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LIVRE II.

Examen de la République et des Lois de Platon : Communauté des femmes et des biens. Constitution de Phaléas: égalité des biens. Constitution d'Hippodamus: digression sur l'utilité de l'innovation en matières politiques. Constitutions de Lacédémone, de Crète, de Carthage, d'Athènes. — Zaleucus, Charondas, Onomacrite, Philolaüs, Dracon, etc.

Puisque notre but est de chercher parmi toutes les associations politiques celle que devraient préférer des hommes maîtres d'en choisir une à leur gré, nous aurons à étudier à la fois l'organisation des États existants qui passent pour jouir des meilleures lois, et les constitutions imaginées par des philosophes, en nous arrêtant seulement aux plus remarquables. Par là, nous découvrirons ce que chacune d'elles peut renfermer de bon et d'applicable, et nous montrerons en même temps que, si nous demandons une combinaison politique différente de toutes celles-là, nous sommes poussé à cette recherche, non par un vain désir de faire briller notre esprit, mais par les défauts mêmes de toutes les constitutions existantes.

Nous poserons tout d'abord ce principe qui doit naturellement servir de point de départ à cette étude, à savoir : que la communauté politique doit nécessairement, ou embrasser tout, ou ne rien embrasser, ou comprendre certains objets à l'exclusion de certains

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της τῆς σκέψεως· ἀνάγκη γὰρ ἤτοι πάντας πάντων κοινωνεῖν τοὺς πολίτας, ἢ μηδενὸς, ἤ τινων μὲν, τινῶν δὲ μή. Τὸ μὲν οὖν μηδενὸς κοινωνεῖν, φανερὸν ὡς ἀδύνατον· ἡ γὰρ πολιτεία κοινωνία τίς ἐστιν. Καὶ πρῶτον ἀνάγκη τοῦ τόπου κοινωνεῖν b. ὁ μὲν γὰρ τόπος εἷς ὁ τῆς μιᾶς πόλεως, οἱ δὲ πολῖται κοινωνοὶ τῆς μιᾶς πόλεως. ̓Αλλὰ πότερον, ὅσων ἐνδέχεται κοινωνῆσαι, πάντων βέλτιον κοινωνεῖν τὴν μέλλουσαν οι κήσεσθαι πόλιν καλῶς, ἤ τινων μὲν, τινῶν δ ̓ οὐ βέλτιον; ἐνδέχεται γὰρ καὶ τέκνων καὶ γυναικῶν καὶ κτημάτων κοινωνεῖν τοὺς πολίτας ἀλλήλοις 8 ὥσπερ ἐν τῇ Πολιτείᾳ τοῦ 2 Πλάτωνος· ἐκεῖ γὰρ ὁ Σωκράτης φησὶ δεῖν κοινὰ τὰ τέκνα καὶ τὰς γυναῖκας εἶναι καὶ τὰς κτήσεις· τοῦτο δὴ πότερον ὡς νῦν, οὕτω βέλτιον ἔχειν, ἢ κατὰ τὸν ἐν τῆ Πολιτεία γεγραμμένον νόμον ;

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3. Εχεις δὴ ἡ δυσχερείας ἄλλας τε πολλὰς τὸ πάντων εἶναι τὰς γυναῖκας κοινὰς, καὶ δι ̓ ἣν αἰτίαν φησὶ δεῖν νενομοθετή

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Μηδενῶν, Ma. ap. 4. 3. ἤ τινων om. id. Κοινωνεῖν τοῦ τόπου, 2023, 2026. © Els ó tñs, sic., Vet. int. Sep. Vict. Mur. Lamb. Giph. Sch. Cor. ἰσότης, G.

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Όσον, L. 81. 5, U. 46.

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- Κοινωνεῖ, L. 81.

5. * Μὲν, τινῶν om. Ma. ap.

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autres. Que la communauté politique n'atteigne aucun objet, la chose est évidemment impossible, puisque l'État est une association, et que le sol tout au moins doit être commun, l'unité de lieu constituant l'unité de cité, et la cité appartenant en commun à tous les citoyens.

Je demande si, pour les choses où la communauté est facultative, il est bon qu'elle s'étende, dans l'État bien organisé que nous cherchons, à tous les objets, sans exception, ou qu'elle soit restreinte à quelquesuns? Ainsi la communauté peut s'étendre aux enfants, aux femmes, aux biens, comme Platon le propose dans sa République, où Socrate soutient que les enfants, les femmes et les biens doivent être communs à tous les citoyens; mais l'état actuel des choses est-il préférable? ou faut-il adopter cette loi de la République?

La communauté des femmes présente de bien autres embarras que l'auteur ne semble le croire, et les motifs allégués par Socrate pour la légitimer paraissent une conséquence fort peu rigoureuse de sa discussion. Bien plus, elle est incompatible avec le but même que Platon assigne à tout État, et que nous lui avons assigné comme

L'examen que va faire Aristote du système de Platon ne peut être bien compris que si l'on a sous les yeux le texte même de Platon. Je prie donc le lecteur de recourir à l'élégante et fidèle traduction de M. Cousin, et pour le texte grec, l'édition de Bekker.

à

Le saint-simonisme a renouvelé

de nos jours cette discussion sur ta communauté. La question était fort importante; mais, comme on le voit, elle n'était pas neuve. Les deux plus beaux génies de l'antiquité philosophique l'avaient agitée en présence de toute la Grèce, il y a vingt et un siècles.

