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étendus. Quant à ce qu'on nomme la royauté absolue, c'est-à-dire celle où un seul homme règne suivant son bon plaisir, bien des gens soutiennent que la nature des choses repousse elle-même ce pouvoir d'un seul sur tous les citoyens, puisque l'État n'est qu'une association d'êtres égaux, et qu'entre natures égales les prérogatives et les droits doivent être nécessairement égaux. S'il est physiquement nuisible de donner une égale nourriture et des vêtements égaux à des hommes de constitution et de taille différentes, l'analogie n'est pas moins frappante pour les droits politiques. D'autre part, l'inégalité entre égaux n'est pas moins déraisonnable. Il est donc juste que les parts de pouvoir et d'obéissance pour chacun soient parfaitement égales, ainsi que leur alternative; car c'est là précisément la loi de la cité, et la loi c'est l'ordre.

Il faut donc préférer la souveraineté de la loi à celle de l'individu, et, d'après le même principe, si le pouvoir est remis à plusieurs citoyens, ils ne doivent être que les gardiens et les serviteurs de la loi; car si l'existence des magistratures est indispensable, c'est une injustice patente de donner à un seul homme une magistrature suprême, à l'exclusion de tous ceux qui valent autant que lui. Malgré ce qu'on a répondu, là où la loi est impuissante, un individu n'en saura jamais plus

Le texte de Julien offre encore ici quelques variantes ligne 2, αὑτοῦ pour ἑαυτοῦ; λεκτέον, que j'ai pris à la vieille traduction,

manque dans Julien, mais dèmanque
aussi ligne 3. (Voir ci-dessus, chap. x,
S
95 et plus loin dans ce chapitre,
S 4.)

а

σας * ὁ νόμος ἐφίστησι τὰ λοιπὰ τῇ δικαιοτάτῃ γνώμη κρί νειν καὶ διοικεῖν τοὺς ἄρχοντας. Ετι δ' ἐπανορθοῦσθαι δίδω σιν ὅ τι ἂν δόξῃ πειρωμένοις ἄμεινον εἶναι τῶν κειμένων.

μὲν οὖν τὸν νόμον 5 κελεύων ἄρχειν δοκεῖ κελεύειν ἄρχειν τὸν νοῦν καὶ τοὺς νόμους· ὁ δ ̓ ἄνθρωπον κελεύων, προστί θησι καὶ θηρίον 2· ἥ τε γὰρ ἐπιθυμία τοιοῦτον, καὶ ὁ θυμὸς ἄρχοντας διαστρέφει καὶ τοὺς ἀρίστους ἄνδρας· διόπερ ἄνευ ὀρέξεως νοῦς ὁ νόμος ὁ ἐστί.

d

e

f

5. Τὸ δὲ τῶν τεχνῶν εἶναι δοκεῖ παράδειγμα ψεῦδος ὅτι τὸ κατὰ γράμματα ἰατρεύεσθαι φαῦλον· ἀλλὰ καὶ αἱρε τώτερον χρῆσθαι τοῖς ἔχουσι τὰς τέχνας. Οἱ μὲν γὰρ οὐδὲν διὰ φιλίαν παρὰ τὸν λόγον ποιοῦσιν, ἀλλ ̓ ἄρνυνται τὸν μισθὸν, τοὺς 5 κάμνοντας ὑγιάσαντες· οἱ δ ̓ ἐν ταῖς πολιτι καῖς ἀρχαῖς πολλὰ πρὸς ἐπήρειαν καὶ χάριν εἰώθασι πράττειν. Επεὶ καὶ τοὺς ἰατροὺς, ὅταν ὑποπτεύωσι πεισθέντας κ τοῖς ἐχθροῖς διαφθείρειν διὰ κέρδος, τότε τὴν ἐκ τῶν γραμμάτων θεραπείαν ζητήσαιεν ἂν μᾶλλον.

6. Ἀλλὰ μὴν εἰσάγονται γ ̓ ἐφ ̓ ἑαυτοὺς οἱ ἰατροὶ κάμ

* Παιδεύσας om. 2023. b Νοῦν pro νόμον, Vict. marg. 2023, 2025, C. 161.

