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ou simples candidats, les pentarques sont toujours aussi puissants; ce sont là des institutions oligarchiques : c'est, d'autre part, un établissement aristocratique que celui de fonctions gratuites non désignées par le sort, et je retrouve la même tendance dans quelques autres institutions, comme celle de juges qui prononcent sur toute espèce de causes, sans avoir, comme à Lacédémone, des attributions spéciales.

Si le gouvernement de Carthage dégénère de l'aristocratie à l'oligarchie, il faut en voir la cause dans une opinion qui paraît y être assez généralement reçue; on y est persuadé que les fonctions publiques doivent être confiées non pas seulement au mérite, mais aussi à la richesse, et qu'un citoyen pauvre ne peut quitter ses affaires et gérer avec probité celles de l'État. Si donc choisir d'après la richesse est un principe oligarchique, et choisir d'après le mérite un principe aristocratique, le gouvernement de Carthage formerait une troisième combinaison, puisqu'on y tient compte à la fois de ces deux conditions, surtout dans l'élection des magistrats suprêmes, celle des rois et des généraux. Cette altération du principe aristocratique est une faute qu'on doit faire remonter jusqu'au législateur lui-même : l'un de ses premiers soins doit être, dès l'origine, d'assurer du loisir aux citoyens les plus distingués, et de faire en sorte que la pauvreté ne porte jamais atteinte à leur considération publique ou particulière. J'avoue que la fortune mérite attention, à cause du loisir qu'elle procure; mais il n'en est pas moins dangereux de rendre

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μηδ' ιδιωτεύοντες. Εἰ δὲ δεῖ βλέπειν καὶ πρὸς εὐπορίαν * χάριν σχολῆς, φαῦλον τὸ τὰς μεγίστας ὠνητὰς εἶναι τῶν ἀρχῶν, τήν τε βασιλείαν καὶ τὴν στρατηγίαν· ἔντιμον γὰρ ὁ νόμος οὗτος ποιεῖ τὸν πλοῦτον μᾶλλον τῆς ἀρετῆς, καὶ τὴν πόλιν ὅλην φιλοχρήματον.

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ὅτι δ ̓ ἂν ὑπολάβῃ Β τίμιον εἶναι τὸ κύριον, ἀνάγκη 7. καὶ τὴν τῶν ἄλλων πολιτῶν° δόξαν ἀκολουθεῖν τούτοις· ὅπου δὲ μὴ μάλιστ ̓ ἀρετὴ τιμᾶται, ταύτην οὐχ οἷόν τε εἶναι βεβαίως ἀριστοκρατικὴν πολιτείαν. Εθίζεσθαι δ' εὔ λογον κερδαίνειν τοὺς ° ὠνουμένους, ὅταν δαπανήσαντες ἄρχωσιν· ἄτοπον γὰρ, εἰ, πένης μὲν ὢν, ἐπιεικὴς δὲ, βου λήσεται κερδαίνειν, φαυλότερος δ ̓ ὧν οὐ βουλήσεται δα πανήσας. Διὸ δεῖ τοὺς δυναμένους ἀρισταρχεῖν, τούτους ἄρχειν. Βέλτιον δ' εἰ καὶ προεῖτο τὴν εὐπορίαν δ τῶν ἐπιεικῶν ὁ νομοθέτης, ἀλλ' ἀρχόντων γ ̓ ἐπιμελεῖσθαι τῆς σχολῆς.

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8. Φαῦλον δ ̓ ἂν δόξειεν εἶναι καὶ τὸ πλείους ἀρχὰς τὸν αὐτὸν ἄρχειν, ὅπερ εὐδοκιμεῖ παρὰ τοῖς Καρχηδονίοις· ἕν γὰρ ὑφ ̓ ἑνὸς ἔργον ἄριστ ̓ ἀποτελεῖται. Δεῖ δ ̓ ὅπως γίνηται τοῦθ ̓ ἡ ὁρᾶν τὸν νομοθέτην, καὶ μὴ προστάττειν τὸν αὐτὸν αὐλεῖν καὶ σκυτοτομεῖν. Ωσθ' ὅπου μὴ μικρὰ πόλις, πολιτικώτερον πλείονας μετέχειν τῶν ἀρχῶν, καὶ δημοτικώτερον· κοινότερόν τε καθάπερ εἴπομεν, καὶ κάλλιον ἕκαστον ἀπο

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Πολιτειῶν, Vet. int.
U. 46. ἀριστοκρατεῖσθαι τὴν pro ἀριστοκρατικὴν,

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Υπολάβοι, C. 161.

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τε,

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2023. * Τοῦτ ̓ pro τοὺς, sed suprà corr. 2023. * Τούτοις, 1857.

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* Απορίαν, Vet. int. Vict. Sylb. Sch. Cor. Ber. γὰρ, Sylb. Sch. Cor.

