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suivre le réseau des prises d'eau à leurs sources diverses, l'aqueduc principal, la chute d'eau, les forges, les fours, les souffleries des fourneaux à minerai révèlent chez les Eduens de Bibracte l'apogée de la civilisation gauloise, telle que nous l'entrevoyons, car nous ne la connaissons pas. La création métallurgique de la Come-Chaudron, véritablement scientifique, raisonnée, coordonnée, est peu arriérée sur ce qu'était la fabrication du fer en Europe, il y a trois siècles. En relisant les consciencieuses études de M. Quiquerez 1 sur la métallurgie antique dans le Jura bernois et sur les 200 fourneaux qu'il a explorés, rien, rien n'offre un rapport même éloigné avec la savante organisation de la métallurgie de Bibracte.

Si les Biturges, au dire de César 2, étaient experts dans le travail souterrain des mines, les Eduens savaient en traiter les produits. Le Morvan, du reste, les leur fournissait abondamment. Les mines de Champrobert, au pied même du Beuvray, exploitées de nos jours par le Creusot, avaient conservé les traces du travail des anciens, mais les petits fours à minerai, dans le genre de ceux décrits par M. Quiquerez, qui ont été découverts autrefois intacts à Champrobert même, et dont nous conservons des produits, n'offrent par leur mince importance aucun rapport avec ceux du Beuvray. Nous renvoyons, sur toutes ces questions, au tome I des Mémoires de la Société Eduenne, nouvelle série, où sont consignés les rapports sur la métallurgie gauloise.

1. Recherches sur les anciennes forges du Jura bernois, par A. Quiquerez, publiées par la Société jurassienne d'Emulation; Porrentruy, imp. et lith. de Victor Michel, 1866.

2. De bell. Gal. vii, 22.

TOME XXIV.

J.-G. BULLIOT.

3

NOTE

SUR LE

SCEAU DE LA COLLÉGIALE DE SAINT-GEORGES

DE CHALON-SUR-SAONE

TROUVÉ

A SAINT-DENIS-DE-VAUX

Il y a quelques années, un vigneron trouvait à SaintDenis-de-Vaux, au-dessus de la porte d'une cave faisant partie d'un groupe de constructions appelées dans le pays « l'Evêché », un sceau de conservation parfaite, qui fut acquis par M. l'abbé Guilland, curé de Mercurey.

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Ce sceau en bronze, de forme ellipsoïdale, a 007 de longueur, et 0045 de largeur; il porte un appendice

servant à le saisir et à l'appuyer contre l'empreinte. Cet appendice, sorte de lame épaisse de 0m004, occupe toute la longueur du grand axe, s'élargissant insensiblement pour atteindre au milieu sa plus grande largeur qui est de 0TM015. Le sujet représenté est un saint Georges nimbé, à cheval, enfonçant sa lance dans la gueule d'un dragon renversé; le tout sous un dais gothique. Au dessous, sur un fond maçonné, un écusson de..... à la croix de..... Autour, la légende, en lettres gothiques :

Sigillu errlie Collegiate sancti Georgii Cabilon.

Il s'agit donc du sceau de la Collégiale de Saint-Georges de Chalon-sur-Saône.

L'église Saint-Georges était située dans la rue du même nom; son entrée principale faisait face au portail de l'hôtel de M. de Montcoy1, bâti sur l'emplacement de l'ancienne église de la commanderie Saint-Antoine. « Autre église » n'y a dedans le vicil enclos de Chalon, que lesdictes >> cathédrale Saint-Vincent et collegiale Saint-George, sinon » celle de la commanderie Saint-Antoine, posée si vis-à-vis » de l'église Saint-George, que de l'une on veoit facilement » le grand autel de l'autre celuy de Saint-Antoine torné » contre l'Orient, et celui de Saint-George contre le soleil » couchant, » dit Saint-Julien de Baleurre. 2

D'abord simple chapelle, l'église Saint-Georges est mentionnée pour la première fois, comme ayant seule échappé au désastre de l'incendie, lors du siège et de la prise de Chalon par Lothaire, fils aîné de Louis le Débonnaire, en 834 « Pour chef-d'œuvre d'hostilité et perfection de mal faire,» dit Saint-Julien 3, « toute la ville fut anéantie par feu si violent, que rien n'en resta d'entier fors une

1. V. Fouque, Histoire de Chalon-sur-Saône.

2. Antiquitez de Chalon, p. 413.

3. Id., p. 390.

chappelle fondée en l'honneur de Dieu sous l'invocation. » de saint George. »>

Plus tard, cette église devint paroissiale sous la dépendance de l'abbaye de Saint-Pierre, « l'abbé dudit Saint» Pierre présentant le plébain (que nous appelons curé) à » l'évesque qui l'instituoit. »1

En 1323, sous le duc de Bourgogne Eudes IV, Odard de Montaigu fonda en cette église un chapitre de treize chanoines, parmi lesquels devait être choisi le curé, qui continua d'être présenté par l'abbé de Saint-Pierre. Le 9 avril, le pape Jean XXII concéda l'institution de ce chapitre, et l'exécution de la bulle pontificale fut confiée à Bertaud de La Chapelle, évêque de Chalon. «< Eodem >> anno 1323, permittente summo pontifice, exsequente )) Bertaudo, condente Odoardo Montis Acuti domino, funda» tionem approbante Odone duce Burgundiæ, parochialis >> ecclesia sancti Georgii in urbe in collegiatam erecta est » duodecim canonicis et decano constantem, eo pacto ut >> decanus a sodalibus eligeretur, et ab episcopo confirma>> retur, institutio vero episcopo competeret. » 2

Relativement à la nomination et à la dotation des chanoines, dom Plancher s'exprime ainsi : « Edouard de » Montaigu, voulant faire ériger un collège de chanoines » en l'église paroissiale de Saint-George de Chalon, lui » donna des revenus qu'il crut suffisans, avec ceux qu'elle » avait déjà, pour treize prébendes canoniales. Il les assigna » sur plusieurs fonds situez dans les diocèses de Chalon et » d'Autun : il s'adressa ensuite au pape, de qui il obtint » une commission pour Bertaud, évêque de Chalon. Le » Saint-Père le chargea de faire l'information nécessaire, » et lui donna pouvoir d'ériger cette église en collégiale, » avec treize prébendes pour douze chanoines et un doyen,

1. Antiquitez de Chalon, p. 412.

2. Gallia Christiana, t. IV.

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