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τὴν ἀναγκαίαν χρείαν ἴδωμεν, κἂν εἴ τις πρὸς τὸ εἰδέναι περὶ αὐτῶν δυναίμεθα λαβεῖν βέλτιον τῶν νῦν ὑπολαμβανομένων.

3. Τοῖς μὲν γὰρ δοκεῖ ἐπιστήμη τέ τις εἶναι ἡ δεσποτεία καὶ ἡ αὐτὴ οἰκονομία καὶ δεσποτεία, καὶ πολιτικὴ καὶ βασι λικὴ, καθάπερ εἴπομεν ἀρχόμενοι· τοῖς δὲ παρὰ φύσιν τὸ δεσπόζειν· νόμῳ γὰρ τὸν μὲν δοῦλον εἶναι, τὸν δ' ἐλεύθερον, φύσει δ' οὐδὲνα διαφέρειν διόπερ οὐδὲ δίκαιον· βίαιον γάρ. Επεὶ οὖν ἡ κτῆσις μέρος τῆς οἰκίας ἐστὶ, καὶ ἡ κτητικὴ μέρος τῆς οἰκονομίας· ἄνευ γὰρ τῶν ἀναγκαίων ἀδύνατον καὶ ζῆν καὶ εὖ ζῆν.

4. Ώσπερ ταῖς ὡρισμέναις τέχναις ἀναγκαῖον ἂν εἴη

Tis, U. 46. bTe omm. Sylb. Sch. Cor. • Η δεσποτεία, L. 81. 21.

* Οὐθὲν, C. 161, Ald. 1. — ὥσπερ δὲ ἐν, Ald. 2. Sylb. Ber.

e

• Ωσπερ δὲ, C. 161, Vict. Sch. Cor. av om. Ma. 213.

1 Tois dé. Il y avait donc des protestations contre l'esclavage du temps même d'Aristote. Mais l'antiquité ne nous a pas conservé le nom des philosophes qui soutinrent ces doctrines philanthropiques. Phérecrate, poète comique contemporain de Périclès, regrette dans un vers que cite Athénée, liv. VI, p. 263, le temps où il n'y avait pas d'esclaves. Dans des fragments que nous a transmis Stobée (serm. CLXXIV, page 600), Philémon, le poëte, et Métrodore, le philosophe, tous deux vivant au temps d'Aristote, semblent avoir été adversaires de

l'esclavage. Le premier rappelle au maître que son esclave, malgré sa position malheureuse, ne cesse pas d'être homme. L'autre, en reconnaissant que l'esclave est une propriété indispensable ( ἀναγκαῖον μέν), ajoute que cette propriété est fort peu agréable (οὐχ ἡδὺ δέ). Timée de Taurominium, autre contemporain d'Aristote, assure que, chez les Locriens et les Phocéens, l'esclavage, longtemps défendu par la loi, n'avait été autorisé que depuis peu. (Voir Athénée, liv. VI, page 263.) Athénée remarque aussi que, chez aucun peuple de la

ports nécessaires qui les unissent, et de voir en même temps si nous ne pourrons trouver sur ce sujet des idées plus satisfaisantes que les idées aujourd'hui reçues.

On soutient d'une part que l'autorité de maître se confond avec celle de père de famille, de magistrat et de roi, ainsi que nous l'avons dit en débutant. D'autres, au contraire, prétendent que le pouvoir du maître est contre nature; que la loi seule, et non la nature, met une différence entre l'homme libre et l'esclave, et que l'esclavage est inique, puisque la violence l'a produit.

D'un autre côté, la propriété est une partie intégrante de la famille, et la possession fait aussi partie de la science domestique, puisque, sans les choses de première nécessité, les hommes ne sauraient vivre, et vivre heureux; il s'ensuit que, comme les autres

