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D'ARISTOTE.

LIVRE I.

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L'État ses éléments. Théorie de l'esclavage naturel. De la propriété naturelle et artificielle : réprobation de l'usure. - Du pouvoir domestique.

Tout État est évidemment une association; et comme le lien de toute association c'est l'intérêt, les hommes ne faisant jamais rien qu'en vue de leur avantage personnel, il est clair que toutes les associations visent à satisfaire des intérêts, et que les plus importants de tous doivent être l'objet de la plus importante des associations, de celle qui renferme toutes les autres ; et celle-là, on la nomme précisément État et association politique. Des auteurs ont donc tort d'avancer que les pouvoirs

2 Пós (ville), la cité, l'état. Il faut se rappeler que la plupart des états grecs ne se composaient que d'une seule ville, entourée d'une étroite banlieue.

3 Ŏσo μév. Aristote veut désigner ici Platon, qui soutient cette opinion in Politico, p. 258 (édit. Henri Étienne). Hobbes était de

l'avis de Platon : regnum parvum familia est. (Imper. cap. VII, S 1.) La théorie des gouvernements paternels n'a pas d'autre base. Rousseau a eu tort de dire (Économie politique, au début) qu'Aristote avait confondu quelquefois la famille et la cité ; les a toujours soigneusement séparées, comme il le fait ici.

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οἰκονομικὸν καὶ δεσποτικὸν εἶναι τὸν αὐτὸν, οὐ καλῶς λέ γουσι· πλήθει γὰρ καὶ ὀλιγότητι νομίζουσι διαφέρειν, ἀλλ ̓ οὐκ εἴδει τούτων ἕκαστον· οἶον, ἂν μὲν ὀλίγων, δεσπότην, ἂν δὲ πλειόνων, οἰκονόμον, ἂν δ ̓ ἔτι πλειόνων, πολιτικὸν ἢ βασιλικόν· ὡς οὐδὲν διαφέρουσαν μεγάλην οἰκίαν ἢ μικρὰν πόλιν. Καὶ πολιτικὸν δὲ καὶ βασιλικόν· ὅταν μὲν αὐτὸς ἐφεστήκῃ, βασιλικὸν, ὅταν δὲ κατὰ λόγους τῆς ἐπιστήμης τῆς τοιαύτης κατὰ μέρος ἄρχων καὶ ἀρχόμενος, πολιτικόν. Ταῦτα δ' οὐκ ἔστιν ἀληθῆ.

3. Δῆλον δ' ἔσται τὸ λεγόμενον ἐπισκοποῦσι κατὰ τὴν ὑφηγημένην μέθοδον. Ωσπερ γὰρὰ ἐν τοῖς ἄλλοις τὸ σύν θετον μέχρι τῶν ἀσυνθέτων ἀνάγκη διαιρεῖν (ταῦτα γὰρ ἐλάχιστα μόρια τοῦ παντός), οὕτω καὶ πόλιν, ἐξ ὧν σύγ κειται σκοποῦντες, ὀψόμεθα καὶ περὶ τούτων μᾶλλον, τί τε διαφέρουσιν ἀλλήλων, καὶ εἴ τις τεχνικὸν ἐνδέχεται λαβεῖν περὶ ἕκαστον τῶν ῥηθέντων . Εἰ δή τις ἐξ ἀρχῆς τὰ πράγ ματα φυόμενα βλέψειεν, ὥσπερ ἐν τοῖς ἄλλοις, καὶ ἐν τού τοις 6 κάλλιστ ̓ ἂν οὕτω θεωρήσειεν.

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* Εἶναι, om. 2023, et prius Ml. 105, τὸν εἶναι αὐτὸν, Μ1. 105. U. 46.

Εφεστήκει, Ma. 200, U. 46, Ald. 1. 2, Vict.

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- Είδη,

- 4 Γὰρ om.

Ma. 213. Ετι pro εἴ τι. L. 81, 21. — Τὰ φυόμενα, 2023, 2016. ε ἦν ante τούτοις om. Ald. 1 ; καὶ τούτοις καὶ ἐν τούτοις, Ald. 2.

· Υφηγημένην. Voyez la même expression, même livre, chap. III, S 1. Aristote veut parler de la méthode qu'il a précédemment suivie, de la méthode analytique, comme il l'explique lui-même quelques lignes

plus bas. Hippocrate emploie souvent cette expression pour dire: précédent, antérieurement adopté. V. περὶ γυναικείων, édit. Kühn., tom. II, p. 634, 636.

