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à Semur le 9 mai, et M. Sébillotte fut désigné pour opérer aux Saintes-Maries.

Le 14 mai, un messager conduisait de Semur à Dijon une caisse renfermant 224 marcs, 1 once, 3 gros et demi d'argent; 3 gros et 14 grains d'or. C'était le produit de la saisie opérée dans les chapelles des trois communautés de femmes de la ville les Saintes-Maries avaient fourni pour leur part 32 marcs, 7 onces et 4 gros et demi d'argenterie. On leur avait laissé un ostensoir, un ciboire, un calice, une patène, un plat et des burettes, enfin une clef qui, le 11 octobre suivant, furent envoyés au chef-lieu du département. 1

A cette date, les Visitandines de Semur n'habitaient plus leur monastère; elles en avaient été expulsées vers la fin de septembre. Presque toutes refusèrent de prêter le serment Liberté, Egalité.

Quand les Visitandines furent dispersées, leurs bâtiments servirent d'abris aux prisonniers de guerre, — il y en avait 700 à Semur, de lieux de réunions pour les clubs et, plus tard, de greniers d'approvisionnement. La chapelle fut complètement détruite toute trace en a disparu. Son emplacement est aujourd'hui occupé par une cour et des remises d'hôtel. La grande muraille qui entourait le monastère tomba peu à peu; cependant une partie a été conservée et sert de mur de séparation entre voisins.

La partie du monastère qui est encore debout est occupée par des classes gratuites et une salle d'asile que dirigent les Ursulines. On y voit encore une partie du cloître, un plafond, des portes, un puits et une partie du pavé à gros carreaux. Si le monastère a presque disparu, le souvenir de sainte Chantal et de ses filles est toujours très vivant à Semur. Après leur dispersion plusieurs Visitandines quittèrent. Semur, mais le plus grand nombre y demeura.

1. Le Monastère de la Visitation de Semur-en-Auxois, par M. l'abbé L. Jarrot.

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Le registre municipal de l'année 1793 constate que trois religieuses de la Visitation s'étaient retirées à Marigny, c'étaient : Jeanne-Catherine Petétin qui avait pris le voile en 1785 et avait quarante-neuf ans; Catherine-Henriette Darcy, qui avait fait profession en 1761; et Jeanne Perrot, âgée de vingt-huit ans. Le 14 mars 1793, la municipalité de Semur leur délivra un certificat de résidence, qui constate qu'elles demeurent à Marigny depuis plus de trois mois. Françoise-Colombe Varenne mourut à Saulieu, le 10 mai 1808, âgée de quatre-vingts ans. Sœur Jeanne Dechaux, née en 1718, est décédée chez le citoyen Gouget, rue du Petit-Potet, à Dijon, le 9 brumaire an IV, âgée de soixantedix-huit ans; Marguerite-Gabrielle Mignon, née à Paris, le 4 mars 1762, mourut dans la rue des Champs, à Dijon, le 29 février 1812, âgée de cinquante ans.

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Marie

Les autres Visitandines ne quittèrent pas la ville. Voici leurs noms: Marie-Jeanne Mocquot, fille d'un marchand de bois d'Avallon; elle était âgée de cinquante ans et avait pris le voile le 10 septembre 1765; Anne-Rosalie Quignard, de Corsaint, âgée de quarante ans, et professe depuis 1773; Marie-Catherine Mortereux, de Salmaise, âgée de trente-six ans, professe depuis 1774; Henriette Bulliot, âgée de quarante ans, de Fontaines-lèsArnay, qui avait fait profession en 1774; Françoise Clerc, cinquante-trois ans, qui, avec sa sœur, MarieThérèse Clerc, avait fait profession le 13 juin 1774; Marie-Thérèse Voisin, soixante-quinze ans, de Dijon, fille d'un procureur au parlement et cour royale de Dijon; Reine Corrot « fille donnée à ladite communauté, » cinquante quatre ans 1; Marie-Thérèse Duvergier, la dernière supérieure de Semur; Pauline de Brachet, morte à Semur, le 31 octobre 1806.

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1. XXVII registre municipal en 1793. Le Monastère de Semur-en-Auxois, par M. l'abbé Jarrot. Bulletin d'histoire et d'archéologie de Dijon, 1886.