ἐπίτηδες τὸ καθόλου παιδεύσας, Cor. sine auct. cod. Vet. int. Sylb. Ber, * Νοῦν, sic in

· τὸν Θεὸν καὶ τὸν νοῦν μόνους, Sch. Cor.

codice Vossiano; vulgata : Θεὸν νοῦν. pro

e

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f

pro ὁ νόμος, Sch.

codice Vossiano. Αλλά om. Cor. auctore Sch. Αρνοῦνται, Vet. int.

-

h

5 Καὶ τοὺς, L. 81. 5, U. 46. Πεισθέντας, sic Sch. d vetere interpr. ab inimicis, Cor. cateri codd. et edit. πιστευθέντας. · Ιατροὶ

persuasos

nai, L. 81. 5, U. 46.

· ὁ μὲν οὖν ( ) ἐστί. Julien cite encore ce passage (t, I, Ρ. 360). Voici le texte que donne Spanheim:

--

i

«Ο μὲν οὖν τὸν νοῦν κελεύων ἄρχειν « δοκεῖ κελεύειν ἄρχειν τὸν θεὸν καὶ «τοὺς νόμους;» mais le manuscrit

:

qu'elle une loi bien faite instruit assez les magistrats pour qu'ils puissent prononcer équitablement dans tous les cas où elle se tait; elle leur accorde même le droit de corriger tous ses défauts, quand l'expérience a démontré l'amélioration possible. Ainsi donc, quand on demande la souveraineté de la loi, c'est demander que la raison règne avec les lois; demander la souveraineté d'un roi, c'est constituer souverains l'homme et la bête; car les entraînements de l'instinct, les passions du cœur corrompent les hommes au pouvoir, même les meilleurs la loi, c'est l'intelligence sans les passions aveugles. L'exemple emprunté plus haut aux sciences ne paraît pas concluant pour prouver qu'il est dangereux de suivre en médecine des préceptes écrits, et qu'il vaut mieux se confier aux praticiens. Un médecin ne sera jamais entraîné par amitié à donner quelque prescription déraisonnable; tout au plus aura-t-il en vue le prix de la guérison. En politique, au contraire, la corruption et la faveur exercent fort ordinairement leur funeste influence. Ce n'est que lorsqu'on soupçonne le médecin de s'être laissé gagner par des ennemis pour attenter à la vie de son malade, qu'on a recours aux préceptes écrits. Bien plus, le médecin malade appelle

d'Isaac Voss qu'il avait collationné donne τὸν θεὸν καὶ τὸν νοῦν μόνους ; et plus bas, ligne 6, Onpia pour θήριον ; et ligne 8, μόνος pour váμos. Je n'ai cru devoir admettre aucune de ces variantes.

2

Onpiov. Massillon a dit : « N'est

il pas juste d'imprimer le sceau douloureux de la croix sur une «chair qui a été marquée tant de fois du caractère honteux de la « bête!» (Sermon pour le mercredi des Cendres, sur le jeûne.)

a

νοντες ἄλλους ἰατροὺς, καὶ οἱ παιδοτρῖβαι γυμναζόμενοι
παιδοτρίβας, ὡς οὐ δυνάμενοι κρίνειν τὸ ἀληθὲς, διὰ τὸ
κρίνειν περί τ' οἰκείων καὶ ἐν πάθει ὄντες. Ωστε δῆλον,
ὅτι τὸ δίκαιον ζητοῦντες τὸ μέσον ζητοῦσιν· ὁ γὰρ νόμος
τὸ μέσον. ἔτι κυριώτεροι καὶ περὶ κυριωτέρων τῶν κατὰ
γράμματα νόμων οἱ κατὰ τὰ ἔθη εἰσίν· ὥστε ν τῶν κατὰ
γράμματα ἄνθρωπος ἄρχων ἀσφαλέστερος, ἀλλ' οὐ τῶν
κατὰ τὸ ἔθος.

