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cité. En supposant que la minorité des gens de bien soit extrêmement faible, comment pourra-t-on statuer à son égard? Regardera-t-on si, toute faible qu'elle est, elle peut suffire cependant à gouverner l'État ou à former par elle-même une cité complète? Mais alors se présente une objection qui est également juste contre tous les prétendants, et qui semble renverser toutes les raisons de ceux qui réclament le pouvoir comme un droit de leur fortune, comme un droit de leur naissance. En adoptant le principe qu'ils allèguent pour euxmêmes, la prétendue souveraineté passerait à l'individu qui serait à lui seul plus riche que tous les autres ensemble; et de même, le plus noble par sa naissance l'emporterait sur tous ceux qui ne font valoir que leur liberté. Même objection contre l'aristocratie de vertu; car si tel citoyen est supérieur à tous les membres du gouvernement, gens eux-mêmes de vertu, le même principe lui conférera la souveraineté : même objection contre la souveraineté de la multitude fondée sur la supériorité de sa force; car si un individu ou quelques individus, moins nombreux toutefois que la majorité, sont plus forts qu'elle, la souveraineté leur appartiendra de préférence. Tout ceci semble démontrer qu'il n'y a de justice dans aucune des prérogatives au nom desquelles chacun réclame le pouvoir pour soi et l'asservissement pour les autres. Aux prétentions de ceux qui revendiquent l'autorité pour leur mérite ou pour leur fortune, la multitude pourrait opposer d'excellentes raisons. Rien n'empêche qu'elle ne soit plus riche et

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δὴ καὶ πρὸς τοὺς κατ ̓ ἀρετὴν ἀξιοῦντας " κυρίους εἶναι τοῦ πολιτεύματος, ὁμοίως δὲ καὶ ὺ τοὺς κατὰ πλοῦτον, ἔχοιεν ἂν λέγειν τὰ πλήθη λόγον τινὰ δίκαιον. Οὐδὲν γὰρ κωλύει ποτὲ τὸ πλῆθος εἶναι βέλτιον τῶν ὀλίγων καὶ πλουσιώτερον, οὐχ ὡς καθ ̓ ἕκαστον ἀλλ ̓ ὡς ἀθρόους. Διὸ καὶ πρὸς τὴν ἀπορίαν, ἣν ζητοῦσι καὶ προβάλλουσί τινες, ἐνδέχεται τοῦτον τὸν τρόπον ἀπαντᾶν· ἀποροῦσι γάρ τινες, πότερον τῷ νομοθέτη νομοθετητέον, βουλομένῳ τίθεσθαι τοὺς ὀρθοτάτους νόμους, πρὸς τὸ τῶν βελτιόνων συμφέρον ἢ πρὸς τὸ τῶν πλειόνων, ὅταν συμβαίνῃ τὸ λεχθέν. Τὸ δ' ὀρθὸν ληπτέον ἴσως· τὸ δ' ἴσως ὀρθὸν πρὸς τὸ τῆς πόλεως ὅλης συμφέρον καὶ πρὸς τὸ κοινὸν τὸ τῶν πολιτῶν. Πολίτης δὲ κοινῇ μὲν δ μετέχων τοῦ ἄρχειν καὶ ἄρχεσθαί ἐστι· καθ ̓ ἑκάστην δὲ πολιτείαν ἕτερος· πρὸς δὲ τὴν ἀρίστην ὁ δυνάμενος καὶ προαιρούμενος ἄρχεσθαι καὶ ἄρχειν πρὸς τὸν βίον τὸν κατ' ἀρετήν.

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VIII. 1. Εἰ δέ τίς ἐστιν εἷς * τοσοῦτον διαφέρων κατ' ἀρετῆς ὑπερβολὴν, ἢ πλείους μὲν ἑνὸς, μὴ μέντοι δυνατοὶ πλήρωμα παρασχέσθαι πόλεως, ὥστε μὴ συμβλητὴν εἶναι τὴν τῶν ἄλλων ἀρετὴν πάντων, μηδὲ τὴν δύναμιν αὐτῶν τὴν πολιτικὴν πρὸς τὴν ἐκείνων, εἰ πλείους, εἰ ὅ δ' εἷς, τὴν

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Αξιοῦνται, 1857. Καὶ πρὸς τοὺς, Β. 2, Sylb. Sch.

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f, om.

Ald. 2. d - 4 Πρὸς, sic omn. codd. κατὰ pro πρὸς, Sch. Cor. G. — ' Τὸν βίον κατ', L. 81. 5, U. 46. . ' Eis om. Vet. int. A pro ei, U. 46. μόνου, Cor. sine auctor.

1 Quelques auteurs ont soutenu, d'après ce passage, qu'Aristote était

partisan de la tyrannie : c'est une erreur que réfute l'ouvrage entier,

plus instruite que la minorité, non point individuellement, mais en masse.

Ceci même va au-devant d'une objection que l'on répète souvent comme fort grave; on demande si, dans le cas que nous avons supposé, le législateur qui veut établir des lois parfaitement justes doit avoir en vue l'intérêt de la multitude ou celui des citoyens distingués. La justice ici, c'est l'égalité, et cette égalité de la justice importe autant à l'intérêt général de l'État qu'à l'intérêt individuel des citoyens. Le citoyen est l'individu qui a part à l'autorité et à l'obéissance publiques, condition variable d'ailleurs suivant la constitution; et dans la république parfaite, c'est l'individu qui peut et qui veut obéir et gouverner tour à tour suivant les préceptes de la vertu.