Après la Révolution, il y eut un essai de rétablissement de la Visitation à Semur: c'est un rapport du sous-préfet de cette ville au préfet de la Côte-d'Or qui nous l'apprend. Il signale la réunion de cinq Visitandines et d'une postulante voici les noms de trois de ces religieuses: LouiseThérèse Percy (de Percy), qui fut assistante à Dijon en 1824; Jeanne-Catherine Mortereux, qui mourut dans cette communauté le 2 novembre 1829; - Jeanne-Catherine Petétin qui, suivant toute apparence, se sera réunie aux Ursulines de Semur; car elle figure parmi ces dernières dans une pétition datée du 1er août 1819. 1

En 1818, un état des religieuses pensionnées fut dressé par les ordres de Mgr Raymond, évêque de Dijon, et approuvé par lui. Nous y lisons les noms suivants: Henriette Bulliot, visitandine à Semur, soixante-quatre ans ; Anne Guignard, visitandine à Semur, soixante-quatre ans ; Anne Bugniot, visitandine à Semur, soixante-six ans; Anne Delamarre, visitandine à Semur, quatre-vingt-quatre

ans.

Pendant leur séjour à Semur, les religieuses travaillaient pour gagner leur vie et s'occupaient surtout de l'instruction des jeunes filles. Nous trouvons, en 1805, Louise-Thérèse de Percy tenant une classe de petites filles à la rue des Bordes, dans une maison qui avait appartenu à la Visitation.

Une légende s'est formée autour du nom de la sœur Marie-Henriette Bulliot. Elle avait voulu rester dans le vieux monastère. Elle y vivait des charités d'une dame généreuse. Elle portait ses vêtements de religieuse et sonnait les exercices de la règle comme si toutes les Visitandines dussent sortir de leurs cellules. Peut-être attendait-elle que d'autres religieuses vinssent se joindre à elle pour restaurer le monastère? Mais personne n'est venu.

1. Le Monastère de la Visitation de Semur-en-Auxois, par M. l'abbé L. Jarrot.

Vingt propriétaires se sont partagé les jardins et les maisons de la Visitation, dont le souvenir n'est conservé à Semur que par la rue des Saintes-Maries qui traverse. l'ancien jardin des religieuses et passe devant leur cloître qu'on reconnait encore à ses arcades et à ses pleins cintres.

Notre travail est achevé. En étudiant la fondation et le développement des monastères de la Visitation dans le diocèse d'Autun, notre cadre purement historique ne nous a point permis de lever le voile qui cache aux yeux du monde des trésors de vertu et de générosité. Notre but a été de recueillir les documents qui se rapportent à ces différents monastères et de conserver le souvenir des personnes, des familles et des autorités de notre région qui ont contribué, de près ou de loin, à la diffusion de l'ordre fondé par saint François de Sales et sainte Chantal dans les principales villes du diocèse d'Autun.

L'abbé L.-C. BERRY,

Chanoine honoraire, aumônier de la Visitation d'Autun.

GEORGES DE CHAMPEAUX

CONSERVATEUR

DES COLLECTIONS D'HISTOIRE NATURELLE
DE LA SOCIÉTÉ ÉDUENNE

NOTICE BIOGRAPHIQUE

LUE A LA SÉANCE DU 9 JUIN 1896

Le devoir que m'impose trop souvent la mort est particulièrement douloureux lorsqu'elle atteint non seulement nos affections, mais la vie même de notre Société. Une des existences les mieux remplies dont nous avons à déplorer la fin récente a été celle d'un confrère dont vous avez tous le nom sur les lèvres et dans le cœur, Georges DE CHAMPEAUX DE LA BOULAYE. Son dévouement, les services. qu'il n'a cessé de nous rendre sont et resteront fixés dans notre mémoire, mais le vide que sa disparition laisse dans nos rangs ne sera pas comblé. Le travail réglé, voulu, incessant, a été sa loi; ni les distractions du dehors, ni les délassements légitimes, ni la maladie elle-même n'ont pu le faire dévier de sa ligne inflexible; il a vécu, il est mort en travaillant. Cette habitude datait du bas âge et des leçons de la famille; personne autour de lui ne pensait que la fortune fût un droit à l'oisiveté; son père, en particulier, donna toujours jusqu'à la fin d'une longue carrière l'exemple de l'activité la plus constante, employée sans mesure à des œuvres utiles ou d'intérêt général. Il fut, avec MM. Rey, de

TOME XXIV.

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