Αλλὰ

C

d

7. μὴν οὐδὲ ῥᾴδιον ἐφορᾷν πολλὰ τὸν ἕνα· δεήσει
ἄρα πλείονας εἶναι τοὺς ὑπ ̓ αὐτοῦ καθισταμένους ἄρχοντας·
ὥστε τί διαφέρει, τοῦτ ̓ ἐξ ἀρχῆς εὐθὺς ὑπάρχειν ἢ τὸν ἕνα
καταστῆσαι τοῦτον τὸν τρόπον; Ετι, ὃ καὶ ὁ πρότερον εἰρη-
μένον ἐστὶν, εἴπερ ὁ ἀνὴρ ὁε σπουδαῖος, διότι βελτίων,
ἄρχειν δίκαιος, τοῦ δὲ ἑνὸς οἱ δύο ἀγαθοὶ βελτίους· τοῦτο
γάρ ἐστι τὸ

h

f

e

Σύν 8 τε δύ ̓ ἐρχομένω',

καὶ ἡ εὐχὴ τοῦ Αγαμέμνονος·

Τοιοῦτοι δέκα μοι συμφράδμονες 2.

Εἰσὶ δὲ καὶ νῦν περὶ ἐνίων αἱ ἀρχαὶ κύριαι κρίνειν, ὥσπερ
ὁ δικαστὴς, περὶ ὧν ὁ νόμος ἀδυνατεῖ διορίζειν, ὡς κ οὐκ

-

* Τὸ ἀληθὲς διὰ τὸ κρίνειν omm. 1857, 2025, L. 81. 5, U. 46.
» ὥστ ̓ εἰ καὶ τῶν κατὰ, Vet. int. Sch. Cor. * Πολλὰ omm. 1857, U. 46,
d Kai om. Ald. 2. Ο ante σπουδαῖος om. G. 161.
pro δὲ, Camer. 8 Τοσαύτη σύν

Ald. 2.

ἐρχομένω, 2025.

-

-

--

k

e

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Δή

pro τε, 1857. – διερχομένω pro δυ

1Ĥ omm. L. 81. 5, U. 46.

Ante εἰσὶ, leg. Sch.

ὡς οὐκ ἤδη ἄρχειν δίκαιον τὸν ἕνα: Cor. δῆλον ὡς οὐκ ἀρχεῖν δίκαιον τὸν
ἕνα, & Vet. int. — Ὡς ( ) κρίνειεν, Sch. Cor. post τούτων, linea 2, pagina
seq. rejecerunt, auctore Vet. int. : post ἀμφισβητεῖ, 2023 . Ber.

d'autres médecins, le gymnaste montre sa force en présence d'autres gymnastes, pensant tous deux qu'ils jugeraient mal s'ils jugeaient dans leur propre cause, parce qu'ils n'y sont pas désintéressés. Quand on veut la justice, il faut prendre un moyen terme, et ce moyen terme, c'est la loi. Il existe d'ailleurs des lois fondées sur les mœurs, bien plus puissantes et bien plus importantes que les lois écrites; et si l'on peut trouver dans la volonté d'un monarque plus de garantie que dans la loi écrite, certainement on lui en trouvera moins qu'à ces lois dont les mœurs font toute la force. Mais un seul homme ne peut tout voir de ses propres yeux; il faudra bien qu'il délègue son pouvoir à des inférieurs, et dès lors, pourquoi ne pas établir ce partage dès l'origine, et pourquoi le laisser à la volonté d'un seul individu? Reste toujours l'objection précédemment faite si l'homme vertueux mérite le pouvoir à cause de sa supériorité, deux hommes vertueux le mériteront bien mieux encore, c'est le mot du poëte :

Deux braves compagnons, quand ils marchent ensemble..... c'est la prière d'Agamemnon, demandant au ciel

D'avoir dix conseillers sages comme Nestor.

Aujourd'hui même, quelques États possèdent des magistratures chargées de prononcer souverainement pour les matières judiciaires dans les cas que la loi n'a pu

1 Iliade, chant x, 224.

2 Iliade, chant II, 371.

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