Si dans l'État un individu, ou même plusieurs individus, trop peu nombreux toutefois pour former entre eux seuls une cité, ont une telle supériorité de mérite que le mérite de tous les autres citoyens ne puisse entrer en balance, et que l'influence politique de cet individu, ou de ces individus, soit incomparablement plus forte, de tels hommes ne peuvent être compris

pour peu qu'on le lise avec attention. Aristote fait ici une réserve pour le génie ; et en cela l'humanité a pensé précisément comme le philosophe qui la connaissait si profon

au génie, et elle en a toujours profité. Aristote n'a point prétendu dire autre chose. (Voir plus loin, même chapitre, S8, chap. x1, S12, et liv. IV (7), chap. XIII, S 1.)

dément. L'humanité s'est soumise
à César, à Cromwel, à Napoléon :
elle a toujours permis l'usurpation injustes selon moi.

Je renvoie le lecteur à la préface, où sont discutées ces accusations,

a.

ἐκείνου μόνον, οὐκέτι θετέον τούτους μέρος πόλεως · ἀδική σονται γὰρ ἀξιούμενοι τῶν ἴσων, ἄνισοι τοσοῦτον κατ' ἀρετὴν ὄντες καὶ τὴν πολιτικὴν δύναμιν· ὥσπερ γὰρ Θεὸν ἐν ἀνθρώποις εἰκὸς εἶναι τὸν τοιοῦτον.

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2. Όθεν δῆλον 5 ὅτι καὶ τὴν νομοθεσίαν ἀναγκαῖον εἶναι περὶ τοὺς ἴσους καὶ τῷ γένει καὶ τῇ δυνάμει· κατὰ δὲ τῶν τοιούτων οὐκ ἔστι νόμος· αὐτοὶ γάρ εἰσι νόμος °. Καὶ γὰρ γελοῖος ἂν εἴη νομοθετεῖν τις πειρώμενος κατ ̓ αὐτῶν λέγοιεν γὰρ ἂν ἴσως, ἅπερ Αντισθένης' ἔφη τοὺς λέοντας α δημηγορούντων τῶν δασυπόδων καὶ τὸ ἴσον ἀξιούντων πάντας ἔχειν. Διὸ καὶ τίθενται τὸν ὀστρακισμὸν αἱ δημοκρατούμεναι πόλεις διὰ τὴν τοιαύτην αἰτίαν· αὗται γὰρ δὴ δοκοῦσι διώκειν τὴν ἰσότητα μάλιστα πάντων· ὥστε τοὺς δοκοῦντας ὑπερέχειν δυνάμει διὰ πλοῦτον ἢ πολυφιλίαν ἤ τινα ἄλλην πολιτικὴν ἰσχὺν ὠστράκιζον, καὶ μεθίστασαν ἐκ τῆς πόλεως χρόνους ὡρισμένους 8.

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· 3. Μυθολογεῖται δὲ καὶ τοὺς Αργοναύτας τὸν Ηρακλέα καταλιπεῖν διὰ τοιαύτην αἰτίαν· οὐ γὰρ ἐθέλειν αὐτὸν ἄγειν τὴν Αργὼ 2 μετὰ τῶν ἄλλων, ὡς ὑπερβάλλοντα πολὺ τῶν πλωτήρων. Διὸ καὶ τοὺς ψέγοντας τὴν τυραννίδα καὶ τὴν

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Ταύτης πόλεως, Vet. intim. . Δηλονότι, 2023, 1026. π Αὐτοὶ γάρ εἰσι νόμος om. 2023. Λέγοντας, U. 46. - Ταύτας γὰρ δεῖ pro αὗται γὰρ δὴ δοκοῦσι, 2023, το Πολυφυΐαν, pr. 2013, corr. in marg. Opioμévous om. 2026.jar 9 92190

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«les animaux ; les lions leur dirent: «Il faudrait soutenir de telles pré«tentions avec des ongles et des

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dans la cité. Ce sera leur faire injure que de les réduire à l'égalité commune, quand leur mérite et leur importance politique les mettent si complétement hors de comparaison; de tels personnages sont, on peut dire, des dieux parmi les hommes; nouvelle preuve que la législation ne peut concerner que des individus égaux par leur naissance et par leurs facultés. Mais la loi n'est point faite pour ces êtres supérieurs; ils sont eux-mêmes la loi. Il serait ridicule de tenter de les soumettre à la constitution; car ils pourraient répondre ce que, suivant Antisthène, les lions répondirent au décret rendu par l'assemblée des fièvres sur l'égalité générale des animaux.

Voilà l'origine de l'ostracisme dans les États démo cratiques qui, plus que tous les autres, se montrent jaloux de l'égalité. Dès qu'un citoyen semblait s'élever au-dessus de tous les autres par sa richesse, par la foule de ses partisans, ou par tout autre avantage politique, l'ostracisme venait le frapper d'un exil plus ou moins long. Dans la mythologie, les Argonautes n'ont point d'autre motif pour abandonner Hercule; Argo déclare qu'elle ne peut le porter, parce qu'il est beaucoup plus pesant que le reste de ses compagnons. Aussi a-t-on bien tort de blâmer d'une manière absolue la tyrannie

<«<dents comme les nôtres.» (Voir déclara qu'il ne pouvait porter l'Ésope de Corai, p. 225.) Hercule, tant il pesait. (Apollodor. Bib. liv. F, chap. 1x, § 19,

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Apy. A la hauteur d'Aphété

en Thessalie, Argo, le merveil- et Schol. d'Apollonius, chant 1,

leux vaisseau, prit la parole et v. 1201.)

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