Grèce, les esclaves n'ont porté leur nom véritable d'esclaves ( dovλor ). Ici on les appelait pénestes, là hilotes, ailleurs, clarotes, bénéficiaires (dopopópo), periæciens, c'est-à-dire habitants des environs de la maison, etc. Callistrate, un des plus anciens commentateurs d'Aristophane, assure que cet euphémisme avait été adopté pour adoucir, dans les mots du moins, le triste sort de ces malheureux. C'était bien aussi une sorte de protestation contre l'esclavage. Théopompe, historien contemporain d'Aristote, rapporte (Athénée, liv. VI, page 265) que les Chiotes introduisirent les premiers parmi les Grecs l'usage d'acheter des esclaves,

et que l'oracle de Delphes, instruit
de ce forfait, déclara que les Chiotes
s'étaient attiré la colère des Dieux;
ici ce serait une espèce de protesta-
tion divine contre l'esclavage: mais
il ne paraît pas que les Grecs
l'aient connue on en aient tenu
compte. Il résulte de tout ceci que le
principe de l'esclavage au Iv° siècle
av. J. C., n'était pas admis sans con-
testation; c'est qu'en effet la liberté
est plus vieille que lui. Aristote lui-
même a bien soin à sa mort d'assu-
rer par testament la liberté de ses
esclaves. (Voir Diog. de Laer. liv. V,
p. 169 et 170.Voir aussi Platon, Lois,
1. VI, p. 360, tr. de M. Cousin.)
2 Duv., chap. IV.

b

a

ὑπάρχειν τὰ οἰκεῖα ἔργανα, εἰ μέλλει ἀποτελεσθήσεσθαι τὸ ἔργον, οὕτω καὶ τῶν οἰκονομικῶν· ὁ τῶν δ ̓ ὀργάνων τὰ μὲν ἄψυχα, τὰ δ ̓ ἔμψυχα· οἷον τῷ κυβερνήτῃ ὁ μὲν οἴαξ ἄψυ χον, ὁ δὲ πρωρεὺς ἔμψυχον· ὁ γὰρ ὑπηρέτης ἐν ὀργάνου εἴδει ταῖς τέχναις ἐστίν· οὕτω καὶ τὸ κτῆμα ὄργανον πρὸς ζωήν ἐστι, καὶ ἡ κτῆσις πλῆθος ὀργάνων ἐστὶ, καὶ ὁ δοῦλος κτῆμά τι ἔμψυχον, καὶ ὥσπερ ὄργανον πρὸ ὀργάνων πᾶς ὁ ὑπηρέτης.

5. Εἰ γὰρ ἠδύνατο ἕκαστον τῶν ὁργάνων κελευσθὲν ἢ προαισθανόμενον ἀποτελεῖν τὸ αὐτοῦ ἔργον, ὥσπερ τὰ Δαιδάλου φασὶν ἢ τοὺς τοῦ Ηφαίστου τρίποδας, οὕς φησιν ὁ ποιητὴς αὐτομάτους θεῖον δύεσθαι ἀγῶνα, οὕτως αἱ κερκίδες ἐκέρκιζον αὐταὶ, καὶ τὰ πλῆκτρα ἐκιθάριζεν, οὐδὲν ἂν ἔδει οὔτε τοῖς ἀρχιτέκτοσιν ὑπηρετῶν, οὔτε τοῖς δεσπόταις δού λων. Τὰ μὲν οὖν λεγόμενα ὄργανα ποιητικὰ ὄργανά ἐστιν· τὸ δὲ κτῆμα πρακτικόν· ἀπὸ μὲν γὰρ τῆς κερκίδος ἕτερόν γίνεται παρὰ τὴν χρῆσιν αὐτῆς· ἀπὸ δὲ τῆς ἐσθῆτος καὶ τῆς κλίνης ἡ χρῆσις μόνον.

6. ἔτι δ' ἐπεὶ διαφέρει ἡ ποίησις εἴδει καὶ ἡ πρᾶξις, καὶ β δέονται ἀμφότεραι ἡ ὀργάνων, ἀνάγκη καὶ ταῦτα τὴν αὐτὴν

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arts, chacun dans sa sphère, ont besoin, pour accomplir leur œuvre, d'instruments spéciaux, la science domestique doit avoir également les siens. Or, parmi les instruments, les uns sont inanimés, les autres vivants; par exemple, pour le patron du navire, le gouvernail est un instrument sans vie, et le matelot de la proue un instrument vivant, l'ouvrier, dans les arts, étant considéré comme un véritable instrument. On peut dire de même que la propriété n'est qu'un instrument de l'existence, la richesse une multiplicité d'instruments, et l'esclave une propriété vivante; seulement, en tant qu'instrument, l'ouvrier est le premier de tous. Si chaque instrument, en effet, pouvait, sur un ordre donné, ou même pressenti, travailler de luimême, comme les statues de Dédale, ou les trépieds de Vulcain, qui se rendaient seuls, dit le poëte, aux réunions des dieux, si les navettes tissaient toutes seules, si l'archet jouait tout seul de la cithare, les entrepreneurs se passeraient d'ouvriers et les maîtres d'esclaves.