3 Duv., chap. 11.

σθαι τὸν τρόπον τοῦτον ὁ Σωκράτης, οὐ φαίνεται συμβαῖνον

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ἐκ τῶν λόγων. ἔτι δὲ πρὸς τὸ τέλος, ὅ φησι τῇ πόλει δεῖν b 8 ὑπάρχειν, ὡς μὲν εἴρηται νῦν, ἀδύνατον· πῶς δὲ δεῖ διελεῖν, οὐδὲν διώρισται. Λέγω δὲ ὁ τὸ μίαν εἶναι τὴν πόλιν πᾶσαν, ὡς ἄριστον ὅτι μάλιστα ε. λαμβάνει γὰρ ταύτην ὑπόθεσιν ὁ Σωκράτης.

e.

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4. Καίτοι φανερόν ἐστιν, ὡς προϊοῦσα καὶ γινομένη μία μᾶλλον οὐδὲ πόλις ἔσται· πλῆθος γάρ τι τὴν φύσιν ἡ πόλις· γινομένη τε μία μᾶλλον, οἰκία μὲν ἐκ πόλεως, ἄνθρωπος δ' ἐξ οἰκίας ἔσται· μᾶλλον γὰρ μίαν τὴν οἰκίαν τῆς πόλεως Φαίημεν ἂν, καὶ τὸν ἕνα τῆς οἰκίας· ὥστε, εἰ καὶ δυνατός τις εἴη τοῦτο δρᾷν, οὐ ποιητέον· ἀναιρήσει γὰρ τὴν πόλιν. Οὐ μόνον δ ̓ ἐκ πλειόνων ἀνθρώπων ἐστὶν ἡ πόλις, ἀλλὰ καὶ ἐξ εἴδει 5 διαφερόντων· οὐ γὰρ γίνεται πόλις ἐξ ὁμοίων· ἕτερον γὰρ συμμαχία καὶ πόλις· τὸ μὲν γὰρ τῷ ποσῷ χρήσιμον, κἂν ᾖ τὸ αὐτὸ τῷ εἴδει· βοηθείας γὰρ χάριν ἡ συμμαχία πέφυκεν ὥσπερ ἂν εἰ σταθμὸς πλεῖον ἑλκύσῃ κ.

5. Διοίσει' δὲ τῷ τοιούτῳ καὶ πόλις ἔθνους, ὅταν μὴ κατὰ κώμας ὦσι κεχωρισμένοι τὸ πλῆθος, ἀλλ ̓ οἷον Αρκάδες. Εξ

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b

* Νομοθετῆσθαι, Ma. ap. Δεῖ, L. 81. 5. * Διελθεῖν, L. 81. 5, U. 46, C. 161. Aè om. Ald. 2. — ἄριστον δν, 2023, 2015, Ml. 105, Vet. int. Sylb. Sch. Cor. - • Πᾶσαν post μάλιστα, Vet. int. 2023, Ml. 165.

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* Εἰδείους, 1857, Ma. ap.

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fĤ omm.

είδους, L. 81. 5, U. 46.

Ελκύσει, 2023, Vet. int., Sylb. Ald. 2, Cas., Sch. Cor. δίοισοι, · αὐτῷ pro τοιούτῳ, L. 81. 5, U. 46, Ma. ap.

Ma. ap.

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1 On voit ici nettement la dif

férence de πόλις à ἔθνος. Πόλις

constituée avec toutes les lois né

cessaires à son harmonie et à son

c'est l'État, c'est la société civile existence : Εθνος c'est l'agréga

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lui; quant aux détails de cette communauté, il s'est abstenu d'en rien dire. Mais admettons que l'unité parfaite de la cité entière soit pour elle le premier des biens, et c'est là l'hypothèse de Socrate, il n'en restera pas moins évident qu'avec cette unité poussée un peu loin, la cité disparaît tout entière. Naturellement, la cité est fort multiple; mais si elle prétend à l'unité, de cité elle devient famille, de famille individu; car la famille a bien plus d'unité que la cité, et l'individu bien plus encore que la famille. Ainsi, fùt-il possible de réaliser ce système, il faudrait s'en garder, sous peine d'annihiler la cité.

Mais la cité ne se compose pas seulement d'individus en certain nombre, elle se compose encore d'individus spécifiquement différents : les éléments qui la forment ne sont point semblables; elle n'est pas comme une

tion, la réunion des hommes en

corps

de nation, mais sans institutions fixes, sans rapports déterminés et constants qui les tiennent politiquement liés les uns aux autres. Εθνοs est le germe de πόλις : l'agrégation est chronologiquement le premier fait; la constitution politique ne vient qu'a près.

2 Apxádes. Les Arcadiens au centre du Péloponèse étaient restés à l'état de clan, et n'avaient formé ni villes, ni villages. Deux tentatives faites pour les réunir dans

un chef-lieu furent inutiles. D'a

bord celle de Lycomède dans la 101° olymp.; puis celle d'Épaminondas. Après la bataille de Leuctres, le général thébain reprit les projets de Lycomède, et, comme lui, voulut que les clans arcadiens envoyassent des députés, au nombre de dix mille, à Mégalopolis, ville forte qu'il avait fait construire sur les frontières de la Laconie. Un an après la mort d'Épaminondas, 3* année de la 104 olymp. (362 ay. J. C.), les Arcadiens étaient retournés à leurs chaumières isolées. (Voir Diod. de Sic., tome II, p. 372, 383 et 401.)

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