2 Εἰ δή τις, Duval, chap. r.

de roi, de magistrat, de père de famille et de maître, se confondent; c'est supposer qu'entre eux toute la différence est du plus au moins, sans être spécifique : qu'ainsi un petit nombre d'administrés constituerait le . maître, un nombre plus grand le père de famille, un plus grand encore le magistrat ou le roi; c'est supposer qu'une grande famille est absolument un petit État. Ces auteurs ajoutent, en ce qui concerne le roi et le magistrat, que le pouvoir de l'un est personnel et indépendant, et que l'autre, pour me servir des définitions mêmes de leur prétendue science, est tour à tour chef et sujet. Toute cette théorie est fausse; il suffira, pour s'en convaincre, d'adopter dans cette étude notre méthode habituelle. Ici, comme partout ailleurs, il convient de réduire l'idée complexe à ses éléments indécomposables, c'est-à-dire aux parties les plus petites de l'ensemble. En recherchant ainsi quels sont les éléments constitutifs de l'État, nous reconnaîtrons mieux en quoi diffèrent les idées dont nous venons de parler, et si l'on peut établir en cette matière quelques principes scientifiques. Ici, comme partout ailleurs, remonter à l'origine des choses, est la voie la plus sûre d'observation.

D'abord, il y a nécessité dans le rapprochement de deux êtres qui ne peuvent rien l'un sans l'autre. Je veux parler de l'union des sexes pour la reproduction, et ici rien d'arbitraire; car chez l'homme, aussi bien que chez les autres animaux et chez les plantes, c'est la nature qui inspire à chacun de nous le désir de laisser après lui un être fait à son image.

4. Ανάγκη δὴ πρῶτον συνδυάζεσθαι τοὺς ἄνευ ἀλλήλων μὴ δυναμένους εἶναι· οἷον θῆλυ μὲν καὶ ἄῤῥεν, τῆς γενέσεως ἕνεκεν· καὶ τοῦτο οὐκ ἐκ προαιρέσεως, ἀλλὰ ὥσπερ καὶ ἐν τοῖς ἄλλοις ζώοις καὶ φυτοῖς φυσικὸν τὸ ἐφίεσθαι, οἷον αὐτὸ, τοιοῦτον καταλιπεῖν ἕτερον. Αρχον δὲ φύσει καὶ ἀρχόμενον διὰ τὴν σωτηρίαν· τὸ μὲν γὰρ

δυνάμενον τῆ

διανοίᾳ προορᾷν, ἄρχον φύσει καὶ δεσπόζον φύσει· τὸ δὲ δυνάμενον τῷ σώματι ταῦτα ποιεῖν, ἀρχόμενον καὶ φύσει δοῦλον· διὸ δεσπότῃ καὶ δούλῳ ταὐτὸ συμφέρει.

5. Φύσει μὲν οὖν διώρισται τὸ θῆλυ καὶ τὸ δοῦλον· οὐθὲν γὰρ ἡ φύσις ποιεῖ τοιοῦτον, οἷον χαλκοτύποι τὴν 2 δελφικὴν μάχαιραν, πενιχρῶς, ἀλλὰ ἓν πρὸς ἕν· οὕτω γὰρ ἂν ἀποτελοῖτο κάλλιστα τῶν ὀργάνων ἕκαστον, μὴ πολλοῖς ἔργοις, ἀλλὰ ἑνὶ δουλεῦον. Εν δὲ τοῖς βαρβάροις τὸ θῆλυ καὶ δοῦλον τὴν αὐτὴν ἔχει τάξιν· αἴτιον δὲ, ὅτι τὸ φύσει ἄρχον οὐκ ἔχουσιν, ἀλλὰ γίνεται ἡ κοινωνία αὐτῶν δούλης καὶ δούλου.

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C'est encore elle qui, par des vues de conservation, a créé certains êtres pour commander et d'autres pour obéir. C'est elle qui a voulu que l'être doué de prévoyance commandât en maître, et que l'être capable par ses facultés corporelles d'exécuter des ordres obéît en esclave; et c'est par là que l'intérêt du maître et celui de l'esclave se confondent.

La nature a donc déterminé la condition spéciale de la femme et de l'esclave; car la nature n'est pas mesquine comme nos ouvriers. Elle ne fait rien qui ressemble à leurs couteaux de Delphes. Chez elle, un être n'a qu'une destination: parce que les instruments sont d'autant plus parfaits, qu'ils servent non à plusieurs usages, mais à un seul. Chez les barbares, la femme et l'esclave sont des êtres de même ordre, et la raison en est simple: la nature, parmi eux, n'a point fait d'être pour commander. Entre eux il n'y a réellement union que d'un esclave et d'une esclave; et les poëtes ne se

pensée d'Aristote. Il. résulte évidemment du contexte que l'auteur entend parler d'instruments à plusieurs fins (oʊ× έv прòs év). Oresmе, le vieux traducteur, a fort bien expliqué ce passage, fo 2: « Et près du temple (de Delphos) len faisoit ou vendoit une manière de couteaux des quels len pouvoit coupper, et limer, et partir, et faire plusieurs besoignes, et estoient pour les povres qui ne povoient pas achater couteaux, et limes, et marteaux, et

tant d'instrumens. » Schneider et Coraï ont cru que deλinn páxaspa était la même chose que 1 ξιφομά xaipa de Théopompe (Pollux, VII, 158; X, 118, 145). — Müller (die Dorier, tome I, page 359) prétend que AeλÇıxǹ páxarpa était un couteau destiné aux sacrifices et superbement travaillé. Il cite à l'appui de cette opinion le passage d'Aristote qui semble dire tout le contraire (nevixpas). Voir Gottling, 384.

p.

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