Les instruments, proprement dits, sont des instruments de production; (la propriété au contraire est sim

lent de Dédale, Euthyphron, trad. de M. Cousin, tome I, p. 37, et Ménon, tome VI, p. 223. Dédale vivait, dit-on, dans le vi° siècle av. J.C. Halotov. Iliade, XVIII, 376. 5 Presque tous les commentateurs, et Mich. Toxite entre autres, ont bien compris la différence de ποιεῖν et de πράττειν : ποιεῖν c'est faire un acte qui laisse une trace

après lui, creuser un fossé, couper un arbre: πράττε est un acte sans trace ultérieure, se promener, sourire; opyavov tointixòv ce sera une faux, une hache, πраxтixòν un instrument de musique, une lyre, une flûte. On peut voir à ce sujet divers passages de l'auteur Mor. Nicom. liv. VI, p. 1140, a, éd. Bekker. -Magna Mor. lib. I, p. 1197, b. id.

ἔχειν διαφοράν. ὁ δὲ βίος πρᾶξις, οὐ ποίησίς ἐστι· διὸ καὶ ὁ δοῦλος ὑπηρέτης τῶν πρὸς τὴν πρᾶξιν. Τὸ δὲ κτῆμα λέγεται, ὥσπερ καὶ τὸ μόριον· τό τε γὰρ μόριον οὐ μόνον ἄλλου ἐστὶ μόριον, ἀλλὰ καὶ ὅλως ἄλλου. Ομοίως δὲ καὶ τὸ κτῆμα. Διὸ ὁ μὲν δεσπότης τοῦ δούλου δεσπότης μόνον, ἐκείνου δ ̓ οὐκ ἔστιν· ὁ δὲ δοῦλος οὐ μόνον δεσπότου δοῦλός ἐστιν, ἀλλὰ καὶ ὅλως ἐκείνου.

7. Τίς μὲν οὖν ἡ φύσις τοῦ δούλου καὶ τίς ἡ δύναμις, ἐκ τούτων δῆλον· ὁ γὰρ μὴ αὑτοῦ φύσει, ἀλλὰ ἄλλου, ἄνθρωπος δὲ, οὗτος φύσει δοῦλός ἐστιν'. ἄλλου δέ ἐστιν ἄνθρωπος,

d

ὃς ἂν κτῆμα ἢ ἄνθρωπος ὤν· κτῆμα δὲ ὄργανον πρακτι κὸν καὶ χωριστόν. Πότερον δ' ἔστι τις φύσει τοιοῦτος, ἢ οὔ, καὶ πότερον βέλτιον καὶ δίκαιόν τινι δουλεύειν, ἢ οὔ, ἀλλὰ πᾶσα δουλεία παρὰ φύσιν ἐστί, μετὰ ταῦτα σκεπτέον·

8. Οὐ χαλεπὸν δὲ, καὶ τῷ λόγῳ θεωρῆσαι καὶ ἐκ τῶν γινομένων καταμαθεῖν. Τὸ γὰρ ἄρχειν καὶ ἄρχεσθαι, οὐ μόνον τῶν ἀναγκαίων ἀλλὰ καὶ τῶν συμφερόντων ἐστί· καὶ εὐθὺς ἐκ γενετῆς ἔνια διέστηκε, τὰ μὲν ἐπὶ τὸ ἄρχεσθαι,

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θρωπος, 2013, 2026, Ma. 200, 213, L. 81. 21. et pr. C. 161, δοῦλος άνθρωπος, 2015.

1 Cicéron, au III* livre de sa république, cité par Nonnius au mot famulantur, admet implicitement le meme principe : « est enim, inquit, «genus injustæ servitutis cùm ii « sunt alterius qui sui possunt esse. »

2 Κτῆμα. L'esclave était si bien une chose, une propriété, qu'il pouvait servir d'hypothèque. Voir Beckh, Econom. polit. des Athén.,

t. I,

p. 122.

Alb., chap. 1; Duv., chap. v.

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