez receu mon chifre et que je vous escriray non des lettres mais des histoires entières. Cependant je hazarderay souvent de mes lettres, je vous en ay escrit une par M. de la Saludie', mais si à la haste qu'à peine M' le cardinal chés qui je l'escrivis nous donna-il à M. Bautru et à moy le temps de les pouvoir fermer..... »

13. << Certificats de monsieur de Villeneufve2 du payment faict aux soldats de la garnison de Saumur pour les années 1633 et 1634, montant à 14.460 1. »

Vingt reçus, dont le dernier est daté du 2 janvier 1634, signés Pierre de Sazilly et constatant les versements faits par le sieur Cochon au nom de M. Bontemps3, son beau père.

14. Minute d'une lettre à M. Bouthillier, secrétaire d'Etat, datée du 15 novembre 1634, pour lui recommander le comte de Tournielle, son parent, qui sollicite pour l'une

1. Louis de Briançon, seigneur de la Saludie, gentilhomme de la chambre du roi, capitaine de gens de pied au régiment de Normandie, fut chargé en 1631 d'une mission près de l'électeur de Trèves, adjoint en 1632 à l'ambassade du marquis de Brézé et envoyé en 1633 vers les princes d'Italie. Nommé mestre de camp, il reçut le commandement de la forteresse d'Hermestein (Ehrenbreitstein), qu'il fut obligé, par traité du 21 juin 1636, de remettre aux mains de l'électeur de Cologne.

2. Pierre de Sazilly, sieur de Villeneuve. Il en est fait mention dans une lettre de Richelieu, datée de septembre 1619 et adressée au gouverneur d'Angers. Le Cardinal exprime à son sujet la pensée « qu'estant doux et paisible, il semble qu'il soit plus utile à la charge de sergent-major qui va à gagner le cœur du peuple. » (Lettres de Richelieu, t. I, p. 268.) M. de Villeneuve fut nommé en 1629 lieutenant de roi du gouverneur particulier des ville et château de Saumur. Il remplit cet office jusqu'en 1649.

3. Jacques Bontemps, contrôleur des consignations de la sénéchaussée de Saumur, homme d'affaires du maréchal.

4. Charles-Joseph, comte de Tornielle, marquis de Gerbéviller, comte de Brionne, etc., issu d'une famille originaire du Milanais et établie depuis la fin du seizième siècle en Lorraine. Il fut grand maître de la garde-robe du duc de Lorraine et son ambassadeur près le roi d'Espagne en 1622.

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des filles de « Mme d'Hermoville 1» la charge de « segrete de Miremont 2 contre la sœur du sieur de Campremy.

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15. Minute d'une lettre à « Mme d'Hermoville, »> datée du 15 novembre 1634, pour lui exprimer son regret de ne pouvoir satisfaire lui-même à son désir. 4

16.- Copie d'une lettre à M. Servien, datée de «< Veynem3 ce lundy soir 12o de février 1635, » relative aux opérations militaires en Allemagne.

« Vous aurés veu bien particulièrement par ma dernière dépesche comme les glaces et le desgel favorizants tour à tour les desseins des ennemis et s'opposant aux nostres, nous avons espreuvé avec un extresme desplaizir que les forces de la nature sont plus puissantes que celles des hommes et que tout ce que nous avons peu faire au milieu de tant de difficultés a esté d'assurer Wormes 7, Frankendal et Ghermessein en y jettant de l'infanterie, scavoir dans Wormes le Régiment de Rambures, dans Frankendal celluy de Turesnes, et dans Ghermessein celluy

1. Henriette de Tornielle, sœur du précédent, mariée le 2 juin 1610 à Georges, African de Bassompierre, frère du maréchal de ce nom, marquis de Removille et grand écuyer de Lorraine.

2. Le chapitre de Remiremont était composé de douze chanoinesses qui devaient faire preuve de quatre degrés de noblesse tant paternels que maternels. La «< secrète >> était la troisième dignitaire après l'abbesse et la doyenne. Elle avait la direction de la sacristie et l'administration des revenus qui y étaient affectés. Elle disposaiten outre, de quatre cures. Conformément au désir exprimé par Brézé, NicoleHenriette de Bassompierre, la dernière des trois filles de Mme de Removille, fut élue secrète.

3. Antoine de Gouy, sieur de Campremy, conseiller d'Etat du duc de Lorraine et gentilhomme de sa chambre. Il fut gouverneur d'Epinal, bailli de Vosges, puis gouverneur de Mirecourt.

4. La lettre se rapporte aux démarches qui font l'objet de la précédente. 5. Weinheim (grand-duché de Bade).

6. L'hiver de 1634-1635 fut exceptionnellement rigoureux. La glace se montra dès le 5 novembre et le Rhin gela à trois reprises.

7. Worms (Bavière rhénane).

8. Frankenthal (Bavière rhénane).

9. Germersheim (Bavière rhénane), place forte au confluent de la Queich et du Rhin.

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