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vénales les fonctions les plus élevées, comme celles de roi et de général. C'est rendre légalement l'argent plus honorable que le mérite, et inspirer l'amour de l'or à la république entière. L'opinion des premiers de l'État fait règle pour les autres citoyens, toujours prêts à les suivre. Or, partout où le mérite n'est pas plus estimé que tout le reste, il ne peut exister de constitution aristocratique vraiment solide. Il est naturel que ceux qui ont acheté leurs charges cherchent à s'indemniser par elles, quand, à force d'argent, ils ont atteint le pouvoir; l'absurde est de supposer qu'un homme pauvre, mais honnête, veuille s'enrichir, et qu'un homme dépravé, qui a chèrement payé son emploi, ne le veuille pas. Les fonctions publiques doivent être confiées aux plus capables; mais le législateur, tout en négligeant d'assurer une fortune aux citoyens distingués, pourrait au moins garantir l'aisance aux magistrats.

peut

On blâmer encore le cumul des emplois, qui passe à Carthage pour un grand honneur : un homme ne peut bien accomplir qu'une seule chose à la fois. C'est le devoir du législateur d'établir cette distribution des emplois, et de ne pas exiger du même individu qu'il fasse de la musique et des souliers. Quand l'État n'est pas trop restreint, il est plus conforme au principe républicain et démocratique de multiplier le nombre des magistrats; car l'on obtient alors ce double avantage que les affaires se font mieux et plus vite. On peut voir la vérité de ceci dans les opérations de la guerre et dans celles de la marine, où chaque homme a un emploi

τελεῖται τῶν αὐτῶν καὶ θᾶττον. Δῆλον δὲ τοῦτ ̓ ἐπὶ τῶν πολεμικῶν καὶ τῶν ναυτικῶν· ἐν τούτοις γὰρ ἀμφοτέροις διὰ πάντων ὡς εἰπεῖν διελήλυθε τὸ ἄρχειν καὶ τὸ ἄρχεσθαι.

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9. Ολιγαρχικῆς δ' οὔσης τῆς πολιτείας, ἄριστ ̓ ἐκφεύγουσι τῷ πλουτεῖν 5 αἰεί τι τοῦ δήμου μέρος ἐκπέμποντες ἐπὶ τὰς πόλεις· τούτῳ γὰρ ἰῶνται καὶ ποιοῦσι μόνιμον τὴν πολιτείαν. Ἀλλὰ τοῦτ ̓ ἔστι τύχης ἔργον· δεῖ δ' ἀστασιάστους εἶναι διὰ τὸν νομοθέτην· νῦν δὲ, ἂν ἀτυχία γένηταί τις, καὶ τὸ πλῆθος ἀποστῇ τῶν ἀρχομένων, οὐθέν ἐστι φάρμακον διὰ τῶν νόμων τῆς ἡσυχίας 1. Περὶ μὲν οὖν τῆς τῶν Λακεδαιμονίων πολιτείας, καὶ Κρητικῆς 4, καὶ τῆς Καρχηδονίων, αἵπερ δικαίως εὐδοκιμοῦσι, τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον.

C

ΙΧ. 1. Τῶν δ' ἀποφηναμένων τι περὶ πολιτείας 2 ἔνιοι μὲν οὐκ ἐκοινώνησαν πράξεων πολιτικῶν οὐδ ̓ ὧντινωνοῦν, ἀλλὰ διετέλεσαν ἰδιωτεύοντες τὸν βίον· περὶ ὧν, εἴ τι ἀξιόλογον, εἴρηται σχεδὸν περὶ πάντων. Ενιοι δὲ νομοθέται γεγόνασιν, οἱ μὲν ταῖς οἰκείαις πόλεσιν, οἱ δὲ καὶ τῶν ὀθνείων τισὶ, πολιτευθέντες αὐτοί· καὶ τούτων οἱ μὲν νόμων ἐγένοντο δημιουργοὶ μόνον, οἱ δὲ καὶ πολιτείας, οἷον καὶ

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spécial d'obéissance ou de commandement. Carthage se sauve des dangers de son gouvernement oligarchique en enrichissant continuellement une partie du peuple, qu'on envoie dans les villes colonisées. C'est un moyen d'épurer et de maintenir l'État; mais il ne doit sa tranquillité qu'au hasard, et c'était à la sagesse du législateur de la lui assurer. Aussi, en cas de revers, si la masse du peuple vient à se soulever contre l'autorité, les lois n'offriront pas une seule ressource pour rendre à l'État la paix intérieure.

Je termine ici l'examen des constitutions justement célèbres de Sparte, de Crète et de Carthage.

Parmi les hommes qui ont publié leur système sur la meilleure constitution, les uns n'ont jamais manié les affaires publiques et n'ont été que de simples citoyens; nous avons cité tout ce qui, dans leurs ouvrages, méritait quelque attention d'autres ont été législateurs, soit de leur propre pays, soit de peuples étrangers, et ont personnellement gouverné; parmi ceux-ci, les uns n'ont fait que des lois, les autres ont fondé aussi des gouvernements. Lycurgue et Solon,

du gouvernement carthaginois. La haine romaine a été aussi profonde qu'heureuse : il ne lui a pas suffi de faire disparaître jusqu'aux ruines de Carthage, qu'on ne trouve même plus sur le sol; elle a fait plus, elle a interdit à l'histoire de conserver pour la rivale de Rome d'autre souvenir que celui de sa défaite, et

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l'histoire a si fidèlement obéi, que la philologie la plus patiente et la plus sagace n'a pu lui arracher que des lambeaux obscurs et incomplets. La postérité n'aura guère su de Carthage que ce que ses vainqueurs ont bien voulu lui en apprendre.

2 Πολιτείας, sous-ent. τῆς ἀρίστης. - Duv., chap. XII; Alb., chap. IX.

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